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Fictions Lesbiennes :)
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25 février 2018

Chapitre 5

Je m’assieds à la table en soupirant et je dois avoir l’air extrêmement blasée (je le suis), puisque mes collègues me demandent immédiatement :

- On a raté quelque chose ?

Ils auraient pu demander si ça allait, ou si j’avais besoin d’aide pour quelque chose… Mais ça n’est pas ça qui les inquiète, uniquement les commérages potentiels.

J’ai quitté la salle de réunion un total de 5 min pour me rendre dans les toilettes du bar dans le hall de l’immeuble.

- Juste un relou.

James, toujours dans la délicatesse, me donne son avis :

- S’il a tenté sa chance sans être insistant, tu ne peux pas vraiment lui en vouloir, ton look en jette !

Sasha rigole et ça lui vaut un regard assassin. Je ne peux pas les laisser dire ça !

Ma tenue serait considérée comme habillée dans certains endroits.

Comme le cap d’agde.

Nan je plaisante. J’ai juste une chemisette sans manche, relativement déboutonnée et une jupe plus moulante que d’ordinaire. Je sais que même si tout à fait correct, ce n’est pas mon style habituel, du coup je ressens le besoin de me justifier :

- Déjà, je m’habille comme je veux et j’avais chaud au moment de choisir mes vêtements ok ?

Ok Héléna, un peu moins défensive ! Reprends dans le calme :

- Et ensuite c’est pas ça le problème, c’est que je lui ai indiqué que j’étais lesbienne et il ne m’a pas crue.

James roule des yeux en entendant ça. Bien d’accord avec toi mon pote.

Dom n’est quant à lui pas du tout aidant :

- En même temps, c’est un hétéro et tu ne corresponds pas aux stéréotypes habituels.

- Ouais, mais même si ça n’était pas vrai, ça voudrait dire que j’ai été jusqu’au point de mentir à propos de ma sexualité pour éviter qu’il ne me parle. D’où c’est mieux ? 

Sasha fait une grimace et acquiesce :

- Hé, présenté comme ça j’avoue… T’aurais pu lui dire que tu étais ma future esclave, j’aurais confirmé.

Mon regard blasé passe inaperçu au milieu des deux guignols qui s’esclaffent à côté de moi. Ma collègue est visiblement extrêmement fière d’elle et m’adresse un sourire satisfait. Sa réplique était un peu drôle, je veux bien le reconnaître dans ma tête, mais c’est tout ! Hors de question que je le dise à voix haute.

Puisqu’elle joue comme ça, on va voir ce qu’elle répond :

- Sasha, ça a l’air d’un peu trop te plaire cette histoire, pari perdu ou pas je ne suis pas sûre de vouloir être impliquée dans tes délires SM…

Fière de moi, je porte mon verre à mes lèvres et m’étouffe totalement lorsqu’elle réplique :

- Héléna, il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas ton eau.

Mon imagination est assaillie par un visuel complètement inapproprié lorsque je l’entends dire ça.

Je crois que je suis en manque sérieux pour en arriver là.

Satan en personne et moi.

Brrrr.

Y’a pas moyen.

Mon esprit tente de me ramener aux théories fumantes de James, mais il est hors de question que j’aille sur ce terrain glissant.

Alors que mes collègues se repaissent de mon désarroi, un type monte sur l’estrade pour nous annoncer la (j’en suis convaincue) fabuleuse occupation du jour. Je sais qu’on va avoir un peu de répit par rapport aux formations bourrage de crâne de d’habitude, mais le titre « initiation à l’esprit d’équipe » me fait craindre le pire.

Un autre mec passe de table en table pour déposer des casques de réalité virtuelle et les brancher à tout l’attirail déjà en place.

Ça ne me plaît pas du tout !

J’espère qu’ils n’ont pas l’intention de me faire jouer à un jeu d’horreur, car il est hors de question que je paie le pressing pour ma tenue si jamais j’ai un peu trop peur !

Monsieur Présentation-de-l’activité nous explique que l’un va enfiler le casque et l’autre aura un manuel et devra guider la personne immergée dans l’univers du jeu.

Hein ?

