Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fictions Lesbiennes :)
Fictions Lesbiennes :)
Publicité
Newsletter
21 mars 2018

Chapitre 19

OMG !

Mais non !

Ils vont tous se faire des films maintenant !

Bon, ça n’aurait pas été très éloigné de la réalité, mais là n’est pas la question.

Je grogne mon désarroi, tandis que Sasha trouve visiblement la situation amusante.

Je lance un regard à ma complice, avant de répondre, à voix basse pour Sasha dans un premier temps, puis plus fort pour que Dom entende :

- Je l’avais bien dit ! Sasha, pourquoi tu nous as enfermées ?

Elle ouvre la bouche et me regarde avec un air de trahison suprême, un peu comme si je venais de lui annoncer que je la quittais pour sa mère et que toute sa famille était au courant.

Ne voulant pas lui laisser le temps de se venger, je déverrouille et ouvre la porte d’un seul coup, manquant de faire tomber mes deux collègues ayant les oreilles collées à la porte.

Croisant les bras et les observant essayer de ramasser les miettes de leur dignité, je m’exclame :

- Pourquoi ça ne m’étonne pas ?

Absolument pas perturbés par leur total ridicule, ils se relèvent rapidement et nous regardent suspicieusement, James demandant dans un sourire :

- On interrompt quelque chose ?

- Pffft, mais bien sûr. Dans vos rêves ! On réglait nos différends… Verbalement.

Ils n’ont pas l’air convaincus alors je lance un regard à Dom et demande d’un ton moqueur :

- Tu m’as confondue avec Arturo Braccetti ou quoi ? Il me faut plus qu’une seconde pour enfiler mes habits !

Ne lui laissant pas le temps de répondre, je pars en direction du salon, persuadée que Sasha m’emboîtera le pas.

Bien que ça ne soit pas étonnant, je suis dégoûtée qu’on m’ait piqué ma place sur le canapé.  

Repérant une chaise de bar libre, je jette mon dévolu dessus, n’ayant aucune intention d’aller me déhancher pour mieux profiter de la désagréable sensation entre mes cuisses.

J’ai à peine les deux fesses posées sur l’assise que Sasha écarte mes jambes et vient se glisser entre, face à moi.

Levant un sourcil, je la taquine :

- Madame prend ses aises ?

Au vu du regard brûlant qu’elle me lance, j’ai une idée très précise de ce à quoi elle pense. J’ai la confirmation que ce ne sont pas ses capacités cognitives usuelles qui la dirigent lorsqu’elle se contente de répondre d’un :

- Mhh mhhh.

Ses pupilles sont complètement dilatées et elle fixe mes lèvres avec insistance.

Je sais ce qu’elle veut et ça coïncide avec mes envies, alors pourquoi pas ?

Ça fait 10 minutes qu’on s’est avoué ce qu’on ressent et une évidence s’impose déjà : en ce qui la concerne, essayer de lui résister reviendrait à sauter d’une échelle et tenter de combattre la gravité par ma seule force mentale.

Impossible et une totale perte de temps.

C’est pourquoi, sans avoir parlé du statut de notre relation et sachant que les garçons sont suffisamment intelligents pour ne pas avoir colporté des rumeurs au sujet de ce qui s’est passé lors de la formation, je me penche pour l’embrasser devant tout le monde.

Elle place ses mains sur le haut de mes cuisses et répond immédiatement.

Même si elle a visiblement d’autres idées, je garde ma langue pour moi, car pour le coup il ne s’agit pas de faire un show, ni marquer un point et je préfère que nos “démonstrations d’affection” restent essentiellement privées. J’avais juste besoin d’un petit fix, rien qu’une dose.

Et puis je n’aime pas voir les amygdales des autres, j’imagine qu’il en est de même pour eux !

Sasha se recule et boude à moitié, y allant même de son commentaire :

- Tentatrice !

- Tu peux parler !

Elle s’apprête à rétorquer lorsque James prend la parole, une pince dans les mains et un bac dans l’autre :

- Vous voulez des glaçons ? On dirait qu’un ou deux dans la culotte ne vous ferait pas de mal !

Il nous lance un regard entendu qui fait rire Sasha :

- C’est très gentil, mais on va faire sans pour cette fois.

Pour cette fois ?

Intéressant !

