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Fictions Lesbiennes :)
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27 janvier 2012

Chapitre 20 (fin)

Chapitre 20 : Conséquences

 

Finalement, le reste de la soirée s'est bien passé. Steph et Angy sont rentrées et ont bu un coup. Sha à même ignoré la façon qu'avait mon amie de regarder chaque recoin de sa maison comme si elle était en face d'un trésor. Heureusement, ma boss ne s'est pas formalisée du manque de savoir-vivre de ma collègue et n'a pas relevé.

Elles sont parties toutes les deux une demi-heure plus tard environ et j'ai eu droit à un tour plus complet de la maison...

Ben quoi ?

Maintenant qu'on a fait le débriefing on est tranquilles et elle comme moi avons le droit à nos quelques jours de repos, comme après chaque voyage ! Et je compte bien en profiter pour passer un max de temps avec elle !

On n'a pas reparlé de si et « comment » l'annoncer au boulot. D'un côté ça m'arrange, j'avais des choses plus intéressantes à faire à la place.

Beaucoup, beaucoup plus intéressantes.

Je suis affalée sur le canapé, les jambes confortablement étalées sur Sha. La vie est belle !

Mon téléphone portable m'interrompt dans mes pensées et je décroche, voyant que Steph est à l'autre bout du fil. Bizarre, il n'est que 15h, elle devrait encore être au boulot :

-        Liz, j'ai besoin de savoir !

-        Hein ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-        L'autre jour, à la réunion. Mel a remarqué le suçon dans le cou de ta chère et tendre !

Oh... Merde.

Je dois faire une tête signifiant que quelque chose ne tourne pas rond puisque j'attire l'attention de ma boss qui me lance un regard interrogateur.

Je lève un doigt pour lui faire comprendre qu'il faut qu'elle attende avant de lui faire signe qu'elle peut néanmoins continuer à me faire des câlins sur les jambes.

-        Ça craint !

-        Comme tu dis ! Depuis ce matin ils sont tous en effervescence, un truc de fou ! Pire que la fois où Phong a retrouvé un string grande taille derrière la photocopieuse.

-        Ouais, je vois... Au moins on sait à quoi s'attendre à notre retour au bureau.

-        Y'a un autre truc. Ils sont plus ou moins tombés d'accord sur le fait que ton comportement était bizarre et en ont déduit très justement que tu étais à l'origine du suçon.

Je porte ma main à mon front, le massant en espérant que ça fera surgir une idée qui me permettra de me sortir de la situation. D'un côté, la question de leur dire ou pas ne se pose plus...

Voyant que Sha se fait de plus en plus pressante, je lui explique brièvement ce que vient de dire Steph. Elle devient immédiatement plus pâle et a l'air de ne pas se sentir super bien. Je pose ma main sur son épaule et la caresse, espérant que ça aidera. Elle pointe le tel et me fait signe de continuer. Décidant que ça serait plus facile, je demande à Steph :

-        Ça t'embête si je mets le haut-parleur ? Sha est à côté de moi et... enfin, ça la concerne aussi.

-        Non non du tout. A côté de toi hein hein...

J'attends patiemment qu'elle ait terminé de faire des allusions et pose le téléphone sur mes jambes. Je prends la parole en premier :

-        Ça y est. Bon, d'autres mauvaises nouvelles ?

-        Ouais ! Ils m'ont traquée toute la journée, ils ont dû sentir que je savais quelque chose, je sais pas, pourtant j'ai pas montré d'intérêt pour cette histoire, je l'ai joué finaude !

Sha et moi partageons un regard qui veut tout dire. Je suis celle qui décide de l'annoncer à ma collègue :

-        Steph, sans vouloir te vexer, le fait que t'aies pas montré d'intérêt pour un ragot de cette taille a dû leur paraître louche.

-        Ah ouais... Pas bête ! Alors je dois faire quoi ? Aller faire des commérages ? Non parce que moi depuis tout à l'heure je les évite ! Ils savent que je te connais bien et m'ont traquée jusqu'à mon fournisseur de cappuccino glacé ! Ils m'ont posé des questions, pire que l'inquisition ! J'ai détourné le sujet mais même les pâtisseries ont leurs limites en termes de meublage de conversation.

En même temps, la traquer ne doit pas être bien dur. Suffit de suivre les miettes. Je retiens tout commentaire désobligeant et attend la suite. C'est Shaell qui prend la parole cette fois :

-        Ils ont demandé quoi au juste ?