Dom a l’air super content. Peut-être qu’il en sait plus que moi…

Comme d’habitude, sa joie se manifeste par un débordement d’énergie et une petite danse.

C’est bien le seul à qui ça fait ça.

- Allez Grumpy, fais pas cette tête, ça peut être fun !

Sa remarque lui vaut un énième regard assassin :

- Dois-je te rappeler que pour l’instant RIEN dans ce voyage ne l’a été ?

Pour toute réponse, j’ai droit à un clin d’œil.

Le pire n’est pas de devoir subir les cours “ d’esprit d’équipe”, mais de savoir qu’il y a de fortes chances que je me coltine la cire-pompes.

⅓ du moins.

Aucune raison qu’ils nous forcent à développer des liens avec des types d’autres filiales qu’on ne reverra jamais…

En parlant d’elle, elle est extrêmement intriguée par le concept. L’œil brillant et tout.

Autant dire que sa bonne humeur empiète sur mon envie de vivre.

Comme je le craignais, les équipes sont tirées au sort par table. Et comme la vie tient absolument à se venger de moi pour une raison que j’ignore, devinez avec qui je suis ?

Pas James, non.

Pas Dom non plus…

*Soupir*

Inquiète pour ma santé mentale, j’enfile le casque de réalité virtuelle avec appréhension, m’emparant de la manette par la même occasion. J’espère réussir à suffisamment me plonger dans l’univers pour en oublier la présente compagnie.

Je vois…

- Y’a un bureau avec une boite sur laquelle il y a écrit bombe.  

Sasha prend immédiatement les choses en main.

- Ok, moi j’ai un manuel. Je pense qu’ils vont te montrer la bombe et qu’il faut que tu me décrives ce que tu as sous les yeux pour qu’on la désamorce ensemble.

- On n’est pas dans la merde si notre sort dépend de nos capacités de communication.

Elle rigole en m’entendant dire ça et rétorque :

- J’ai toujours bien aimé m’attaquer aux cas désespérés.

Si je savais où elle se trouve exactement, je pourrais lui faire un doigt. Mais comme je n’ai pas envie de m’attirer les foudres d’un inconnu, ou pire, qu’il ne se fasse des idées, je me contente d’un :

- J’espère pour toi que tu ne parles pas de moi…

Elle parlait de moi, je le sais, elle sait que je sais, mais elle ment comme une arracheuse de dents :

- Je n’oserais pas. Allez on se concentre, dis-moi ce que tu vois…

- Mmmh…. Alors voyons... Il y a 6 éléments, dont deux blocs oranges avec rien dessus. Sur celui en haut à gauche il y a quatre boutons avec des symboles bizarres.

- Euh… Symboles bizarres, j’ai ! À quoi ils ressemblent ? Décris-les-moi.

- Un C comme pour copyright, un K double, une étoile et euh… Une espèce de paire de fesses tombantes avec un poil dans le bas du dos.

Je l’entends glousser devant ma description. J’aimerais bien l’y voir !

- Ok, appuie sur les boutons dans cet ordre : Le copyright, les fesses, le double K et l’étoile.

M’exécutant, le voyant passe au vert.

- Ça à l’air ok. Ensuite en haut à droite j’ai un bloc avec des fils.

- … Combien il y en a ?

- 5.

- Les couleurs ?

- Rouge jaune jaune bleu jaune.

- Coupe le premier fil Héléna.

-  Ok. J’espère pour toi que je ne vais pas exploser, ça ne me paraît pas être une bonne idée de couper le fil rouge !

Selon moi, ce ne serait pas impossible qu’elle me fasse volontairement exploser la caboche.

M’exécutant malgré mes appréhensions, je constate que le voyant passe au vert.

Je ne commente pas et panique en voyant qu’il ne nous reste plus que 3 minutes et la nature du bouton que j’ai devant moi ! Impatiente, Sasha me pousse :

- C’est quoi le prochain module ?

-  Un gros bouton sur lequel il y a écrit « DETONATE ».

- Detonate, detonate. Ok, appuie dessus et relâche tout de suite.

Elle est sérieuse là ? J’ai déjà coupé un fil rouge, maintenant faut que j’appuie sur le bouton marqué détonation ?

