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Fictions Lesbiennes :)
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26 janvier 2012

Chapitre 6

Chapitre 6 : Petites confessions entre amis


On retrouve Mattéo, sagement assis à la table haute. Il me regarde, puis Shaell, et dit :

-          T'as bien fait de te renverser une partie de ton cocktail dessus !

Évidemment, de son point de vue… Il gagne sa copine qui montre un peu de chair. Remarque, je profite de la vue aussi (en toute discrétion bien sûr). Mais moi j'ai quelque chose qu'il n'a pas ! Son odeur sur moi ! Enfin vu comme ils étaient collés tout à l'heure, ça c'est moins sûr. Il me faut ma dose ! Je me retiens difficilement de renifler son haut, ce qui me rendrait encore plus bizarre que je ne l'ai déjà été et tente de suivre la conversation. Bien sûr, mon esprit vagabonde au moment passé dans les toilettes. Après réflexion, excepté la gêne et la honte, ce n'était pas si mal !

-          Et vous avez déjà rencontré la nana là, la rousse qui dirigera le congrès, elle s'appelle comment déjà ? Matt, aide moi ! dit Angy en donnant une petite tape sur le bras musclé du latino canon à ses côtés.

-          Parkson, Linda Parkson.

-          Oui voilà ! Vous l'avez rencontrée, il parait qu'elle est lesbienne !

-          Oui oui, d'ailleurs je lui ai parlé pas plus tard que ce mAaAatin !

Angy comme Mattéo me regardent d'un air bizarre, mais ça c'est uniquement parce qu'ils n'ont pas vu la poigne d'acier que constitue la main de ma supérieure qui se referme sur ma pauvre petite cuisse. Ma parole, cette femme n'a rien à apprendre des crabes !

En attendant le message est passé, NE PAS parler de Parkson, ou peut être est-ce " évite le sujet de notre prétendu couple " ? Pour détourner l'attention je leur sors :

-          Désolée, un frisson !

Je vous arrête tout de suite. Ne vous attendez pas à ce que mes talents de menteuse s'améliorent.

Personnellement ça fait un paquet d'années que j'espère la même chose et sans grand succès. Ma chef embraye sur le sujet épineux et je décroche complètement de la conversation.  Je suis sortie de mes pensées par une main sur mon épaule.

Soit Angy vient de se téléporter à mes côtés, soit j'étais vraiment perdue dans mes rêveries.

-          Tu danses ?

-          Avec plaisir.

Je la suis en constatant que nous sommes accompagnées par Shaell et Mattéo, ce qui me fait me demander une chose :

-          Et la table ?

Les yeux bleus d'Angy se posent sur moi et elle me répond en montrant ma boss et son ami du doigt :

-          Bah, de toute manière ils ne vont pas tarder, et moi non plus… je pense qu'on peut bien l'abandonner. Après tout vous vous levez aussi tôt que nous demain.

-          T'as raison.

Je me retrouve face à Angy au centre de la piste et tente de m'oublier dans la musique, histoire d'avoir un minimum de tempo. Alors que j'essaie de trouver le rythme tout en gardant une certaine distance, je vois l'une de ses mains venir attraper la mienne pour m'attirer à elle.

Ok.

Guider dans le langage de la danse implique donc un corps à corps ?

Dans quoi j'ai encore été me fourrer ?

Je suis soulagée que l'ambiance bleutée du bar offre une atmosphère suffisamment sombre pour que la blonde ne puisse pas voir ma gène.

Je finis par me détendre un peu et " profiter " du moment. Je vous vois venir, je ne profite pas que de ma partenaire. Non non. Je trouve ça assez sympa que pour une fois je sois sûre d'être dans le tempo et de ne pas faire n'importe quoi.

-          Ben tu vois, tu te débrouilles bien. Me dit Angy à l'oreille.

-          C'est toi qui fais tout, je me contente de suivre.

-          Tout, n'exagérons rien, je ne pense pas être responsable de tes mouvements de bassin.

….

Shaell avait raison, Angélique aime mettre les gens mal à l'aise.

Je détourne le regard un instant, pour tomber les yeux dans les yeux avec ma supérieure. Les deux pupilles vertes me suivent un instant, avant de retourner se poser sur le visage de celui avec qui elle danse, le temps de me faire un sourire auquel je réponds rapidement. Je continue de l'observer un instant, remarquant qu'elle bouge très bien. Visiblement, ma partenaire n'a rien manqué puisqu'elle me demande :

-          Tu l'aimes bien ?

J'espère qu'elle ne me demande pas si… Levant un sourcil, je lui demande confirmation :

-          Comment ça ?

-          En tant que personne.

Ouf, elle ne me demande pas si je suis sexuellement attirée par son amie. Sinon j'ose même pas imaginer quel genre de mensonge j'aurais dû sortir.

Il me faut un moment pour réfléchir à ma réponse. Et lorsqu'elle sort, elle n'est pas moins confuse que dans ma tête.

