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Fictions Lesbiennes :)
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7 octobre 2012

Chapitre 5

 

La salle d’attente est vide et je trépigne d’impatience. Sur la table basse, des revues toutes plus abrutissantes les unes que les autres sont laissées en évidence.

Si le but était de me tenter, c’est raté.

Non seulement la vie sexuelle d’une quelconque star de télé-réalité ne m’intéresse pas du tout, mais en plus avec six mois de retard…

D’ailleurs, je me suis toujours demandée pourquoi il n’y avait jamais de magazines récents dans les salles d’attente ! Une fois, je suis parvenue à la brillante conclusion qu’étant donné que les minutes semblent être quinze fois plus lentes ici qu’à l’extérieur, on est comme dans un minuscule monde parallèle où le continuum espace-temps reste figé.

Riez tant que vous voulez, ça expliquerait bien des choses, notamment le papier peint.

Finalement, après un moment bien trop long pour quelqu’un seul dans son bureau, M. Haru vient me chercher.

Après de rapides présentations, il me fait signe de m’installer. Je m’assieds sur le canapé, non sans l’avoir regardé d’un air méfiant pendant quelques secondes.

-          Dites-moi tout.

Hein ? Dites-moi tout ? Et je suis supposée déverser mes tripes sur son beau tapis, juste comme ça ?

Voyant que sa superbe phrase d’entrée n’a aucun effet sur moi, il tente à nouveau sa chance :

-          C’est votre première fois c’est ça ?

Je hoche la tête pour toute réponse.

-          Ok. Alors pour que je puisse vous aider, il faut que vous me parliez. N’ayez pas peur, rien de ce qui sera dit ne sortira de cette pièce. Que se passe-t-il ?

-          Rien du tout ? Sûr et certain ? Même si j’avoue un meurtre ?

Je le vois lever un sourcil et se pencher en avant pour me demander :

-          Vous avez commis un meurtre ?

Je le regarde comme s’il avait trois têtes avant de répondre, offusquée même si je suis celle qui a lancé l’idée:

-          Non !

-          Le problème ne se pose donc pas.

J’avoue.

Il ponctue sa phrase d’un sourire. Je l’aime déjà.

Le silence se fait et je me décide. Vu ses tarifs, le temps c’est de l’argent.

-          Je peux faire un résumé global ?

-          Je vous en prie, faites comme vous le sentez.

Je prends quelques instants pour ordonner mes pensées, tenter d’apporter un semblant de cohérence et me lance :

-          Ok. Alors, je suis avec Julien, en couple je veux dire. Et mon ancien collègue M. Zakorski est parti à la retraite. Du coup je me suis coltiné une nouvelle, je lui ai fait visiter la fac. Elle est plutôt cool, on s’entend bien. Pi mon meilleur ami, Nico, l’a vue et l’a trouvée jolie. Forcément qu’il l’a trouvée belle, n’importe qui avec des yeux serait forcé de se rendre à l’évidence ! Enfin bref ! En fait elle et moi on passe plein de temps ensemble, c’est ma collègue, on partage le même bureau et tout, un peu obligé. Vous suivez ?

Il lève le nez de ses notes, acquiesce et me fais signe de continuer :

-          Et pi tout allait bien, y’a eu des rumeurs sur le fait qu’elle puisse être en couple avec mon meilleur ami et moi. On s’en est amusées, à vrai dire on a même fait croire au pervers de concierge que c’était la vérité… mais si je me trouve dans votre bureau aujourd’hui c’est parce que…

Je me mords la lèvre inférieure. À part elle et moi personne ne sait. L’avouer à voix haute c’est accepter que ça se soit passé. Finalement, je ferme les yeux et me jette à l’eau :

