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Fictions Lesbiennes :)
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26 janvier 2012

Chapitre 10

Chapitre 10 : Sous les feux des projecteurs

 

Ayant fini mon tour d’inspection de notre audience, mes yeux viennent se poser sur Shaell. Quelques instants plus tard, elle me regarde à son tour.

Vu son air désemparé, j’imagine qu’elle ne sait pas quoi faire non plus.

Elle se mordille la lèvre inférieure, signe extérieur de stress. Finalement, après avoir pris au préalable une grande inspiration, je la vois s’approcher de moi.

 

Oh non.

 

Non je ne veux pas.

 

Enfin si je veux mais pas comme ça !

 

Pas ici !

 

Je jette ce que j’estime être un discret coup d’œil vers les portes d’entrée, jaugeant mes chances de m’enfuir à toutes jambes sans être rattrapée. Mais Angy vient ruiner mon plan en se plaçant entre moi et la sortie, un sourire fermement planté sur les lèvres.

Autant pour la discrétion.

Comment une fille que j’appréciais peut-elle ruiner de la sorte ce qui aurait pu être une entente cordiale ?

Mon attention se reporte vers Shaell.

Ses yeux verts sont remplis d’incertitude tandis qu’elle regarde nerveusement autour d’elle.

Finalement, elle semble prendre une décision et fait un nouveau pas vers moi.

Le hall entier est devenu silencieux, attendant de voir ce qui va se passer.

Moi aussi, car je ne la pense pas capable de le faire. Après tout elle est hétéro, me sait homo et a une réputation à tenir.

Sa main vient se poser sur ma joue, glisse jusqu'à mettre une mèche de cheveux blonds derrière mon oreille, puis dans mon cou pour lentement remonter à ma visage.

Elle caresse mes lèvres du bout de son pouce.

Je suis comme tétanisée, incapable de penser, encore moins d’agir.

J’avoue que j’ai complètement oublié notre audience, captivée par l’image de Shaell. Je suis complètement perdue dans ses yeux verts. Bien que je ne sois pas sûre que ce soit une bonne idée, je la laisse continuer. 

Mes yeux suivent sa langue lorsqu’elle s’humidifie les lèvres et s’approche encore de moi, nos corps étant séparés de quelques centimètres seulement.

Finalement, ses yeux semblent me demander mon accord et je fais un timide sourire dans lequel j’essaie de lui dire que j’ai confiance.

Peut-être va-t-elle faire un baiser de cinéma, mettre son pouce entre nos lèvres ?

Lentement, trop lentement et à la fois trop vite à mon goût, elle s’approche de moi.

Mon cœur s’arrête un instant de battre et j’oublie de respirer alors que je réalise qu’elle va le faire.

Les derniers centimètres nous séparant se réduisent et bientôt je sens ses lèvres sur les miennes.

C’est un baiser doux, qui ne demande rien, tout simple et tendre à la fois.

Honnêtement, je n’ai pas la moindre idée du temps qu’il peut avoir duré, m’apparaissant comme une éternité et une fraction de seconde.

Elle se recule et colle son front au mien, sa main toujours contre ma joue. Elle passe sa tête sur le côté pour venir me chuchoter à l’oreille :

-          Merci de ne pas t'être débattue... et désolée.

Je ne sais pas quoi répondre et je ne suis pas sûre d’en être capable.

J’ai embrassé Shaell Mackenzie.

Enfin pour être parfaitement exacte c’est elle qui m’a embrassée.

Je n’aurais jamais cru que ce jour arriverait.

Certes, ce n’était pas franchement dans ce contexte là dans mes rêves, mais ça me convient tout à fait.

Alors que nos corps sont encore un peu séparés, un coup de cul bien placé d’Angy finit de me projeter dans les bras de ma chef.

 

Je la hais.

 

Je tente de me reculer immédiatement mais le bras de Shaell vient se glisser dans mon dos, m’en empêchant.

J’imagine qu’elle veut éviter de nous décrédibiliser tout en se donnant un moment pour retrouver une contenance.

Finalement, elle se recule et jette en même temps que moi un coup d’œil timide à notre assemblée.

Plus personne ne faisait de bruit et tout à coup tous se mettent à applaudir, Angy, Mattéo, Linda et l’homme zèbre étant de loin les plus bruyants.

-          Oh alors CA, c’est que j’appelle HOT ! Vous êtes canons les filles !

L’animateur continue de parler tandis que Shaell et moi gardons la tête fermement baissée. Je sais que mes joues sont rouges et je n’ose pas lever les yeux pour voir à quoi elle ressemble.

 

Finalement, après quelques longues minutes et félicitations diverses, monsieur 5ème élément nous remet nos prix.

C’est avec un soulagement non dissimulé que je m’engouffre dans l’ascenseur avec ma boss.

Angy à eu l’intelligence de ne pas nous suivre, préférant faire la discute avec Linda. Valait mieux pour elle croyez-moi

Shaell et moi entrons dans la chambre sans qu’aucun mot ne soit échangé.

Je ne sais pas franchement comment réagir par rapport à tout ça. Et je suis super gênée pour ne rien arranger.

