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Fictions Lesbiennes :)
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25 février 2018

Chapitre 6

Le réveil sonne, me sortant de mes rêves, les remplaçant par la dure réalité où je suis supposée aller travailler.

Je veux pas !

Ne me levant pas tout de suite, je prends quelques instants pour repenser à la séance photo d’hier.

Ça s’est mieux passé que je ne l’aurais cru. J’ai presque réussi à m’adapter à la nouvelle “dynamique” entre nous, même si ça n’a pas été facile. Il suffit de remplacer les remarques acerbes par des moqueries gratuites. Les doigts dans le nez !

N’en déplaise à James, je ne pense vraiment pas avoir un truc pour Sasha.

J’avais juste besoin d’un bouc émissaire et étant compétitive, j’ai pris la cible la plus évidente. La seule menace au travail, pas tant niveau des résultats, mais par son caractère. Elle pourrait se mettre nos supérieurs dans la poche. Maintenant que j’y pense, ils lui mangent déjà tous dans la main.

Mais j’avoue que c’est bizarre de réconcilier l’image que je m’étais faite d’elle dans ma tête avec la réalité. Oui, elle pose beaucoup de questions, mais j’ai pu constater qu’elle fait ça avec tout, pas spécialement pour flatter l’orateur. Pareil, elle ne commente pas forcément sur nos blagues graveleuses quand on est plusieurs, lui donnant un air prude, mais lorsqu’on est en comité réduit, elle renchérit.

Rien qu’hier soir, il y a une semaine j’aurais juré qu’elle crierait au loup si la lesbienne ne jetait rien qu’un seul regard dans sa direction, mais en fait pas du tout, elle me rendait coup pour coup. À tel point que si elle avait joué dans mon équipe, je me serais posée des questions.

Minute.

J’espère qu’elle ne croit pas que je flirtais avec elle et qu’elle sait que c’était uniquement pour la charrier ! On commence à peine à se tolérer, ce n’est pas le moment de la faire flipper !

Ces pensées m’extirpent de sous la couette et je m’habille à la hâte pour retrouver mes collègues au petit déjeuner, comptant sur l’attitude de Sasha pour m’indiquer si j’ai des raisons de m’inquiéter ou non.  

Tout le monde est déjà à table et je ne suis pas surprise de voir Alycia. Ça a l’air de rouler entre Dom et elle, c’est plutôt cool. Le fait qu’ils soient tous les deux bruyants au lit l’est nettement moins, mais j’imagine que le bonheur de mon collègue vaut bien l’achat de boules Quies et quelques séances chez le psy…

Je me penche pour leur faire la bise et m’assieds là où James vient de poser la tasse de café qu’il m’a servie.

- Merci !

Sachant qu’il est tactile, je lui fais un bisou sur la joue au passage.

Dom est le premier à prendre la parole :

- Comment ça va ? Bien dormi ? Bien aérée ?

James a l’air confus, Alycia frappe le bras de Dom et Sasha s’étouffe à moitié dans sa tasse.

- De quoi tu parles ?

Me faisant un sourire incroyablement pervers, il s’enquiert :

- T’as enfilé une culotte ce matin ?

Ma bouche s’ouvre et mes yeux vont foudroyer Sasha.

Elle m’a balancée !

J’y crois pas !

Je lui rends service et elle raconte à l’autre vicelard que je ne mets pas de culotte !

- Ohhhh toi ! Viens par ici j’ai deux mots à te dire !

Je me lève avec la ferme intention de la noyer dans la cuvette des toilettes, ignorant Dom qui explique à James sa remarque.

Alors que j’ai presque atteint une Sasha très justement terrorisée par mon approche, je suis stoppée nette par James s’esclaffant :

- Je croyais que tu avais arrêté depuis l’incident de la plateforme en verre ?

Fermant les yeux, j’essaie de maitriser mes pulsions meurtrières, tout en acceptant l’idée que la notion de dignité n’est plus qu’un lointain souvenir.

Dom n’en manque évidemment pas une miette :

- C’est quoi cette histoire ? Raconte !

Dans un volte-face plus rapide que l’éclair, je me jette sur James, plaçant ma main sur sa bouche.

- T’as pas intérêt !!!!

