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Fictions Lesbiennes :)
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3 novembre 2019

Hors Limites - Partie 11

J’ai les yeux détruits et les mains en piteux état, ce qui signifie qu’il est temps d’arrêter.

Rangeant mon matériel de couture, je jette un coup d’œil à ma montre.

Il est encore tôt et j’irais bien me promener.

Mon regard se porte machinalement vers ma fenêtre. Kara ne devrait pas streamer avant quelques heures, je pourrais peut être l’inviter à se joindre à moi…

Est-ce que je devrais ?

Je frappe à sa porte au moment même où je réalise que j’étais supposée prendre un peu de distance.

Elle m’ouvre rapidement, un sourire venant se poser sur son visage à l’instant où elle m’aperçoit. Elle se recule dans une invitation silencieuse, mais je préfère m’appuyer sur le chambranle de la porte, croisant les bras :

– Je vais aller faire un tour au parc, prendre un peu l’air, ça te tente ?

Enthousiaste, elle acquiesce d’un signe de tête :

– Laisse-moi juste cinq minutes pour me rendre présentable !

Intérieurement, je me demande ce qu’elle a bien besoin de faire de plus, étant donné qu’elle est déjà parfaite, mais ce n’est pas le genre de phrases qu’on peut sortir nonchalamment alors je m’abstiens de tout commentaire. 

Quinze minutes plus tard, on pose nos fesses dans l’herbe, au bord d’un petit point d’eau.

– Tu viens souvent ici ?

Haussant les épaules, je m’accoude et penche la tête en arrière, observant le ciel :

– Quand j’ai besoin d’un break.

Kara imite ma position et soupire avant de prendre la parole, plissant son nez :

– Je te comprends. J’adore ce que je fais, mais c’est parfois dur de déconnecter. D’avoir une vie à moi, en dehors de tout ça.

– Ton petit jardin secret.

– Exactement.

Ça me fait plaisir qu’elle se sente suffisamment à l’aise avec moi pour évoquer ce genre de sujet.

Elle pointe le ciel du doigt et lance :

– Mate, on dirait un chat !

Je repère le nuage auquel elle fait référence, mais pas franchement la ressemblance. Penchant la tête dans un sens, puis l’autre :

– Un chat ? Une théière plutôt !

Elle me regarde avec de grands yeux incrédules, comme si je venais de suggérer qu’elle aille faire trempette en mer du nord au cœur de l’hiver :

– Quoi ? Mais n’importe quoi ! T’as déjà vu une théière avec des oreilles toi ?

– Maintenant oui !

Je me fais frapper le bras et ne résiste pas à la tentation :

– Alors un peu plus tôt c’était genre « si un type bedonnant te met dans un sac la nuit, ne t’inquiètes pas, j’ai dit au père Noël que je te voulais » et maintenant je me retrouve violentée ! Deux poids deux mesures !

Kara s’accoude et m’adresse un sourire amusé :

– Ouhhh… T’as cherché de quoi me donner le change ou quoi ?

Plutôt que de répondre à sa question et admettre l’impensable, je choisis de me moquer une nouvelle fois :

– Nan, c’est juste qu’il y a quelque chose de magnifique dans tes yeux, quelque chose d’inspirant… Ah, c’est mon reflet !

Elle place une main sur son cœur, comme si je ne venais pas de m’auto complimenter et surenchérit :

– Je suis tellement perdue dans les tiens qu’on pourrait m’appeler Némo. Je compte sur toi pour me trouver !

Ce faisant, elle ponctue sa phrase d’un clin d’œil. Franchement, je ne sais pas où elle va les chercher, mais j’avoue que j’y ai pris goût. C’est d’autant plus ridicule qu’elle n’a jamais eu besoin de ça pour me séduire.

Faisant preuve de toute la retenue à ma disposition, je dissimule mon amusement et en rajoute une couche :

– Attends, je crois que t’as un truc sur les fesses… Ah non, c’est juste mon regard !

Elle éclate de rire et secoue la tête de gauche à droite :

– Pour le romantisme, on repassera !

Hey !

C’était tout à fait volontaire ! Mon but était uniquement de la faire rire. Je réponds sur un ton laissant entrevoir à quel point je suis offusquée :

– Je peux l’être, c’est juste un choix !

Clairement dubitative, elle bat des cils comme une damoiselle de dessin animé et me mets au défi :

– Je t’écoute Naomi, fais-moi rêver.