Loin d’être perturbé, James nous menace à nouveau :

- Si ma veste a …

Je l'interromps, ne voulant pas connaître la suite :

- Relax, ta veste va bien ! On n’est pas tous des pervers qui attendent la moindre occasion pour faire des choses sur les affaires des autres...

Je lui lance un regard plus qu’appuyé, faisant référence à la fois où Monsieur m’avait avoué A POSTERIORI qu’il avait eu des préliminaires sur mon canapé ! Erk, j’en frissonne encore de dégoût ! Quand je pense à toutes les fois où j’ai innocemment grignoté sur ce canapé, sans me douter un seul instant du risque bactériologique que j’encourais...

Sasha grimace et lève la main pour le stopper avant qu’il ne réponde :

- Pitié ne dis rien, je ne veux pas savoir !

Croisant son regard, je confirme :

- Non, tu ne veux vraiment, vraiment pas !

Voyant qu’il a perdu pour cette fois, James s’éloigne en marmonnant quelque chose qui ressemble fortement à “si c’est ça le merci que j’ai pour avoir joué les cupidons…”.

Sasha et moi l’observons partir d’un œil amusé.

Le reste de la soirée se déroule normalement, à l’exception du fait qu’elle et moi pourrions passer pour des siamoises tellement nous sommes collées. Enfin non, peut-être pas des sœurs étant donné nos mains parfois baladeuses...

C’est une sensation à la fois étrange et agréable de pouvoir poser mes mains sur Sasha sans peur des répercussions ni sans avoir à me justifier. Sa réaction est toujours la même, un mélange de surprise et de joie, suivie d’un sourire dans ma direction.

J’imagine que c’est parce que c’est un récent développement, mais ça ne me dérangerait pas que ça reste tel quel.

Après avoir dit au revoir à tout le monde, on remonte dans ma voiture pour que je la ramène chez elle. Le trajet est globalement silencieux, sa main posée sur ma cuisse. C’est peut-être rien du tout, mais c’est nettement plus que j’espérais avoir alors rien qu’un minuscule geste comme celui-là me fait vraiment plaisir.

Arrivées devant chez elle, j’arrête le moteur et la raccompagne à la porte de sa petite maison mitoyenne. Voulant qu’elle le sache, je lance:

- J’ai passé une très bonne soirée.

- Moi aussi.

On s’observe l’une l’autre sans un mot, un silence confortable s’installant. Plus pour éviter de m’imposer que par réelle envie de partir, j’annonce :

- Je ferais mieux d’y aller.

Déposant un bisou sur ses lèvres, je m’apprête à faire demi-tour lorsqu’elle demande :

- Ça te dirait de rester ?

Je la regarde, un sourire au coin des lèvres, levant un sourcil, tant est si bien qu’elle ressent le besoin de se justifier :

- Juste pour dormir.

Je ne suis pas totalement convaincue qu’elle n’a pas une idée ou deux derrière la tête, mais ça ne m’incite pas exactement à refuser.

- Ok.

Elle me fait un sourire quasi timide, en totale contradiction avec son comportement un peu plus tôt dans la soirée et s’écarte pour me laisser entrer.

Ses volets sont restés ouverts et la pleine lune illumine le salon.

Elle allume la lumière et se retourne vers moi dans une grimace, passant sa main dans les cheveux à l’arrière de son crâne :

- Désolée, c’est pas super bien rangé !

Lui adressant un sourire compréhensif, je réponds :

- T’en fais pas, on est tous pareils !

Elle me fait visiter sa maison, qui n’est pas très grande, mais décorée avec goût.

Ça devrait être bizarre de se retrouver côte à côte dans sa salle de bain, brosse à dents fraîchement déballée en main, mais c’est étonnamment plus familier qu’autre chose. La pièce sent un mélange de son parfum et son gel douche et ça me rappelle la formation.

Une fois terminé et toutes les deux démaquillées, elle prend ma main dans la sienne et me guide dans la chambre.

Se retournant, elle me demande :

- Tu dors dans quelle tenue ? Je peux te prêter ce qu’il faut.

Ne résistant pas à la tentation, je rétorque :

- Ma tenue usuelle ne nécessite pas grand-chose, si tu vois ce que je veux dire…

Je m’attends à ce qu’elle rougisse, voire bafouille, mais un flash de la Sasha sûre d’elle que j’ai pu entrapercevoir chez Dom passe dans son regard, avant qu’elle ne secoue la tête et réponde dans un sourire :

- Je suis trèèèès tentée de dire “fais comme chez toi” mais… Tu vois.