-          Un soir, j’ai été chez elle, on plaisantait et… on a failli s’embrasser alors je suis partie en panique et je l’ai évitée le lendemain et mon meilleur ami m’a invitée au restau pour me dire une grande nouvelle qui s’avérait être qu’il était en couple avec ma collègue, du coup je me suis sentie encore plus coupable !!! Parce que déjà que je ne suis pas célibataire, et que même s’il n’est pas très attentionné, Julien à un bon fond, ça m’a fait de la peine d’avoir presque franchi la ligne, mais alors quand j’ai su qu’elle était avec Nico, là c’était le comble ! Je me suis enfuie dans les toilettes pour femmes et pi en sortant j’ai vu qu’elle m’avait suivie, on s’est disputées, même si je ne souhaitais pas qu’on s’engueule et elle a remis sur le tapis le sujet de notre presque baiser et là je voulais partir, mais le ton est monté, j’ai eu un moment de folie je lui ai demandé de m’embrasser ! Je sais même pas pourquoi j’ai fait ça parce qu’en y réfléchissant bien, et croyez-moi que j’y avais réfléchi avant, à vrai dire je n’ai pas beaucoup dormi tellement j’y avais réfléchi, et la conclusion de mes réflexions c’était pas du tout de lui demander de m’embrasser !! C’était plutôt que je me sentais mal ce soir-là, oui parce qu’en fait Julien avait prévu de me planter le jour de notre anniversaire pour être avec des potes et elle était là et j’étais triste et on riait et… mais ça compte pas ! C’était juste un accident ! Alors moi je pensais que c’était juste comme ça, qu’il fallait ne plus jamais en parler mais j’étais loin de me douter que j’allais lui demander bêtement, non parce qu’il faut bien dire que c’est bête hein, de m’embrasser, surtout au milieu d’un couloir avec nos deux petits copains dans la salle à même pas 20 mètres de nous et là le pire du pire c’est qu’elle l’a fait ! Elle m’a embrassée !! Et je l’ai senti dans tout mon corps ce baiser mais quand la vieille dame nous a interrompues, car c’est pour ça qu’on a arrêté, non pas que j’aurais continué hein, juste que j’étais prise dans le moment c’est pour ça rien de plus ! Du coup quand on a été stoppées elle est partie aux toilettes et moi du restaurant en prétextant être malade, mais en fait c’était pas une maladie physique mais plutôt une tare mentale évidente, je veux dire, qui réfléchit des heures à un truc et fais le contraire de ce qu’elle a décidé en jetant par la fenêtre toute logique, raison ou sens moral ? Parce que c’est ce que j’ai fait ! J’aurais pu en rester là où trouver quelqu’un ou quelque chose à blâmer et vivre le restant de ma vie dans la mauvaise foi à me dire qu’elle embrassait mal et que je regrettais mais en vérité je me demande dans quelle mesure je regrette vu que j’ai fait un rêve très … enfin un rêve qui aurait pu déraper facilement, même qui allait déraper, et je vous prie de croire qu’elle avait une place de choix, même qu’elle tenait le rôle principal, fin bref je vous épargne les détails parce que c’est pas ça le point. Julien m’a réveillée alors que j’allais passer à l’acte avec elle, mais juste dans mes rêves, pas en vrai ! Et du coup j’ai appelé pour me faire remplacer cet aprem parce que je ne veux pas la voir et je ne sais pas quoi faire. Voilà.

Je l’observe cligner des yeux, puis retirer ses lunettes et se frotter les paupières du bout des doigts.

Je n’ai pas été claire ?

Moi je me suis trouvée limpide !

Mon débit était peut-être un chouïa rapide, mais c’est normal, enfin je crois !

Après une bonne minute, il remet ses binocles en place et parle :

-          Si j’ai bien compris… Vous êtes en couple, mais vous avez embrassé une femme qui est à la fois votre collègue et la petite amie de votre meilleur ami?

Je serais volontiers impressionnée par sa capacité d’analyse, si je n’avais pas un petit quelque chose à y redire :

-          Oui, enfin vous auriez pu le formuler d’une manière qui me fasse moins passer pour une garce. Parce que ce n’était pas intentionnel hein !

Sentant certainement que j’allais recommencer, il m’arrête avant que je réitère mes prouesses logorrhéiques en reprenant la parole :

-          Vous étiez parvenue à l’idée que ce n’était pas raisonnable, j’ai bien saisi. Mais alors pourquoi lui avoir demandé de vous embrasser ?

Instinctivement, je hausse les épaules et réponds :

-          Je ne sais pas, ça n’a aucun sens.

Alors même que je prononce ces mots, je réalise que bien que ma réponse puisse être qualifiée de « phrase », elle pourrait tout aussi bien être appelée « tissu de mensonges ».

En vérité, j’ai conscience du pourquoi.

Il voit visiblement clair dans mon jeu puisqu’il demande d’un ton dubitatif :

-          Vous ne savez vraiment pas ?

Un soupir m’échappe. Après tout, je suis venue ici pour lui vider mon sac, autant être honnête.

-          Parce que… Parce que sur le moment, je voulais arrêter de penser à ce presque baiser, et je me suis dit… Je me suis dit que si je l’embrassais, et que je voyais qu’il n’y avait pas de quoi en faire tout un foin, alors je pourrais oublier cette histoire.

Et peut-être en partie par envie.

Il me regarde d’un air quasi paternel, alors même qu’il est trop jeune pour ça, et me demande d’un ton doux, le même qu’on utiliserait sur un animal sauvage :

-           Et maintenant ? Est-ce que vous êtes prête à oublier ? Est-ce que vous voulez oublier ?

 

*****

 

Pfff…

Pourquoi j’ai accepté de remplacer Sandra déjà ? Je déteste surveiller MES exams, alors ceux des autres… Je viens déjà de me taper toute une journée de cours…

M’enfin, elle est gentille et me renverra l’ascenseur, je peux bien faire un effort j’imagine.

En plus, ça me donne une excuse pour éviter le bureau, surtout qu’Erin quitte également à cette heure normalement.

Je pousse la porte de l’amphi et rentre dans le brouhaha ambiant. Visiblement les élèves ne m’ont pas attendue pour s’installer. Pourquoi ça ne m’étonne pas ?

Souriant, je me tourne vers l’estrade et…

Oh non.

Je déglutis et me remets en route, tentant de garder un air neutre. Bordel.

Le bruit de mes talons qui frappent le plancher me rappelle étrangement le glas tandis que je vais rejoindre ma collègue.

-          Salut.

-          Salut.

Mes yeux se baissent automatiquement et je n’ose pas croiser le regard d’Erin pendant que je m’installe à ses côtés, n’ayant pas vraiment le choix.

C’est la dernière fois que je rends un service, sympa ou pas !

Je passe ma main dans mes cheveux, plus par nervosité que soudaine envie de me coiffer.

Mon cœur bat la chamade, le choc et le stress de la voir étant bien réels.

 

Heureusement, je peux me composer le temps qu’on distribue les sujets. L’examen est lancé et je retourne sur l’estrade.

Je ne peux m’empêcher de remarquer à quel point ma chaise est proche de la sienne. Je fais quoi ? Je m’écarte ou m’assieds et arrête mes simagrées ?

Après quelques instants de réflexion, j’opte pour la seconde solution. Ce n’est pas comme si elle comptait me sauter dessus devant toute la promo.

Je pose mes fesses sur la chaise, tentant de garder un air nonchalant. Quasi immédiatement, je la vois saisir un morceau de papier et écrire. Elle me jette un coup d’œil et le fait glisser devant moi.

 

Ça va mieux ?

 

Je souris. Bonne question Erin. Sans regarder, je tends la main dans sa direction et sens qu’elle y dépose le stylo qu’elle vient d’utiliser. C’est plus facile par écrit.

 

Oui, merci. Et pardon.

Ses sourcils se froncent en lisant cela et elle me répond :

Pourquoi ?

J’observe les étudiants le temps de trouver une réponse convenable. Personne n’a l’air de remarquer que ni elle ni moi ne prêtons attention à eux.

Pour t’avoir mise dans cette position. Pour ce que je t’ai demandé. Je n’aurais pas dû.

Ma main plie la feuille et la fait glisser jusqu’à elle. Je n’ose pas la regarder tandis qu’elle découvre mon mot. Dans mon champ de vision, je devine qu’elle écrit une réponse.

Je fais mine de parcourir l’amphithéâtre et de surveiller les élèves, mais mon esprit est focalisé sur le fait qu’elle m’écrit un texte visiblement plus long.

Notre « conversation » est à nouveau devant moi. Mon regard se pose sur la feuille pliée, comme si c’était une bombe à retardement. À vrai dire, je préfèrerais je crois. Au moins je saurais à quoi m’attendre.

Mes doigts déplient et aplanissent le papier, jusqu’à ce que je puisse lire :

Tu n’es pas la seule responsable. Peut-être qu’on n’aurait pas dû, mais j’en avais envie. Je ne suis pas sûre de regretter. Je sais que toi oui et je comprends que tu sois partie.

Je prends une grande inspiration et expire lentement, espérant que mon cœur arrête de battre comme si je faisais le marathon de New York. Ou non, que j’enchainais sur lui après avoir fait un triathlon.

J’ai envie de lui demander si comme moi, elle y pense tout le temps, si elle peut toujours sentir le goût de mes baisers, l’odeur de ma peau… Mais ça ne ferait que compliquer les choses. Je veux des réponses, mais j’ai peur de ce que celles-ci pourraient me faire.

À la place, j’écris :

Je ne sais pas quoi faire, je n’arrive plus à regarder Nico dans les yeux.

Elle me répond rapidement.

Plus un souci. On n’est plus ensemble.

Quoi ? Mais ça vient juste de commencer leur histoire, je ne comprends pas ? Elle l’a quand même pas quitté après que… Oh mon Dieu faites que ça ne soit pas ça je vous en supplie…

QUOI ? Quand ? Pourquoi ?

 

Hier. Ça ne collait pas. Pas d’étincelle. Et au dîner après ton départ on n’avait rien à se dire. On s’est dit qu’il valait mieux s’arrêter avant que les choses deviennent compliquées.

Il faut que je demande :

Est-ce que ça à quelque chose à voir avec…

Inutile de terminer ma phrase, je sais qu’elle comprendra.

C’est lui qui a amené l’idée. Mais de mon côté oui, ça avait à voir… Je n’arrivais pas m’impliquer, tête ailleurs…

Je me passe les paumes sur le visage et relis. Je pousse un énorme soupir de désespoir et secoue la tête de gauche à droite. Comment je suis censée vivre avec ça moi maintenant ?