- J’espère que tu sais ce que tu fais.

Malgré une absence totale de confiance en ma partenaire, je m’exécute et suis soulagée en voyant la diode passer au vert. Ok, plus qu’un :

- J’ai un écran avec écrit yes et en dessous 6 boutons avec next, u, done, uh uh, you’re et like.

- Ok….

Elle ne répond pas tout de suite et je suis en transe en constatant que le chrono défile.

- Plus que 1 minute 30, grouille-toi !

- Hey, j’aimerais bien t’y voir ! Ce machin fait 23 pages…

- Ouais bah c’est pas ton visage qui va être réduit en charpie !

- Ok je l’ai. Il y a écrit quoi sur le bouton du milieu de la colonne de gauche ?

- U. 50 secondes Sasha…

- Appuie sur le premier que je te dis que tu verras : uh uh, sure, next –

- Ok c’est bon. Pourquoi le compteur ne s’arrête pas ? Oh merde, maintenant le mot c’est « reed ».

- Euh… Y’a quoi en bas à gauche ?

- Done.

- Ok, premier que tu as dans ta liste : sure, uh huh, next, wha-

- C’est bon. L’écran affiche display et il nous reste 25 secondes !!!

Je n’arrive pas à garder le stress en dehors de ma voix, mais Sasha gère pour deux en répondant du tac au tac :

- Le bouton en bas à droite dit quoi ?

- No.

- Ok, blank, uhhhh, wait…

En mode panique totale, j’appuie sur le bouton blank et le compteur s’arrête à 9 secondes.

Je retire le casque tout sourire. Ça m’a stressée, quelque chose de bien ce jeu !

Dom et James sont quant à eux en train de se blâmer l’un l’autre pour l’explosion. C’est pas gagné pour eux.

J’ai à peine posé l’instrument de torture et me suis levée pour évacuer le stress qu’une Sasha victorieuse me prend dans ses bras.

Tellement contente de notre exploit, je l’enlace à mon tour sans réfléchir et on va même jusqu’à sautiller sur place.

Malheureusement, ma joie est interrompue par la voix de James :

- Hey ben, pour certaines ça à l’air de marcher leur stratégie pour nous rapprocher.

Je me crispe immédiatement en réalisant que je pactise avec l’ennemi. Sous les yeux de celui qui se fait déjà des films…

Manquait plus que ça !

Bah, s’il se moque je dirais que je fais des efforts surhumains pour lui faire plaisir, étant donné qu’il m’a demandé d’être courtoise.

Reprenant une contenance, je repousse quand même ma collègue. On va éviter qu’elle ne prenne ses aises, elle est déjà tactile comme pas deux alors que j’ai clairement exprimé ma profonde répugnance envers sa personne, si jamais elle venait à penser que je l’apprécie ce serait mort !

==========================================

 Mes mains sont moites.

 

La chambre de Sasha a été transformée pour l’occasion en mini atelier de photographie, deux réflecteurs et une lampe ayant été gracieusement prêtés par l’entreprise. D’un côté, je suis soulagée que l’on ne fasse pas ça dans le salon sous les yeux de mes collègues masculins, de l’autre c’est une atmosphère beaucoup plus intimiste.

J’ai conscience d’être entre de bonnes mains, mais ne peux m'empêcher de stresser.

Sasha toque afin de savoir si je suis décente.

- Tu peux entrer.

Elle ouvre à peine la porte et se glisse dans la chambre, renforçant malgré elle cette impression de deux personnes se retrouvant en cachette pour d’autres activités…

Ses yeux verts me parcourent de haut en bas et ne pas gesticuler nécessite un effort conscient.

Elle ouvre finalement la bouche pour annoncer :

- Les photos vont être géniales.

Elle trafique l’appareil photo tandis que je me demande comment elle compte accomplir ça alors que je suis raide comme la justice. À ce prix-là, elle avait autant photographier des planches de contreplaqué.

Sasha passe une main dans ses cheveux châtain, se décoiffant au passage et tapote ses lèvres de son index, me fixant.

- Ok on va faire quelques clichés le temps que tu t’habitues à l’objectif et te décrispes. T’as aucune raison de stresser, crois-moi.

