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Fictions Lesbiennes :)
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18 février 2018

Chapitre 2 (ok j'ai pas trop prévu les chapitres j'avoue...)

Prenant une bouchée de mon sandwich, je mâche à peine avant de continuer sur ma lancée :

- N’empêche que je ne trouve pas ça cool pour nos clients. Je viens de changer de secteur, j’ai mieux à faire que d’annuler des rendez-vous. Et autant dire qu’on peut dire adieu à la perspective de gagner le concours, on va perdre notre avance c’est sûr.

Dom grimace et marmonne :

- M’en parle pas. Ça me gonfle. Mais il y a moyen qu’on passe du bon temps !

Euh… On ne doit pas avoir la même notion de « bon temps ».

Rien qu’en apercevant ma tête, il doit savoir ce que j’en pense puisqu’il soupire et joue sur la corde sensible :

- Vois le verre à moitié plein, tu profiteras de ma compagnie sur plusieurs semaines.  En plus, mon petit doigt m’a dit qu’on va tous vivre ensemble.

- PARDON ?

Il me sourit de toutes ses dents et frétille des sourcils d’un air lubrique :

- Si tu y tiens, on pourra se doucher en même temps pour économiser de l’eau et satisfaire ton côté écolo.

Reposant mon sandwich à moitié terminé, je m’exclame :

- Ok, cette conversation, comme mon appétit, vient de prendre fin.

- Je déconne pour la douche, sauf si tu insistes, mais pas pour la partie colocation.

Passant ma main sur mon visage, je demande :

- Fais-moi rêver, il y aura qui d’autre dans cet appart ? Et j’ose espérer que l’on a au moins des chambres séparées, t’entendre ronfler à travers le mur sera déjà un test pour ma santé d’esprit, il est hors de question que je me rende là-bas si c’est pour subir une ambiance colonie de vacances en sus.

- James….

Cool. Je m’entends à merveille avec lui. Il est super intelligent, nous le rappelle à loisir, a zéro filtre et n’hésite pas à glisser des remarques putassières bien placées. Ah, et aussi on était inséparables à l’école d’ingénieur, les meilleurs amis du monde. Je ne le vois plus très souvent, sans qu’il y ait une raison à cela, mais dès qu’on se revoit, il y a cette familiarité.

- et Sasha.

De mieux en mieux.

Inutile d’en remettre une couche sur ma collègue, il sait ce que j’en pense.

Ça me paraissait difficilement possible, mais plus ça va, moins j’ai envie d’y aller.

- Nan mais sérieux, il n’y a pas un autre moyen de nous filer les infos ? Autre que nous faire perdre notre temps ?

Dom écarquille les yeux et me fait signe de me taire.

Regardant dans le reflet de la fenêtre, j’aperçois effectivement Gontrand en train de rôder autour de nous telle une mouche à merde cherchant un endroit où atterrir.  

Inutile de tenter ma chance. Je me lève et me mets en route en lui lançant par-dessus mon épaule :

- On en parlera plus tard. 

=========================================================================

 Le silence dans la voiture dure un peu trop longtemps pour être confortable. Lorsque Rachel prend la parole, je sais à son ton que notre discussion ne risque pas d’être plaisante :

- J’ai quelque chose à te dire.

Retenant le soupir qui menace de s’échapper, je réponds :

- Je t’écoute…

- Je…

Elle s’arrête, inspire un grand coup puis reprend nerveusement :

- J’ai rencontré quelqu'un.

- Oh…

Mon cœur m’indique qu’il n’apprécie la nouvelle que modérément.

Ça fait plus mal que je ne l’aurais cru.  

Je n’ai pas de sentiments amoureux pour Rachel, juste beaucoup de tendresse, mais c’est en grande partie parce que j’étais persuadée qu’avoir plus n’était pas envisageable avec nos emplois du temps respectifs. Je ne me les suis jamais autorisés.

Elle garde le silence pendant quelques minutes, me laissant digérer ce qu’elle vient de me dire, avant de reprendre la parole, les yeux fermement ancrés sur la route :

- Je l’ai croisée au labo,  elle -

Je lève une main pour la faire taire.

- S’il te plaît, pas maintenant. Je suis contente pour toi, tu le mérites.

Voyant qu’elle me regarde, je lui fais un brave petit sourire.

C’est sincère.