Voyant ma réaction, elle pose sa main sur la mienne et se penche pour me chuchoter :

-          C’est pas ta faute. Lui et moi avons pris cette décision ensemble.

Je me tourne pour lui faire face, bouleversée. Comment elle peut dire que c’est pas ma faute ? Bien sûr que ça l’est !

J’ai presque envie de lui dire « DUH ! » en me frappant le front de la paume de ma main tellement c’est évident ! Y’a qu’au collège que les relations durent si peu longtemps !

Je me lève, ne tenant plus et vais déambuler dans les allées. Les étudiants commencent à demander brouillons et copies supplémentaires, ce qui m’occupe le reste de l’examen.

-          C’est terminé, veuillez ramener vos copies et signer la feuille de présence avant de partir.

Je vais me poster aux côtés d’Erin, pas fâchée que ça soit terminé. Nous regardons en silence les derniers élèves griffonner leur « marque » et quitter la pièce. Finalement, il ne reste plus que nous. La porte battante se referme dans un claquement et résonne dans l’amphi à présent vide.

Le stress fait son grand retour tandis que je me tourne vers Erin.

Bon…

-          Tu veux aller dîner quelque part ?

Mes yeux s’écarquillent et elle s’empresse d’ajouter :

-          En amies... S’il te plaît.

Oh et puis merde, je ne peux pas la fuir toute ma vie, surtout si on doit partager le même bureau. Sans me donner davantage l’occasion de réfléchir et de revenir sur ma décision, je lance :

-          Ok

Un large sourire vient illuminer son visage et pour une fois, j’ai l’impression d’avoir fait le bon choix.

Ma collègue s'essuie les mains sur ses cuisses, plus par nervosité qu'autre chose étant donné qu'il est loin de faire chaud dans l'amphi. Elle s'approche doucement de moi, comme si j'étais un lapin prêt à détaler au moindre bruit.

 

-          On se rejoint plus tard ou tu préfères y aller tout de suite, enfin si t'as faim je veux dire.

Je ne peux pas retenir mon sourire en la voyant comme ça. C'est tellement pas son genre d’être nerveuse.

-          Si tu me laisses le temps de passer au bureau prendre deux trois trucs on peut y aller directement, j'ai déjà un petit creux !

-          Ça marche, après toi.

Je la précède tout en me demandant si ce que je suis en train de faire est une bonne idée.

Ok ça fait du bien de retrouver un semblant de normalité entre nous, mais j'ai vraiment l'impression de trahir à la fois mon meilleur ami et mon mec. C’est très (trop ?) tôt, mais ça ne laisse pas le temps aux choses de s’envenimer.

J'ouvre la porte du bureau d'une main tremblante, m'efforçant de ne pas me mettre à courir lorsque les souvenirs de mon rêve m'assaillent. Je secoue ma tête pour me sortir de ma torpeur. Ça devient ridicule cette histoire, c'est pas comme si on avait été jusqu'au bout.

Je ne sais pas comment les gens infidèles font... Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais déjà tout avoué depuis longtemps. Mais Erin est ma collègue, et je blesserais beaucoup de monde pour pas grand-chose. Sans parler des relations au boulot après. Bonjour l'ambiance. Vaut mieux attendre qu’on en discute.

-          Ça va ?

En entendant sa voix, je réalise que, perdue dans mes pensées, je n'étais même pas rentrée dans la pièce.

-          Oui pardon, je suis distraite.

Embarrassée, je me frotte la nuque et en redescendant ma main, Erin s'empare de celle-ci. Elle semble lutter pour trouver ses mots, tandis que je lui laisse prendre son temps.

-          Si... Si tu penses que c'est trop tôt ou...

Elle baisse la tête et rompt tout contact visuel avant de poursuivre:

-          Ou que ça ne pourra plus jamais être normal entre nous... Tu peux me le dire, je comprendrais. Te force pas si t’as pas envie.

Je presse sa main pour qu'elle me regarde et me décide.

J'en ai marre de faire ma mijaurée, on peut très bien se contrôler, la preuve.

Pour une fois, mon instinct m'envoie un signe que je ne trouve pas insensé, alors je l’écoute et prends Erin dans mes bras.

Immédiatement, je me sens mieux. Elle me serre fort contre elle et j'espère qu'elle ne peut pas entendre à quel point mon cœur bat la chamade. Étant donné que je sens le sien qui n'est pas franchement mieux, j'ose émettre des doutes ! Finalement, je me recule doucement, résistant à l'envie de poser mes lèvres au creux de son cou au passage. Pour le coup, je suis plutôt fière de moi.

Enfin ça c'était jusqu'à ce que je finisse par un bisou sur la joue, qui s'est trouvé être beaucoup plus près de sa bouche que prévu.

Je déglutis et fais ma spécialité, à savoir comme si de rien n'était.