Son regard croise le mien et j’y trouve un peu d’assurance. Ça ne me ressemble pas de douter comme ça. C’est sûrement lié au fait que j’ai opté pour laisser temporairement mon inimitié pour elle de côté au nom des garçons et que je ne sais pas comment me comporter autrement en sa présence. C’est comme si demain je venais à décider que finalement j’aime les choux de Bruxelles. J’aurais beau faire tous les efforts du monde, ça sentirait quand même le prout rance.

Elle me fixe à travers l’objectif et relève les yeux pour me guider :

- Tu peux glisser ton pouce dans ta poche et pencher légèrement la tête ?

Je m’exécute sans grande conviction. C’est elle l’experte.

- Ok… Hmmm.

Son regard croise le mien et pendant une seconde j’espère qu’elle va m’annoncer : ‘ça ne le fait pas, mais merci d’avoir essayé’. En tout cas, elle n’a pas l’air de la photographe qui réalise les meilleurs clichés de sa vie.

- On va passer la nuit ensemble. Tu me plais, tu le sais, t’attends juste que je me décide à venir vers toi.

Qu’est-ce qu’elle bave ?

Elle a consommé de la drogue ou quoi ?

J’ai pas signé pour ça !

J’ai raté beaucoup d’épisodes là je crois.

Toujours éloquente, je lui lance un : “Hein ?” confus.

Roulant des yeux, elle clarifie :

- Pas moi ! Essaie d’imaginer ça. J’ai besoin de voir la Héléna suffisante. Ce petit air prétentieux que tu adoptes lorsque tu veux ramener une femme chez toi, sachant qu’il est impossible qu’elle te refuse quoi que ce soit quand tu ressembles à ça.

Elle ponctue ses mots d’un signe de la main dans ma direction.

Pendant une fraction de seconde, j’ai envie d’argumenter qu’il n’y a aucun moyen qu’elle connaisse ce genre de détails, mais je me rappelle ma tentative au club, celle avortée par Dom.

Je ne l’aurais pas décrit comme ça, mais elle marque un point j’imagine.

Ça m’agace suffisamment pour mettre du mien afin de refaire mon air “je sais que tu me veux”. Pour la punir, je laisse mes yeux caresser ses formes des pieds à la tête avant de planter mon regard dans le sien, levant un sourcil dans un challenge implicite.

Elle a beau avoir la personnalité d’une éponge, je peux reconnaître (dans mon esprit uniquement), qu’elle est bien foutue. Si je fais totale abstraction de sa propriétaire, je peux reluquer son corps sans vergogne. 

Je m’attends à ce qu’elle m’asperge d’eau bénite, mais bien qu’un drôle d’air passe sur son visage, elle se contente d’un :

- Parfait.

Elle se remet en position dès qu’elle sent mon changement d’attitude.

Au bout de quelques minutes, j’en oublie presque les clics et m’efforce d’avoir juste l’air belle. Je ne suis pas convaincue que ça va être un succès, mais ça c’est le job -problème- de Sasha. J’ai conscience que mon physique est avantageux de base, mais ça ne suffit pas à faire de beaux clichés.

Elle s’arrête un instant, pose l’appareil sur le lit et s’approche de moi en silence, les sourcils semi-froncés.

Qu’est-ce que j’ai fait de mal encore ?

Elle passe ses doigts dans mes cheveux ondulés, découvrant un peu plus mon visage. Ses yeux verts viennent se ficher dans les miens tandis que sa main quitte ma chevelure pour glisser le long de mon cou, tracer ma clavicule et venir déboutonner le haut du chemisier crème que je porte.

Je suis comme paralysée.  

Euh… Elle fait quoi là exactement ?

 Je ne suis pas sûre que la séance soit supposée être si… tactile ? Depuis quand les photographes palpent les modèles ?

Ma gorge est serrée et je suis figée sur place, la laissant faire, tout bêtement parce que je ne sais pas quoi faire d’autre.

Ses pupilles sont dilatées, mais je mets ça sur le compte du fait qu’elle est à contre-jour, m'efforçant de ne rien y lire de particulier. Me faire des films sur mon ex Némésis est la dernière chose dont j’ai besoin.