L’attirant à moi, je dépose un baiser sur ses lèvres et acquiesce :

- Je vois. Un T-shirt et un short feront l’affaire.

C’est plutôt plaisant la manière dont elle se métamorphose soudainement en femme sûre d’elle d’une minute à l’autre. Comme si la seule chose qui lui faisait défaut avant était le manque de confirmation de mon attirance pour elle.

Pour le coup, je suis bien contente de m’être épilée ce matin. Je ne suis pas sûre que lui offrir un peeling gratuit en frottant mes jambes contre les siennes ne m’accorde beaucoup de faveurs.

Elle se tourne pour farfouiller dans une commode et me tend les vêtements en question :

- Je te laisse te changer, je reviens.

Sasha s’éclipse, éteignant au passage le plafonnier en faveur de la lampe de chevet. Je me prépare rapidement, ayant un peu de mal à réaliser où je me trouve.

Il y a quelques heures encore j’étais persuadée qu’elle me méprisait à moitié et maintenant je me retrouve dans sa chambre, sur le point de dormir avec elle. On ne peut pas dire que je l’avais anticipé !

Sasha revient et je manque de m’étouffer avec ma salive en voyant sa tenue.

Constatant ma réaction, elle baisse les yeux vers son corps, couvert uniquement d’un top et short en soie noire en total contraste avec sa peau claire. L’ensemble n’est pas moulant, mais pas exactement lâche non plus et mon regard semble irrémédiablement attiré par ses seins dont le tissu me laisse deviner les formes.

Gênée, elle trépigne sur place et demande :

- Quoi ? Me regarde pas comme ça, c’est vraiment mon pyjama !

Vous voyez, quand on me dit “pyjama” j’imagine un truc en pilou ou autre matière laide mais confortable, potentiellement affublé de motifs atroces et globalement tue l’amour. Un onesie licorne, ça ça pourrait être un pyjama par exemple !

Mais sa tenue n’entre clairement pas dans cette catégorie !

Je n’ai pas la moindre idée de comment je suis supposée dormir à côté d’elle dans ces conditions. Au niveau de la poitrine, si elle portait un haut en papier-calque j’en verrais moins que là !

Et je peux difficilement lui demander d’aller enfiler une burka sans expliquer pourquoi sa tenue me pose problème : “Bah tu vois Sasha, en ce qui te concerne j’ai la libido d’un garçon de 13 ans, alors si tu pouvais ne pas donner plus de grain à moudre à mon imagination d’ores et déjà débordante, je t’en serais reconnaissante ! ”.

Nan.

Et puis bon, s’il y a bien une chose que je suis, c’est une opportuniste. Si elle est à l’aise à l’idée que mes yeux parcourent ses formes, je ne vais pas m’en plaindre :

- J’ai rien dit ! T’es juste superbe, tu ne peux pas te pointer comme ça et attendre de moi, pauvre lesbienne, que je reste impassible ! On va se coucher ?

Mon compliment est accueilli par un sourire timide.

Semblant se ressaisir, elle prend ma main dans la sienne et marche à reculons en direction du lit, m’attirant à elle jusqu’à ce que nos lèvres se touchent. Je ne remarque même pas que nous sommes toujours en mouvement jusqu’à ce que ses genoux heurtent le bord du matelas. Elle s’assied, se reculant jusqu’à être au centre du lit, tirant légèrement sur ma main pour m’inciter à la suivre.

Je prends une seconde pour apprécier la vue de Sasha en petite tenue, les yeux noirs de désir à la lumière de sa lampe de chevet placée au centre du lit.

Ne voulant pas la faire attendre (ou risquer qu’elle réalise qu’elle ne peut pas me blairer en fin de compte), j’avance à genoux jusqu’à venir chevaucher ses hanches.

D’une seconde à l’autre, la femme timide face aux compliments a totalement disparu, remplacée par une Sasha sûre d’elle et de ce qu’elle veut, qui s’empare d’une pleine poignée de mon t-shirt, m’incitant à la retrouver à mi-chemin dans un baiser où “retenue” n’est qu’un vague concept abstrait.

Elle s’allonge sur le lit, relâchant sa prise pour poser ses mains sur mes hanches, m’encourageant à placer une partie de mon poids sur elle.