Au vu du regard plein d'intensité que je reçois, je doute soudainement de mes talents d'actrice. Je me détourne et m’éloigne d’elle pour aller farfouiller dans mon bureau. Bon, et un peu pour mettre de la distance entre nous.

En quelques minutes j'ai récupéré tout ce qu'il me faut, self-control compris.

Une fois prête, je lui demande:

-          Y a un endroit en particulier où tu voudrais aller ?

-          Euh... Un truc pas trop coincé. Je te laisse choisir, vu que je ne connais pas encore tout dans le coin.

C'est vrai, j'ai tellement vite pris l'habitude de la voir au quotidien que j'ai l'impression qu'elle a toujours été là alors qu'en fait pas du tout !

Voyant qu'elle me suit, je me rends jusqu'à ma voiture. À peine installée et attachée, Erin demande :

-          Où on va alors ?

J’adopte un ton enfantin et me moque :

-          On arrive bientôôôt ??

Les yeux rivés sur la route, je fais mine de ne pas remarquer le regard noir qu'elle me lance. Finalement, j'ajoute :

-          C'est une surprise, t'aimes les burgers faits maison au moins ?

-          Oui oui t'inquiètes !

Je décide de l'emmener dans le restau de mon cousin, comme ça je serais en terrain connu et me sachant surveillée, je ne risque pas de faire une boulette !

En plus, personne ne peut faire envie en se goinfrant d'un burger et s'en mettant partout, pas même elle. Enfin je crois.

Je me gare sur le parking et descends. Erin observe la devanture d'un air curieux. C'est vrai que ça ne paie pas de mine vu de dehors...

-          Promis, je n'essaie pas de t'empoisonner !

-          Ça ne m’était pas venu à l'esprit... Jusqu’à ce que tu le dises...

-          T'as toujours été un peu lente !

-          Méfie-toi toi...

-          De quoi ? C'est pas comme si t'avais la moindre chance !!

Je fais mine de bander mes biceps, ce qui la fait éclater de rire.

-          HEY !

Bon ok, Hulk et moi on n’a peut-être pas grand-chose en commun mais ce n'est pas une raison pour se moquer ! Ma répartie ayant jugé que le moment était opportun pour s'absenter, je ne dis rien et rentre dans le restau.

Mickaël lui-même m'accueille. Il me serre contre lui avec la délicatesse d'un rhinocéros qui charge et j'ai du bol de m'en tirer sans dommage interne ! Une fois que je me suis assurée que toutes mes côtes sont intactes, je me tourne et fais les présentations.

-          Erin, tu te souviens sûrement de Mika, mon cousin - Dieu merci éloigné -, c’est lui le patron de ce Boui-boui. Si t'as des réclamations, c'est à lui qu'il faut te plaindre.

Immédiatement, il ajoute :

-          Si t'as envie de vomir, c'est sur elle par contre !

Je le frappe au ventre d'un revers de la main et demande :

-          T'as encore des clients en tenant un discours pareil ??

-          Seulement les inconscients, dont vous faites partie.

Je cherche du soutien auprès d'Erin mais au vu de son sourire devant notre échange, je doute qu'elle vole à mon secours ! Et en effet, elle se contente de faire la bise à Mika.

-          Choisissez votre table j'arrive tout de suite.

Je laisse passer ma collègue, comme ça elle se met où elle veut, moi j'ai déjà été installée à peu près partout.

Je jette un coup d'œil à mon cousin, et il me regarde en se mordant la lèvre et secouant sa main de gauche à droite.

À qui le dis-tu Mika, à qui le dis-tu...

Je plisse les yeux et lance d'un ton pseudo menaçant :

-          N'y songe même pas !

-          T'as dit quoi ? Demande Erin en se retournant.

-          Rien rien. T'as choisi ?

Comment ne pas répondre à une question, technique #2, changer de sujet.

-          Là ça te va ?

-          Nickel.

Je suis contente qu'elle n'ait pas pris une table en plein milieu, optant pour celle dans le coin, tout contre la fenêtre.

On s’y installe et je l’observe lire le menu en faisant semblant de faire de même.

C’est bizarre, mais quand je la regarde, j’ai comme un flot d’émotions qui me submerge. Comme si, malgré le fait qu’on ne se connait pas depuis longtemps, j’étais assaillie par tous ces souvenirs. Très étrange comme sensation.

Plutôt que de réfléchir à ce que ça pourrait bien vouloir dire, je porte mon attention sur ce qu’elle me demande :

-          Le burger au rumsteck est bon ?

-          Tout est bon, tu peux me croire.

-          Ouais, mais je ne pense pas pouvoir manger tout ce qu’il y’a sur la carte !

Je penche la tête sur le côté et fais semblant d’imaginer :

-          Oh… T’as la place va !