Me creusant les méninges, je cherche à trouver la phrase de drague la plus susceptible de lui clouer le bec. Ouhhh, je crois que j’en ai une bonne :

– Tu sais ce que c’est que le solipsisme ?

Fronçant les sourcils, elle s’attend sûrement à ce que ce soit ça ma connerie et répond d’un ton hésitant :

– Non ?

– En gros c’est l’idée selon laquelle le « moi », avec mes sensations, mes sentiments, etc. constitue la seule réalité existante dont je sois vraiment sûre à 100 %.

Je l’ai clairement perdue, puisqu’elle cherche à voir le rapport dans un :

– … Et ?

Mon piège se referme et je lui sors la technique de drague la plus classe de toute notre génération :

– Bah… Si tout ce qui est autour de moi est issu de mon imagination, alors je peux t’assurer que t’es de loin la meilleure chose que mon esprit a su créer.

Je tends le bras et lâche mon micro imaginaire.

L’objet de mes attentions m’observe la bouche ouverte pendant bien cinq secondes, complètement buguée.

Naomi 1 — Kara 0.

Finalement, ses lèvres dessinent le sourire de quelqu’un qui reconnaît sa défaite :

– Ok, ok, elle était pas mal. Je m’attendais à pire.

Peu disposée à cesser de me la péter, je n’hésite qu’un instant :

– De toute manière, qu’elle fonctionne pour emballer ou pas, ça aurait fini pareil !

– C’est à dire ?

– Je suis attirée par toi. Et selon la loi de l’attraction universelle de Newton, t’es forcément attirée par moi en retour.

Je suis profondément fière de ma réplique et vois bien qu’elle l’amuse également, même si je me fais remballer derrière :

– J’y crois pas ! Tu me diras avec des chevilles de cette taille, ça ne m’étonnerait pas que tu développes un champ gravitationnel !

– En parlant d’elles, je vais aller me les dégourdir, j’ai envie d’une crêpe. Ça te tente ?

– Non merci.

– T’es sûre ? Ils vendent peut-être aussi des gaufres…

– Oui.

Depuis quand elle refuse un dessert ? Surtout maintenant que j’ai évoqué son point faible : les gaufres ! 

– Certaine ?

Blasée face à mon insistance, elle m’adresse un regard équivoque et confirme d’un ton las :

– Oui...

– Ok, bouge pas je reviens.

N’attendant pas de réponse, je pars en trottinant en direction du marchand se trouvant un peu plus loin.

Quelques minutes plus tard, de retour, je mange ma délicieuse crêpe en solo, exagérant le plaisir que j’en tire.

– Mhhh… c’est trop bon !

Kara se tourne vers moi, un sourire aux lèvres :

– Qu’est-ce que tu essaies de faire au juste ?

C’est une question rhétorique s’il en est une, il est clair que mon but est de lui faire regretter son choix.

Je la fixe, mange une bouchée supplémentaire et ferme les yeux un instant avant de jouer les innocentes :

– Rien.

Lorsque je soulève mes paupières, son regard est braqué sur moi, le bleu de ses iris ayant quasiment disparu :

– Me cherche pas Naomi…

Me contentant d’un sourire, je termine ma crêpe et remarque que le petit carton fourni a fini plus marron que blanc…

Y voyant une occasion d’être cruelle, je n’hésite pas un seul instant.

Plongeant mon index dans la pâte à tartiner, je l’amène à ma bouche et la laisse apercevoir la manière dont ma langue le « nettoie » avant de refermer mes lèvres dessus.

– Je ne fais rien du tout ! 

Elle se décale, se rapprochant de moi :

– T’en as un peu…

Elle pointe du doigt la direction générale de ma bouche et ça ne m’aide pas du tout à localiser l’endroit. Je m’essuie d’un revers de main pas très gracieux et la regarde pour avoir confirmation :

– Non, toujours pas.

Je m’apprête à tenter à nouveau l’expérience, mais suis stoppée par ses doigts qui s’enroulent autour de mon poignet :

– Laisse-moi…

Elle se penche dans ma direction et lorsque je réalise ce qu’elle compte faire, je me recule.

Pour pas que ça ne soit bizarre, je me justifie immédiatement :

– On pourrait nous voir.

Elle se lève et me tend la main. Curieuse, je m’en empare et lui fais signe « juste 1 seconde », allant jeter mon carton dans une poubelle toute proche avant de revenir à ses côtés. Elle m’entraîne derrière un gros arbre, nous offrant une relative tranquillité.

Mon dos entre en contact avec le large tronc et Kara s’avance pour venir se coller à moi, me pressant contre l’écorce.

