Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fictions Lesbiennes :)
Fictions Lesbiennes :)
Publicité
Newsletter
16 novembre 2011

Chapitres 9 & 10

Chapitre 9

Repoussante ? Mais elle est dingue ! C'est plutôt l'inverse.

J'expire bruyamment, genre je suis pas emballée par l'idée. Intérieurement, je jubile en disant :

- Bon, ok, j'abdique !

Elle se jette à mon cou. J'ai vraiment l'impression qu'elle est reconnaissante. Elle me regarde avec un air bête :

- Je fais quoi maintenant ?

Je n'y crois pas ! Elle est jamais sortie avec quelqu'un ou quoi ?

Je prends son bras et le passe autour de mon épaule, puis cale ma tête au creux de son épaule, me sentant étrangement à ma place. Ma main repose sur l'intérieur de sa cuisse. Je la sens qui se crispe.

- T'inquiète pas Jo, je vais pas abuser de toi !

- Non, non, je ne m'inquiète pas du tout !

 

C'est vraiment une mauvaise menteuse !

- AH ! La voila qui revient ! Laura, ça se voit pas assez là ! Fais quelque chose, pitié !

Elle a vraiment l'air de flipper ! C'est bien les hétéros, ça !

Quoique même moi, je flipperais si Missy avait en tête de me faire succomber.

 

Je ne résiste pas à la tentation et observe sa tête alors qu'elle affiche un air de panique totale. C'est trop bon ! Elle me regarde et ses yeux me supplient en silence. Un sourire et je lance :

- Bon, puisqu'il faut que je me sacrifie !

Je penche ma tête et commence à l'embrasser dans le cou. C'est fou comme je peux aimer son odeur. Je sais qu'il me suffirait d'avoir la tête à cet endroit, qu'il n'est pas nécessaire de l'embrasser réellement, mais c'est ma contrepartie.

- Laura, là elle pourrait croire que tu me chuchotes un truc à l'oreille. Dit-elle.

- Mais non, roh !! T'en fais pas !

Avant que j'aie eu le temps de faire quoi que ce soit, elle saisit ma main et la glisse sous sa chemise.

Ma main est désormais au contact de son ventre parfait ! Moi je dois avoir pitié d'elle, mais elle n'a aucune pitié envers moi. Sa peau est chaude, douce, j'ai du mal à me retenir de la caresser. Elle a dû être bourreau dans une autre vie !

 

Mon cou forme au minimum un angle droit par rapport à mon corps. Il faut dire que la position dans laquelle elle se tient ne m'aide pas vraiment. Elle m'a prise pour la femme girafe ou quoi ?

- C'est pas crédible, Jo, je suis super mal installée ! lui dis-je.

- Mets-toi comme tu veux, je crois que ça fonctionne !

Je me place à cheval sur ses genoux, une main toujours sous sa chemise et l'autre dans son dos. Je l'embrasse un peu partout dans le cou. Elle veut que ça fasse réaliste, je vais lui en donner du réalisme. Ma langue parcourt sa nuque, puis je la mordille à cet endroit. Je la sens frissonner. Je remonte légèrement pour m'attaquer à son oreille.

Elle pousse un petit soupir. Y'a pas de raison que je sois la seule au supplice !

J'ai une envie furieuse de prendre son sein dans ma main, rien que pour voir l'effet que j'ai sur elle, mais il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Je sens sa cuisse entre les miennes, offrant une légère pression. Si je m'écoutais…

 

Cette situation est en train de me rendre dingue.

Je me recule à peine et la regarde. Son souffle chaud et saccadé vient caresser mon visage. Me mettant au supplice, sa bouche, affreusement tentante n'est qu'à quelques centimètres.

Je vais l'embrasser.

Mes yeux accrochent les siens tandis que je m'avance, lentement, tellement que cela me tue.

Au dernier moment, je me rends compte de ce que je suis en train de faire.

Laura, tu ne peux pas. Tu ne dois pas… Prends pas le risque de tout gâcher, pas maintenant.

Au lieu de parcourir les quelques millimètres qu'il me reste, je tourne la tête et vais nicher ma tête au creux de son cou. J'y sens son pouls battre furieusement, comme le fait mon cœur.

 

Mon petit manège continue encore comme ça pendant quelques minutes, puis je me retourne pour regarder la salle.

Pas l'ombre d'une Missy en vue. Je regarde Jo et la vois qui ouvre les yeux. J'ai l'impression qu'elle s'est foutue de ma gueule sur le coup-là !

- Elle est où celle que tu craignais tant ? dis-je sans cacher mon mécontentement.

- Ah ben elle a dû partir sûrement !

- Et pourquoi tu ne m'as pas arrêtée ?

- Euh … ben on ne sait jamais, des fois qu'elle revienne, je me suis dit qu'il valait mieux prévoir le coup ! Mais euh merci du service en tout cas !

Ses explications ne me convainquent qu'à moitié mais bon, je ne vais pas me plaindre. Ma voisine, comme la sienne, m'enviait, j'en suis certaine.

 

Une heure et demie plus tard, nous rentrons. Il faut bien être raisonnable, elle est de garde demain. Ca va être bizarre de passer la journée toute seule ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

 

*          *          *          *          *

 

 A notre retour, l'appartement est désert. Sur la table, un petit mot de mon adorable frangine :

 

Suis chez Kim, t'en fais pas ! Biz.

Anna

 

Et c'est où chez Kim ? Rah !

Remarque au moins, je serai tranquille !

Je pars dans la salle de bain pour effacer les restes de ma journée pour le moins agitée. Laura regarde la TV en attendant son tour à la douche. Je me demande si elle se doute que j'ai fait exprès. J'avais vraiment peur de Mister T, mais j'ai fait durer cette situation, juste un peu… Pour une fois qu'elle ne me repoussait pas.

Enfin je veux dire berk c'est dégoûtant ! Jo, tu es hétérosexuelle, ne l'oublie pas ! C'est juste passager cette attirance pour Laura, ça va te passer.


Je commence à retirer mes vêtements après avoir fermé la porte à clé cette fois-ci. Lorsque j'ôte mon boxer, en voyant l'état dans lequel il se trouve, j'entends comme une petite voix qui me dit : hétérosexuelle tu disais ?

Oh et puis c'était une réaction physique rien de plus. Je mets l'eau à une température qui me vaudra sans nul doute une bronchite demain. Mais je préfère prendre un coup de froid que de rester avec mes envies et passer la nuit avec la fille qui en est la cause.

Dix minutes d'eau glacée plus tard, j'informe Laura que la place est libre. Elle ne se fait pas prier pour se ruer vers la salle de bain.

Une minute plus tard, j'entends un petit cri. Je souris.

C'est ça de faire confiance aux autres pour régler la température !

Je m'installe tranquillement de mon côté, attendant que la fille qui partage mon lit me rejoigne.

Chose étrange quand même, on a tout pour être un couple, on vit comme un couple et on n'est pas en couple. L'ironie du sort, c'est que c'est bien la seule fois de ma vie que je n'ai aucune chance avec la personne qui m'intéresse. Je suis dans la merde…

 

Je n'ai jamais été repoussée de ma vie, jusqu'à ce que je la croise. Les seules fois où elle m'a approchée, ce n'était pas parce qu'elle l'avait voulu. Ses paroles résonnent encore dans ma tête : " bon, puisqu'il faut que je me sacrifie ".

Je suis perdue entre l'envie d'y croire et la peur de me faire des fausses idées.

Elle m'a donnée de l'amour pendant les minutes qui ont suivi, oui j'ai eu l'impression que c'était vrai, oui j'avais envie de lui dire de continuer. Mais voilà, je n'ai rien dit, j'ai juste profité des instants volés, incapable d'en demander davantage, et incapable d'en vouloir moins.

Une larme coule le long de ma joue.

 

Là voilà déjà, souriante et jolie, comme toujours. Elle porte mon pyjama rouge qui lui va si bien. Lorsqu'elle s'aperçoit que je pleure, elle pose sa serviette et sa brosse pour venir s'asseoir sur le lit à côté de moi.

Elle ne pose pas de questions, elle sait que je ne peux pas répondre. Elle le voit.

Elle se contente d'être là et c'est bien assez. Elle éteint la lampe de chevet et se glisse sous les draps. Son bras m'attire à elle. Je me blottis contre son corps chaud, savourant le contact. Ses lèvres se posent sur mon front. Je me sens déjà mieux.

Alors que je sombre dans le sommeil, je l'entends dire quelque chose, mais je ne comprends déjà plus.

 

*          *          *          *          *

 

En revenant de la douche, je trouve Jo en train de pleurer. Je veux la protéger de tout, je préfère prendre les coups à sa place. Mais je n'ai pas été à la hauteur. Je ne sais pas pourquoi elle pleure, je sais juste que je la croyais bien ce soir et que visiblement j'avais rien compris.

Pfff je suis vraiment nulle !

Elle s'est endormie dans mes bras. Je me sens comblée dès qu'elle est près de moi et je n'arrive pas à le lui dire. Je sais que ça ne servirait probablement à rien et au fond j'ai peur de la vérité. Mieux vaut avoir des espoirs intacts que des rêves brisés.

Elle a l'air calme, mieux. Ses larmes ne coulent plus.

 

Sans savoir pourquoi, je ressens le besoin dire à voix haute ce que je n'ose même pas penser. Je profite de son assoupissement pour m'adresser à la pièce plongée dans le noir :

- Il faut que je t'avoue quelque chose. Jo… je suis bien contre toi. Et si c'est pas une vie d'espérer être un jour avec toi… et bien ce sera ce que ce sera… 

C'est peut-être lâche de lui avouer comme ça, mais c'est le mieux que je puisse faire. Comment ça a pu venir aussi vite et aussi fort ?

Le nez dans ses cheveux, le sommeil m'enveloppe à mon tour.

 

Le réveil coupe court à mes rêves. Je l'arrête et la regarde. Ses cheveux noirs sont en désordre, c'est trop mignon. Elle ouvre les yeux. J'oublie chaque jour à quel point ils sont beaux. Elle fait un sourire dès qu'elle me voit. Se blottissant un peu plus contre moi, elle dit un petit " bonjour toi ".

Au bond que fait mon cœur à son contact, je réalise que je voudrais que tous les matins soient comme celui-là.

 

Récapitulons, mon cœur bat la chamade quand je la vois, j'ai envie d'être avec elle en permanence, je veux la protéger… oh non…

Je peux me réfugier tant que je veux derrière ses qualités. Oui, j'aime tout ce qu'elle est, ses forces comme ses faiblesses. Oui, j'aime sa façon d'être. Oui elle est belle. Mais il y a plus…

 

Evidemment, la seule qui me fait craquer comme ça se trouve préférer les garçons. Pas de doute, je suis bien une blonde !

 

Enfin, j'ai déjà son amitié et je m'en contenterai.

TUUUT. Tentative d'auto persuasion échouée.

 

Elle se lève en s'étirant. Je la suis du regard. En même temps j'ai des circonstances atténuantes qui m'autorisent à baver devant elle : elle est grande, ténébreuse, les yeux bleus, super bien foutue et super sympa. Je suis trop occupée à la reluquer pour faire attention. Elle m'a vue, c'est trop tard :

- Quoi ? me dit-elle en levant un sourcil interrogateur.

- Rien, t'es belle, c'est tout.

Sa seule réponse est un petit sourire gêné. Bonne idée, mets-la mal à l'aise ! Super technique ! Y'a des jours où je me dis que je ferais mieux de me pendre.

- Laura, je me demandais…

- Oui ?

Mes yeux viennent se poser sur elle, je la vois hésiter un instant, pas sûre d'elle, elle prend une inspiration avant de dire

- Maintenant que tu vas mieux, tu… veux que j'aille te présenter à Charlène ?

Je saute immédiatement hors du lit, pleine d'énergie :

- Tu rigoles ou quoi ? J'attends que ça ! Il faut que je m'habille comment ? T'as déjà vu l'intégralité de ma garde-robe.

- Habille-toi comme tu le sens, l'essentiel c'est de lui plaire mentalement, elle va pas s'arrêter à ta tenue, crois-moi !

Ohhh ca craint ! Elle adopte un petit air malicieux en voyant mon désarroi.

- Jo, la vérité : … je dois m'attendre à un interrogatoire ?

- Sûrement ! Elle n'est pas amie d'une flic pour rien ! Je lui ai tout appris !

Elle bombe le torse, fière tandis que j'avale de travers.

Eh ben, ça promet !


 

Chapitre 10

J'espère que ma surprise va lui plaire !

Faisant le moins de bruit possible, je tourne tout doucement la clé dans la serrure et ouvre la porte !

 - C'est à cette heure-ci que tu rentres ?

Laura est là, à m'attendre, les mains sur les hanches. Je ris à sa remarque.

- Désolée Maman !

- Eh, mais je suis pas ta mère. Allez viens ici.

- Oui Maman !

Elle m'attend les bras tendus. Je ne me le fais pas dire deux fois et la serre fort contre moi.

- Que me vaut cet accueil ?

- Mon nouveau travail, que j'ai eu grâce à toi, dit-elle le sourire aux lèvres, un doigt pointé vers moi.

- Je le savais ! Et puis c'est grâce à toi, pas à moi.

- A ce propos, tu ne t'étais pas trompée, j'ai eu droit à un interrogatoire digne de l'inquisition.

- M'étonne pas !

Je saisis sa tête. Mes yeux accrochent les siens. J'ai envie de l'embrasser, de goûter à nouveau à ses lèvres. Elle me regarde d'un air interrogateur. Je m'avance, pousse délicatement une mèche blonde et dépose un baiser sur son front.

 

- Jo, tu te sens bien ? Depuis quand tu me fais des bisous gratuits toi ?

- Depuis que j'ai eu une prime grâce à toi.

- ???... Co… Comment ça ?

Laura me regarde, me sonde, pour savoir si je suis en train d'essayer de la faire marcher.

- Ben… tu te souviens, quand t'es venue après t'être fait frapper, j'ai passé un coup de fil ? Et ben c'était à un ami de la police judiciaire, ils ont fait une descente et grâce aux informations que tu m'as données, ils ont pu faire un flagrant délit. Ces gars étaient des dealers notoires qu'on cherchait depuis un bout de temps. Ta description m'a tout de suite fait penser à eux. Leurs portraits trônaient dans nos bureaux depuis trop longtemps ! Ils s'étaient faits plus discrets ces derniers temps, on n'arrivait pas à leur mettre la main dessus.

- Et ça ça ne mérite qu'un bisou sur le front ?

- C'est pour t'inciter à me rendre de plus grands services.

Elle prend un air boudeur. Pour toute réponse, je lui tire la langue puis lui montre ce que je cachais dans mon dos.

Elle prend le billet de ma main avec impatience, ressemblant terriblement à un gosse le jour de Noël.

- C'est quoi ?

- C'est mon abonnement pour la salle de fitness. T'arriveras à m'épuiser, tu crois ?

Un sourire radieux vient illuminer son visage

- T'oublies que dès que je me mets à courir, t'es à la ramasse !

Je prends un vague air vexé, puis rétorque :

- C'est uniquement parce que tu triches tout le temps !

J'attrape un des coussins du canapé et l'abats sur sa tête. Elle me regarde, visiblement surprise et sourit d'un air coquin avant de me dire :

- Tu vas me le payer !

Elle se jette sur moi et on tombe toutes les deux à la renverse sur le canapé. J'essaie de la frapper avec mon coussin et elle me chatouille. La bataille est perdue d'avance pour moi. Non seulement je suis chatouilleuse mais le fait d'avoir ses mains sur mon corps n'aide pas vraiment question concentration.

On se lève toutes les deux en essayant de reprendre une contenance lorsqu'on entend la porte d'entrée s'ouvrir. On s'assied le plus vite possible, se tournant machinalement vers la télé. Ses cheveux blonds sont en bataille et les miens ne doivent pas être mieux.

Je tente d'avoir l'air intéressée par l'émission. Je réalise bien évidemment trop tard que le programme censé nous captiver n'est autre que la chaîne du téléachat qui essaie de nous vendre sa toute dernière gamme de gaines minceur qui vous font perdre 3 tailles, effet garanti. Le tout pour la modique somme de 245 €.

Sachant qu'en tant que prof d'aérobic, sa plastique est irréprochable et que je n'ai pas à me plaindre, on va dire que dans le genre louche c'est pas mal !

Anna et Kim nous regardent, l'air de dire " vous avez pas perdu de temps ".

Visiblement, pour le concours de " je suis crédible alors que tout est contre moi ", on repassera.

- Allez viens ma chérie, on va dans ma chambre. On les laisse à leurs cochonneries ! dit Anna bien fort.

C'est à ce moment que je remarque leurs doigts entremêlés.

Fait chier !

Elles quittent la pièce pour aller dans la chambre d'Anna.

Je pose ma main sur l'épaule de Laura pour lui montrer que je suis là. Je ne sais pas trop quoi lui dire alors je m'abstiens de tout commentaire.

Au bout d'un moment, elle se retourne, fait un bisou sur ma main avant de la retirer. Elle n'a pas l'air d'aller très fort, forcément. Je ne sais pas quels étaient ses sentiments pour Kim, mais c'est sûr que ça ne doit pas faire plaisir !

Elle se lève et va dans ma chambre, fermant la porte derrière elle.

Je me sens terriblement bête là, assise seule au milieu de mon salon. Pourtant je me demande si je dois aller la voir ou pas ? Elle a peut-être envie d'être tranquille…

D'un autre côté, faut pas qu'elle soit seule dans ces moments là.

Décidée, j'abandonne le canapé et m'engage dans le couloir quand on sonne à la porte.

Qui ça peut être ? Je n'attends personne !

 

*          *          *          *          *

 

Je ne sais même pas pourquoi je suis partie du salon. Que Kim sorte avec Anna m'est complètement égal. C'est plus le fait de l'avoir appris devant Jo qui me dérange.

J'espère qu'elle va venir me réconforter. Je tends l'oreille et l'entends se lever.

Elle arrive par le couloir lorsque l'on sonne à la porte d'entrée.

Qui ça peut être ?

 J'entrouvre discrètement la porte de la chambre. Ma curiosité me perdra.

 Elle s'approche de la porte et l'entrouvre prudemment. Quelqu'un rentre. Je n'arrive pas à le reconnaître jusqu'à ce que…

 Merde, c'est le gars de la piscine.

 Elle lui fait la bise, l'air surprise.

 Peut-être qu'elle ne l'a pas invité après tout.

 De là où je suis, je n'entends que des bribes de leur conversation. Pourtant ce n'est pas faute d'essayer.

 " pas oubliée… manque… réessayer "

 Pas vraiment besoin d'en savoir plus ni d'être un génie pour comprendre. Le sens général est évident.

 Bien malgré moi, je continue à les observer. Il s'approche d'elle et la prend dans ses bras.

 Même mon côté maso a ses limites... Je me laisse tomber à genoux, j'ai plus la force d'y croire encore. Je me demande d'ailleurs comment j'ai pu être assez bête pour y avoir cru un jour.

 Pourquoi une fille superbe, qui a tous les plus beaux mecs de la terre à ses pieds voudrait-elle d'une SDF qui vole pour se nourrir ?

 Faut vraiment être aveugle pour ne pas se rendre compte que je n'ai pas l'ombre d'une chance.

 Pourtant, j'attends quand même un peu, incapable de détacher mes yeux de la scène. Je garde l'espoir qu'elle le repousse, même si au fond de moi je sais bien que c'est stupide. Il se met à l'embrasser dans le cou, pile à l'endroit où j'ai posé mes lèvres hier soir encore. Elle le laisse faire. Ca me fait mal bien plus que ça ne devrait. Des larmes me viennent aux yeux.

 J'ai l'impression de la voir frissonner et cela me tue.

 

C'en est trop pour moi. Je ne peux plus tenir.

 

J'attrape mon sac au bas du lit, fourre vite fait les trois bricoles qui m'appartiennent à l'intérieur et ouvre la fenêtre. Heureusement qu'on n'est qu'au premier et qu'il y a un balcon.

 J'enjambe la rambarde, descends le long des barreaux et me laisse tomber sur le sol.

 Je sais bien que mes réactions sont excessives, mais depuis que je la connais,  je ne contrôle plus rien et ça me fait vraiment flipper.

 

 Je me retourne une dernière fois sur la chambre de la fille que j'aime et sur tous les souvenirs que j'avais dans cet appartement puis retourne dans l'anonymat des rues de la ville disant adieu à mes rêves.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Ralala mauvais choix laura!
Répondre
Publicité