Elle me jette sa serviette au visage tandis que je rigole. Ça fait plaisir de pouvoir retrouver ce semblant de normalité avec elle. D’autres clients arrivent pendant qu’elle regarde la carte. En bonne nana, elle a du mal à se décider.

Je souris discrètement en voyant un homme se faire frapper par sa femme à force de lancer des coups d’œil insistants et pas franchement discrets en direction de notre table.

En même temps qui peut le blâmer… Les cheveux d’Erin sont attachés en une queue de cheval négligée, lui donnant un air décoiffé qui ne retire rien à son époustouflante beauté. Sérieusement, je ne comprends même pas comment cette nana peut être célibataire. Si j’étais un mec je… Ok, terrain glissant, arrête de l’obser-

Je suis prise en flagrant délit et piégée par son regard lorsqu’elle lève les yeux vers moi. Elle maintient la connexion un instant et finit par demander :

-          T’as choisi ?

 

 [Plus tard dans la soirée]

 

Je pousse tout doucement la porte et entre sans un bruit. Je marche sur l’extrême pointe des pieds pour éviter que mes chaussures ne claquent au sol. Inutile de le réveiller, il s‘est endormi à 6h du mat’ pour « finir son raid », ce soir il a dû aller se coucher tôt.

Je me dirige à pas de loup vers la salle de bain, le tout dans un équilibre précaire, ça me fait toujours ça quand je passe des talons au plat.

Je retire mes habits non sans une certaine satisfaction, tandis que l’eau commence à couler. Rien de tel qu’un bon bain après une rude journée. La moitié de la bouteille de bain moussant plus tard, je trempe un orteil pour savoir si je ne risque pas une brulure au 3eme degré.

Satisfaite de la température, je me glisse dans l’eau chaude, soupirant de bonheur.

J’ai réellement passé une excellente soirée, Erin m’a tellement faite rire que je suis persuadée que j’aurais mal aux muscles du visage demain. Je suis déçue que la soirée se soit terminée si tôt, mais il faut être raisonnable parfois. J’ai envie d’oublier tout ce qu’il s’est passé, tous les tracas… Rien que pour le temps qu’il me reste avant d’aller me coucher, je vais juste profiter du fait que tout va bien et me détendre.

Retenant ma respiration, je plonge un instant sous l’eau pour humidifier mes cheveux. Je ressors ouvre les yeux et manque de faire un arrêt cardiaque.

-          T’étais où ?

Le moment est complètement brisé et, agacée, je me tourne vers Julien pour dire :

-          Dehors.

-          T’as vu l’heure qu’il est ?

Je n’aime pas du tout le ton qu’il emploie. Et il est à peine 23H, c’est pas la mort. En temps normal il aurait été encore en train de jouer, n’ayant même pas remarqué mon absence… Moi qui pensais qu’il irait se coucher tôt, apparemment il m’attendait pour dormir.

Amère, je réalise que c’est certainement parce qu’il avait une petite envie. Ma réponse est immédiate et mordante :

-          J’étais pas au courant que j’avais un couvre-feu à respecter.

-          Qu’est-ce qui t’arrive ?

Je rassemble la mousse pour qu’elle couvre mon corps, n’ayant pas envie qu’il me voie nue.

-          De quoi tu parles ?

-          J’ai l’impression que tu es devenue une étrangère.

Je passe mes mains sur mon visage en soupirant.

-          J’ai pas envie d’avoir cette conversation maintenant.

Pourquoi faut-il absolument qu’il ruine cet instant. Il ne peut pas attendre un peu ? On pourra s’engueuler demain, ou plus tard.

-          Pas de bol.

Il pose ses mains sur ses hanches, son attitude montrant clairement qu’il compte camper sur ses positions. Voyant que je ne réponds pas, il redemande :

-          Qu’est ce qui t’arrive ?

Il m’arrive que j’en ai marre d’être toujours reléguée au second plan, d’être invisible, de n’exister que quand monsieur à une envie ou deux, il m’arrive de souhaiter qu’on m’aime, qu’on me rende heureuse, de me sentir belle dans les yeux mon copain …

-          Rien. Je ne vois pas de quoi tu parles.

Je trouve ma réponse claire et efficace pour faire passer le message : je n’ai pas l’intention de discuter de ça maintenant.  

-          Tu me trompes c’est ça ?

Il n’a pas tout à fait tort et même si ce n’était qu’un baiser, je me sens terriblement coupable envers lui. Je replonge ma tête sous l’eau, un moyen de me composer et de faire l’autruche.

Il prend mon absence de réponse dans la seconde pour un oui et commence à faire les cent pas devant la baignoire. Je me sens réellement prise au piège et ce bain n’a plus rien de relaxant. Lorsque j’émerge, il reprend :

-          C’est qui ? Depuis quand ? T’étais avec lui ce soir c’est ça ? Tu te laves pour ne pas que je sente son odeur sur ta peau ?