 Je retire ma main un quart de seconde plus tard en sentant sa langue visqueuse au creux de ma paume :

- Ewwww !

Profitant de ma distraction, il dévoile l’un de mes pires secrets dans un flow dont la rapidité vaut celle d’un roi du rap :

- Elle n’avait pas mis de culotte avec sa robe pour surprendre sa sex friend, on est passés dans la passerelle en verre allant d’un immeuble à un autre et les touristes en train de photographier le bâtiment en ont eu plein les lentilles !

Finissant de m’essuyer sur son haut, je m’assieds sur ses genoux et dissimule ma tête au creux de son épaule :

- Dès que je me serais remise de la honte que tu viens de m’infliger, je mettrais fin à tes jours de la manière la plus douloureuse qui soit.

Bien évidemment, tous les autres sont absolument hilares derrière nous. Pourquoi je suis amie avec lui déjà ?

Loin de se ruer à ma rescousse, c’est Sasha qui prend en charge les finitions de mon cercueil :

- Je me sens lésée maintenant !

Ma seule réponse est un grognement dépité, ce qui me vaut une tape de James dans le dos en mode « là… ça va aller ».

Au moins, je sais : elle n’a visiblement pas été traumatisée… Malgré tout, je crois que j’aimais mieux la version d’elle qui contemplait la possibilité d’entrer dans les ordres.

==========================================

 Je sors de la salle de formation comme un vêtement en cachemire passé à l'essoreuse : dans un drôle d'état. Le break est arrivé pile à temps.

 Alors que je m'efforce de conserver une démarche humaine en me rendant à la machine à café, je repense à la bombe que m’a balancée James il y a deux jours.

Je me suis mise à l’autre bout de la pièce et même si je fais tout pour éviter de penser à elle, impossible d’échapper à Sasha. Rien que le formateur : à chaque fois qu’il regarde vers la gauche de la salle, il vomit des arcs-en-ciel de joie rien qu’en voyant ma collègue… On a bien compris qui était la chouchoute du prof….

M'approchant de la machine à café, je glisse une pièce de 50 centimes dans la fente prévue à cet effet et opte pour un cappuccino vanille.

- Un peu de douceur dans ce monde de brutes ?

Perdue dans mes pensées, je sursaute et inspecte mon interlocuteur. Je suis nez à nez avec un beau brun, je dirais 1m80, un sourire fermement en place. J’espère qu’on ne s’est pas déjà rencontrés, parce que si c’est le cas j’ai tout oublié, jusqu’à son nom… De quelle filiale il peut être ??? 

- C'est ça.

Lui adressant un sourire bien à moi, je pose mon épaule contre la machine tandis qu'il se sert, attendant mes collègues et ne pouvant pas quitter l’espèce de cagibi tant qu’il est dans le chemin.

- T’es avec l’équipe venant de France c’est ça ?

Il semble réaliser quelque chose et ajoute :

- Oh, pardon, j'en oublie mes manières. Chris, enchanté.

Ouf, un inconnu. Je serre la main tendue et me contente d'un :

- Héléna, de même. Et oui, c’est ça. 

Mon sourire reste bravement en place tandis qu'il me tient la main pendant beaucoup trop longtemps à mon goût.

Juste quand je suis à deux doigts de récupérer mon membre par violence s’il le faut, Sasha s’approche de nous et il me libère immédiatement, reculant de plusieurs pas et me laissant la voie libre.

Une fois arrivée à proximité de Don Juan, elle s’empare de sa main qu’elle serre dans les siennes d’un air excité :

- C’est toujours bon de ton côté ?

Je fronce les sourcils devant la familiarité de son geste. Ça devrait me rassurer de la voir tripoter d’autres gens, mais ce n’est pas le cas. À quoi peut-elle faire référence ?

Je n’ai que trop conscience de la manière dont elle le fixe avec des yeux pleins d’espoir.

Elle n’est quand même pas attirée par ce bellâtre ?

Nan, elle ne peut pas être suffisamment naïve pour se faire piéger par un dragueur de bas étage. Je n’ai pas une haute opinion d’elle, mais elle pourrait trouver mieux. Fin je veux dire, physiquement elle est bien et mentalement… Elle a des atouts.

J’imagine.