– Et maintenant ?

Ses yeux se posent sur mes lèvres et je me retrouve à court d’excuses. Je sais que ce n’est pas sérieux entre nous, mais lorsqu’elle me regarde comme ça, j’ai peur de me prendre au jeu et me perdre en chemin.

Pour toute réponse, je souris. C’est le seul feu vert que j’ai l’intention de lui donner.

Ça lui suffit et une seconde plus tard, ses lèvres sont sur les miennes. Elle m’embrasse avec une délicatesse qui contraste avec nos baisers « habituels ». Celui-là a goût de promesse plus que d’interdit. Il n’a pas vocation à initier quoi que ce soit, même si la façon dont elle englobe ma lèvre inférieure entre les siennes pour la « nettoyer » ne me laisse pas indifférente. 

Je savais bien que mes phrases de drague allaient faire leur petit effet.

Mes mains vont chercher appui sur ses hanches, ayant besoin de plus de contact.

Bien trop tôt à mon goût, elle détache ses lèvres des miennes et je dois me faire violence pour ne pas les pourchasser.

Elle va juste assez loin pour poser son front contre le mien, nos souffles se mêlant :

– T’as pas idée de ce que tu me fais…

Mon cœur manque quelques battements et l’espèce de vague d’excitation mêlée d’espoir qui me gagne me fait franchement flipper. Je crève d’envie d’en savoir plus, mais ai peur que la question ne me soit retournée, préférant donc garder le silence. Pour éviter de ne dire une bêtise, je glisse ma main à l’arrière de sa nuque et l’attire dans un baiser brûlant. L’urgence, l’excitation, l’envie, je peux gérer. Pas le sentiment d’appartenance qu’elle m’évoque lorsqu’elle m’embrasse comme si j’étais la pièce manquante à son puzzle.

Malgré moi, mes lèvres dévoilent tout ce que ma voix n’ose pas dire, une once de possessivité et de contrôle venant s’ajouter à l’addition. Kara me maintient contre le tronc de son corps, une jambe entre mes cuisses et j’ai toutes les peines du monde à garder à l’esprit que nous sommes dans un lieu public. J’ai envie qu’elle me ravage, qu’elle mette sa marque sur mon corps sachant qu’après, je vais la posséder à mon tour...

Elle se recule très soudainement, me laissant sur ma faim et venant me clouer sur place d’un regard intense, l’une de ses mains serrant le tissu de ma veste :

– On rentre ?

Ses iris sont réduits à de fines lignes bleues et il est clair que la question en dissimule une autre :

– Je sais pas… Ton frère…

Elle jette un coup d’œil à sa montre avant de répondre :

– Il donne un cours à la salle d’ici dix minutes, il sera probablement déjà parti d’ici à ce qu’on revienne. Et Nathan est au boulot…

Si j’étais encore capable de réfléchir avec ma tête, j’aurais certainement honte de la rapidité avec laquelle j’acquiesce. La même urgence se reflète dans les yeux de Kara, me consolant un peu.

Une minute plus tard, on marche toutes les deux d’un pas vif en direction de la sortie du parc. Arrivées au pied de l’immeuble, Kara demande :

– Ma chambre, d’ici cinq minutes ?

Je hoche la tête à l’affirmative et ouvre la porte, la laissant passer.

Ces cinq minutes vont être longues. C’est l’occasion ou jamais de reprendre mon souffle et mes esprits.

 

========================

 

Ma main tremble légèrement alors que je l’amène à la porte pour toquer, exactement 300 secondes après être revenues. À peine m’a-t-elle donné l’autorisation d’entrer que je ferme derrière moi, tournant lentement le verrou, comme pour faire monter l’anticipation.

Kara est adossée à sa tête de lit, jambes tendues sous la couette.

Souriante, je vais dans sa direction, grimpant sur le matelas et avançant à 4 pattes jusqu’à me retrouver à cheval sur elle, sans pour autant la toucher :

– Madame a sonné ?

Ses lèvres s’étirent dans un sourire coquin, lançant :

– Mhh… J’aime assez l’idée, mais on va garder ce type de jeux pour une autre fois, j’ai déjà quelque chose en tête…

– Du genre ?

Plaçant ses mains sur mes hanches, elle m’abaisse de sorte que j’entre en contact avec son corps.

Mes yeux s’écarquillent légèrement, avant que je ne parvienne à dissimuler ma surprise. Même à travers la couette, il est évident qu’il y a quelque chose qui n’est pas là en temps normal !