Sasha quitte mes yeux pour balayer mon corps des siens, sa main toujours placée au niveau des boutons du chemisier à présent entrouvert et je m’entends déglutir.

Semblant réaliser quelque chose, elle se recule soudainement et m’offre un sourire un peu étrange, murmurant :

- Elle va halluciner en voyant les clichés.

Elle retourne rapidement derrière l’objectif et prend quelques photos de plus avant que je ne change de tenue.

==========================================

Cette fois-ci, c’est moi qui quitte la pièce pour aller enfiler une robe rouge asymétrique, où des bandes stratégiquement placées laissent entrevoir juste assez pour faire envie sans être vulgaire ni faire effet saucisson. En plus, elle a un genre de soutif intégré.

Pratique !

Bon, c’est pas fait pour être porté en partant acheter le pain, mais en soirée par contre…

Je ne sais pas qui est sa copine, mais si elle arrive à me faire ressembler à ça au moment de sortir, il y a moyen qu’elle ait une cliente avant même de lancer sa collection.

De retour dans la chambre, je me mets en position et réalise que Sasha a l’air vraiment gênée et ne fait pas le moindre mouvement en direction de l’appareil.

- Quelque chose ne va pas ?

Son regard se portant absolument partout sauf sur moi, elle annonce d’une petite voix :

- … Est-ce que tu… Enfin… Il faudrait changer de sous-vêtements pour les photos de profil ou de dos…

Mes sourcils se haussent tous seuls en entendant ça. Eh ben, apparemment elle n’a pas les yeux dans sa poche quand j’ai le dos tourné.

Cela dit je ne peux qu’admirer son culot, parce que perso si j’avais eu les yeux baladeurs et remarqué quelque chose, j’aurais attendu le moment opportun pour le signaler, histoire de ne pas totalement me faire griller. Surtout si j’ai volontairement cherché à avoir une réputation de coincée !

Me tournant pour regarder mes fesses dans le miroir placé à côté de son armoire, force est de constater qu’elle a raison.

Le voilà le défaut de cette robe ! Je savais bien qu’elle était trop belle pour être vraie.

- On va vite avoir un problème je crois…  Comme tu as pu remarquer…

Je marque une pause pour lui adresser un regard entendu avant de reprendre dès qu’elle rougit :

- … je porte un tanga en dentelle et on devine limite les motifs… Si je mets un string ou rien du tout, j’en déduis qu’on va apercevoir tout aussi nettement un autre motif, plus… linéaire dirons-nous.

Son visage est tellement rouge qu’on pourrait croire qu’elle a avalé un truc de travers quand j’étais sortie et est en train de s’étouffer. C’est d’autant plus drôle que je sais que parfois on regarde sans le vouloir.

Par exemple, ma dentiste est jeune et porte énormément de décolletés. Bien sûr, elle se penche pour observer mes quenottes et c’est une lutte de tous les instants pour ne pas loucher sur ses seins ! Et je vous assure que bien qu’elle soit potable, je n’ai pas la moindre envie de reluquer et potentiellement agacer la dame en possession d’instruments de torture ayant peu évolué depuis le moyen âge.

Sasha retrouve finalement sa voix :

- Pour le coup, je pense que si tu mets un string ça va se voir aussi…

Elle a à peine terminé de parler qu’elle place ses mains sur son visage, visiblement honteuse d’avoir dit ça à voix haute.

- Sasha, serais-tu en train de suggérer l’organisation d’une mission commando dans ta chambre ?

Je ponctue ma phrase d’un sourire carnassier, fière de moi.

Oui elle est déjà à terre, à agoniser sous le poids de son embarras.

Et oui, elle n’avait certainement pas besoin que je remue le couteau dans la plaie.

Mais je suis un être cruel, que voulez-vous.

Mon sourire vacille un instant lorsque son oreiller vient percuter mon visage, mais je ne m’avoue pas vaincue pour autant :

- Je vais retirer mes sous-vêtements, je reviens…

Faisant volte-face juste avant de franchir le pas de la porte, je prends soin de lui adresser un clin d’œil coquin, simplement parce que je peux.