Il semble savoir de quoi elle parle puisqu’il répond en souriant :

- Je te l’ai dit, j’obtiens toujours ce que je veux.

Visiblement, la modestie ne compte pas parmi l’une de ses qualités. Il a vraiment tout pour lui ! Mais Sasha ne s’en formalise pas et se contente d’un :

- Yes !

Le surprenant autant que moi, elle le serre rapidement dans ses bras avant de porter son attention sur ma petite personne.

Son immense sourire est toujours en place et même si je sais qu’il ne m’est pas réellement adressé, mon cœur manque quelques battements.

C’est pas bon signe.

Depuis « la discussion », j’ai beau lutter, je remarque et ça me terrifie.

Je remarque la manière qu’à Sasha de systématiquement toucher la personne à qui elle parle. Je remarque la couleur de ses yeux, un vert émeraude au centre, plus foncé tout autour de l’iris. Je remarque à quel point son rire est contagieux.

Et aussi à quel point je suis foutue si ça continue comme ça.  

Il est hors de question que je commence à l’apprécier.

Subconscient, que ça soit clair : c’est non, oublie ça direct !

Je suis tellement perturbée que je remarque à peine qu’elle vient de me demander quelque chose.

- Hmm ?

- Prête à y retourner ?

- J’arrive.

Ne m’attendant pas, elle fait demi-tour et son pas joyeux attire mon attention plus bas que son dos. Je ne suis pas portée fesses, mais pour le coup je pourrais établir une religion vénérant la manière dont son jean épouse ses formes.

- Elle a tendance à faire ça à tout le monde.

Il me faut quelques instants pour percuter qu’il s’est adressé à moi.

Voulant savoir si je me suis grillée en beauté, je demande :

- Comment ça ?

M’offrant un sourire compatissant, il explicite :

- Son enthousiasme est hyper contagieux, on se retrouve à sourire sans trop savoir pourquoi. C’est ce que tu viens de faire apparemment sans même t’en rendre compte.

- Il faut croire.

Je ponctue ma phrase d’un sourire crispé et retourne en direction de la salle de formation, plus perturbée que jamais.

Je dois trouver un moyen de contrôler ça, et vite. J’ai déjà du mal à me faire à l’idée qu’elle n’est peut-être pas la rabat-joie que je m’imaginais, gérer une attirance physique par-dessus le tas me paraît trop demander.

M’asseyant à côté de Dom, ce dernier me cuisine sans attendre :

- Alors ? Le tombeur de ses dames a fait une autre victime ? Lui parler t’a fait tout bizarre dans la culotte ? 

- Si elle a une culotte ! ajoute James.

Leur lançant un regard noir, je décide d’être la plus sale possible pour les punir :

- La seule humidité que ce type produit au niveau de mes cavités est du vomi dans ma gorge…

Dom fait une grimace de dégoût qui me satisfait au plus haut point.

- T’es dégueu ! Comment tu peux avoir l’air sophistiquée et être aussi… hughhh.

Il mime un frisson et je me contente de hausser les épaules :

- Votre contact j’imagine ! Mais rassurez-vous, même si je n’étais pas lesbienne, je ne vois pas comment il pourrait ramener des filles si c’est ça sa technique de drague ! À ce prix-là il devrait garder le silence, il est mieux tant qu’il ne parle pas.

Dom regarde autour de lui avant de se pencher pour chuchoter :

- Il paraît que ça a bien fonctionné sur Sasha…

Mes sourcils effectuent une rapide migration en direction de mon cuir chevelu.

Nan !

Nan ?

James me lance un petit sourire désolé dont je n’ai pas du tout besoin et ajoute :

- J’en ai entendu parler moi aussi.

- Pourquoi je ne suis jamais au courant de rien ? Depuis quand ? Comment ?

Dom place une main sur mon épaule et rétorque :

- L’an dernier, Alycia m’a raconté qu’elle et quelques collègues les avaient surpris en train de se peloter dans un couloir au retour de soirée. Quant au « comment », je vais te laisser faire tes propres recherches Google si tu veux bien !

Je n’en reviens pas.

Mon regard se porte sur ma collègue, qui rit à quelque chose que dit son voisin.

Elle… Et lui ?