Mais ça fait mal de réaliser que contrairement à ce que je pensais, elle semble pouvoir trouver le temps pour une relation, juste pas avec moi.

- J’espère qu’elle te rendra heureuse.

Je préfère parler au futur, ne voulant pas savoir si c’est déjà fait.

C’est une fille bien et j’apprécie qu’elle me l’annonce en face, même si la voiture me rend un peu claustro.

Sa main lâche le levier de vitesse, se pose sur mon genou et vient serrer dans un geste de soutien.

- Il ne s’est rien passé, je ne sais même pas si elle est intéressée par les femmes, mais je…  j’aurais l’impression de te tromper.

J'essaie de retrouver ma voix pour lui rappeler que l’on n’est pas en couple et qu’elle ne me doit pas d’explications… D’un autre côté, j’apprécie qu’elle m’en donne. Après tout, elle s’inflige cette « rupture » par correction envers moi.

- Je ne voulais pas te l’annoncer comme ça, mais je ne m’y attendais pas et avec ton départ précipité…

Elle arrête la voiture et se tourne vers moi, me laissant apercevoir les larmes au bord de ses yeux.

- Je comprends. Merci.

Je me penche, hésite un instant puis place ma main sur sa joue, essayant de mémoriser la sensation alors que je dépose un baiser sur ses lèvres pour la dernière fois.

Ouvrant la portière, je me dirige vers le coffre où je retrouve Rachel, regardant partout sauf là où je me trouve. Ça n’a pas l’air facile pour elle non plus.

Elle se jette dans mes bras et me serre fort contre elle. Pas besoin de mots pour échanger un moment.

Me détachant à contrecœur, j’ouvre le battant et récupère ma valise.

- Envoie-moi un message pour dire que tu es bien arrivée ?

J’acquiesce d’un mouvement de tête et lui dépose un baiser sur la joue, sûrement trop prolongé, mais peu importe.

On se regarde dans les yeux une dernière fois dans un au revoir silencieux et après un petit sourire je fais volte-face, m’engouffrant dans l’aéroport au pas de course.

Hors de question qu’elle voie mes larmes et culpabilise de vouloir être heureuse.

Je rejoins Dom et m’efforce d’avoir l’air aussi naturelle que possible.

- Aux revoirs difficiles avec ta Rachel ?

Je sais que c’est injuste envers lui, mais entre cette formation que je n’ai pas envie de faire et ça, j’ai bien l’intention de m’épargner ses taquineries :

- Elle vient de m’annoncer qu’elle veut être la Rachel d’une autre.

Passeport en main, je me dirige vers l’enregistrement, ignorant l’air choqué de mon collègue.

Oh que le voyage commence bien...

Se faire “larguer” un lundi à 4h32 du matin alors qu’on va prendre l’avion pour passer une formation de merde à l’autre bout du monde n’est pas ce que j’aurais choisi si j’avais dû décrire la meilleure manière de débuter ma semaine.

=========================================================================

Ah bah ça je ne m’y attendais pas le moins du monde !

James vient d’ouvrir la porte de notre appart et je ne peux que constater que l’espace de vie est immense. Le salon et la cuisine à l’américaine ont l’air très conviviaux, tout comme le petit fauteuil inclinable qui va bientôt porter mon nom.

Les choses s’améliorent.

Bon faut dire qu’avec mon humeur plus que charmante pendant les 10h d’avion, tout le monde a bien compris qu’il était préférable d’être gentil avec moi au risque de subir une mort lente et douloureuse.

Oubliant toute notion de galanterie, Dom se rue à la découverte du couloir à gauche de la pièce à vivre, le plus proche de la porte d’entrée, suivi de près par James.

Sasha me regarde, soupire et entreprend de trainer les valises de mes collègues à l’intérieur.

Elle est toute mince alors c’est plutôt marrant de la voir s’attaquer à des objets qui font deux fois sa taille.

Quant à moi je m’occupe de la mienne et pas une de plus. Avec un peu de bol, elle va se ruiner le dos et partir loin, très loin, pour ne revenir JAMAIS !

Les garçons rebroussent chemin en courant et s’emparent de leurs bagages, sans même un merci pour le mulet, ce qui me laisse penser qu’ils ont trouvé les chambres.

Je les suis et ne peux que constater que ces salopards ne se mouchent pas du coude. Le couloir présente trois portes : deux chambres et la salle de bain en face.

Pas dégueu.

Mais ça veut dire que je vais devoir partager un espace nuit avec Sasha.

