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Fictions Lesbiennes :)
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15 novembre 2011

Chapitres 3 & 4

Chapitre 3

Journée de merde, pour changer. C'est fou le nombre de cons qu'on peut croiser en 24h quand on est flic. J'étais bien mieux hier à me balader.
La clé tourne dans la serrure.
J'imagine qu'Anna est devant la télé. Je me demande comment je fais pour encore me poser la question, tous les soirs quand je rentre, je trouve la larve humaine sur le canapé.
Enfin, plus tard elle pourra toujours faire testeuse de matelas. C'est une vocation comme une autre après tout.

Je retire ma veste tout en tendant l'oreille.
Pas l'ombre d'un bruit.
Elle est pas là ou quoi ?
- Anna ??? T'es là ?
- Dans ma chambre !

Je me dirige donc vers la caverne de la femme limace.
Je dois dire que je m'attendais à peu près à tout de sa part mais pas à ça.
Une fille, allongée sur son lit.
Une fille qui ressemble étrangement à celle qui n'arrête pas de m'échapper !
C'est alors que je remarque qu'elle n'a pas l'air en grande forme. Elle a des contusions un peu partout et est toute pâle.
Je m'approche, sans dire un mot. Ses yeux viennent se poser sur moi.
Elle sursaute, visiblement effrayée.
- T'inquiète pas, c'est juste Johanna, ma grande sœur, elle te fera pas de mal ! dit Anna
- Euh, je reviens, je vais chercher des pansements dans la salle de bain.

Bon, j'ai fui, j'ai été lâche, mais hein !
Je me dirige vers la salle de bain au radar. C'est bien la dernière personne que je m'attendais à voir là.
Tandis que je farfouille dans l'armoire à pharmacie, il me semble entendre un bruit, puis la voix d'Anna :
- Mais où tu vas ?
Je sors en trombe de la salle d'eau, pour apercevoir ma sœur qui regarde en direction de la porte d'entrée.
Elle tourne la tête pour me fixer bêtement, sans bouger.
Décidément, la fuite c'est une habitude chez cette fille !

* * * * *

Ne panique pas, reste calme ! Bon, alors l'ascenseur ou les escaliers ?
Vaut mieux ne pas prendre le risque d'être rattrapée. Après tout, on est où ? Au premier ?
Je m'élance dans les escaliers, ignorant volontairement mon mal de tête pas possible. J'ai déjà franchi l'étage, ma tête tourne, mais je continue.
Mes jambes deviennent un peu plus molles et je n'arrive pas à me retenir. Je m'écroule alors que la sortie n'est plus qu'à quelques mètres.
Des pas désormais familiers se font entendre dans mon dos. Je veux bouger mais le moindre mouvement me fait un mal de chien. J'ai pas de chance quand même, la seule fille qui m'aide habite sous le même toit que la flic qui me poursuit !!
- Du calme, ça va aller ne t'en fais pas. Tu ne t'es pas fait trop mal ? me demande-t-elle.
Je hoche la tête pour signifier que tout va bien. Ou à peu près en tout cas.
Délicatement, elle me saisit les épaules et me tourne face à elle.
J'essaye de l'aider mais j'ai mal partout et mes dernières forces sont restées dans les escaliers. Ses yeux me parcourent de bas en haut, cherchant les dégâts éventuels. Elle passe ensuite un bras sous mes genoux, tandis que l'autre se place sous mon dos.
Oh non, elle compte tout de même pas faire ça ?
- Je suis trop lourde ! Tu vas te briser le dos !!
Ma remarque la fait rire. Bon, c'est déjà ça.
- T'occupe !
Elle me fait un clin d'œil et se relève comme si de rien n'était.
J'en reviens pas qu'elle me porte aussi facilement.
Elle remonte les escaliers lentement, sûrement pour ne pas me faire mal car l'exercice n'a pas l'air de lui demander le moindre effort.
J'essaie de faire en sorte de garder ma libido de coté et de me montrer juste reconnaissante. Mais, me sentant glisser, elle me cale un peu plus contre elle, mettant ma tête à quelques centimètres de ses seins.
Ahhhh !! Pitié si quelqu'un m'entend, il faut m'aider. Si je fais ce à quoi je pense, elle sera sans doute tentée de me tuer!
Des effluves parfumées parviennent à mes narines.
Elle sent délicieusement bon en plus ! Rahhh !!! Pourquoi la seule flic qui est toujours sur mon dos est super sexy et a tout pour elle ?

J'observe chacun des traits de son visage. Je suis assez près pour constater n'importe quelle minuscule imperfection, mais j'ai beau chercher je ne vois rien.
Elle penche la tête, me regarde, et sourit.
Une alarme sonne dans ma tête.
Grillée.
Je me sens bien dans ses bras et lorsqu'on arrive à son appartement, je suis un peu déçue. Pourtant elle ne me pose pas à terre et compte visiblement m'emmener à l'intérieur sans me lâcher d'une semelle.
Elle a peut-être peur que je m'enfuie pour changer !

* * * * *

Coup de chance, elle n'est pas bien lourde et j'arrive à la porter sans problème : Ca sert de faire du sport toute la journée dans son boulot !
Bon, c'est là le passage difficile : la porte.
Je la place les pieds devant. J'ai presque passé le chambranle, lorsque j'entends un POC !
POC ??
Je regarde ma petite voleuse. Elle se tient la tête !
OUPS !
J'ai un petit regard désolé ! Je suis trop stupide !
- Oh je suis vraiment désolée ! Je peux faire quelque chose ?
- Un bisou qui guérit ? me dit-elle en tendant les lèvres
J'ai beau essayé de le retenir, mon sourcil droit se lève.
Mais euh, elle plaisante là hein ?
- Jamais deux fois dans le même mois avec une inconnue !
Je vois Anna se raidir et je comprends trop tard que je viens de faire une boulette.
- Vous vous connaissez ? Vous vous êtes embrassées ? crie-t-elle dans une imitation parfaite d'une psychopathe hystérique
- Disons qu'on s'est croisées une fois ou deux pendant que je travaillais.
Anna n'a visiblement pas l'air convaincue par mon explication, ni par mon air détaché, mais après tout je n'ai pas de comptes à lui rendre. Elle va dans sa chambre et claque la porte pour marquer son mécontentement.

- Au fait, comment tu t'appelles ?
- Je ne sais pas si je dois le dire madame l'officier ! me répond-elle avec un sourire malicieux
- D'abord c'est mademoiselle et ensuite je ne suis pas en service là !
Elle me fait un sourire trop mignon, avant de répondre d'une toute petite voix :
- Laura.

Laura… ça lui va bien !
Je la dépose sur mon lit, en faisant attention de ne pas lui faire mal une seconde fois.
- Bon, je vais jusqu'à la salle de bain. N'en profite pas pour t'enfuir !
- Pas maintenant que je suis dans ton lit !
Bon alors là je dois être rouge comme si j'avais mangé au moins 50 piments forts d'un seul coup. Faut reconnaître qu'elle a du répondant.
En deux minutes, je trouve tout ce dont j'ai besoin, et retourne dans ma chambre les bras chargés.

* * * * *

Dès qu'elle l'a quittée, j'entame une inspection minutieuse de sa chambre. Les murs sont nus, pas le moindre objet personnel qui traîne. C'est à croire qu'elle à des choses à cacher.
Avec l'uniforme de police jeté nonchalamment sur une chaise, la chaîne hi fi est le seul coin de la pièce qui prouve que quelqu'un vit bien ici. Je souris en voyant des CD de Mylène Farmer et Tatu. Non, elle serait quand même pas …? Ce serait trop beau !
De ma main, je joue avec les draps. Ils ont son odeur. Je suis déjà fan.
Je l'entends revenir alors je fais comme si de rien n'était.
- J'ai pas été trop longue ?
- Non non, j'ai eu le temps d'observer les lieux comme ça !
Elle me sourit timidement, tout en s'asseyant à côté de moi sur le lit.
Elle tapote une petite plaie au niveau de mon arcade avec un coton imbibé de désinfectant.
Je grimace.
- Ca pique !
- Oh petite nature ! Mais, comment tu t'es fait ça ?
- Pas toute seule.
Je n'ai pas spécialement envie d'en parler, mais d'un autre côté je lui dois bien ça. Après tout elle me soigne. Je reprends donc :
- Je suis rentrée chez moi. Il y avait plein de gars louches dans la maison. Je les ai espionnés un peu pour savoir ce qu'ils faisaient là. Mais ils m'ont repérée.

Elle pose le coton qu'elle tenait dans sa main, fronçant les sourcils. Elle me regarde, l'air concernée et finit par me demander :
- …. Ils étaient comment ces hommes ?
- Euh, des gorilles, et deux autres qui avaient l'air de diriger tout ça. Un grand blond tout tatoué, et un petit gros au teint mat.
- Et t'habites où ?
- Euh, dans une maison abandonnée sur la 3ème rue…
Pourquoi elle me pose toutes ces questions ?
Elle ne semble pas remarquer que toutes ces questions m'intriguent et continue :
- Ca fait longtemps que tu les y as vus ?
- Presque 2 heures maintenant je dirais ? Pourquoi ?
Sans répondre, elle se lève et attrape son téléphone en sortant de la pièce. Je suis curieuse de savoir qui elle appelle même si j'ai ma petite idée. J'espère juste que Kim n'est pas rentrée ce soir.
Elle revient, toujours sans dire un mot. Mon regard est interrogateur, mais ça n'a pas l'air de la déranger.
Elle recommence à s'occuper de moi. Je regarde ses mains. Elles sont très belles. De longs doigts fins et bien faits, une peau impeccable.
Je me demande comment elle se débrouille, avec des mains pareilles…
Un petit sourire en coin apparaît sur mes lèvres… et disparaît dès qu'elle prend la parole
- Et ça fait longtemps que tu connais ma petite sœur ?
- Ca dépend ce qu'on appelle longtemps mais oui, un certain temps. On s'était un peu perdues de vue… Je… je crois qu'à un moment elle avait des vues sur moi… mais ça à dû passer je suppose !
-
Ah... ok
Je vois bien qu'elle est gênée. J'aurais peut-être pas dû dire ça.
Mais elle se reprend vite, elle est toute concentrée pour ne pas me faire mal. C'est trognon.
Au fond je me demande pourquoi elle m'aide, je ne lui ai apporté que des ennuis.

* * * * *

Elle est sacrément amochée. Si j'attrape les connards qui lui ont fait ça, ils vont passer un sale quart d'heure.
C'est peut-être une voleuse, mais je ne pense pas qu'elle ait mauvais fond. Je l'aime bien je crois, même si je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi. J'ai toujours fonctionné au feeling, y'a pas de raison pour que ça change !

Je tamponne aussi délicatement que possible les plaies qu'elle a au visage. Heureusement, ça reste assez superficiel, elle ne devrait pas garder de traces… Mis à part un bel œil au beurre noir peut-être.
En attendant elle reste très jolie, même avec plein de bleus.
Une minute, je viens de penser ça moi ?
Bon, je suppose qu'une fille a le droit d'en trouver une autre jolie. C'est normal. Oui, parfaitement normal !


Elle grimace un peu tandis que j'essaie de la soigner. Ca la rend vraiment craquante !
Jo, il est temps de cesser de penser. La fatigue joue sur ta capacité à raisonner, ça ne donne rien de bon.

- Et comment tu vas faire pour dormir ce soir ? Vu que ta " maison " risque d'être occupée ?
- Ben… à vrai dire je n'en ai aucune idée ! dit-elle en faisant une grimace adorable.
- … Bon… Peut-être que…. Enfin, tu vois… juste pour cette nuit…
À peine les mots sont sortis de ma bouche que je réalise.
Mais pourquoi t'as dit ça ?! Crétine ! Tu ne la connais même pas ! Ca y est toi, tu vois une fille trois fois à tout casser, vous échangez deux mots et tu l'invites chez toi ! La confiance règne !

D'un autre côté au parc, tu as vu qu'elle était honnête.
Et tu crèves d'envie de la connaître et de lui faire confiance, tu pourrais au moins l'admettre!


Ses yeux me sondent, comme pour voir si je plaisante ou pas.
- Tu ferais ça ?
J'acquiesce. Maintenant il est trop tard pour reculer. Elle se jette à mon cou, me serrant fort dans ses bras. Bizarrement, je ne recule pas.
C'est agréable de l'avoir contre moi. C'est assez étrange, je n'aime pas le contact en général, j'ai jamais été du genre tactile.

Je suis même un peu déçue de la voir se reculer, mais ce n'est pas le moment de la mettre mal à l'aise.
- Alors tu vas dormir dans ma chambre et moi j'irai sur le canapé. T'as déjà dîné ?
- Oui j'ai mangé. Et non c'est moi qui vais aller dormir sur le canapé.
- Tu as plus besoin de te reposer que moi !! Et t'es l'invitée je te signale !
- Nan mais toi tu travailles !
- Pas demain c'est mon jour de repos.
Je la regarde et la gratifie de mon plus beau sourire.
Comprenant que la discussion avec moi est vaine, elle semble capituler.
- D'ailleurs, il se fait tard, je vais aller me doucher et puis me coucher. Tu veux un pyjama ou quelque chose ? dis-je
- Euh, une douche ne serait pas de refus à vrai dire… Mais je ne voudrais pas abuser…
- De toute façon il était hors de question que tu dormes dans mon lit en étant sale !
Tout en rigolant, j'attrape une serviette dans l'armoire juste à côté et lui jette.
- Pour le pyjama, je te laisse choisir, c'est dans la commode juste là.
- Ok merci beaucoup

* * * * *

Elle sort de sa chambre en fermant la porte. Je décide donc de partir à la recherche du pyjama perdu.
Seulement voila, la commode est grande et comporte plusieurs tiroirs… Et bien évidemment, c'est seulement maintenant que je réalise ça !
Dans lequel je suis censée trouver mon bonheur ?
Au hasard, j'ouvre le second. Note pour plus tard : ne jamais ouvrir le second tiroir, c'est celui des sous vêtements.
Je suis une véritable accro des sous vêtements, j'adore ça et j'adore imaginer les filles dedans.
Essuie la bave au coin de ta bouche, vite !
Calculons rapidement : la porte est à environ 3m, il faut tourner la tête pour me voir. Ca veut dire que si elle vient j'aurai le temps de fermer le tiroir !
Mes mains farfouillent déjà rapidement les sous-vêtements de mademoiselle la policière sexy.

Tu sais que c'est mal Laura.
Oh mais je fais que regarder ! C'est le tissu qui m'intéresse héhé.


Un peu à la manière d'un pervers, je trifouille avidement dans le tiroir, un sourire bête fiché sur mes lèvres.
- J'ai oublié de prendre des vêtements de… qu'est-ce que tu fais ?
Je ferme très vite le tiroir. La honte !
Je ne l'avais pas entendue venir, trop captivée par mes activités lubriques.
Elle me regarde, l'air de dire que je suis complètement cinglée. Ce que je peux tout à fait comprendre au vu de la situation, mais n'empêche !
- Euh,… je cherche un pyjama ?
- En inspectant mes soutiens gorge ?
Elle lève un sourcil, souriant en coin. Ohh comme j'aime cette petite tête là !!
Bon, Laura, ressaisis-toi, trouve une excuse en béton, vite !

- Je… me suis… trompée de tiroir ?
Voyant que mon mensonge éhonté ne prend pas et vu que de toute manière, je peux difficilement aggraver mon cas, j'opte pour la version directe :
- Oh et puis merde j'avoue, je suis une dingue de la lingerie…
Elle se met à rire ! Et, s'approchant de moi, me prend des mains le soutien gorge rouge que j'avais oublié de ranger. Elle ouvre le quatrième tiroir.
- C'est là tu vois.
- T'avais pas précisé aussi hein !
On rattrape le coup comme on peut !
Elle m'aide à trouver un pyjama à ma taille. J'en prends un rouge, le moins grand de tous à défaut de mieux. Je serai peut-être pas miss sexy mais au moins j'aurai quelque chose sur le dos.
Elle part se doucher. Au bout de même pas une minute, ma vessie me fait clairement comprendre que sa capacité n'est pas de 10 litres. Et c'est bien sûr à ce moment précis que je me rends compte que j'ai oublié de demander où sont les toilettes.
Il ne reste plus que l'option Anna.
Je me dirige vers sa chambre et frappe à la porte. Un millième de seconde plus tard, j'entends un NAN à travers le bois.
Ok… hum, vraiment sympathique aujourd'hui. J'ai toujours aimé ton côté jovial et chaleureux Anna !


Tu vois quand tu veux !

Je vais au fond du couloir. Deux portes, il y a deux portes.
Bon, c'est une chance sur deux après tout j'ai rien à perdre.
J'ouvre celle de gauche.

Johanna, nue sous la douche, me fait face.
Elle est à moitié cachée par les vitres translucides de la cabine mais on devine néanmoins ses formes.
Je suis à peu près sûre que mes yeux sont sortis de leurs orbites.
Bouge, parce que là tu vas vraiment passer pour la vicieuse de base qui fouille dans ses sous vêtements et vient la voir sous la douche.
Mais avant que j'aie eu le temps de faire le moindre geste, elle me voit.
Oh non !
Je voudrais bien courir mais je suis tétanisée sur place. Ok, c'est le moment de tenter de survivre.
- Les toilettes c'est où ? Anna m'avait dit au fond du couloir, mais… y'avait deux portes… je tente, agrémenté d'un petit air désolé.
- C'est juste à côté. De toute façon j'avais fini.

Elle ne semble même pas gênée. Bon, d'un autre côté, elle n'a vraiment rien à cacher. Mes yeux vagabondent sur son corps semi dévoilé, sans que j'aie aucun contrôle sur eux. Je suis possédée par une obsédée !! HELP !

- Vous êtes vraiment deux truies, vous en avez rien à foutre de ce que je ressens.
Je me retourne pour voir Anna hors d'elle. Elle prend son manteau et sort de l'appartement.
Soit j'ai loupé un passage, soit cette fille est dérangée !

Chapitre 4

Résumons la situation. Une jeune lesbienne lubrique est devant moi, à m'observer quasi nue. Je sens son regard partout à la fois, même si je sais bien qu'à travers la vitre, elle ne peut que deviner mes formes.
C'est étrange, mais d'un côté j'ai envie qu'elle me voie, je me sens fière. Pourtant, je suis super pudique d'habitude. Je sais bien que mon corps n'est pas si mal, qu'il y'a des filles mille fois plus mal foutues, mais je n'arrive pas à me résoudre à le montrer.

De toute façon le mal est fait là, elle t'a vue donc c'est trop tard.
Prenant une serviette, je l'enroule autour de mon corps et je sors tranquillement de la douche, essayant de paraître naturelle.
- Et pour ta sœur on fait quoi ? dit-elle, visiblement inquiète
- Bah, elle reviendra, je m'en fais pas, elle fait souvent des colères. C'est l'adolescence.

Je me suis arrêtée juste à côté d'elle, dans le chambranle de la porte. Son regard suit une goutte d'eau depuis ma mâchoire jusqu'à mon décolleté.
Elle doit se rendre compte que je la regarde, car elle lève la tête. Je lui fais un petit sourire l'air de dire " ça va je te dérange pas ? "
Ses joues prennent une légère teinte rosée qui la rend vraiment craquante. Elle me regarde droit dans les yeux. Ses pupilles sont très dilatées. Soit c'est l'obscurité, soit elle a envie de moi.
Mon regard descend sur ses lèvres. Elles ont l'air très douces. J'ai pas vraiment eu le temps de faire attention la fois précédente.
Je devrais lui en vouloir pour ce baiser volé, mais à l'heure actuelle, j'ai plutôt envie qu'elle recommence. Hey, mais à quoi je pense moi ?
Un léger sourire vient à sa bouche parfaite.
Merde, elle m'a vue. Alerte !!
- Alors officier, il y a du relâchement ?
Elle peut pas avoir lu dans mes pensées, elle peut pas… elle peut ?
- Euh, je peux savoir de quoi tu parles ? dis-je le plus innocemment possible
- Je crois que tu le sais très bien…
Elle s'avance vers moi, me collant contre la porte. Sa main vient se poser sur le nœud qui retient ma serviette.
T'oseras jamais. C'est juste de la provocation.
Son regard ne quitte pas le mien. Ma respiration se fait plus courte. Mais non, elle va pas oser quand même ?
Elle lève la tête, continuant d'avancer. Je dois commencer à paniquer là je crois.
On entend claquer la porte d'entrée. Je sursaute, laissant au passage ma serviette dans les mains de Laura.
Anna s'arrête au bout du couloir. Si ses yeux avaient été des machines de guerre, je serais morte depuis longtemps. Je reprends ma serviette des mains de mon agresseur et tente de recouvrer un semblant de dignité.
- Ah ben j'avais oublié mon mp3, mais je vois que vous perdez pas de temps. Ne vous gênez surtout pas pour moi je fais que passer.
- C'est pas ce que tu crois Anna, dis-je.
Rageuse, elle se tourne vers moi
- Ah ouais ? c'est quoi alors ? je me fous à poil devant l'amie lesbienne de ma petite sœur pour rigoler ?

Je la regarde un moment, incrédule. Mais pour qui elle se prend au juste ? Je fais ce que je veux aux dernières nouvelles !
Oh et puis qu'elle aille se faire foutre ! J'attrape la tête de Laura et colle mes lèvres contre les siennes.
J'avais raison, elles sont douces.
Elle ne me repousse pas, au contraire une fois la surprise passée, elle répond à mon baiser. Sa main vient se loger derrière ma nuque. Sa langue vient toucher mes lèvres et le baiser s'approfondit.
Mais pourquoi personne ne m'avait dit que les filles embrassaient aussi bien ?
J'ai besoin de l'avoir plus près… je place ma main dans le bas de son dos et l'attire.
J'ai du mal à croire à ce que je suis en train de faire, devant ma petite sœur en plus. Ca ne me ressemble tellement pas…

Au bout d'un moment, je suis obligée de couper le baiser. Je suis sûre d'avoir les pupilles dans un sale état là !
Mon dieu, j'ai envie d'une fille ! Nan, c'est pas possible ! Je suis hétéro ! J'aime les garçons ! Hein oui j'aime les garçons !


Anna est toujours là. Elle est sous le choc on dirait.
- Tu vois moi aussi je peux provoquer ! C'est ça que tu voulais ? Il n'y a rien entre elle et moi ! merde ! Arrête de voir le mal partout. Et de toute façon on fait ce qu'on veut !
- … Tu savais que je l'aimais bien. Me dit-elle d'une toute petite voix
- J'ai rien fait et je ne pouvais pas deviner
- Si, tu pouvais !
- C'est vrai, j'aurais pu ! après tout c'est chaque jour une nouvelle. Et tes critères de sélection on les connaît : il leur faut des seins et pas de… allez c'est bon !
Laura fait un pas et se met entre nous.
- Oh ! OH !! on se calme les filles. Anna, il s'est rien passé entre ta sœur et moi. En tout cas rien de plus que ce que t'as vu. Et ensuite, je sors pas avec toi. Et j'ai déjà une copine je te rappelle.

Elle a déjà quelqu'un. Bien sûr. La nouvelle me fait comme un coup de massue derrière le crâne.
Elles continuent à parler. Le ton monte puis redescend. Je n'écoute déjà plus.
J'ai été tellement stupide de croire que…
- Je… je vais aller faire un tour. A tout à l'heure.

Je me retrouve dehors, sans vraiment savoir comment j'y suis arrivée.
L'air frais me fait du bien. La nuit est tombée et les gens commencent à sortir. Je suis pas vraiment d'humeur à faire la fête pourtant.
Comment ça a pu m'arriver à moi ?
Les images de notre baiser me reviennent en mémoire. Tout est de ma faute, c'est moi qui l'ai embrassée, pas l'inverse.
J'ai du mal à croire que c'est vraiment arrivé. Je ne sais pas ce qui m'a pris. C'est pas du tout mon genre d'agir comme ça. Mais d'un autre côté je ne regrette pas. Et puis j'en ai assez qu'Anna soit jalouse de moi. J'ai pourtant jamais rien fait qui lui donne des raisons de l'être.
Et qu'est-ce qui me pousse à faire des trucs bizarres dès que cette fille est dans les parages ?

Plusieurs automobilistes me klaxonnent et il y en a même un qui s'arrête pour me parler. Les mecs sont vraiment lourds des fois.
Au bout d'un bon moment, à peine calmée, je décide de rentrer. De toute façon ça n'y changera rien.

* * * * *

Jo partie, on se retrouve un peu comme deux connes, Anna et moi. Je vois bien qu'elle est très énervée. J'essaie de calmer les choses tant bien que mal :
- Tu sais, c'est pas tous les jours facile pour elle non plus. Son job lui porte sur les nerfs.
- Peut-être, mais j'en ai marre que toutes les personnes qui me plaisent ne jurent que par elle.
- Je ne jure pas que par elle. Mais elle est sympa et je l'aime bien.
- J'ai cru voir ça. Tu ne l'as pas vraiment repoussée tout à l'heure.
Elle se place devant moi, les bras croisés, dans un air de défi. Ce que je peux la détester quand elle fait ça !
- Mets-toi à ma place une seconde, Anna ! Une fille que je trouve craquante m'embrasse…
- T'as une copine pour moi et pas pour elle, c'est ça ?
- Pfff si c'est pour me prendre la tête comme ça c'est pas la peine, j'ai pas de comptes à te rendre. J'ai une copine pour tout le monde. Je suis très bien avec Kim et de toute façon, ta sœur est hétéro, débarque un peu !
- Mouais…. Y'a des fois je me demande. Et puis ta copine, je ne l'ai jamais vue, moi !
- C'est ça ! Allez, bonne nuit Anna !

Ca sert vraiment à rien de discuter avec elle. Je coupe court à la conversation en fermant la porte de la salle de bain. Y'en a chez qui la crise d'adolescence dure…

30 minutes plus tard, je vais me coucher avec bonheur dans un vrai lit. Ca fait deux semaines que j'ai pas eu le luxe de faire ça. C'est court deux semaines, mais ça me parait faire déjà une éternité.
Le marchand de sable doit passer très vite car lorsque je me réveille, je remarque que mon superbe pyjama n'est enfilé qu'à moitié.
Je mets une minute à me rappeler où je suis, pas encore tout à fait réveillée.
Un bruit me fait sursauter. Je devine une ombre.
Il y a quelqu'un dans la pièce.
Quelqu'un de grand.
Oh merde, merde, merde !!! C'est qui, je fais quoi ?
- Mais il est passé où ce con de matelas bordel !
- Jo ? c'est toi ?
- Oh ! Je t'ai réveillée ? Je suis désolée !!... T'aurais pas vu un petit matelas traîner dans le coin ?
- Pourquoi tu cherches ça ?
- Disons qu'une nana de 1m80 passé se case difficilement dans un sofa de 1m50, et qu'en prime j'avais déjà mal partout avant, alors si je pouvais éviter ça…
- Ben viens dormir avec moi… c'est ton lit après tout !
J'aurais pu proposer de prendre le canapé c'est vrai. Mais elle aurait sûrement refusé. Et puis, je ne vais pas renoncer à un aussi bon lit. Ou à une aussi charmante compagnie…
- Nan c'est bon, t'inquiète pas. Je vais trouver ce foutu matelas et mettre mes grosses fesses dessus pour passer une bonne nuit.
- Je vais pas te laisser faire ça, tu en es consciente ? T'inquiète pas, je vais pas te tripoter hein ! Et puis, cherche pas à discuter, c'est une bataille que tu ne gagneras pas.
Elle semble réfléchir un instant. Je prends mon air le plus convaincant possible.
- Tsss… je gagne jamais contre toi, c'est pas juste !
- Oh pauvre chou !

Héhé !! J'étais déjà tout sourire dans le noir. Elle va venir dormir avec moi !
Je la vois revenir, un petit coussin en forme de cœur à la main.
Elle dort avec ça ?
Elle se glisse sous les draps à mes côtés. Je reste volontairement en plein milieu du lit. Comme ça hop, elle est obligée d'être contre moi. Je suis un génie !
Je sens deux glaçons se poser simultanément sur mon ventre et mes pieds.
" AHHH ! "
Je fais un bond pas possible. Elle en profite pour prendre de la place, comme si de rien n'était.
- Mais pourquoi t'as fait ça ? T'es dingue !
- Tu prenais toute la place, tu croyais quand même pas que ça allait se passer comme ça ?
Même dans le noir, je vois qu'elle sourit largement. Et en plus elle est fière d'elle !
Elle s'installe tranquillement et au bout d'environ 30 secondes, j'entends déjà sa respiration se ralentir. Elle a dû s'endormir.
Ce n'est pas humain de s'endormir si vite. En plus du coup, je reste comme une imbécile, avec une fille de rêve dans mon lit et les fantasmes qui vont avec.
La semi pénombre laisse deviner ses formes.

Elle est vraiment superbe. Et elle a de ces yeux… et elle embrasse bien aussi.
ARGHH mais comment je vais faire pour dormir moi maintenant ! Bon, Laura, deux mots : self control.


Malgré tout je suis assez contente. Y'a pas si longtemps, elle me poursuivait pour m'arrêter et ce soir, on dort ensemble. La vie, c'est curieux des fois quand même…
Au fond je crois qu'elle m'aime bien. Je l'aime bien aussi.
Une image de Kim me vient à l'esprit. Je me sens coupable d'être avec une autre fille, de ne pas savoir où elle est, comment elle va…
Demain, c'est promis, je la chercherai. J'espère juste qu'elle va bien.
Johanna bouge dans son sommeil. Elle se rapproche de moi. Pour mon plus grand malheur, elle est maintenant assez proche pour que son odeur parvienne à mes narines.
C'est sûr que là, pour dormir c'est mort. C'était un bon lit pourtant… Je caresse distraitement ses cheveux. Elle fait des petits bruits de contentement. C'est vraiment trop mignon.
Au fond, je crois que je pourrais m'y habituer.

 

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