Pas besoin de me le dire deux fois.

Je détache mes lèvres des siennes, m’attaquant à son cou. Immédiatement, elle frissonne et glisse une main à l’arrière de ma nuque afin que je continue. Son souffle est déjà erratique et savoir que je suis celle qui l’a mise dans cet état ne me laisse pas de marbre. Elle est extrêmement réceptive à mes attentions et ça m’excite encore plus. Les deux épaisseurs de tissu ne sont pas une barrière très efficace et je peux sentir sa poitrine se presser contre la mienne.

J’ai envie de beaucoup, beaucoup plus, mais me souviens qu’il était question d’attendre un minimum, pas la traiter comme une fille d’un soir avec laquelle je finirais au lit directement.

Fais chier !

D’un côté elle n’a pas l’air de se plaindre que l’on va trop vite, de l’autre je veux vraiment faire les choses bien cette fois.

À contrecœur, je me recule au nom de principes que je ne pensais pas avoir.

Sasha met quelques secondes à ouvrir les yeux, visiblement confuse.

Je me relève, m’asseyant sur elle et priant pour qu’elle comprenne sans mettre ma volonté à plus rude épreuve qu’elle ne l’est déjà :

- On devrait peut-être dormir.

Elle me lance un regard qui signifie clairement “sérieusement ?” et laisse retomber ses bras de part et d’autre de sa tête, étirant son haut et m’offrant une vue sans pareille sur sa poitrine. Mes mains meurent d’envie d’aller se placer dessus, de découvrir ce qu’elle aime, de…

Ok.

Stop.

Allez Héléna, résiste.

Passant ma jambe par-dessus elle, je viens m’allonger à ses côtés, fermant les yeux pour tenter de me calmer.

C’est dingue comme avec elle je peux passer de 0 à 100 en quelques secondes.

Avec les autres nanas, j’ai toujours été en total contrôle. Que ça soit dans l’envie ou l’énervement, je restais maître de moi-même.
Pas avec Sasha.

Peut-être que James était plus dans le vrai que je ne l’aurais cru. Elle évoque des choses en moi avec une force qui est à la fois grisante et totalement terrifiante.

Je la sens se tourner et ouvre un œil, la trouvant accoudée, me questionnant d’un :

- Tout va bien ? On peut arrêter si… Enfin… Je ne veux pas te mettre mal à l’aise.

S’il y a effectivement une sensation inconfortable quelque part entre mes cuisses, c’est justement parce que je suis un peu trop à l’aise !

Ne voulant pas risquer qu’elle interprète mal ma réaction, je préfère m’expliquer :

- J’ai vraiment, vraiment très envie de toi. Mais je veux aussi faire les choses bien. Prendre notre temps. Même si là tout de suite, j’ai du mal à me rappeler pourquoi.

Je détourne la tête, un peu honteuse de mon admission, aussi vraie soit-elle.

Elle place sa main le long de ma mâchoire, m’incitant à venir croiser son regard :

- Hey. C’est ok. On n’est pas obligées de faire quoi que ce soit. Désolée si je t’ai mis la pression. C’est juste…

Elle marque une pause et hausse les épaules, comme si c’était limpide.

Je lui adresse un regard encourageant, voulant qu’elle explique le fond de ses pensées, ce qu’elle finit par faire :

- Pour moi c’est pas d’attendre ou pas qui rendra ça spécial. C’est le fait que ça soit avec toi. Mais je respecte ton choix. T’en fais pas. Je me languirai sans broncher jusqu’à ce que tu sois prête.

Elle m’adresse un sourire compréhensif tandis que je reste bouche bée devant ce qu’elle vient de m’annoncer. Elle est généralement éloquente, mais pour le coup c’est comme si elle savait pile quoi dire.

Minute.

Sasha sent des fesses !

Je la scrute, mais pas de réaction.

Ok, c’est bon, elle ne lit pas dans mes pensées.

Voulant certainement désamorcer l’atmosphère que son aveu suivi de mon mutisme soudain ont engendrée, elle ajoute :

- Juste… Si tu me vois disparaître vite fait dans la salle de bain pendant la nuit ne t’inquiète pas hein !

Ça m’extirpe un rire auquel je ne m’attendais pas du tout et je rétorque d’un ton innocent :

- Mais si tu avais besoin d’assistance ?