Oh joie.

Oui, c’est plus logique étant donné que nous sommes toutes les deux des nanas.

Mais durant les quatre fois où j’ai été dans l’obligation de lui adresser la parole pour raisons professionnelles, je n’avais strictement AUCUN point commun avec elle.

Du coup, c’est un peu dommage sachant que James et moi on se connaît par cœur et qu’avec Dom on s’entend bien….

Tant qu’il reconnaît mon ultime suprématie bien sûr.

D’un autre côté je n’ai pas envie de l’entendre ronfler ou pire, se taper une nana !

Alors qu’un frisson de terreur me parcourt à cette idée, je réalise que finalement ce n’est pas plus mal.

Le bon côté des choses, c’est que si Sasha est aussi coincée dans la vie qu’au boulot, je ne risque pas d’avoir des nuits agitées à cause de son tapage nocturne. C’est plutôt elle qui viendra me demander de faire moins de bruit en respirant, car elle n’arrive pas à dormir. Le tout à 21H.

Repassant par le salon, j’attrape ma valise et me dirige vers le couloir identique du côté opposé.

Nous prenons chacune une chambre et je ne peux m’empêcher de penser que ça va être bizarre de vivre avec eux. Je n’ai pas envie de les voir H24.

Même pas la moitié du temps à vrai dire…

Nous avons croisé d’autres collègues dans l’immeuble, l’entreprise a dû louer plusieurs apparts. Je prie secrètement pour qu’ils ne nous invitent pas à passer du temps avec eux tous les soirs. 

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Luttant pour garder les yeux ouverts, je suis persuadée que la marque de mes phalanges est imprimée sur ma joue.

Notre formateur sait de quoi il parle, mais sûrement un peu trop. Il nous abreuve de termes techniques et part dans des digressions sauvages à chaque fois que quelqu’un lui demande de réexpliquer un concept.

Autant dire que l’on n’avance pas.

Je ne sens plus ma jambe droite et le décalage horaire m’éclate totalement.

Bon, peut-être aussi que je dors mal à cause de cette histoire avec Rachel…

D’autres n’ont pas ce même problème apparemment puisque Sasha place une main sur ma cuisse et se penche pour me murmurer à l’oreille :

- Regarde Dom.

Je jette un regard glacial à sa main, ce qui l’incite à la retirer.

Comme quoi elle comprend des choses quand elle veut.

Elle ne peut pas s’occuper à conserver son statut de première de la classe et me laisser pioncer tranquille ?

Hier elle était au premier rang, bien loin de moi. D’ailleurs à la pause j’irais dire deux mots aux crétins qui ont piqué sa place, hors de question qu’elle prenne ses aises. En plus ce salopard de James s’est décalé pour qu’elle se retrouve à côté de moi, m’adressant un sourire amusé au passage. Traître.  

N’ayant même plus la force de parlementer, je lève les yeux vers mon collègue, en grande discussion avec… Alycia je crois.

Oh non. Par pitié. Faites qu’elle ne soit pas jalouse. J’ai pas l’énergie pour ces conneries :

- Ben quoi ?

- Il l’aime bien.

J’ai très envie de dire qu’elle a des organes génitaux féminins et qu’elle entre donc forcément dans ses critères, mais c’est uniquement parce que je suis de mauvais poil. Dom est un mec bien.

- Et ?

Le regard vert de Sasha croise le mien, avant de scruter les alentours comme pour s’assurer que personne ne nous épie :

- Je l’aime bien.

Oh boy. Ça y est, ça commence.

Je savais bien qu’elle était zinzin, mais si elle a l’intention de piquer des crises alors même qu’ils ne sont pas ensemble, c’est encore pire que ce que je croyais !

Et puis je ne sais pas ce qui peut lui laisser présumer que j’ai la moindre envie d’être sa confidente, mais elle s’est plantée en beauté. Il est plus probable que je sorte un jour dans la rue affublée d’une combinaison léopard en lycra et de moon boots rose fluo que je ne la branche avec mon ami.

Fort heureusement, elle continue, me corrigeant :

- Et je pense qu’ils seraient mignons tous les deux.

Alors là, elle capte mon intérêt. Sourcils haussés, je jette un nouveau regard à mon poulain.

Œil vif, sourire béat… Ouep, pas de doute il est sous le charme. 