Voyant qu’elle se rue sur le coussin déjà à terre, je m’enfuis à toute allure, ne demandant pas mon reste.

Je fais ce que j’ai à faire et respire un bon coup avant de m’apprêter à y retourner. C’est vraiment bizarre, mais je suis beaucoup plus à l’aise à l’idée de faire la prochaine série de clichés que la première, alors même que je n’aurais pas de culotte. Tout ça parce que me moquer d’elle m’a détendue. Comme quoi… S’il faut j’avais la mauvaise approche tout du long…

Revenant dans la chambre avec en tout et pour tout la robe et mon sourire amusé, je jubile semi intérieurement (soyons honnêtes je le cache très mal) du malaise palpable de Sasha.

Elle a creusé sa propre tombe.

Pendant l’espace d’un instant, je contemple la possibilité de la tuer en me penchant pour ramasser un truc par terre avant de me raviser : James serait capable de qualifier ça de crime passionnel.

Je suis déjà à moitié convaincue que mes tentatives de limitation de désagréabilité vont être interprétées comme un aveu alors même que c’est lui qui me l’a demandé, inutile de lui donner du grain à moudre !

Par contre, m’amuser à sortir des phrases à double sens pour faire rougir ma collègue, ça je peux :

- Tu me veux où ?

Sasha m’envoie un regard très clair sur le fait que mes moqueries feraient mieux d’être rapidement avortées.

- Arrête ton cirque et tourne-toi, que je puisse voir l’étendue des dégâts.

Venant d’être réprimandée, je ne réponds pas, mais lui adresse quand même un coup d’œil sulfureux avant de m’exécuter, demandant par-dessus mon épaule :

- Alors, verdict ?

Sasha grimace et me dit la dernière des choses auxquelles je me serai attendue :

- Ben… Je viens de gruger l’étape bouquet de fleurs et dîner… Tu t’es faite arnaquer.

Éclatant de rire, je suis tentée de rétorquer quelque chose de l’ordre du “pour toi je peux faire une exception à la règle du jamais le premier soir” mais 1) elle sait très bien que cette règle est le cadet de mes soucis, 2) je n’envisage même pas de la toucher avec un bâton 3) ça reste ma collègue et 4) je fais des efforts, mais on n’en est pas au point de faire copines-copines.

Je suis tellement proche des deux guignols que j’en oublie parfois que je ne peux pas me comporter pareil avec tout le monde. Et puis c’est pas comme si avant-hier encore je ne cachais pas mon animosité pour elle et qu’elle doit certainement se demander ce qui a engendré ce 180°…

Du coup, je me contente d’un pas marrant “On fait quoi alors !? Que des photos de face ?”.

Elle hausse les épaules et annonce :

- Si t’es ok, j’imagine qu’on va faire ton premier shooting semi-érotique. Je lui dirais ce que j’en pense et elle verra par elle-même… Et ne t’en fais pas, aucune des photos ne sera postée sans ta permission.

Je la regarde, étonnée, n’ayant retenu qu’un détail de tout son speech :

- MON premier ? Ce ne serait pas le cas pour toi ?

Elle me fait un clin d’œil et me nargue :

- Tu voudrais bien savoir hein ?

Quelle pouf !

 L’audace j’y crois pas ! Je savais bien qu’il y avait une raison pour laquelle je ne l’aimais pas outre sa tronche de cake.

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Commentaires
V
Ce que j'aime dans tes histoires...elles sont prenantes et je ne ressens jamais de moment ou je mennuis... (en fait si y'a eu 2 ans d'ennuis avant que tu ne ponde cette nouvelle histoire 😉) et ton humour est parfait ton *soupir* m'a tué !!!!<br /> <br /> Merci
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S
Aaaah super ! Enfin la suite :)<br /> <br /> J'adore comme tu prends le temps d'insérer un jeu vidéo qui existe vraiment dans ce chapitre ("Keep Talking and Nobody Explodes" pour les intéressées), c'est super chouette !<br /> <br /> Allez je continue sur l'autre chapitre ! Merci pour cette super histoire !
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Y
Ouiiiii de la lecture pile poile pour ma pause !<br /> <br /> Merci ☺
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