-        Si je savais comment ça s'était passé et depuis combien de temps ça durait.

Visiblement, elle est repassée en mode chef et réfléchit à voix haute tout en demandant :

-        Ok. Donc ils sont persuadés que c'est la vérité. Bon, c'est le cas mais... hum. Bref. Tu as répondu quoi ?

-        « Tu crois qu'il vaut mieux ce Paris-Brest ou cet éclair ? Non parce que regarde comme l'éclair a l'air bien fourré ! »

Je lance un regard blasé à Sha, qui me renvoie le même. Prenant notre silence comme un reproche, Steph se défend :

-        Ben quoi ? C'est ce qui m'est venu spontanément à l'esprit. Mais maintenant je sais pas quoi leur dire...

A côté de moi, ma boss remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille en se mordant la lèvre inférieure. C'est mal de trouver ça excitant alors que mon attention devrait plutôt se porter sur la situation quasi-désespérée dans laquelle nous sommes ?

Finalement, elle se tourne vers moi, me prend la main et la serre. Je la regarde et me penche en même temps qu'elle, trouvant du réconfort dans un baiser.

-        Je vous entends !!!!!

Je me recule en levant les yeux au ciel, souriant de la réaction de Steph.

-        Bon. Je sais pas ce que Liz en pense, mais je serais d'avis que tu leur dises que tu te sens pas bien, que tu sais pas mais que peut être la réunion qui aura lieu la semaine prochaine parlera de ça.

-        Y'a une réunion la semaine prochaine?

Steph vient de poser la question qui m'est immédiatement venue à l'esprit.

-        Uniquement si elle est d'accord pour leur dire. De toute manière si on ne fait rien, ce sera pire...

Shaell me regarde avec un petit sourire timide, peu sûre d'elle. Ça ne ressemble pas à son comportement habituel et la rend dix fois plus mignonne.

Elle pense vraiment que je voudrais le garder secret ?

Elle est la plus intelligente et la plus belle femme que je connaisse...

Si je m'écoutais, je placarderais partout des messages narguant les autres en leur faisant comprendre que c'est MOAAAAA qu'elle a choisi.

Je lui souris et je sais que j'ai l'air totalement amoureuse mais je m'en fous. J'acquiesce, lui faisant comprendre que je suis d'accord pour qu'elle l'annonce. A vrai dire, j'ai hâte. Je sais qu'il ne se passera rien au bureau, mais... Enfin c'est stupide mais je suis « fière » d'être avec elle et de savoir que je lui plais.

Elle me fait un sourire superbe, dévoilant ses dents blanches et faisant briller ses yeux verts par la même occasion. M'est avis qu'en se lançant dans le monde de l'entreprise, elle a ruiné une brillante carrière de modèle photo. Je veux dire, même au réveil elle est sex. C'est injuste pour toutes les autres femmes du monde !

Finalement, c'est moi qui prends la parole :

-        Tu leur diras ça.

-        Ok.

-        Tu leur diras quoi ?

-        Que je sais pas mais que peut être la dém- que notre charmante supérieure nous fournira un semblant de réponse à la réunion de la semaine prochaine.

Shaell sourit devant la bourde de mon amie et lui annonce :

-        Je suis au courant du moindre petit surnom qui m'est attribué. Et n'hésite pas, ça ajoutera à ta crédibilité. Oublie pas de glisser discrètement que t'es pas dans ton assiette.

-        Pourquoi ça?

Le son de la voix de Steph laisse clairement entendre qu'elle est perplexe. Je décide de répondre à sa question moi-même :

-        Ça expliquera peut être pourquoi t'avais pas envie de parler ragots aujourd'hui.

-        Ok, ça marche. Bon je vous laisse, Mel me regarde du coin de l'œil depuis tout à l'heure, je ne voudrais pas avoir l'air louche !

-        Ok. Merci d'avoir appelé.

-        Pas de prob, super amie toujours là !

Nos rires seront entendus par la tonalité uniquement. Je suis presque sûre qu'elle a fait un mouvement poing en l'air avant de raccrocher, j'arrive parfaitement à m'imaginer la scène.

Shaell m'attire à elle et je m'installe de manière à pouvoir nicher ma tête au creux de son cou. Quand elle m'enlace comme ça, je me dis que ça va aller. Mon argumentaire d'hier me paraît plus bancal tout à coup. On verra bien.