Me tournant vers elle, j’essaie de dissimuler mon mépris et annonce :

- Je t’écoute…

- Ça t’intéresse de jouer les entremetteuses avec moi ?

C’est nécessaire ?

Enfin, je veux dire… J’aime beaucoup Dom, mais est-ce que je l’apprécie au point de faire un pacte avec le diable pour son bonheur ? Est-ce que je suis disposée à m’infliger la présence de Sasha pour le rendre heureux ?

Je le regarde du coin de l’œil et prends ma décision en voyant son air joyeux.

Soupirant afin qu’elle ne se fasse pas d’illusions quant à l’amour que je lui porte, je demande :

- … Mhhh. J’en suis. T’as un plan ?

Elle me fait un sourire malicieux et répond :

- Des idées… Je connais déjà pas mal Alycia et ses goûts. Mais je ne m’en fais pas, je suis sûre qu’on va faire une équipe d’enfer.

Levant les yeux au ciel, je parviens à retenir mon « c’est le cas de le dire », mais pas à étouffer mon envie de revenir sur ma décision.

Dom va m’être TELLEMENT redevable et ne le saura même pas. La vie est injuste. 

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La soirée de bienvenue se déroule comme prévu,  mon poulain étant en grande discussion avec Alycia tandis que Sasha et moi interceptons avec brio tous les collègues qui tentent d’aller leur parler au moment de l’apéro. J’ai émis l’idée que l’on se sépare, soit-disant pour couvrir plus de terrain, mais c’est surtout pour qu’elle garde ses distances.

Plus elle se trouve loin, mieux je me porte, d’autant qu’elle à la fâcheuse tendance à être tactile ce qui me donne envie de lui refaire sa dentition afin de lui expliquer la notion d’espace vital. J’ai entamé un début de syncope quand elle m’a attrapée par le bras un peu plus tôt, entrelaçant le sien comme si l’on était deux collégiennes dans la cour de récré.

Croisant le regard émeraude de ma complice qui feint de s’intéresser à ce que raconte Timothée, je l’observe lever son verre discrètement, l’air de toaster, avant de faire un signe de tête en direction de Dom.

Refusant de la gratifier d’un sourire, j’observe néanmoins mon collègue.

De ce que j’en vois, il se débrouille bien, la petite blonde est tout sourire et rit à ses blagues. Pour avoir subi ses tentatives d’humour un nombre incalculable de fois, je peux vous dire qu’elle l’apprécie, c’est la seule explication possible.

En plus de l’opération « interception », Sasha et moi avons discrètement échangé les cartons sur les tables de sorte à nous retrouver tous les quatre. Avec ça, il aura le champ libre !

Je pensais que notre furtivité était maximale, mais à peine Alycia s’éclipse-t-elle pour aller aux toilettes que Sasha et moi sommes traînées manu militari dans un coin de la salle par Dom.

- Je peux savoir à quoi vous jouez ?

Si j’ignorais à quel point elle est en train de mentir, je pourrais être bernée par l’air totalement innocent de Sasha :

- Pardon ?

- Vous deux... qui… conspirez soudainement.

Étant donné qu’on est proches, je préfère ne pas m’exprimer de peur qu’il me prenne en défaut et laisse ma collègue déformer la vérité :

- Tu vois le mal partout. On a juste discuté hier soir avant de retourner dans nos chambres et en fait elle n’est pas si terrible que ça.

Elle place son bras autour de mon épaule et j’ai toutes les peines du monde à me retenir de la repousser comme si elle était en feu, alors autant dire que si j’espérais vendre notre nouvelle relation amicale je peux repartir.

Connaissant mon amour pour elle, Dom me regarde l’air de dire “sérieusement ?” et exige :

- Vous avez deux secondes pour m’expliquer de quoi il retourne !

Sasha s’apprête à replonger dans la mythomanie, mais je sais qu’il n’y a aucune chance qu’on s’en tire à si bon compte, alors je décide de cracher le morceau :

- On a prévu de te vendre comme jamais auprès d’Alycia, te rendre irrésistible alors même que tu ronfles comme un sonneur et as du poil plein le dos.

- Hey, j’ai pas de poil au dos !

- Peut-être, mais j’ai pas menti pour les ronflements. Bref. Toujours est-il que tu es notre toute dernière œuvre caritative.

Il me lance un regard noir :

- Tu sais ce qu’elle te dit l’œuvre caritative ?