Ça suffit. Je tends le bras et attrape la sortie de bain, me levant et me couvrant aussi vite que possible, ne prenant même pas la peine de me rincer. Je me laverai plus tard.

-          Ne sois pas ridicule. Il n’y a pas d’autre homme.

Techniquement, ce n’est pas un mensonge.

-          Alors c’est quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

Il s’approche jusqu’à rentrer dans mon espace vital, bien trop près pour mon confort. Je le pousse et sors de la salle de bain, partant en direction de la commode.

-          Rien. 

Il me suit à la trace jusque dans la chambre et n’est pas décidé à lâcher l’affaire :

-          Visiblement c’est pas rien. T’étais où ce soir ? Pourquoi tu ne me parles pas ?

J’attrape un shorty et l’enfile rapidement, faisant de même pour mes chaussettes. Je me place dos à lui et mets un haut sans rien en dessous. De tous les jours où il m’ignore royalement, il choisit celui où j’ai envie d’être tranquille pour me prêter attention ?

Je suis trop agacée pour me censurer et demande :

-          Pourquoi tout à coup ça t’intéresse ?

-          Qu’est-ce que tu entends par là au juste ?

Je me tortille pour enfiler mon jeans le plus rapidement possible. Son ton indique clairement que ma réponse ne lui a pas plu, et puisque c’est l’instant de vérité, il va avoir les réponses qu’il veut. Et il risque de ne pas aimer la suivante. Je me retourne et lui lance :

-          Les trois quarts du temps, c’est à peine si j’existe, je suis juste bonne à faire ta domestique et te permettre de tirer ton coup. 

Ses yeux s’écarquillent et je vois le choc sur son visage, ce qui me procure une certaine satisfaction.

-          Tu sais très bien que c’est faux.

Le ton sur lequel il le dit me laisse croire que lui-même n’est pas persuadé de ça. Après tout, même si j’ai le « titre » de fiancée, on sait tous les deux que mon statut est exactement celui que je viens d’énoncer. Je réponds d’un ton moqueur :

-          S’il te plait, pas à moi.

Je le laisse planté là et repars dans l’entrée, mes cheveux dégoulinant sur mon haut, le trempant par la même occasion.

J’enfile une paire de baskets, attrape mon manteau et mon sac. Alors que je m’apprête à sortir, il m’agrippe le bras :

-          On n’a pas fini de discuter.

-          On ne discute pas, on s’engueule et je n’ai pas envie de ça ce soir.

-          J’ai pas fini, je m’en fous que t’aies pas envie ! 

En l’entendant dire ça, un sourire mauvais vient se ficher sur mes lèvres et je réplique :

-          C’est bien ça le problème. Un couple, ça se fait à deux et dans le nôtre il n’y en avait que pour toi.

-          Avait ?

Sa prise sur mon bras se relâche sous l’effet du choc et j’en profite pour m’écarter. Je n’ai pas fait exprès d’employer le passé, mais je réalise que c’est la vérité. Ça fait un moment maintenant que notre soi-disant couple est mort. Je ne suis même pas sûre qu’on en ait été un un jour.

Je ne sais pas si je vais le regretter ou non, mais sur le moment, je dis la seule chose qui me parait avoir du sens :

-          Avait.

 

J’accroche son regard quelques instants, puis me fais volte-face et sors, fermant la porte derrière moi et le laissant planté dans l’entrée.

Je retourne à ma voiture et une fois à l’intérieur, réalise.

Je ne suis pas sûre de comprendre comment on en est arrivés là, même si ça devait se produire à plus ou moins long terme. Pour mon bien.

Je glisse la clé dans le contact sans allumer le moteur et place mes mains sur le volant, fermant les yeux.

Il avait des raisons de me poser ces questions et je sais que j’ai ma part de responsabilité si notre couple en est arrivé là, mais je lui ai dit que je n’avais pas envie de parler. Rien qu’une fois, il aurait pu m’écouter.

Je secoue ma tête dans l’espoir que ça va me changer les idées et réalise que je ne regrette pas.

La façon dont ça s’est fait, oui, pas la chose en soi. Je suis surprise de me sentir bien plus soulagée et libre que triste.

Sauf que maintenant avec ma super sortie dramatique, je suis à la rue. J’attrape mon téléphone et parcours la liste de mes contacts à la recherche d’une âme charitable pour m’héberger.

Nico ? Tentant, mais j’ai cru comprendre qu’il avait un rencard ce soir, M. cœur d’artichaut tente à nouveau l’aventure et  je ne veux pas ruiner ses chances cette fois-ci…

Mika ? Il ne finit pas son service avant un moment encore…

Mes doigts frôlent l’écran sans vraiment appuyer pour me rendre sur le nom auquel je pense.