Sa voix chaude m'extirpe de mes pensées :

-        T'en dis quoi?

-        Qu'on est folles.

-        D'avoir décidé de leur dire?

Elle me recule pour me regarder, les sourcils froncés, visiblement inquiète.

-        Ça non ! Tu rigoles ou quoi ? En plus Tom me nargue depuis qu'il m'a battue au babyfoot. Et il fantasme sur toi depuis des plombes, il va être dé-gou-té !

L'un de ses sourcils se lève et son sourire en coin m'informe qu'elle n'est pas fâchée.

-        Pas étonnant que tu t'entendes bien avec Steph.

Minute.

-        Hey, je rêve ou tu viens de m'insulter là ?

-        C'est pas une insulte, c'est ton amie.

Je croise les bras, ronchon. C'est peut être mon amie, mais elle est carrément spéciale, mon comportement est quant à lui tout à fait normal.

Le fait que je me renfrogne n'a pas l'effet escompté et j'oublie vite que j'étais supposée lui tenir un peu rigueur alors qu'elle me fait la regarder en glissant deux doigts sous mon menton.

Ses lèvres sont douces et légères, comme une caresse, une promesse.

Elle se recule et dit d'un ton qui me laisse penser qu'elle dit l'exacte vérité :

-        Tu peux me croire, c'est moi qu'ils vont envier.

Je m'apprête à répliquer mais suis réduite au silence par un autre baiser. Je ne résiste pas tandis qu'elle nous allonge sur le canapé et m'embrasse avec passion.

Après tout, si elle me trouve très bien, qui suis-je pour la contredire ? Tant qu'elle reste comme ça, vous ne m'entendrez pas me plaindre !

 

*          *          *          *         

 

Vue de l'extérieur, j'ai l'air parfaitement calme, assise bien sagement derrière mon bureau.

En vérité, je fais de mon mieux pour ne pas gigoter. Je suis super stressée.

En revenant au bureau, les collègues ne me regardaient pas de la même manière. Ou peut-être bien que si et que je me faisais juste des idées. Mais je ne crois pas. J'ai cru déceler de l'admiration chez certains, ou un air trahi, d'autres encore qui me regardaient comme si j'étais une chose curieuse venue d'une planète inconnue.

Un coup d'œil à l'horloge de l'ordinateur m'informe que dans 10 minutes, je me jette dans la fosse aux lions.

Je déglutis péniblement. Finalement c'était peut-être pas une si bonne idée. J'aurais pu nier à vie. C'est pas mon genre de reculer à l'idée d'avoir à tartiner mes paroles de mauvaise foi.

Un coup d'œil à travers les vitres m'apprend que les projecteurs sont braqués sur moi.

Ok.
Si tu existes, c'est le moment : Je souhaite devenir invisible et pouvoir m'éclipser discrètement.

Malheureusement, ni retenir mon souffle, ni espérer ne déclenche une intervention divine me rendant transparente. Je vais devoir leur dire la vérité. Ou mentir de façon éhontée et m'enfoncer encore davantage.

Je vois Steph s'approcher d'un pas décidé et je me lève pour ouvrir la porte plus en grand avant qu'elle ne toque.

Elle rentre et me regarde des pieds à la tête avant de fermer derrière elle. Elle fait une drôle de tête, entre inquiétude et compassion et tournicote une mèche de cheveux bruns dans ses doigts en demandant :

-        A ce point ?

-        T'as pas idée Steph...

-        Ça va aller !

Elle me fait un sourire dont l'unique but est de me rassurer. Ça aurait pu fonctionner si il n'avait pas transpiré l'incertitude.

Elle se poste derrière moi et me fait un petit massage.

-        Ça va aller ! Tu verras ! T'as vu qui t'as dans ton coin ? Sérieusement ? Les ¾ des minables d'ici préféreraient combattre une lionne enragée que Shaell Mackenzie. Tu crains rien. Ils n’ont pas de couilles je te dis !

Je sais qu'il y a une part de vérité dans ce qu'elle dit et ça me rassure un peu. Je lui suis reconnaissante jusqu'à ce qu'elle ouvre la porte et me fasse signe de sortir du bureau.

Levant les yeux au ciel, je demande très fort dans mes pensées : C'est toujours non pour cette histoire d'invisibilité ?

La salle de réunion arrive bien trop vite à mon goût, mes traitresses de jambes n'écoutant pas mon avis et marchant à bonne allure au lieu d'aller à reculons.

J'entre dans la salle et me retrouve face à tous mes collègues proches. Je vais m'asseoir tout devant et observe ma boss.

Si elle est nerveuse, sa gestuelle ne laisse rien transparaître. Elle porte un petit haut rouge moulant juste ce qu'il faut et un pantalon noir classique. Sur quelqu'un d'autre, la tenue aurait eu l'air commune, mais j'avoue que c'est plus elle qui habille les vêtements que l'inverse. Elle est une injustice vivante envers toutes celles qui, dans les plus belles robes, ressemblent à des patates.

C'est facile de voir que les personnes présentes dans la salle savent qu'il va se passer quelque chose. Il y a une véritable effervescence. Tous les regards sont tournés vers Shaell ou moi et je dois faire un véritable effort pour ne pas gesticuler sous leur intensité.

 

Elle se racle la gorge, demandant l’attention immédiate des personnes présentes. En un instant, le silence est complet. Elle commence à parler de détails concernant le travail, comme convenu. J’entends à peine les mots qui s’échappent de ses lèvres, les battements de mon cœur m’assourdissant.

La plupart des gens paient à peine attention à ce qui se dit, beaucoup moins disciplinés que d’ordinaire. Peut-être que leur curiosité les pousse à ne pas tenir en place…

Même si j’y ai été à reculons, je sais qu’il faut le dire.

Pour notre bien.

Je suis soulagée qu’elle ait accepté de s’en charger. Je n’ai pas questionné la manière dont elle va s’y prendre, préférant ne pas m’y attendre. Au moins, je ne serais pas tentée de m’enfuir pile avant si je ne vois pas le moment arriver.

Je sens le regard de Steph se poser sur moi, me réconfortant silencieusement.

Elle a raison, je n’ai pas de quoi avoir peur.                       

Voilà quinze bonnes minutes que ma boss parle sans que j’écoute le moindre mot, mais je capte néanmoins son :

-        Bon, je crois que c’est tout…

La déception est palpable. La plupart des employés ne cachent pas qu’ils attendaient autre chose.

Je jette un regard glacial à Shaell.

Si elle ne voulait pas le faire, elle aurait dû me le dire, pas me faire croire ça.

Avant que je ne fasse une bêtise, façon scandale ou scène je me lève.

Je passe façon ouragan à côté d’elle, me retenant de lui coller un coup d’épaule pour faire comprendre mon point de vue.

-        Ah, j’oubliais !

Je sens sa main s’enrouler autour de mon poignet et tirer. Dans un mouvement manquant totalement de grâce, je me retourne pour atterrir directement dans ses bras.

J’ai totalement conscience du silence de mort qui règne dans la salle de réunion tandis que ma chef me fait un sourire timide.

Sans plus attendre, elle se penche et capture mes lèvres dans un baiser. Elle n’en fait pas trop, n’essayant pas de faire un show, juste de marquer son point.

Je me recule en souriant, soulagée.

Ça, c’est fait.

Quelque part, ça me rassure.

Elle a pris le risque.

Pour moi.

Pour nous.

Je prends une grande inspiration et me tourne pour faire face à la salle.

Je vois Phong debout, la bouche grande ouverte, se laisser tomber mollement sur son siège. Mel a un air triomphal, venant juste d’être couronnée reine du commérage. Steph nous regarde façon mère poule, un énorme sourire illuminant ses traits.

Je vois Tom qui croise inconfortablement ses jambes, l’air mal à l’aise mais me regardant néanmoins d’un air contrarié.

Victoire par KO mon vieux, va falloir t’y faire ! Je retiens le « Nananananèreuuuuh » que j’ai envie de lui lancer.

Les autres continuent pour la plupart de nous regarder bouche bée, sans dire un mot, osant à peine cligner des yeux.

J’imagine qu’ils envisageaient la chose, mais ne croyaient pas réellement que ça puisse être la vérité.

Une fois certaine que son audience lui prête de nouveau attention, Shaell reprend. Simplement, elle énonce les choses tout en me gardant contre elle :

-        Oui, c’est vrai. C’est récent. Et c’est la première et la dernière fois qu’une démonstration similaire aura lieu entre ces murs. Des questions ?