Un lent sourire gagne mes lèvres alors que je me décale pour pousser la couette et découvrir ce qu’il se cache en dessous.

Je hausse un sourcil en voyant qu’elle a mis un jogging, le tissu laissant deviner la forme du sex toy qu’il dissimule.

Appréhendant ma réaction face à sa nouvelle addition, Kara demande :

– Si ça te tente pas, t’as qu’un mot à dire…

C’est gentil à elle de s’inquiéter, mais il n’y a pas de quoi.

Plaçant une paume assurée sur son entrejambe, j’enroule mes doigts autour de son initiative, guettant sa réaction :

– J’ai l’air mécontente ?

Elle se mord la lèvre, son regard oscillant entre ma main et mes yeux :

– J’ai pas arrêté d’y penser depuis que tu m’as dit que tu me laisserais l’utiliser sur toi…

J’admire la manière avec laquelle elle navigue la frontière entre la fragilité et l’audace. Elle n’a pas peur de ses envies, de tenter…

Peut-être que je devrais m’en inspirer :

– Retire tes vêtements.

Je me recule pour passer mon T-shirt au-dessus de ma tête, braquant mon regard sur elle, attendant qu’elle fasse de même.

L’urgence avec laquelle elle m’imite me rend dingue. Elle est absolument sublime et disposée à suivre mes directives à la lettre.

Je ne sais pas ce que j’ai fait pour en arriver là, mais on ne va pas m’entendre m’en plaindre. Elle s’arc-boute le temps de glisser un bras dans son dos, dégrafant son soutien-gorge et s’en débarrassant immédiatement.

Avant qu’elle ne s’attaque au bas, je l’arrête, m’emparant de ses poignets et les écartant hors de mon chemin.

Je sens le poids du regard de Kara sur moi alors que je me penche jusqu’à venir frôler le galbe de sa poitrine du bout des lèvres. La chair de poule la gagne et je peux voir ses tétons se dresser sous mes yeux. Sa respiration s’accélère et une telle réaction devant si peu de choses mérite bien une récompense, non ? J’amène une main à son sein gauche, tandis que ma langue s’occupe du droit.

Après quelques minutes d’une opération de douce torture durant laquelle Kara se cambre pour venir à la rencontre de ma bouche, je décide de passer aux choses sérieuses.

Je me recule, passant la pulpe de mes doigts le long de ses côtes, parcourant ses abdominaux pour finalement les glisser sous l’élastique de son jogging.

Mes yeux viennent croiser les siens, voulant m’assurer qu’elle est toujours partante.

Ses hanches se soulèvent légèrement, m’offrant la confirmation escomptée.

Je ne perds pas un instant de plus avant de baisser le tissu, mon regard se portant immédiatement sur le sex-toy nouvellement dévoilé.

Alors que je m’attendais à voir un harnais, je suis agréablement surprise de ne découvrir que du silicone… 

Elle a choisi le type de modèle où la porteuse a une extrémité en elle… et l’a enfilé juste avant que je n’arrive.

– Je voulais être sûre de te sentir autant que possible…

Ça m’excite de réaliser qu’elle pensait à ce moment alors que l’on s’embrassait au parc… Je regrette de ne pas avoir pu assister à la « pose », mais savoir qu’elle m’avait en tête en préparant cette surprise est une contrepartie qui ne me déplaît pas ! En plus, elle a opté pour une couleur non réaliste et une taille raisonnable, pile le genre de produit que j’aurais choisi moi-même.

Je caresse l’objet de ma paume, avant d’enrouler ma main autour de la base, tirant délicatement dessus et scrutant sa réaction.

Kara ferme les yeux, prend sa lèvre inférieure entre ses dents et donne un coup de bassin inconscient. Elle est tellement réactive, j’ai hâte de voir ce que ça peut donner…

Ne voulant pas perdre une minute de plus, je me débarrasse de tout ce qu’il me reste de vêtements, Kara faisant de même de son côté.

Je lutte contre l’envie de me ruer immédiatement sur elle, prenant le temps de laisser mon regard la parcourir des pieds à la tête. Ok, j’ai peut-être marqué une légère pause à la jonction de ses cuisses, mais qui peut m’en blâmer ?

Souriante, elle m’invite à m’approcher d’un signe de l’index. Une fois à genoux de part et d’autre de ses hanches, Kara glisse ses mains dans mon dos, passant ses ongles sur ma peau et créant des frissons.

Elle lève les yeux, son regard croisant le mien.