Donc pour éviter de risquer d’aggraver mon cas, je ne dis rien.

Je suis encore sous le choc dans un sens. Et puis je me demande encore pourquoi ce baiser m’a paru… intime ? 

Réfléchir à ça ne m’apportera rien de plus que d’autres questions mais je ne peux pas m’en empêcher.

Bien vite, je m’assieds sur mon cher et tendre canapé, choisissant de détailler les divers éléments du décor jusqu'à ce qu’elle se décide à aller dans l’autre pièce. Malheureusement, ça a l’air de prendre du temps comme décision puisque ça fait bien 10 bonnes minutes qu’elle reste plantée dans mon dos.

Pile quand mon regard passe sur l’écran plat, me rappelant les douloureux évènements d’il y a peu, ma boss me demande :

-          Tu fais quoi ?

-          Je regarde la télévision.

-          Liz, elle est éteinte ! précise-t-elle.

Comme si je n’avais pas remarqué !

Voyant que je n’ai pas l’intention de poursuivre la discussion, elle reprend la parole :

-          Par rapport à ce qu’il s’est passé… Tu veux en parler ? 

Et voilà. Je m’y attendais.

Est-ce que je vais me faire virer ? Ou juste subir un bon gros savon ?

-          Je suis pas sûre qu’il y ait grand-chose à dire. Pour ma part en tout cas.

-          Liz je…

Elle soupire et vient s’asseoir à mes côtés, passant ses mains sur son visage, comme pour se rafraichir les idées.

-          Comment cette journée a pu tourner comme ça ? demande-t-elle a personne en particulier.

-          Aucune idée, j’aimerais bien savoir aussi. Écoute je… désolée d’avoir participé à ce stupide tirage au sort. Enfin surtout de t’avoir impliquée.

-          Tu ne pouvais pas savoir que ça allait se passer comme ça. Et puis au moins on a eu un bon cadeau. Enfin DES bons cadeaux.

Pour toute réponse, je lui fais un sourire timide.

 

C’est très étrange.

Mes sentiments sont contradictoires.

Je suis contente d’avoir eu l’opportunité de savoir ce que ça fait de l’embrasser…. Mais d’un autre côté les circonstances me dégoutent, j’ai l’impression de l’avoir utilisée. Ce n’était pas intentionnel mais… pfff.

Quitte à être embrassée, autant que ça ne soit pas forcé.

Je suis un peu déçue de moi. J’aurais du trouver une solution. Pas… pas la laisser faire ça.

Je m’en veux et je suis contente. Pas de doute, je suis une femme.

-          Liz…

Mes yeux vont se poser sur elle, mais pas directement sur son visage.

-          Qu’est ce qui se passe ? J’embrasse si mal que ça ?

Sa remarque me fait sourire. Moi qui pensais qu’elle allait m’engueuler, ce n’est pas parti pour pour l’instant.

-          Bien sûr que non. C’est juste que j’aurais voulu éviter d’en arriver là. Je veux dire, j’en ai fait assez.

-          C’est pas faux, mais là tu n’y pouvais rien. Et ce n’est pas toi qui as fait quoi que ce soit. C’est surtout Angy qui a enfoncé le clou.

-          Elle… Quand je vais la trouver…

Je laisse ma phrase en suspend, histoire de faire planer la menace.

Après quelques instants de silence, ma chef s’adosse complètement dans le canapé et commence à rire. Face à mon air interrogateur, elle dit :

-          T’aurais vu ta tête.

-          Hey ! Pi t’étais pas mieux je te signale.

Elle sourit puis ajoute :

-          D’ailleurs je suis un peu vexée, si ça se trouve certains auraient aimé être à ta place et on aurait dit que tu vivais les pires instants de ta vie.

Si ça se trouve… Beaucoup m’auraient enviée, point. Mais c’était quand même horrible. Enfin pas le baiser, les circonstances … enfin vous voyez.

-          C’était le cas.

Elle frappe ma cuisse sans défense :

-          Espèce de… 

-          Maltraitance et insultes ? Ça va chercher loin tout ça ! […] Non mais je veux dire, je m’en voulais de te mettre dans une situation comme ça. Surtout avec Mattéo et Angy à côté.

-          Je pense pas que l’un comme l’autre ait eu à se plaindre, crois moi, je les connais bien, y’en a pas un pour relever l’autre.

Sa remarque me fait sourire. Quelque part je m’en doutais mais quand même.

-          On est ok ? me demande-t-elle bien plus timidement qu’à l’accoutumée.

-          On est ok.

Elle ne se relève pas et on reste toutes les deux affalées dans le canapé, sans bouger. Au bout d'un moment, je prends mon courage à deux mains et lui dit :

-          Tu sais… je sens que je vais regretter ce que je vais dire… J’espère que ça va rien changer entre nous. Je veux dire… On commence à s’entendre non ?

J’ose enfin la regarder, espérant qu’elle va répondre à ma question.

-          On commence Scott, on commence ! Même si je prends sur moi !

A son ton joueur, je sais qu’elle plaisante pour la dernière partie. Ça me rassure, au moins je suis pas la seule à avoir cette impression.