Sasha tente de désamorcer la situation avec humour ou de m’enfoncer, je ne suis pas sûre :

- Merci ?

Fort heureusement, nous sommes sauvées par le retour d’Alycia :

- Hey. On va s’asseoir ? Ils ne devraient pas tarder à servir le dîner.

Nous lui faisons tous trois un immense sourire et la suivons jusqu'à notre table. Sur le chemin, j’esquive avec brio le croche-pied que tente de me faire Dom, mais pas son coup de coude dans les côtes.

Aïe ! Ce n’était même pas mon idée et c’est moi le bouc émissaire ! Je savais bien que cette nana n’apporterait que des mauvaises choses !

Me glissant à côté de Sasha, je fais mine d’ignorer les promesses de violences futures que m’envoie Dom à travers son regard.

Alors que j’amène un verre d’eau à mes lèvres, Alycia prend la parole pour taper pile là où ça fait mal, la seule faille dans notre plan diabolique :

- Sasha , j’ignorais qu’Héléna et toi êtes amies.

Ce serait l’occasion rêvée pour expliquer qu’il s’agit d’un récent développement, car le fait que je peux difficilement la piffrer n’est pas le secret le mieux gardé de l’univers, mais non, elle choisit l’option douloureuse.

Sasha se frappe le front de la paume, l’air de dire « mais oui suis-je bête » et nous enfonce davantage :

- On est comme ça.

Elle montre ses doigts croisés et je n’ai pas l’air d’être la seule étonnée par cette nouvelle, m’étouffant dans mon verre en entendant ça. Elle est culottée, on peut lui laisser ça.

Tellement qu’elle ressent le besoin de se justifier, tout en me tapotant le dos :

- Nan je plaisante. Disons qu’on a décidé de mettre nos différends de côté le temps de la formation. Après tout, nous sommes ici pour apprendre sur le plan technique, mais j’ai cru comprendre qu’on allait avoir droit à des ateliers « esprit d’équipe ».

Profitant du grognement de dépit que tout le monde lâche à cette idée et voulant confirmer sa version tout en détournant le sujet,  je prends la parole :

- C’est sûrement pour ça que la direction nous a même mis dans le même appart. D’ailleurs, je ne savais pas que tu connaissais Dom.

M’adressant à mon collègue,  j’ajoute :

- Petit cachottier.

Il me fait un sourire charmeur et précise :

- J’ai eu la chance de faire connaissance avec Alycia lors du forum de l’an dernier.

Celle qu’il essaie de séduire lui administre une petite tape qui me laisse penser que l’intérêt que Dominique lui porte n’est pas à sens unique…

Au moins, je n’aurais pas donné de ma personne pour rien.

À ce rythme, à ma mort je serai canonisée.

 =========================================================================

J’engloutis mon 6ème daiquiri de la soirée et c’est pile assez pour m’aider à oublier à quel point ma vie est merdique.

Mes pensées retournent (comme souvent en ce moment) vers Rachel et même si ça me fait chier, j’espère que son histoire va marcher.

J’aimerais juste que la même chose puisse m’arriver.

Étant donné que je n’ai pas l’intention d’aller me dégoter une copine à l’autre bout du monde, pour ce soir du sexe facile m’ira très bien.

Ne dites rien à ma mère.

Ça fait un moment que je n’ai plus fait ça, heureusement ce n’est pas écrit sur mon front. C’est comme le vélo non ?

Sûrement par fait exprès, Dom nous a emmenés dans un bar gay friendly. Quand on y pense, c’est une bonne idée de sa part. Ça lui permet de voir si Alycia n’est pas homophobe (ce qui serait un problème parce que hello, énorme lesbienne ici présente !) tout en s’évitant une trop forte concurrence masculine.

En plus, j’avoue qu’il y a un effet secondaire hilarant qui n’est pas pour me déplaire.

James et Sasha sont tellement collés l’un à l’autre que si je ne les avais pas rencontrés séparément je jurerais qu’ils sont siamois.

Soit ils ont développé une amitié fulgurante, soit sœur sourire a peur d’attraper les spores gay traînant dans l’air !

Pff.

J’ai presque envie d’aller lui souffler dessus, rien que pour voir la panique que ça créerait.

Oui, il est possible que tous les deux aiment juste danser, mais je préfère mon idée. 

Me retournant, je scanne le bar bondé à la recherche de la jolie brune dont je n’arrête pas de croiser le regard.