-          Non... Enfin oui mais…

Elle sourit tout en continuant à me questionner :

-          Oui ou non ?

-          A vrai dire, je découvre qu'elle est une personne depuis quelques jours seulement. Auparavant, elle était juste froide et distante.

Elle pondère un moment mes propos, gardant les yeux loin dans le vide par-dessus mon épaule.

-          Honnêtement, connaissant son passé je ne peux pas lui en vouloir... Elle doit faire ça pour éviter que des évènements se reproduisent. Bon après c'est clair que l'amie en moi aurait envie qu'elle se lâche plus, qu'elle s'autorise à vivre, à faire confiance à d'autres personnes qu'à Matt et moi.

-          Oui mais même. Il y a " se protéger " et en venir à se faire donner des surnoms atroces par tous les gens du bureau.

Angy a un petit sourire triste devant ma " révélation ". Elle met quelques instants à répondre :

-          Elle se planque derrière tout ça. Le boulot c'est, à mon avis, sa façon à elle d'oublier qu'elle n'a pas une vie palpitante à côté.

-          C'est dommage…

Les sourcils d'un blond foncé de ma partenaire se froncent tandis qu'elle me demande de préciser :

-          Comment ça ?

-          Et bien… Je sais pas comment dire... Il y a beaucoup de domaines où elle force l'admiration, je suis sûre qu'elle pourrait être tout à fait populaire si elle ne se conduisait pas comme ça. Enfin après je ne la connais pas.

Tout en continuant de danser, Angy a l'air perplexe :

-          Ça fait quand même un petit moment que tu travailles avec.

-          Oui mais ça reste très pro. J'ai découvert dans l'avion pour venir ici qu'elle était capable de faire preuve d'humour.

Elle hausse les sourcils, visiblement un brin surprise :

-          A ce point ?

-          Ohhh que oui.

Elle ne répond pas et nous continuons à danser en silence. Je ne suis pas fâchée de ne plus parler de ma chef. Quelque part, j'ai encore du mal à la considérer comme " elle " et non pas comme l'image qu'elle veut donner.

Angy lève soudain la tête, l'air déterminé :

-          Si ce que tu me dis est la réalité, je ne peux pas la laisser faire. Je vais prendre ça en main.

Prépare-toi Shaell Mackenzie, car à mon avis, Angy risque de venir bousculer tes petites habitudes.

-          Et je vais commencer maintenant. Ça t'embête qu'on change de partenaire ?

Euh à vrai dire oui.

Mais je sais bien que c'est une question rhétorique, elle veut " s'occuper " du cas de ma supérieure et vu son air résolu, il y a peu de chances que j'y échappe.

Bien que l'idée de danser avec Mattéo ne m'enchante guère (et c'est un doux euphémisme), j'acquiesce, sachant mes options limitées.

-          Je peux t'emprunter ta partenaire ? demande Angy.

Refuse Mattéo, refuse. J'envie pas du tout la place qu'occupe ma chef. Malheureusement, il prend ma main et la pose sur son épaule.

Refuser serait vraiment malpoli et vexant ? Feindre l'évanouissement peut-être ?

Résignée, je me laisse entrainer. J'arrive même à retenir l'énorme soupir qui ne demande qu'à sortir. Yay, go moi !

 

Vu de près je dois reconnaitre qu'il est vraiment beau gosse. Ses origines latines lui donnent un charme tout particulier. L'une de mes mains vient se poser sur l'un de ses pectoraux parfaitement musclés et je reconnais à contrecœur qu'il a l'air vraiment bien foutu. Je suis sortie de mes pensées par sa voix grave et chaude à mon oreille :

-          J'ai enfin l'occasion d'avoir un tête à tête avec la fameuse Liz. Dit-il, ponctuant sa déclaration d'un sourire email diamant.

-          Fameuse ?

-          Sha ne tarit pas d'éloges à ton sujet.

-          Huh huh... Ok.

Mon ton parfaitement incrédule et mon sourcil levé montrent bien que je ne crois pas un mot de ce qu'il dit. Il tente immédiatement de me convaincre :

-          Non je ne déconne pas. Depuis tout à l'heure elle me raconte qu'elle flippe pour demain et qu'elle ne regrette pas de t'avoir prise avec. A ce qu'il paraît, tu " assures " pour ce qui est de développer un projet et de le vendre à un public.

J'avoue, les mots me manquent. Elle aurait dit ça ? Je sais que je rougis alors je baisse la tête, priant pour qu'il n'ait pas vu que j'étais mal à l'aise. Ses yeux noirs s'écarquillent en réalisant que je ne joue pas la comédie :

-          Tu ne t'en doutais vraiment pas ? Allez, genre ! C'est pas son style de faire des cadeaux quand il s'agit du boulot. Si t'es ici, je suis persuadé que ce n'est pas un hasard… Mais surtout…

-          Oui ?