Elle garde un sourire songeur tandis qu’elle regarde à travers la baie vitrée depuis sa place sur le canapé. Le soleil est assez bas dans le ciel, bientôt le jour fera peu à peu place aux lumières de la ville, créant une sorte de crépuscule étrange pour le reste de la nuit. Mais je n’ai pas besoin de me retourner pour le voir.

Je préfère la regarder elle, avec ses longs cheveux bruns, ses beaux yeux verts d’une intensité que j’ai peu rencontrée, ses lèvres pleines et si douces…

Ok. Stop.

Je me fais du mal.

Avant que j’ai pu détourner le regard, le sien vient se poser sur moi, me prenant en flagrant délit.

-          Quoi ?

-          Rien rien.

-          Ben non, dis ! J’ai un truc sur le visage ?

-          Non non, tu es parfaite ! Enfin je veux dir-

-          Non non, surtout ne te corrige pas, j’aime assez ce lapsus. Dit-elle en plaisantant.

Elle se lève et marche vers la baie vitrée, observant les voitures qui circulent sur le strip.

-          Merci quand même. Et pour ta gouverne… Tu n’es pas mal non plus.

Après avoir dit ça, elle se retourne, j’imagine dans le but de profiter de ma tête surprise, et me fait un clin d’œil. Devant mon air étonné et mon absence de commentaire elle ajoute :

-          Ben quoi ? J’embrasse pas n’importe qui sache le !

Je sais qu’elle plaisante mais quelque part ça me réjouit.  Finalement ma journée n’a pas été si terrible que ça.

 Voyant qu’elle n’a pas retiré ses chaussures, j’annonce :

-          Je sais pas pour toi, mais je crois que je vais m’en tenir au dîner livré dans la chambre ce soir. J’ai suffisamment été sous les feux des projecteurs pour aujourd’hui. Et puis pour ne rien te cacher, je n’ai pas franchement envie d’être dévisagée par la moitié des gens de l’hôtel. J’ai pas l’habitude qu’on me regarde alors ça risque de faire trop d’un coup.

-          Ça t’en sais rien.

Je fronce les sourcils en entendant sa réplique, qu'est ce qu'elle veut dire par là ? :

-          De quoi ?

-          Si les gens te regardent. Mais je suis d’accord sur l’idée de nous faire discrètes pour ce soir. J’aimerais bien pouvoir le faire pour le reste de la convention mais c’est impossible. Perso j’ai pas envie de « revoir » certains des charmants remorqueurs présents dans la salle. Comme ceux qui ont suggéré que tu allais passer sous le bureau.

A peine entendu ça, je mets ma tête entre mes mains pour cacher ma gêne :

-          Oh non… j’avais oublié... Maintenant ils vont avoir beaucoup de mal à ne plus le croire.

-          Tu sais, je ne suis pas sûre qu’ils aient un jour essayé de ne pas le croire... Fin bref ! Qu’est ce que tu dirais d’un repas hypercalorique et d’un dessert chocolaté pour nous remonter le moral ?

-          Je dis que si tu me prends par les sentiments…

 

Elle commande de quoi manger au téléphone et revient à mes côtés.

-          Ça te dit un petit film aussi ?

-          Oh que oui. Mais pitié, pas de trucs à l’eau de rose.

-          Tu n’aimes pas ? me demande-t-elle.

-          Disons que j’ai eu ma dose d’histoires de couple pour une semaine ou deux. Ou quatre.

-          Pas faux.

Et puis déjà que je n’ai pas la moindre idée de comment je vais bien pouvoir dormir à ses côtés après qu’on se soit embrassées, si en plus je mate un film d’amour avant de me coucher, c’est la porte ouverte aux rêves compromettants.

 

Le reste de la soirée s'est étonnamment bien passé. J'avais presque l'impression d'être avec une amie. On a commenté le jeu des acteurs, relevé tous les petits problèmes scénaristiques... C'était vraiment sympa.

Je crois que ni elle ni moi n'avions envie de reparler de ce qui s'est passé. Et même sans l'avoir à nouveau évoqué, c'est notre baiser la dernière chose que j'avais en tête au moment de m'endormir...

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Commentaires
M
Je viens de relire cette fiction après des années ou au moins plus d'un an.<br /> <br /> J'aime toujours autant ta manière de me faire voyager et qu'est-ce que j'aime ces voyages là!! <br /> <br /> Mon silence ne reflète en rien le plaisir de lire tes mots et même si je ne fais pas de commentaires sache que je prends toujours autant de plaisir a lire de toi ces histoires d'amours d'échanges et de passion! <br /> <br /> Ça me manque et Ca m'a manquee car je finis par venir ici me servir même si j'aurai préféré me servir autrement que via ces mots là!<br /> <br /> Ainsi va la vie tdc!
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P
Re-coucou<br /> <br /> Ben...j'aime toujours autant ^^'. La tournure que prennent les évènements est délicieuse :)<br /> <br /> + les chapitres sont-ils de plus en plus courts ou bien est-ce moi qui sombre sous le charme de la story?
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