Les garçons se regardent et semblent avoir une discussion silencieuse, mais je suis trop préoccupée par ce que je viens d’entendre pour m’en inquiéter.

Je ne les vois pas du tout ensemble. Est-ce que c’est toujours d’actualité ? Pourquoi elle ne l’a jamais mentionné ?

Oh, oui, on n’est pas amies, c’est vrai.

Mais quand même, fin je ne sais pas.

==========================================

 Je rentre et m’affale directement sur le canapé. Après la journée d’aujourd’hui la seule activité envisageable est de larver devant la télé.

D’ordinaire, j’aurais tendance à toujours préférer le PC, parce que subir les pubs et le programme n’est pas mon truc, mais même Netflix me demanderait trop d’efforts là !

Zappant, je tombe sur une émission au titre prometteur : hell’s cats.

Ahh…

Plaçant mes jambes le long du canapé je m’installe en occupant le plus de place possible, profitant du fait que James et Dom sont partis ennuyer quelqu'un d’autre. Sasha est dans sa chambre, sûrement en train de retoucher les photos qu’on a prises pour son amie.

Au bout de quelques minutes à peine, je suis au taquet sur le chat trop mignon qui se transforme en bête féroce pour peu qu’on tente de le caresser.

J’entends une porte s’ouvrir et fais un petit sourire poli en direction de la Sasha en peignoir qui vient d’apparaître dans l’embrasure.

Elle s’approche du canapé, soulève mes jambes, s’installe en dessous et les repose. Comme à la zonzon la nana ! Sans gêne !

- On regarde quoi ?

Parce qu’en plus elle a visiblement l’intention de s’incruster…

Sois sympa Héléna. Tu as promis à James…

- Un comportementaliste félin qui aide un couple avec leur chat qui a des tendances schizophrènes.

- Cool.

Ses yeux vont se placer sur l’écran et je détaille son profil malgré moi. Il faut absolument que je trouve le moyen de contrôler cette impulsion récente et malvenue !

Je n’ai même pas envie de regarder ! Je suis sûre que c’est mon subconscient qui fait de la psychologie inversée, ou je ne sais pas quoi ! Genre « aha, elle refuse de regarder, bah je vais faire en sorte qu’elle développe une nouvelle fascination pour l’exact ton de vert qu’ont les yeux de sa collègue ! ».

Connard !

Fort heureusement, la vue de chats semble avoir le même effet hypnotique sur elle que sur moi, me permettant de m’adonner à ce plaisir coupable.

Ses cheveux sont en bataille, simplement glissés derrière l’oreille et je me demande comment elle a pu se décoiffer à ce point en si peu de temps. Les photos ne doivent pas être aussi bonnes qu’elle a voulu me faire croire. Je souris en l’imaginant se les arracher à moitié devant la piètre qualité des clichés.

- J’ai quelque chose sur le visage ?

Prise en flagrant délit, mon réflexe, aussi navrant que ça soit, est de fermer les yeux.

Si je la vois pas elle ne me voit pas non plus c’est bien ça ?

Je sens son regard sur moi.

Elle attend une réponse Héléna !

- Non.

Oh mon Dieu. Pitié, dites-moi que ce pathétique croassement est l’œuvre de quelqu'un d'autre ?

Sa main caressant mon tibia, juste sous mon genou, me fait ouvrir les yeux.

- Relax Héléna. J’ai habitude que ma coiffure anti-gravitationnelle attire l’œil.

Elle reporte son attention sur la télé avant d’ajouter :

- Et non, tu ne connaîtras pas mon secret.

Je lui suis reconnaissante du changement de sujet, mais pas assez pour me demander si elle a conscience que je n’observais pas que ses cheveux.

Et si tu ne veux pas avoir à te justifier, tu ferais mieux de regarder l’écran imbécile.

Depuis que j’ai décidé d’arrêter de me comporter comme une garce avec elle, c’est comme si elle avait perçu cette porte entrouverte et s’était s’engouffrée dans la brèche. Un peu comme un témoin de Jéhovah à qui on ne dirait pas non d’entrée.

Pour être honnête, je ne sais pas quoi faire de l’intruse, ni comment m’en débarrasser.

Bien que ma tête soit tournée en direction de l’émission, mon attention est entièrement captée par les caresses sur ma jambe.

De base, c’était pour me réconforter, je l’ai bien compris, mais par contre la raison pour laquelle elle continue m’échappe totalement.

Est-ce que c’est un mouvement inconscient ?

Je devrais lui faire remarquer ?

Ouais non, si elle le fait volontairement ça va juste être bizarre.

Et pas la peine d’y lire quoi que ce soit. Tu as appris hier que ses goûts se portaient plutôt sur des BB : benêts bodybuildés.

N’empêche, je me demande vraiment ce qu’elle peut bien lui trouver...

- Je t’entends réfléchir d’ici !

Penaude, je me défends néanmoins :

- Excuse-moi d’être cortiquée !

Elle tourne la tête pour me fixer, un sourcil relevé, ne faisant pas de commentaire.

Au bout de quelques instants, je ressens le besoin de rajouter quelque chose. Je déteste quand les gens me mettent la pression par leur silence !

Dans la panique, je dis une des plus pitoyables répliques de ma vie :

- Tu regardes pas non plus !

Ça me coûte, mais je me retiens de croiser les bras, ne voulant pas avoir l’air encore plus infantile. Je vous jure, il y a une époque où j’arrivais à me comporter en adulte !

Ses lèvres s’étirent jusqu’à former un sourire affectueux et c’est avec effroi que je la vois tendre les doigts et me pincer la joue dans un “t’es trop mignonne !”.

Chassant sa main d’un mouvement de la mienne, comme on le ferait avec une mouche nous tournant autour, je hausse mon niveau de menace :

- Tu cherches la mort Dastré ?

- Oh allez, dois-je te rappeler que demain tu seras mon esclave personnelle et qu’hier soir j’ai photographié tes fesses ? Je pensais qu’on avait atteint une certaine familiarité.

OMG elle se permet de me provoquer en plus ?

- Je vais t’en montrer de la familiarité !

- Ouuhhh j’ai peur ! Tu comptes me faire quoi exactement ?

Ne pouvant pas tolérer un affront supplémentaire, je pose un pied par terre pour me relever, ayant la ferme intention de lui faire regretter de m’avoir défiée. Je dirais aux garçons que c’était un accident !

Malheureusement, elle me voit venir et me pousse au niveau des épaules, tentant de me forcer à rester allongée.

J’essaie de résister autant que possible, mais Sasha place une partie du poids de son corps derrière le mouvement et mes pauvres abdominaux n’ont pas été conçus pour supporter tout ça.

Ils me lâchent au moment où j’ai le plus besoin d’eux et je m’effondre d’un coup en arrière.

Ne s’y attendant pas plus que moi, elle tombe à moitié son mon corps, se retenant uniquement par ses mains sur mes épaules.

C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre :

- Les filles, regardez sur qui je suis -

Sasha me libère instantanément et se relève d’un bond, mais pas avant que Dom ait pu la voir quasi allongée sur moi, toute décoiffée, en peignoir entre mes jambes écartées.

Nickel quoi.

Pas du tout compromettant comme position.

- … tombé !?

Tout en resserrant les pans de son vêtement, Sasha s’exclame :

- Ce n’est pas ce que vous croyez !

Arrrgh, mais pourquoi elle dit ça ? C’est encore pire !

Franchissant la porte et suivi de près par Chris, Dom demande :

- Héléna, t’étais consentante au moins ?

Je m’empare d’un coussin que je viens poser sur mon visage dans un grognement. J’envisage sérieusement de m’auto-étouffer si ça peut me permettre de me sortir de cette situation.

Étonnamment, c’est Sasha qui me tire d’affaire. Elle se relève en m’arrachant l’oreiller pour le propulser en direction de mon collègue.

- Très drôle.

Pointant un sachet que le bellâtre porte à son bras, elle s’exclame :

- C’est ce que je crois ?

Il lui adresse un sourire radieux et hausse les sourcils d’un air joueur :

- Peut-être bien…

Le visage de Sasha s’illumine et elle s’empare de sa main pour le traîner dans sa chambre.

Ça ne me fait rien du tout de la voir s’isoler avec lui.

Nope.

Que dalle.

Elle fait ce qu’elle veut et après tout le mauvais goût n’est pas contagieux.