En temps normal, je m’inquièterais d’être trop saoule pour faire la conversation, mais au vu de la manière dont elle me dévore des yeux, je pense que ce ne sera pas nécessaire.

Et en effet…

10 minutes plus tard, nous sommes dans un coin un peu plus sombre, collées l’une à l’autre. Ses lèvres ont le goût de tequila et nous savons toutes les deux comment va se terminer la soirée.

Elle m’a indiqué son prénom, mais je ne m’en souviens plus, non pas que ça ait la quelconque importance. L’urgence dans nos baisers me laisse penser qu’il ne va pas être question de se murmurer des mots d’amour à l’oreille.

Ses mains parcourent mon corps, ne rencontrant pas la moindre résistance de ma part. C’est pile ce dont j’ai besoin.

Ne voulant pas être en reste, j’entame à mon tour la découverte de ses formes. Sa silhouette toute en courbes est à l’opposé de celle de Rachel et…

Et merde.

Arrête de penser à ça Héléna.

Plaquant quel-que-soit-son-nom contre le mur, je place ma bouche dans son cou, espérant que son odeur différente de mon « ex » évite à mes pensées de me torturer une fois de plus à l’idée de celle que je n’ai pas su retenir.

Sa main glisse sous mon haut, caressant mes abdos et créant des frissons avec ses ongles. J’ai totalement zappé la compagnie de mes collègues comme notre possible auditoire et suis ramenée à l’ordre de la manière la plus désagréable qui soit : Dom qui me tire par le bras.

Détachant ma bouche un instant, j’ai la ferme intention de l’insulter puis de continuer mes activités, mais il me dit :

- Héléna,  aussi sympa que soit le show, veto.

Je sais que je me comporte comme une enfant à qui l’on vient de prendre son jouet, mais je tente quand même une supplication d’un ton geignard :

- Dom stp… J’en ai besoin !

Ne daignant même pas me répondre, il se contente de croiser les bras et lever un sourcil avant de faire un mouvement de tête en direction de ma quasi-conquête.

Plaçant mon front sur celui de la nana, je grogne mon mécontentement, mais lui explique :

- Il faut que j’y aille, vraiment, vraiment désolée. Ça aura été un plaisir.

Je lui fais un dernier baiser et m’enfuis, ne voulant pas lui laisser le temps d’argumenter.

Sourcils froncés et tentant de comprendre ce qu’il vient de se passer, quel-que-soit-son-nom est visiblement trop sur le cul pour me retenir à temps, me regardant filer sans faire d’histoires.

Dom et moi avons connu notre lot de soirées trop arrosées où l’on fait n’importe quoi. C’est comme ça qu'on en est arrivés à un système où le moins bourré des deux peut véto une activité de l’autre s’il pense que ce dernier va la regretter le lendemain.

Honnêtement, je ne pense pas que ça aurait été mon cas, mais accepte néanmoins de suivre la règle qui nous a extirpés de pas mal de situations douteuses.

Je me laisse conduire jusqu'à notre table et ignore royalement le regard pesant que m’envoie Sasha.

Je vis ma vie comme je veux et si ce n’est pas à son goût elle n’avait qu’à pas regarder. Contrairement à elle, je n’ai pas enfilé une ceinture de chasteté dont j’ai oublié le code.

Boudant (non pas que je le reconnaîtrais si on me le demandait), je n’ai qu’une hâte : rentrer.

Visiblement, Dom ne va pas me laisser avoir du fun, je m’en souviendrais pour la prochaine fois.

Nota pour moi-même : sortir seule.

D’une manière ou d’une autre, il va falloir que mes émotions sortent, je ne tiendrai pas comme ça. 

=========================================================================

Malheureusement, c’est à peine rentrée que la soupape lâche.

N’ayant pas décroché un mot à qui que ce soit, je vais m’enfermer dans ma chambre, me retenant de claquer la porte au passage. Inutile d’ajouter l’immaturité à la liste grandissante de mes qualités.

À l’instant où je suis seule, les larmes que j’avais jusqu’à présent réussi à retenir se mettent à couler.

Et merde.

Je m’installe en boule sur mon matelas, tentant d’étouffer mes sanglots dans le coussin que je serre contre moi comme si ma vie en dépendait.

Trop occupée à essayer de ne pas faire de bruit, je mets trop de temps à réagir lorsqu’on frappe à la porte.