Il tourne la tête de droite à gauche, s'assurant que ma chef n'est pas là, se passe la main dans ses cheveux courts avant de me murmurer à l'oreille :

-          Pas un mot sur cette conversation, si elle l'apprend, je donne pas cher de ma peau.

L'idée de rapporter ses paroles dans l'unique but de le faire tuer est tentante. Mais après tout, excepté être en couple avec ma supérieure, il n'a rien fait de mal. Il est même plutôt sympa.

-          Alors comme ça elle terrorise même ses amis ?

Il sourit et baisse légèrement le regard, comme s'il songeait à d'anciens souvenirs.

-          T'as pas idée d'à quel point ça peut être vrai.

-          Oh je serais toi, je ne parierais pas dessus, j'ai eu l'occasion de la voir faire quand même.

D'un ton malicieux, il ajoute :

-          Elle a fait de l'équitation. On marche au pas !

Bien malgré moi, je me bidonne. Mon imagination n'a aucun mal à me représenter très clairement ma chef dans un complet en cuir, cravache à la main et faisant c-

-          Pensées cochonnes.

-          Hein ? Que, quoi ?

-          T'avais la tête de celle qui a des pensées cochonnes.

-          Qu'est ce que tu veux dir- Oh… Mais… Mais pas du tout. Tu te trompes. Non. Du tout. Faux.

Ok, réaction un chouia trop prononcée. Bien joué.

-          Déni trop insistant pour être réel.

Et il en rajoute. Ça va pas du tout, ils sont pires les uns que les autres. Que quelqu'un vienne m'achever. C'est un trio infernal, les " gorgones " en version moderne.

Le moment me semble parfait, oui, changer de sujet pile maintenant semble être une idée brillante.

-          Avoue, vous avez fait un pacte à vous 3 : me torturer.

Ma phrase est accueillie par un sourire taquin :

-          Dis-toi qu'au moins tu as droit à trois experts en la matière.

-          J'ai vu ça, et puis je fais une proie commode, pas vrai ?

-          A qui le dis-tu. La moitié de ce que tu penses est écrite bien clairement sur ton visage.

Ok. Là c'est la peur qui doit être gravée en lettres rouges. J'irais même jusqu'à dire de la terreur.

Tout ?

Comme dans " tout, même la partie ou je fantasme ouvertement sur ma chef " ?

Il éclate de rire face à ma réaction, s'amusant notoirement de mon trouble.

-          Tu vois, c'est de ça dont je parle. Je t'ai rencontrée il y a seulement quelques heures, mais tu m'as déjà fait des têtes épiques. C'est intensément gratifiant.

 

Finalement, j'arrive à détourner son attention vers un sujet moins épineux que mes pensées. A côté de nous, Angy essaie clairement de décoincer ma chef, entrant en conversation avec un couple de parfaits inconnus dansant à côté. Je doute de l'efficacité de ses méthodes pour faire " s'ouvrir " ma supérieure, mais une chose est sûre : elle est hors de son élément et pas franchement à l'aise.

 

[Plus tard, dans la chambre]

Je m'affale à plat ventre sur le canapé sans même prendre la peine de mettre mes bras pour amortir la chute.

Je suis vannée.

-          Alors, tu as passé une bonne soirée ? me demande Shaell

-          Oui nickel, sauf pour la partie où je me suis renversée mon verre dessus et toi ?

-          Idem. Je les adore.

-          Je peux comprendre pourquoi.

Un doux sourire vient parcourir furtivement ses lèvres pleines. Pas de doute, elle les aime. Elle semble sortir de sa torpeur et se passe la main dans les cheveux, remettant le tout en place.

-          Bon, je vais aller me coucher. Contente que tu aies passé un bon moment. Bonne nuit.

-          Merci, toi aussi. Shaell ?

Elle se retourne et me regarde par-dessus son épaule. Je me rappelle ce que m'a dit Matt et j'imagine qu'elle doit être anxieuse pour demain.

-          Tâche de te reposer. On va assurer demain, j'en doute pas.

Un sourire plus tard, elle me répond :

-          J'ai confiance.

Et je sais à son regard qu'elle dit l'entière vérité.

 

Satisfaite, j'enfile rapidement mon pyjama, avant de m'allonger sur le canapé. Je roule en boule et amène à mes narines le haut que je viens juste d'ôter.

Je sais que c'est franchement bizarre, mais son odeur à un effet dingue sur moi, enivrante, entêtante, sensuelle... Je ne manque pas d'adjectifs pour la décrire, mais aucun n'arrive à la cheville du réel. Ça ne prend que quelques instants avant que je ne m'endorme paisiblement, enveloppée dans son odeur.

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Commentaires
A
Je me bidonne de rire en imaginant les situations et les personnages ! Réellement je veux dire, je ris franchement sur mon fauteuil de bureau quoi. J'aime beaucoup cette histoire, quel plaisir de te lire, auteur, qui que tu sois ! Merci =)
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