Le temps s’arrête l’espace de quelques instants, alors que l’on échange beaucoup, sans rien se dire.

Je suis la première à craquer, capturant ses lèvres.

Ses mains se portent sur mes seins, les caressant avec possessivité. Alors que l’on reprend notre respiration, ses paumes glissent jusqu’à mes hanches, se faisant présentes, mais pas pressantes.

Nos deux regards vont se poser plus au sud et elle demande doucement :

– J’ai une bouteille de lubrifiant, si jamais…

– Pas besoin…

M’emparant de sa main, je l’amène à mon entrejambe, la laissant me redécouvrir du bout des doigts.

J’ai envie de réaffirmer mon désir pour elle, de souligner à quel point elle me plaît, mais ne suis pas prête à m’aventurer sur ce terrain, les mots mourant sur mes lèvres. À la place, je l’attire à moi, plaquant son visage contre mon buste et déposant un baiser dans ses cheveux. Le sourire que je sens contre ma peau me distrait presque du plaisir qu’elle me donne du bout des doigts. Mais aussi agréable que ce moment soit, j’ai une expérience à partager avec elle.

Elle écarte sa main d’elle-même, alors que je glisse la mienne entre nous. Je tire affectueusement sur le sex-toy, recevant un grognement en retour, avant de le passer le long de mon entrejambe, m’assurant qu’il soit lubrifié.

– Laisse-moi…

Kara m’incite à m’abaisser d’une main sur ma hanche et le positionne à l’entrée de mon sexe, attendant de capter mon regard.

Les yeux dans les siens, je place une paume sur son épaule et hésite à partager quelque chose…

Finalement, au vu de toutes les premières fois qu’elle a connues avec moi, je confesse :

– Fais doucement, je… j’ai jamais été de ce côté-là.

Elle acquiesce d’un signe de tête et glisse une main à l’arrière de ma nuque pour m’attirer dans un baiser. Si elle a conscience de mon moment de vulnérabilité, elle n’en fait pas état.

Ma langue va à la rencontre de la sienne, me distrayant alors que son bassin se soulève. Elle me pénètre lentement tout en continuant à m’embrasser, avalant l’expiration qui m’échappe et me laissant le temps de m’adapter à cette nouvelle sensation.

Elle s’est arrêtée après quelques centimètres seulement, se reculant légèrement, posant son front contre le mien pour venir demander :

– Ça va ?

Plutôt que de répondre, je recapture ses lèvres et m’abaisse jusqu’à ce qu’elle soit entièrement en moi.

Un gémissement m’échappe et je passe quelques instants à respirer le même air que Kara avant de me mettre en mouvement.

Je me soulève, laissant quasiment le sex-toy m’échapper, puis reviens m’empaler dessus.

Le regard de Kara est sur moi, oscillant entre mon visage et la partie qui nous connecte. D’un simple coup d’œil, elle arrive à éclipser tous mes doutes, me faisant me sentir sexy et désirée.

Gagnant en assurance, je prends appui sur son épaule d’une main et accélère le rythme.

Le jouet n’est pas aussi précis que peuvent l’être ses doigts, mais suffisamment large pour m’offrir de la friction là où il faut à chaque va-et-vient.

Ralentissant, j’opte pour des mouvements circulaires, m’assurant que le sex-toy frotte son clitoris à chaque passage. Immédiatement, elle profite du moment de calme relatif pour détacher sa paume de ma hanche et caresser mes seins.

Bien qu’elle ait nettement moins bougé, Kara est tout aussi essoufflée que moi et ça me plaît de savoir que c’est moi qui l’ai mise dans cet état.

Ayant certainement peur de me faire mal, son bassin remue timidement sous moi et il est hors de question qu’elle aille streamer sans m’avoir fait voir ce dont elle est capable.

Plaçant un doigt sous son menton, je l’incite à lever la tête, déposant un baiser sur ses lèvres et demandant :

– C’était ce que tu avais imaginé ?

Lorsqu’ils viennent croiser les miens, ses yeux sont tellement noirs que c’en serait presque effrayant, si ce n’était pas si excitant.

Elle hoche la tête à l’affirmative, hésitant un instant avant de dire :

– … J’ai vraiment l’impression d’être en toi.

– Tu l’es…

Ma réponse devait être la bonne, puisqu’elle me vaut un petit coup de bassin. Fuck.

Je ne peux plus attendre.

Arrêtant mes mouvements, je me soulève et me recule, le jouet me quittant et venant s’abattre sur son pubis, recouvert des preuves de mon envie.