Avant que je puisse envoyer chier la personne dans le couloir, la porte s’ouvre puis se referme et j’ai à peine le temps de me placer dos à l’embrasure pour dissimuler mes larmes.

Priant pour que ma voix ne me trahisse pas, je tente de faire partir mon visiteur :

- Dom, si t’es venu me faire la leçon épargne-moi ça s’il te plaît…

Je sursaute à moitié en entendant une voix de femme me répondre :

- Je ne suis pas là pour ça…

Sasha marque une pause, dépose quelque chose sur ma table de nuit et s’assied au bord du lit :

- Je t’ai ramené une bouteille d’eau et de l’aspirine. Bois un maximum avant de dormir et avec un peu de chance tu t’éviteras la gueule de bois demain.

Je me demande si elle va tenter de m’empoisonner, mais garde ma paranoïa pour moi. Le répit serait sûrement bienvenu :

- Merci.

Ma respiration continue à être saccadée malgré toutes mes tentatives pour la maîtriser et je sais qu’elle a conscience de mon état quand je sens sa main se poser sur mon épaule.

- Si tu veux en parler, ou juste de la compagnie…

Je ferme les yeux devant la vague de colère qui me parcourt. Pour qui elle se prend ? C’est la dernière personne à qui j’ai envie de me confier.

Qu’elle aille prêcher ailleurs.

Elle ne peut pas rester alors que je suis vulnérable. Actuellement l’unique constante dans ma vie c’est la méprise que je lui porte, alors hors de question que ça change. Il faut que je la fasse partir :

- La seule compagnie que je voulais est sûrement toujours au bar et je doute que tu te proposes…

Voyant qu’elle ne répond pas à ma provocation, j’en rajoute une couche :

- Si je décide de parler, je te sonnerais, mais je serais toi, je ne retiendrais pas ma respiration.

J’ai conscience que c’est bas, un coup de pute comme qui dirait et moralement discutable. Mais vous ne me ferez pas croire que vu la nature de nos relations elle est vraiment venue pour m’aider. M’est avis qu’elle est surtout là pour jubiler de mon état. Être aux premières loges.

Qu’elle aille se faire foutre.

Elle retire sa main comme si je l’avais brûlée, se lève et me remets à ma place comme il faut :

- T’es peut-être trop bourrée pour ça, mais essaie de réfléchir au fait que si les gens partent, c’est peut-être parce que tu repousses comme des merdes ceux qui veulent t’aider. Je ne sais pas comment Dom fait pour te supporter au quotidien et sois rassurée j’ai bien compris que tu ne me portais pas dans ton cœur, mais pour le coup j’essayais juste d’être sympa. Autant pour moi. Va te faire foutre Héléna.

Sans me retourner, je rétorque :

- J’aurais bien voulu !

Un projectile vient heurter l’arrière de mon crâne à toute vitesse et j’ai l’intime conviction qu’il s’agit de l’aspirine.

Sasha claque la porte et ça fait sûrement de moi une tordue, mais je suis contente d’avoir réussi à contrarier sœur sourire. Les masques finiront par tomber ! 

 

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Commentaires
V
Idem je suis trop faible face aux histoires de just... mais j'attendrai quand meme demain soir (d'un autre côté avec le taf impossible de faire autrement...mais j'aime me donner l'idée que je sais etre patiente 😎😎)<br /> <br /> Ps : just j'ai omis de te remercier lors de mon dernier message alors moultes excuses et surtout merci a toi ton imagination et ta jolie plume...
Répondre
Y
Ouai moi aussi j'avais ça en tête :o<br /> <br /> Mais je suis bien trop faible... donc demain matin je serais là à actualiser haha
Répondre
B
Honnêtement, je vais revenir dans 3 mois parce que c'est bien trop frustrant d'attendre chaque semaines haha.
Répondre
Y
.......... Je sais que just a dit mercredi....<br /> <br /> Mais.....<br /> <br /> Je suis la seule à actualiser "au cas où" ?<br /> <br /> ^^'
Répondre
P
Alors la... Tu nous sers seulement l apero!<br /> <br /> Hate de lire la suite en tout cas, ces deux chapitres sont bien accrocheur et je pense que la personnalite des 2 personnages principaux vont me plaire. Merci d avoir commence a la publier ca fait vraiment du bien de te lire! 😁📖<br /> <br /> Sinon tu publies a quelle heure? 😇
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