Ce n’est pas raisonnable…

Mais en même temps, j’ai envie de retrouver cette atmosphère. D’oublier ce qui vient de se passer et de rejoindre Erin, qui m’apprécie pour moi, ma compagnie, sans idée derrière la tête.

Ahhh et puis merde !

Je range mon téléphone dans mon sac, attrape le plaid qui traine toujours sur ma banquette arrière et mets mon siège en position couchette. Étant complètement trempée, j’espère juste que je ne vais pas prendre froid. Inutile d’aller squatter chez quelqu’un, à coup sûr j’aurais droit à des questions auxquelles je n’ai pas envie de répondre. C’est que pour cette nuit, demain j’aviserais.

Je m’allonge et tente de fermer les yeux, même si je sais très bien qu’il y’a peu de chances que je m’endorme dans la seconde. 

 

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Commentaires
J
@Sam et @Atlantis : Merci beaucoup, j'espère que la suite ne va pas décevoir (je /fear un peu j'avoue, je me suis un peu perdue :/ ) <br /> <br /> <br /> <br /> @Aurelle : j'ai une mémoire de poisson rouge, mais pas à ce point !!!! Ouais, j'avais continué à écrire, mais maintenant je sais pas si je vais terminer l'autre histoire que j'avais en cours, j'en suis pas fan et je n'arrive pas la continuer du coup :x <br /> <br /> <br /> <br /> @Anju-San : Héhé, contente de voir que tu t'es souvenue de moi sur LS :) Merci d'avoir commenté , la suite arrive très bientôt <br /> <br /> <br /> <br /> @Cyril : :o merci beaucoup, ton commentaire est super gentil ^^ (du coup je ne sais même plus quoi dire !) J'ai vu qu'il y'avait un système de newsletter possible avec canalblog, faudrait que je me fasse violence pour mettre ça en place, comme ça je pourrais plus facilement annoncer les mises à jour ! (j'ai un stupide sourire après ton commentaire >.<) <br /> <br /> <br /> <br /> @Galo : :) Merci ! Celle là va être updatée et postée mais après je ne sais pas s'il y'en aura une autre après :s
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G
super ta fic<br /> <br /> je l'ai dévorer ( ainsi que toutes les autres) mais je suis rester sur ma faim alors a quand la suite<br /> <br /> très vite par pitié, en tous cas tu a un vrais grand talents pour l'écriture alors continue et pour notre plaisir fais nous en profiter
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C
Alors que dire... <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai trouvé ton bloc Just Me par pur hasard et sur le coup je me suis bien dit que le hasard fait bien les choses.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai commencé par lire "En transition" que j'ai vraiment trouvé génial, on rentre tout de suite dans l'histoire et comprend de suite la mentalité, le charisme de tes personnages sans passer par longue phase de présentation. <br /> <br /> <br /> <br /> Arpès "En transition" je me suis mis à lire toutes tes autres fics, que j'ai tout simplement dévoré 3/4 fois :D<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as un style d'écriture vraiment envoutant, qui donne envi de te lire pendant des heures et d'en vouloir plus. Je ne sais combien de fois quand je suis arrivé à la fin, je me suis dit: "Nannnnn, c'est pas possible ça peut pas être déjà la fin". Tu arrives vraiment à nous transporter dans l'histoire, dans le monde de celle çi comme si on était directement témoin de l'histoire, que ça se passe devant nous.<br /> <br /> <br /> <br /> Et que dire de tes personnages, tu retranscris tellement bien leurs émotions, leurs pensées, et le tout avec une pointe d'humour qui colle parfaitement qui fait vraiment bine passé le fil de l'histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> M'enfin tout ça pour dire que j'en suis resté sur le "cul" ^^ et que c'est un plaisir de te lire même si je commence a connaitre par coeur tes histoires.<br /> <br /> Quelle superbe nouvelle quand j'ai vu que tu en sortais une nouvelle (encore une que j'ai dévoré :p), j'attends la suite avec impatience et si jamais tu peux prévenir quand la suite sort je suis preneur aussi.<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que tu continuras à écrire et que tu nous transporteras dans bien d'autre histoire encore. Félicitation :D<br /> <br /> <br /> <br /> Cyril
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A
Génial tout simplement génial ! ça fait un moment que je te lisais sur LS avec "chef oui chef" et comme par hasard je suis tombée sur ton blog ^^ et franchement tu as un style d'écriture que j'aime beaucoup et tes personnages sont réellement bien décrit, continue comme ça :)
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A
LIIIISSSSEEEE!!!!! mondieumondieumondieu je viens de lire cette superbe fanfic! Tu continue à écrire! :D j'ai hâte de voir la suite! J'aime toujours ton style d'écriture ;) <br /> <br /> (je dis ca mais... je ne sais pas si tu te rappelle de nos convers' ^^' du coups je me suis permise d'être "familière" ^^' )
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