Voyant clair dans mon jeu, sa réponse est accompagnée d’un haussement joueur des sourcils :

- Quoi qu’il arrive, ne rentre pas dans la pièce, même si tu as l’impression d’entendre ton nom !

Souriante, je secoue la tête de droite à gauche, un air de “j’y crois pas” sur le visage :

- T’es bête !

Elle m’adresse un clin d’œil et réplique :

- On fait ce qu’on peut !

On passe quelques instants les yeux dans les yeux, à se sourire béatement, jusqu’à ce qu’elle dise d’un ton plus doux :

- Bonne nuit Héléna.

Elle se penche pour me déposer un délicat baiser sur les lèvres, avant d’éteindre la lumière et se décaler pour ne plus être en plein milieu du lit.

Sa présence me manque déjà, alors même qu’elle n’est qu’à quelques centimètres.

Je me sens bête.

Pourquoi j’ai mis le holà ?

Je veux pas m’arrêter !  

Et elle a raison.

Que ça soit aujourd’hui ou plus tard dans la semaine, ça reste Sasha.

Ça fait longtemps que je ne suis plus virginale, il ne s’agit pas d’un cap à franchir, mais d’un assouvissement de mes envies.

Mais bon d’un autre côté si j’y retourne je vais passer pour une girouette…

Hmpf.

J’ai fait mon lit, plus qu’à me coucher dedans… Et visiblement j’ai choisi le côté mouillé !

J’espère qu’elle ne m’en veut pas de l’avoir “repoussée” par deux fois maintenant ?

Nan, elle a plaisanté derrière, on est ok.

Oui, mais si elle décidait que finalement je fais trop d’histoires ?

Souhaitant en avoir le cœur net, je m’approche d’elle et tente un :

- Je peux te faire un câlin ?

Elle se retourne et me fait un sourire :

- Si tu dois demander, tu n’as rien compris à tout ce que je viens de te dire !

Soulagée de constater qu’elle ne m’en tient pas rigueur, je plaisante :

- Oh tu sais, j’ai dû choisir entre un cerveau et la beauté…

D’un mouvement de la main, je termine en désignant mon corps, comme pour signifier ce que j’ai choisi.

Je m’attends à une énième remarque concernant les vertus de la modestie, mais Sasha me surprend en me lançant un “Crois-moi j’ai bien remarqué…” accompagné d’un regard qui me laisse penser qu’elle approuve ce qu’elle voit.

Ne voulant pas surenchérir au risque de retomber dans la spirale infernale, je lui donne une petite tape et me contente de placer mon bras autour de sa taille, soupirant de contentement lorsqu’elle vient se blottir contre moi.

Finalement, c’est un mal pour un bien de vouloir prendre mon temps.

Elle se retourne pour me faire face, nichant son visage au creux de mon cou et déclarant :

- Tu sens bon. J’ai bien choisi.

Au moins, je ne suis pas la seule à renifler l’autre…

- Tu parles de moi comme si j’étais une acquisition au salon de l’agriculture…

Même dans le noir, je l’entends tapoter d’un doigt sur ses lèvres, faisant mine de réfléchir, avant de lancer :

- Maintenant que tu le dis, tu ferais un très beau poney, avec ta crinière soyeuse…

Une (ou quinze) réplique salace me traverse l’esprit, entre des allusions à ma croupe et l’idée de me faire chevaucher, mais j’écoute la voix de la raison et décide de les garder pour moi. Si jamais elle venait à me prendre au mot, ce qu’il me reste de self-control ne suffirait pas à me rappeler ma bonne résolution.

À la place, chassant la main qu’elle avait l’intention d’utiliser pour caresser mes cheveux, je rétorque :

- Je vais choisir d’ignorer l’intégralité de cette conversation et dormir. Bonne nuit Sasha.

Sentant que je souris, elle relève la tête et me dépose un bisou sur les lèvres avant de retourner pile où elle se trouvait.

- Bonne nuit à toi aussi, fais de beaux rêves.

Ohhh ça ça ne devrait pas poser problème...

Ma main vient se poser entre ses omoplates, l’incitant à rester contre moi, bien qu’elle n’ait pas vraiment eu l’air de vouloir s’enfuir. La chaleur de sa peau traverse le tissu et j’ai hâte de pouvoir l’avoir contre moi, sans barrière.

C’est la dernière pensée cohérente que j’ai avant de sombrer.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité