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Fictions Lesbiennes :)
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15 novembre 2011

Chapitres 7 & 8

Chapitre 7

Jo est en train de payer au guichet, tandis que je l'attends près des tourniquets qui mènent au vestiaire.

Cela ne fait même pas 24h que nous nous sommes embrassées et pourtant je jurerais que ça a eu lieu dans une autre vie. Ca m'a valu une rupture, mais je ne regrette pas autant que je l'aurais cru. Après tout, ça n'aurait pas marché avec Kim, elle est bien trop jeune, trop lunatique aussi.

En revanche, je suis persuadée que je serais très bien dans les bras de ma femme flic. C'est beau de rêver….

Dommage qu'elle soit hétéro. Je tombe  toujours sur des hétéros… 

Nous nous aventurons dans les vestiaires, pour découvrir avec joie que ceux-ci ont été investis par une classe de primaire.

Cool. On fait quoi maintenant ?

Il ne reste qu'une seule cabine de libre, et une file d'attente monstrueuse derrière toutes les autres.

Je pointe la cabine libre du doigt :

- Tu veux y aller en premier ou c'est moi ?

- En fait je ne sais pas trop. Regarde, le banc qui tient les deux portes fermées a été arraché c'est pour ça que personne n'est allé dans cette cabine.

Je me disais aussi… Pourquoi personne n'aurait été dans celle-ci sinon ?

J'inspecte le mécanisme. Pas moyen de tenir la porte depuis l'extérieur, ni par au dessus, ni par en dessous. Et bien sûr elles s'ouvrent vers l'intérieur.

Bon, y'a deux options…

Je regarde Jo, et lui dit :

- Ok, t'as deux choix possibles. Choix numéro 1 : On fait la queue derrière la marmaille et on attend qu'ils soient tous passés.

Elle regarde les enfants qui se chamaillent et qui rentrent un par un dans les cabines. Ca risque de prendre des heures. Ses yeux bleus viennent se reposer sur moi :

- Bon, c'est quoi le choix numéro 2 ?

- C'est de rentrer dans la cabine avec moi, on tient chacune une porte et le tour est joué.

Là, c'est quitte ou double. Ca passe…ou ça casse.

Elle regarde les enfants, puis la cabine, puis moi. Elle fait un petit bruit avec sa bouche pendant qu'elle réfléchit. C'est trop chou.

Elle a vraiment l'air d'hésiter. Je me proposerais volontiers pour choisir à sa place mais maintenant c'est un peu trop tard. Dommage.

Si y'a une justice, elle va prendre l'option la plus sage : venir avec moi bien sûr !

Finalement, elle me pousse légèrement pour me faire comprendre d'avancer dans la cabine.

Youhou !! Je me frotterais bien les mains mais j'ai peur que ça fasse un brin louche.

J'ai de nouveau en tête l'image d'une Johanna sous la douche…

Je réalise trop tard dans quelle situation je viens de me fourrer. Laura, tu vas être nue dans une cabine rikiki en compagnie d'une fille qui pourrait concourir pour miss monde. Il va falloir être forte. Cette fille se trouve être hétéro et par-dessus le marché, il ne faut surtout rien tenter, je refuse de perdre son amitié pour un geste stupide.

Ah, je suis maso ! Aidez-moi !

Je ferme la porte du fond et elle celle de l'entrée. On est collées l'une contre l'autre avec assez peu d'espace pour bouger. Je me retourne pour lui faire face.

Elle n'a pas l'air plus fière que moi, ça me rassure un peu. Je la vois déglutir.

- Promis je regarde pas ! lui dis-je.

Ce faisant, je me retourne. J'aurais pu avoir une belle vue, mais il ne faut pas en demander trop à la fois, la proximité est déjà sympa.

 

*          *          *          *          *                     

 

Je regarde Laura commencer à retirer ses habits.

Oh mon dieu ! Comment je vais faire pour tenir ? Elle est vraiment trop… Argh !

Il faut pourtant que je me change. J'attrape mon maillot de bain dans le sac et retire mon haut. Elle a fait de même.

Je l'observe batailler pour retirer son soutif. Ca se comprend, je ne sais même pas comment c'est possible d'emmêler un soutif comme ça.

Dans un élan de charité (c'est ça ouais…), je pousse délicatement ses mains et entreprends de dégrafer le tas de nœuds dans son dos.

Ne pas penser au contact avec sa peau. Ne pas penser au contact avec sa peau toute douce. Ne pas penser au délicieux contact avec sa peau toute douce.

Je suis blasée. L'auto persuasion, c'est de la merde !

Si je m'écoutais, mes mains seraient déjà en train de se balader sur son corps. J'ai envie d'elle, de la sentir contre moi, de la toucher, d'avoir ses mains sur mon corps…

STOP ! Jo, arrête de penser. Et gardes tes envies pour toi. Heureusement, Laura n'a pas l'air d'avoir remarqué quoi que ce soit.

 

Tentant de rester maîtresse de moi-même, je continue mon enfilage de maillot de bain. J'ôte mon soutien gorge, puis attache non sans mal le haut de mon bikini.

J'ai sciemment pris mon préféré. Il est blanc, avec des dessins orange dessus, mais surtout il me fait des seins d'enfer !

Je baisse mon pantalon et attrape par la même occasion le bas de mon maillot dans le sac au sol. Me relevant, ma tête passe à quelques millimètres d'une paire de fesses absolument parfaites.

Je suis en enfer, c'est sûr, ceci ne peut être qu'un exercice de torture !

Laura vient de retirer son boxer et c'est pile ce moment que j'ai choisi pour me pencher. Bonjour la synchronisation.

A la façon voyeuse, je profite de la vue qui m'est offerte. Après tout, les yeux c'est fait pour voir. Dommage qu'elle soit si proche, je ne vois pas bien.

Pourtant, je ne dois pas être une perverse dans l'âme, parce que j'ai mauvaise conscience à l'idée de profiter de la situation comme ça.

Heureusement, elle parvient à enfiler le bas et je suis de nouveau maîtresse de moi-même.

Juste quand j'ai fini de m'habiller, elle se retourne. Elle a l'air surprise de me voir.

- Eh ! Jo, espèce de vicieuse t'étais tournée vers moi ! Tu regardais !

- Moi ? Euh … non, non !

Cours de mensonge N°1 : Ne pas hésiter, ne pas bafouiller, ne pas s'emmêler.

- Menteuse, t'es toute rouge ! Je croyais qu'on avait dit qu'on ne regardait pas !

- Ah non, TU as dit ça ! Moi j'ai rien dit !

Elle me pointe d'un doigt accusateur et marmonne quelque chose mais je n'arrive pas à saisir le sens. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je viens de me faire griller en beauté.

 

On entend un cri et la porte s'ouvre dans le dos de Laura, la poussant sur moi. Un gamin s'excuse vite fait, avant de partir en courant. La porte se referme tranquillement et Laura est en train de faire un bel arrêt sur image.

Je ne comprends pas tout de suite pourquoi elle a subitement arrêté de bouger, mais dès que j'ai baissé la tête je saisis.

 

*          *          *          *          *                     

 

Mes mains sont sur ses seins.

Dire que je n'ai même pas fait exprès !

Bon, je dis quoi, je fais quoi ? " Jo, ça n'est pas ce que tu crois, c'est un simple accident, rien n'était prémédité "

Il faudrait que je bouge mais je n'arrive pas à faire le moindre mouvement.

Oh comme ce maillot de bain lui va bien !

Elle baisse la tête et me regarde. J'ai les yeux rivés sur mes mains sur ses seins. Reprenant mes esprits, je les retire très vite.

- Hum, euh désolée !

 

Désolée, elle est bonne celle-là ! A qui tu veux faire croire ça Laura ?

Si je retrouve le gamin qui a ouvert cette porte, je le tue d'abord et après je l'embrasse !

Elle me fait un sourire signifiant " c'est pas grave ". Le soulagement m'envahit.

Je sors de la cabine la première, serviette à la main. On met nos sacs dans le même casier, en gardant juste un petit avec ce qu'il faut à portée de main.

Mes yeux sont irrémédiablement attirés vers son corps mais grâce à ma légendaire volonté, j'arrive à les retenir. Ca serait trop voyant, y a des miroirs partout et je me vois mal expliquer que je l'observais de bas en haut d'une manière tout à fait désintéressée, le tout en essuyant nonchalamment un fil de bave.

 

Un seul instant de distraction et les formes que la vitre de la douche laissait entrevoir me reviennent à l'esprit…

Laura reprends toi, c'est pas du tout le moment de penser à ça !

 

Arrivées au bord du grand bassin, je la regarde se mettre accroupie, prendre un peu d'eau et se la mettre dans la nuque. Je n'ai jamais eu le courage de faire ça. Si je n'y vais pas en une fois, je n'y arrive pas ! Même la menace d'hydrocution n'arrive pas à me faire entendre raison.

Je plonge d'un coup dans la piscine. Elle est fraîche, ça fait du bien. Je nage un peu sous l'eau, renouant avec les plaisirs de la natation. Une fois la tête hors de l'eau, j'entends Jo m'appeler. Je me retourne, elle me fait signe de venir. Elle a l'air de la fille qui prépare quelque chose. Je reste à une distance respectable, parant tout mauvais coup. Un petit sourire ne quitte pas ses lèvres, c'est vraiment louche. J'essaie de sonder pour savoir si je dois obéir ou non mais ses yeux bleus ne laissent rien transparaître.

- Mais viens plus près, je ne vais pas te manger !

Je m'approche donc encore un peu plus. Peut-être qu'au final, je me suis fait des films. Je suis juste en face d'elle, à 20 cm du bord. Ses jambes trempent dans l'eau.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Sans prendre la peine de répondre à ma question, elle sort ses jambes hors de l'eau, me coinçant la tête entre ses genoux.

Elle rit.

- Cette fois-ci je t'ai attrapée !

J'ai ma tête entre ses cuisses… Et le pire c'est qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle est en train de me faire subir. Pourtant elle devrait savoir que je suis lesbienne.

Mon regard se pose sur deux cuisses absolument parfaites, puis sur le minuscule bout de tissu blanc qui recouvre son entrejambe. Oh non, oh non non !!

 

Je tente de plonger pour me libérer. Elle n'est pas disposée à me lâcher et est entraînée dans l'eau à son tour.

Fuir, vite, avant que je lui saute dessus en plein milieu de la piscine municipale, ça ferait désordre.

A peine revenue à la surface, je me retourne vers le bassin et tente de nager aussi loin que possible d'elle.

J'ai déjà parcouru 3 bons millimètres avant que deux bras ne viennent s'enrouler autour de ma taille.

Coincée.

Elle resserre son étreinte et se colle tout contre mon dos. Je suis dans de sales draps. Mon cœur se met à accélérer. De son nez, elle écarte mes cheveux et  me glisse à l'oreille :

- Je t'ai eue !

Si tu savais à quel point.

Sa voix me donne des frissons. La pression de ses seins dans mon dos est un supplice. Ses cheveux noirs viennent chatouiller ma nuque. Ses bras se desserrent un peu, ses mains viennent se poser sur mon ventre. Mon souffle se fait court.

Le fait qu'elle me touche suffit à lui seul à me donner envie d'elle. J'ai beau essayer de me raisonner, de me répéter qu'elle est hétéro, j'en arrive toujours au même point.

Trahissant mon émoi, je sens mes seins se durcir. Un frisson me parcourt tout le corps. Je résiste à l'envie de prendre sa main, pour la placer un peu plus bas.

Pourtant je sais que je ne peux pas. Ca sert à rien de rêver, je ne serai jamais avec elle. En plus, elle doit déjà avoir un mec, jolie comme elle est.

Faut que tout ça s'arrête, je ne vais pas pouvoir continuer comme ça longtemps.

- Ok, tu as gagné. Tu comptes me lâcher un jour ?

Mon ton était un peu sec, mais c'est le mieux que j'ai pu faire. Je la sens se raidir. Ses mains quittent mon ventre. Le contact me manque instantanément.

 

Sans me retourner, je nage loin d'elle. J'espère qu'elle ne l'a pas mal pris. Je ne sais pas si elle pourrait comprendre et je n'ai pas envie de prendre le risque de ruiner notre amitié naissante en lui expliquant que j'ai affreusement envie d'elle.

 

Je traverse le bassin en crawl, allant aussi vite que possible pour me défouler un max. J'ai rarement été aussi frustrée.

Elle est toujours de l'autre côté, toujours à la même place. Ses yeux ne m'ont pas quittée. Elle a l'air préoccupée.

Si seulement je pouvais lui dire…

 Chapitre 8

Depuis l'autre extrémité du bassin, elle me regarde. Laura… Pourquoi ? Dès que je l'approche, dès que je la touche, elle me fuit.

J'aurais juré que… faut croire qu'une fois de plus, j'ai vraiment tout faux.

Pourquoi elle me repousse comme ça ? Je comprends pas… peut-être que je lui plais pas.

Cette idée me fait tout drôle.

- Johanna ? Jo, c'est toi ?

Derrière moi, un maître nageur m'interpelle. Mes yeux le parcourent de haut en bas. Il est grand, brun, des yeux bleus et super bien foutu. Sa tête me dit quelque chose mais je n'arrive pas à savoir où j'ai bien pu le rencontrer. Peut-être en patrouille…

- Ah, ça me fait plaisir de te voir ! J'ai pas eu de nouvelles depuis qu'on a rompu !

Rompu ?? O_O … Et merde, ça y est, je le remets… J'adopte mon sourire le plus faux cul possible, me retenant à peine de l'envoyer chier…

- Oh ! Salut ! Moi aussi je suis contente de te revoir ! Enfin tout est relatif… Qu'est-ce que tu deviens ?

- Comme tu peux le voir, je suis maître nageur, mais à mi temps. Sinon je bosse dans une épicerie. Et toi ? toujours dans la police ?

- Oui oui ! Mais c'est quoi son prénom déjà ? Aujourd'hui c'est mon jour de repos, donc j'en ai profité pour venir à la piscine avec une copine !

- C'est laquelle ?

Il met ses mains sur ses hanches et scrute le bassin avec intérêt.

- Celle là-bas, avec le maillot noir. Dis-je en pointant Laura du doigt.

- Ouh, elle est pas mal !! Tu me la présentes ?

Cette petite remarque me fait rire. Je lui donne un petit coup sur l'épaule, en répondant :

- T'es pas son style, j'en ai bien peur !

Oh… Comme ça me fait plaisir de dire ça…

- Ah bon ? Elle les aime comment ?

- Avec des seins !

Il regarde de nouveau Laura, visiblement déçu. Tout à coup, une lueur lui traverse le regard :

- Mais toi… t'es … maintenant… enfin…?

Les mecs, tous les mêmes…

- Non, toujours hétéro (bon, peut-être un peu bi sur les bords par moments, mais c'est juste avec elle ça compte pas) t'inquiète pas !

Il me scrute, l'air soulagé.

- Ah ok ! Bon ben ça m'a fait plaisir de te voir ! Si tu veux qu'on se revoie à l'occasion…

Il sort un papier et un crayon de sa poche et note quelque chose dessus avant de me le tendre.

- Tiens, c'est mon numéro… Ca me ferait vraiment plaisir que tu m'appelles.

Sur ce, il me fait un bisou sur la joue et retourne à son travail.

 

Un peu incrédule, le bout de papier entre mes doigts, je vais le poser dans mon sac. Heureusement qu'il a écrit au stylo bille parce que j'ai déjà mis de l'eau partout.

 

Fred

06 77 9....

 

Je fais de mon mieux pour faire un plongeon réussi. A peine sortie de l'eau, je recherche du regard ma  petite blonde préférée. Même de là où je suis, je peux voir que Laura suit Fred des yeux. Et on ne peut pas dire que ça soit un regard amical !

Mais c'est quoi son problème à elle ?

Vu qu'elle a décidé de faire la gueule, je vais la laisser tranquille. Mon corps retrouve facilement ses vieilles habitudes et très vite, j'obtiens un crawl qui ressemble à quelque chose.

 

*          *          *          *          *         

 

Je regarde Jo parler avec le maître nageur. Il a tout à fait le look du gros dragueur. Je la vois lui taper sur l'épaule. Elle le chauffe ou quoi ? Mes sourcils se froncent  bien malgré moi.

Impossible de détacher mon regard d'eux pendant qu'ils se parlent. Maudit bellâtre. Voilà qu'il griffonne quelque chose sur un bout de papier et lui tend. C'est le bouquet !

- Mais pour qui il se prend ce connard ? Il fallait qu'il soit beau en plus !

La mémé à côté de moi a l'air particulièrement outrée par mes propos. Bah elle ne peut pas comprendre.

Je me demande ce qu'il a bien pu lui donner. Son numéro à tous les coups. RAH j'enrage !

Elle l'a laissé l'embrasser. Sur la joue, d'accord, mais quand même, ça ne me plait pas beaucoup.

Peut-être que si j'étais restée à ses côtés, il ne serait pas venu lui parler… On peut pas la laisser seule 5 minutes, sans qu'elle se fasse accoster par n'importe quoi elle !

En plus maintenant elle en à rien à faire de moi… Madame continue à nager comme si de rien n'était, m'ignorant royalement ! Il faut que je sache !

D'un mouvement souple, je donne une impulsion et me lance à sa poursuite.

Arrivée à un mètre, je l'appelle. Elle s'arrête et me regarde.

- Quoi ?

- Il te voulait quoi ?

- Rappelle-moi en quoi ça te regarde ?

Elle a raison, ça ne me regarde pas, mais n'empêche.

- En rien, mais ça m'intéresse.

- T'avais qu'à rester là, tu l'aurais su.

Elle m'en veut. Mais euh… j'avais une bonne raison de partir aussi !

- Ok, je te propose une trêve. Pour me faire pardonner ce soir, on se fait une petite sortie, ça te dit ?

- Mouais. Pas dans une boîte, je ne sais pas danser et je risquerais de rencontrer des collègues ! Et ne crois pas que pour autant, je vais te dire ce qu'il me voulait.

Un sourire de soulagement gagne mes lèvres. Ouf, elle n'a pas l'air trop fâchée. Elle passe vite l'éponge.

- Pas de souci, de toute façon je sais très bien ce qu'il te voulait et je danse très mal.

Je la regarde en souriant. Puis dans un air de défi :

- Tu paries que tu ne me rattrapes pas ?

- Tenu ! dit-elle en s'élançant à ma poursuite.

 

*          *          *          *          *                     

 

Hésitant entre une chemise noire et une blanche, mon miroir supposé faciliter mon choix a plutôt l'effet inverse. J'essaie de me faire aussi belle que possible pour sortir avec Laura ce soir. Je me demande où elle va m'emmener. Peut-être dans un restau romantique…

Cette idée me fait sourire.

Son retour interrompt mes pensées.

- Blanche ou noire ? dis-je en tenant les deux cintres à même hauteur au niveau de mon cou.

- Vas-y seins nus plutôt !

Je me retourne pour lui lancer un regard noir. Elle prend un petit air coupable avant de répliquer :

- Ma belle, même avec un sac poubelle tu serais bien. Ne t'en fais pas, prends l'une ou l'autre, c'est pareil.

Elle vient vraiment de comparer mes fringues à un sac poubelle ? Remarque j'ai quand même eu droit à un compliment.

Finalement, j'opte pour la noire. A peine plus moulante, elle fait ressortir mes yeux.

 

Une demi-heure plus tard, on est au centre ville. Le bar dans lequel elle compte me traîner m'est vaguement connu.

Une fois à l'intérieur, je comprends comment j'ai pu passer à côté d'un bar branché sans y faire attention plus que ça.

Je traîne rarement dans le milieu gay.

Pourquoi je me fais avoir à chaque fois....

A droite comme à gauche, il n'y a que des femmes. Beaucoup sont en couple. J'aurais cru que dans ce genre d'endroit les filles avaient toutes les cheveux courts, des tatouages, des piercings, une moto etc… mais en réalité il y en a certaines qui sont vraiment féminines.

 

Les murs sont recouverts de dessins en tous genres. Ca rend plutôt bien. L'atmosphère me plait. Tout à coup, je me souviens. Je suis déjà venue. J'avais fait une descente ici y a un bail maintenant. Une sombre histoire de bagarre à l'arme blanche, il me semble. Mais c'était en journée. Et puis du peu que je m'en souviens, on dirait bien que la clientèle a changé aujourd'hui. C'était un bar pour routiers avant, ou un truc comme ça… Ils ont dû changer de patron.

 

Mettant fin à mes pensées, Laura m'attrape par la main pour ne pas me perdre dans la foule. Nous traversons la salle et arrivons à une table au fond.

Elle fait la bise à toutes les filles avant de me présenter. Visiblement, ça n'est pas la première fois qu'elle vient et elle connaît du monde.

Elle s'assied sur la banquette et s'adosse aux coussins. De sa main, elle tapote le siège à côté d'elle.

Message reçu.

Je m'assieds. C'est étrange comme je peux me sentir à la fois très mal à l'aise et dans mon élément. J'ai du mal à ne pas regarder les filles qui s'embrassent. J'essaie de ne pas le faire, parce que c'est malpoli et surtout car ça m'intrigue trop pour ne pas être louche. Et puis ça me fait penser à la fois où j'ai eu mes lèvres sur celles de Laura. Et ça, c'est exactement le genre de pensées que tu avais décidé de ne plus avoir, tu te souviens ? Amies Jo… vous êtes Amies !

 

Au fil de la soirée, je remarque que les regards de certaines filles à la table se font insistants. Plusieurs tentent d'engager la conversation, l'air de rien. On dirait bien que j'ai du succès. J'avoue que ça me fait un peu flipper. Une seule solution, la même que d'habitude. Je glisse à l'oreille de Laura :

- Les toilettes, c'est par où ?

Elle m'indique la direction dans laquelle est censé se trouver mon supposé havre de paix.

 

Je m'enferme à double tour dans les toilettes. Mais qu'est-ce que je fais ici ?  Pourquoi je me suis laissée convaincre de venir ?

Non seulement, je n'ai pas eu de soirée en tête à tête avec elle, mais en plus, je suis sûre de plaire à certaines vu les regards qu'on me lance.

On toque à ma porte.

- Bientôt fini ? Il y en a qui attendent !

Pas trop le choix, je sors. Je me retrouve nez à nez avec Mister T. au féminin… enfin féminin, si on veut. La fille me regarde de haut en bas, en jouant avec l'un de ses piercings à l'oreille.

- Si j'avais su que c'était toi là dedans, je ne t'aurais pas demandé de sortir, je serais rentrée ! Allez à tout de suite, poupée !

Elle entre à son tour dans la cabine, me mettant une main aux fesses au passage.

- Garde tes mains pour toi, tu seras gentille !

- Hum, et agressive avec ça, j'adore ! On se retrouve dès que j'ai fini…

Elle me fait un clin d'œil qui m'inspire tout sauf confiance et reste là à me regarder avec des yeux de merlan frit. Elle attend quoi là ? Elle me regarde de haut en bas à nouveau, et je sais très bien à quoi elle pense au vu de son regard lubrique et de son sourire en coin. Pas de panique Jo, il reste LA solution.

Aux grands maux, les grands remèdes. Je plonge ma main dans la poche arrière de mon jeans et en sors mon portefeuille. Prenant bien soin de mettre ma carte de flic en avant je lui lance un :

- Il me semble avoir déjà vu ta tête sur un dossier de la brigade de répression du proxénétisme, c'est peut-être juste une coïncidence mais ça me suffirait pour te bousiller ton samedi soir. Compris ?

Elle passe sa langue sur ses lèvres.

- Et dire que j'ai toujours eu un faible pour les femmes en uniforme…

 

Elle rentre dans la cabine. La tension sur mes épaules se relâche à peine. Je croyais que les techniques de " drague " à la sauvage avaient disparu avec la fin du néolithique… Heureusement qu'elles ne sont pas toutes comme ça !

Le pire est probablement que j'ai pas l'impression que ça l'ait tellement calmée. Il ne me reste plus qu'une seule solution : Laura, au secours !!!

 

Je me retiens de courir jusqu'à la table. Les filles en général ne me font pas peur, mais celle là oui !

J'attrape la main de Laura et lui chuchote à l'oreille

- Au secours, je suis poursuivie par un clone de Mister T ! Aide-moi, je t'en supplie !!

Elle rit doucement de mon état avant de demander :

- Oh, calme-toi ! Elle était comment ?

- Grande black avec une crête, des piercings un peu partout et des chaînes en or !! Le prototype parfait de la lesbienne !

- Merci pour moi ! Si c'est comme ça, démerde-toi toute seule avec tes conquêtes !

Elle me tourne le dos. Je sais qu'elle n'est pas vraiment énervée et qu'elle fait ça juste pour me taquiner, mais là je suis en pleine panique ! C'est tout nouveau pour moi. Je pose ma main sur son épaule et la secoue un peu.

- Laura, je t'en supplie !! Je ferais n'importe quoi pour qu'elle ne vienne plus me parler !! Elle m'a dit " à tout de suite poupée "

 

Devant ma détresse, Laura éclate de rire ! Visiblement mon calvaire l'amuse !

- Bon, écoute Jo, je vais te dire un truc. Cette fille c'est Missy, t'étais pas loin avec Mister T, tu vois ! Surtout, ne lui dis pas que tu es hétéro, elle s'est mis en tête de convertir toutes celles qu'elle croise.

EHHH ben ! Vu comme elle s'y prend, c'est pas encore gagné !

- Mais alors je fais quoi ?

- Ben j'en sais rien ! Trouve-toi une fille qui te plait et fais semblant d'être avec ! Elle viendra pas te parler si elle croit que t'as une copine. Elle a déjà eu assez de problèmes dans des histoires comme ça !

Je lance un regard suppliant à Laura. Même le Chat potté dans Shrek est un petit joueur à côté de moi.

- Oh non Jo, non ! Pas ça !

- Pitiééééé ! Laura, je ferai ce que tu veux, je serai ton esclave tant qu'on sera pas débarrassées d'elle !

- Moi je veux bien ! dit une des filles à ma droite.

L'ignorant volontairement, je continue de regarder Laura, espérant qu'elle va finir par craquer. Je lui saisis l'autre main. Je serais presque prête à me mettre à genoux là !

- T'auras juste à faire semblant ! Je suis si repoussante que ça ?

 

 

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