On l’observe toutes les deux, avant que je ne capte son attention en bougeant. Elle fronce légèrement les sourcils en me voyant m’éloigner à reculons, me plaçant plus au centre du matelas.

Sans dire un mot, je m’installe sur le dos, épaules en direction du pied du lit. Soulevant la tête, je lui souris et écarte les jambes, sachant qu’elle va comprendre le message.

Immédiatement, elle se retrouve à genoux entre mes cuisses, la base du jouet dans la main, prête à le guider en moi.

Elle lève les yeux dans ma direction et confirme mes doutes :

– J’ai peur de te faire mal.

Je soulève légèrement mon bassin et m’efforce d’être claire :

– T’en fais pas... J’ai envie…

Je marque une pause, me demandant si c’est bien raisonnable d’en dévoiler autant.

Oh et puis merde.

– Je veux pas choisir le rythme. Je veux que tu me prennes.

J’ai envie qu’elle me possède, que l’espace d’un échange, je sois sa chose. Par le passé, j’ai toujours été dans la retenue et le contrôle, mais plus maintenant. Autant qu’on explore toutes les deux… Notre arrangement est probablement à durée limitée, j’ai plutôt intérêt à en profiter tant que je le peux. 

Je m’offre à elle, sachant qu’elle me connaît suffisamment pour mesurer la confiance que je lui témoigne. Mes yeux vont se ficher dans les siens et son regard m’indique que mon but est atteint.

Elle place ses paumes à l’intérieur de mes cuisses, les écartant encore plus. Sans se servir de ses mains, elle positionne le sex toy et pousse légèrement, les yeux braqués sur l’action.

Je sais ce qu’elle voit.

Je sens la manière dont je pulse autour de la tête du jouet, la façon dont mon sexe s’écarte pour l’accommoder.

J’ai déjà été à sa place, mais jamais je ne me serai doutée à quel point c’est excitant de voir faire l’autre, d’attendre, à sa merci. 

Soudainement, elle s’empare d’une de mes jambes. Elle la pose sur son épaule et me pénètre intégralement.

Je m’arc-boute, plantant ma tête dans le matelas, incapable de retenir un gémissement de plaisir. Sous cet angle, son pubis vient stimuler mon clitoris et c’est absolument divin. 

Mon poing se referme sur la couette alors que Kara se laisse tomber en avant, les mains placées de part et d’autre de mes côtes.

Elle commence à bouger et c’est exactement comme je l’espérais. Si mes mouvements étaient relativement fluides, les siens ne le sont pas et à chaque à-coup, elle frappe pile là où il faut. 

Franchissant les derniers centimètres qui nous séparent, elle m’embrasse et continue de bouger à un rythme quasi punitif.  

Détachant mes lèvres des siennes, je viens capter son regard, nos souffles se mêlant alors qu’elle s’active au-dessus de moi. Luttant pour réussir à parler, je demande :

– C’est comme ça que tu l’imaginais ?

Elle se mord la lèvre, baisse les yeux pour observer ce qu’elle me fait, avant de m’apporter confirmation dans un sourire essoufflé :

– Mieux.

Souriant, je passe une main dans son dos, appréciant la manière dont je sens ses muscles se contracter sous mes doigts.

La pression monte vite et d’un côté je n’ai pas envie que ça s’arrête, de l’autre, rester sur le fil est à la limite de l’insoutenable. Je la dévore du regard, voulant graver dans ma mémoire la manière dont Kara se donne autant qu’elle me prend.

Mes muscles commencent à se contracter et j’amène ma main à ma poitrine, plantant mes yeux dans les siens jusqu’à ne plus être capable de les maintenir ouverts. Kara m’accompagne tout du long, ne s’arrêtant que lorsque je lui tapote le ventre pour lui signaler de stopper. Si je jouis une fois de plus j’ai peur de perdre connaissance !

Je sens qu’elle a l’intention de se reculer et l’attire à moi.

– Je vais t’écraser.

– Nhh nhh. Discute pas !

Bien qu’elle marmonne quelque chose ressemblant étonnamment à « tellement autoritaire ! », elle s’allonge sur moi et j’enroule mes bras autour d’elle, sentant son cœur battre contre le mien.

Je suis extrêmement essoufflée pour quelqu’un qui n’a pas fait la majorité du boulot, j’ai des fourmis dans les jambes, mais peu importe. Ce n’est pas ça que je retiens.

En cet instant, je perçois à quel point ce moment est rare.

D’habitude, on réalise que l’on était heureux après coup.