M’asseyant convenablement sur le canapé, je suis sortie de mes pensées et sauvée de l’interrogatoire que Dom s’apprêtait sans nul doute à m’administrer par le bruit strident de la sonnette.

Bondissant (littéralement) sur l’occasion, je vais décrocher le combiné et laisse rentrer mon interlocuteur.

Mon colis est enfin là !

Pile à temps.

J’entrouvre la porte et fais mine de guetter le couloir, davantage pour échapper à Dom que par peur de manquer l’arrivée du livreur.

Étant donné qu’il me connaît très bien, Dom a conscience que je suis en mode “évitement total” et que je n’hésiterais pas à nier l’évidence même dans ces cas-là. C’est pourquoi plutôt que d’essayer de me tirer les vers du nez dans l’instant, il se contente d’un :

- Toi et moi on va avoir des choses à se dire… Crois pas t’en sortir comme ça.

Nul besoin de me retourner pour savoir qu’il me pointe d’un doigt accusateur avant de quitter la pièce. À peine est-il parti que mes épaules se relâchent, libérant la tension que je n’avais pas conscience d’avoir emmagasinée.

Je signe rapidement le bon de livraison et m’empare du colis. Il ne faut pas que Sasha le voie, l’effet de surprise est crucial.

Me dirigeant vers ma chambre, je passe celle de ma collègue et ignore la désagréable sensation qui me parcourt en l’entendant rire à quelque chose qu’a dit M. Muscle. Il a l’air d’avoir bien pris la “surprise” en ouvrant la porte. Non pas que j’aurais aimé que ça jette un froid entre eux, mais à sa place j’aurais quand même eu quelques questions...

À peine la porte fermée, je sors la tenue du paquet et commence à reconsidérer mes fabuleuses idées.

J’ai entendu les garçons douter du fait que j’allais me plier aux règles du pari et ça m’a offusquée.

Alors histoire de montrer que je suis bonne joueuse, j’ai commandé un costume de soubrette pour la belle journée de servitude qui m’attend demain. Parmi les nombreuses variations à vocation érotique, celle-ci me paraissait être la plus “habillée” du lot. Et le fait que le formulaire de commande proposait un tableau des tailles à prendre en fonction de nos mensurations m’avait convaincue que ça allait bien se passer.

Pour le coup, je les soupçonne d’avoir quelques soucis de confusion cm /mm.

J’étais persuadée à 99% de ne pas finir avec quelque chose tout droit sorti d’un sex shop.

Oh comme j’avais tort...

Plus qu'à l'essayer j'imagine.

J'enfile le tout et m'apprête à me regarder dans le miroir, non sans appréhension.

La vue devant moi me laisse dubitative. Oui, ça me va comme un gant, enfin comme une mitaine plutôt vu la quantité de tissu. Mais je ne suis pas sûre que flasher mes collègues vaille le coup de la blague. Contrairement à ce que l’histoire de sortie sans-culotte leur a fait croire, j’ai quelques notions de pudeur.

Euréka !

Sasha ne se lève jamais avant neuf heures les week-ends, James encore plus tard et Dom a prévu de partir “dormir” avec Alycia. Donc si je mets un réveil vers huit heures, je peux lui apporter le petit déjeuner au lit, lui extirper un sourire avec ma tenue et me changer. En plus, elle sera certainement à moitié comateuse et ne remarquera pas le côté “minimaliste” de celle-ci.

Parfait !

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Commentaires
B
Pourquoi je sens que le sachet que lui a apporté Chris est directement lié avec le lendemain... ?
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V
Troooooop bon ce chapitre sans nom 😉
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Y
Arg mais c'est quoi cette coupure !<br /> <br /> Et on est sensé attendre jusqu'à mercredi ?<br /> <br /> Aller, pitiééééé mets nous la suite demain 😢
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S
Ahaha le plan tout pourri, ça va pas tourner comme elle l'imagine le coup de la soubrette =3<br /> <br /> Hâte d'être mercredi pour el coup !
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T
Aaaaaaaah attendu trop longtemps pour être lu trop vite !!! 2 chapitres c'est trop couuuurt !! <br /> <br /> 👏👏 toujours aussi stimulant et agréable à lire !!
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