Simplement elle
Simplement elle
C’est à reculons que je vais vers l’endroit où elle se trouve. Bien sûr, elle est superbe, comme à l’accoutumée. Ses yeux cherchent les miens, me sourit, de ce même sourire qui me fait me sentir si mal depuis quelques jours. « Ca va ma belle ? » me dit elle.
J’ai envie de lui crier non, de m’enfuir en courant, tant que j’en ai encore la force. J’avais envie de la connaître, de croire que j’étais désintéressée. Je ne voulais pas penser qu’elle m’attirait, qu’elle me plaisait.
J’ai forcé notre rencontre en allant lui parler, moi d’habitude si timide. Mais elle m’obsédait, il fallait que cela cesse.
Nous avons commencé à nous voir, régulièrement. Elle était tout ce qu’on peut vouloir d’une femme. Elle était mon idéal.
Tous ces petits moments passés avec elle, à la désirer plus que je ne l’aurais cru possible, à m’imaginer prendre une place dans son cœur, partager les petits rien qui font sa vie.
Bien sûr, je n’avais pas une chance, j’en ai conscience. Elle était mon rêve, notre couple, mon utopie. Je pourrais lui avouer que mes nuits étaient remplies de songes la concernant… Mais elle n’était pas faite pour moi, son bonheur n’est pas dans mes bras, alors à quoi bon ?
Je lui ai moi-même présenté celui qui partage sa vie depuis un an. Elle était heureuse et c’est tout ce qui importait.
Cela faisait quelques mois que je ne la voyais plus, c’était trop dur. Je m’étais résolue à la laisser faire seule son bout de chemin.
Jusqu’à ce qu’on se retrouve dans le même bureau.
Alors je me mens en me disant que je l’ai oubliée, qu’elle n’est plus qu’une amie. Je ne veux pas savoir, je refuse de voir.
Tous les jours, je vais la rejoindre, les paupières closes mais le cœur grand ouvert.