Mais pas là.

C’est peut-être l’effet post-orgasme, mais j’ai quasiment jamais éprouvé un sentiment de plénitude pareil.

Sentir sa peau, le poids de son corps, savoir qu’elle est toujours en moi… C’est niais, mais je me sens connectée, comprise.

À la manière dont elle me laisse le temps de me remettre, déposant des baisers fugaces le long de ma mâchoire avant de remonter pour en placer un plus appuyé près de ma tempe, je me dis qu’il y a peut-être moyen que ça ait été spécial pour elle aussi.  

Je sais que ce n’est pas ce sur quoi on s’est mises d’accord, mais je ne peux pas décemment lui en parler. L’idée de me faire rejeter, que je sois la seule à percevoir une connexion me terrifie et m’incite à garder le silence.

Savourant le moment, je la laisse me câliner pendant quelques minutes avant de me tourner pour capturer ses lèvres, le baiser gagnant rapidement en intensité. Je pensais avoir eu mon compte, mais l’embrasser a eu le même effet sur moi que souffler sur le feu…

Lorsque Kara se redresse pour reprendre sa respiration, elle plante son regard dans le mien, les yeux noirs et m’ordonne :

– Mets-toi à quatre pattes.

Elle me laisse le champ libre et nos yeux sont fixés sur l’endroit qui nous lie alors que je me recule pour me mettre en position.

En toute honnêteté, mes jambes sont toujours un peu flageolantes et je ne sais pas combien de temps mes bras vont supporter mon poids, mais c’est loin de suffire à me dissuader. Jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, je ne manque rien de la manière dont Kara me dévore du regard avant d’empoigner le sex toy d’une main, l’autre venant se placer sur ma hanche.

Elle se positionne à l’entrée de mon sexe, ne faisant que des micros mouvements qui me laissent sur ma faim. Ses yeux sont braqués sur mon entrejambe et j’ai conscience qu’elle ne manque rien de la manière dont mes muscles tentent de l’attirer en moi.

D’un côté, j’ai envie de subir la torture autant qu’elle le veut, parce que ça me plaît d’être exposée, de savoir que je suis à sa merci, de l’autre, j’ai envie de plus. J’ai toujours eu du mal à laisser le contrôle aux autres, mais rien que pour cette fois, être possédée par Kara tout du long est tentant.

Comme si elle a senti mon hésitation et qu’elle ne veut pas risquer que je vienne m’empaler, sa main se resserre sur ma hanche, faisant passer un signal clair.

Ok.

Je ne bouge pas.

Alors j’attends.

Ma respiration est saccadée, pleine d’anticipation.

Finalement, elle prend la parole :

– Regarde-moi.

Posant un coude sur le matelas, je l’observe par-dessus mon épaule et maintiens le contact alors même qu’elle me pénètre lentement. Une fois en moi, elle marque une courte pause, m’adressant un sourire limite arrogant avant de se mettre en mouvement.

Bien vite, je n’arrive plus à tenir et place mon autre avant-bras sur le matelas, tête baissée. Je copie son rythme autant que possible, me reculant lorsqu’elle se retire et la rejoignant au milieu. Quitte à me retrouver dans cette situation, autant me donner jusqu’au bout.

Son autre main se pose sur mes hanches, accompagnant nos mouvements. Sa poigne est ferme et ça m’excite de savoir que c’est elle qui a le contrôle. Dans cette position, elle peut aller encore plus loin en moi, stimulant mon point G à chaque va-et-vient.

Heureusement que l’appartement est à nous, car entre mes gémissements irréprimables et les claquements de peau que font nos corps à chaque fois qu’ils se retrouvent, personne ne se demanderait ce que l’on est en train de faire.

Elle détache l’une de ses mains pour la positionner à la jonction entre mon cou et mon épaule à l’instant même où mes bras lâchent.

Mes poings se serrent à même le drap alors que je fais tout mon possible pour faire durer le moment.

Visage à même le matelas, je n’arrive plus à répondre à ses mouvements, la laissant maîtresse de mon plaisir. En d’autres circonstances, j’aurais peut-être honte de l’abandon dont je fais preuve, mais en ce moment tout ce qui m’intéresse est de profiter, d’arriver à la culmination que je sens approcher.

Sa cadence ne faiblit pas alors même que ma bouche est sèche à force de haleter. Je songe à lui dire que je suis à deux doigts de jouir, mais non seulement je pense qu’elle le sait, mais en plus je ne suis plus vraiment en mesure d’avoir des propos cohérents.

Sa main quitte ma hanche pour venir trouver mon clitoris et ses gestes, même rendus imprécis par ses mouvements, suffisent à me faire basculer.

Alors que mon corps se contracte, elle me maintient toujours en place, m’empêchant de me dérober à mon plaisir.

Elle se retire et je m’étale à plat ventre, tremblotante, complètement épuisée.

Kara s’allonge à mes côtés, partiellement sur moi, un bras autour de ma taille et elle aussi à bout de souffle. Péniblement, je parviens à annoncer :

– Donne-moi juste quatre ou cinq heures pour me remettre et je m’occupe de toi.

Elle laisse s’échapper un petit rire, me caressant le dos et déposant un baiser sur mon épaule :

– T’en fais pas, j’y ai plus que trouvé mon compte...

Mon cœur manque quelques battements et j’espère que ces moments resteront aussi mémorables pour elle que pour moi.

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Commentaires
E
ET BONNE ANNEYYYYY !!!! <br /> <br /> Je te souhaite que de belles choses ! :}
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E
:}
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V
Je suis sans voix... j'ai chaud je n'arrive pas à mettre mes idées en place <br /> <br /> Je pense que j'ai besoin d'une douche pour me remettre de mes émotions 🥴<br /> <br /> Tu es extraordinaire ton pari est gagné haut la main... en plus ce n'est pas du sexe pour du sexe... il est tellement bien ancré dans ton récit il exprime tellement ce qu'elles n'arrivent pas à s'avouer.<br /> <br /> Quand j'apprends que dimanche ce sera la fin 😢... j'espère que tu es déjà a la tâche car tu vas pas pouvoir nous laisser comme ça... <br /> <br /> Et si tu aimes les paris on peut en faire un ensemble ?<br /> <br /> On pari que tu peux nous faire un nouveau récit pour la nouvelle année (suis sympa je te laisse 2 mois 😇)<br /> <br /> Je radote mais je ne te le dirais jamais assez merci pour ces moments de pur bonheur que tu nous apportes
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P
Welp, y'a pas à dire, tes écrits sont géniaux, et patienter entre chaque partie et histoire est une torture .<br /> <br /> Ça me permet de tout relire constamment !<br /> <br /> Merci pour ces moments.
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C
OH MON DIEU ! Moi qui n'ai pas eu le temps de lire le chapitre posté mercredi, je suis arrivée aujourd'hui en lisant les deux derniers chapitres et je peux te dire que mon cerveau n'a qu'un mot à l'esprit : sexe ! Ptdr deux bêtes de sexe ! En tout cas les scènes sont carrément trop bien écrites, et comme il est dit dans d'autres commentaires déjà postés, il ne manque pas de détails, ah ça non ! <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis absolument abasourdie par ce que je viens de lire ! Bon ça me fait mal au coeur de voir que Naomie est bloquée sur cette peur de l'abandon et donc centrée sur un certain mutisme concernant ses sentiments mais il est complètement évident qu'il y a vraiment quelque chose de deux côtés. Et il semblerait que leur moyen de communication principal soit le sexe (pour l'instant, vu que rien n'est trop clair), comme si elle apprenaient à se jauger, à se connaître elles et leurs limites à travers le sexe ! (même si évidemment il n'y a pas que ça, mais le sexe prend une place énorme quand même). Après peut-être que je me trompe et que j'ai complètement tort sur ce point mais cette impression que chacune fait passer ses émotions dans le sexe, que les non-dits sont en quelques sortes dévoilés dans l'intensité de leurs rapports...pour moi c'est indéniable. Il y a de la peur des deux côtés, une certaine retenue concernant les sentiments et pour Naomie de grosses oeillères dûes à ses insécurités. <br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas quand j'ai vu la scène où elle souhaite allée au parc je me suis dit : aaaaah enfin une activité calme et en dehors du lit ! Ptdr raté. Un baiser et tout est tombé à l'eau pour au final.... j'ai même cru qu'une certaine personne allait se faire plaisir contre le tronc de ce pauvre arbre innocent. Bref, en tout cas la suite de ce passage m'a un peu rappelé un de tes oneshots "Suspecte". <br /> <br /> <br /> <br /> Franchement c'est incroyable ce talent que tu as. Tu écris merveilleusement bien et on pourrait presque vivre tes fictions par procuration tellement on s'y plonge facilement ! Je suis fan. <br /> <br /> <br /> <br /> Chapeau l'artiste, j'en redemande encore et toujours !
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