Si certains semblent en effet avoir quelque chose à dire, personne n’ose.

Hehehe. Je n’aurais jamais cru le dire un jour, mais voilà : Steph avait raison.

Ils n’ont pas de couilles.

Mes yeux se tournent involontairement vers ma supérieure. Elle respire la confiance en elle et laisse son regard émeraude parcourir la salle comme si elle savait qu’aucun n’oserait lui tenir tête. Elle a raison.

Comme quoi, sa réputation au travail sert parfois.

-        Bien. Dans ce cas, le sujet ne sera plus abordé. Étant donné que mes responsabilités se limitent à restructurer cette entreprise et qu’en aucun cas je ne suis amenée à promouvoir la carrière de Mlle Scott, la tâche échouant à M. Tanner, les éventuelles remarques concernant un favoritisme de ma part ont grand intérêt à ne pas parvenir à mes oreilles. N’oubliez pas que la démone a l’ouïe fine.

Ça a le mérite d’être clair. 

J’ai envie d’éclater de rire mais le moment est mal choisi. Personne ne semble à l’aise et n’ose bouger. C’est trop bon d’être de ce côté de la barrière pour une fois. J’imagine qu’ils ne se doutaient pas qu’elle avait connaissance de son surnom. Ça ajoutera de la pression, elle doit vraiment avoir les oreilles partout pour l’avoir su même avant que Steph ne fasse sa boulette.

-        Si vous n’avez plus rien à ajouter alors ce sera tout, vous pouvez aller profiter de la cafétéria.

Ils se lèvent tous sans demander leur reste et se dépêchent de quitter la pièce.

Je sais quel va être le principal sujet de discussion ce midi.

Steph reste en retrait et sort de sous la table un sachet. Elle s’approche et le tend à Shaell, qui en sort une bouteille de champagne.

-        Faut bien fêter ça…

J’ai envie de lui dire qu’on reste au travail, mais je vois ma supérieure commencer à libérer le goulot.

Ok alors.

Trois petites coupes en plastique font leur apparition devant nous.

Ma boss fait sauter le bouchon et commence à verser dans les coupes, n’en mettant pas une goutte à côté.

Steph s’en attribue une et me tend la mienne, laissant la dernière à Shaell.

Ma collègue est la première à lever sa coupe pour trinquer, lançant haut et fort :

-        A vous deux.

Ma boss me jette un regard plein de malice et dit :

-        A Liz, qui va devoir me supporter à présent.

Je lui fais un clin d’œil et lève mon verre à mon tour :

-        Ça va être un plaisir. A toi Steph pour m’avoir conseillée tout du long et surtout, surtout à Linda, que je ne remercierai jamais assez pour m’avoir amenée jusque-là.

-        Oh que oui ! Finalement, je devrais lui être reconnaissante, sans elle on aurait peut-être jamais franchi le cap !

Elle me jette un coup d’œil avant de tourner la tête, regardant tout autour. Voyant que les bureaux sont déserts, elle se penche pour déposer un bisou sur mes lèvres.

Steph sourit encore plus bêtement que moi devant cette scène, ce qui n’est pas peu dire. Cependant, quelque chose de contrariant attire mon attention :

-        Minute, tu veux dire que sans elle tu n’aurais pas succombé à mon charme fou ?

Shaell me fait un mouvement des sourcils avant de se diriger vers la sortie.

C’est censé vouloir dire quoi au juste ?

-        Hey, je t’ai posé une question !

Elle se retourne et me fait un clin d’œil avant de franchir la porte.

Je tape du pied, frustrée. Si elle croit s’en tirer comme ça…

J’aurais cette réponse, elle s’inclinera devant la déesse de la séduction que je suis !

Sous le regard amusé de Steph, je me lance à la poursuite de ma supérieure, bien décidée à lui extirper un aveu ou deux. Chef ou pas chef, elle va voir de quel bois je me chauffe.

 

Fin

 

Merci d'avoir pris la peine de lire jusqu'au bout, et n'hésitez pas à commenter (sous entendu: pitié!!!)

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Commentaires
E
Je retombe sur ta fiction des années plus tard, je l'ai lu en deux jours, dont un jour où j'ai dû me forcer à dormir, à 7h du matin aha Merci de nous l'avoir partagé ! J'ai adoré cette histoire et ta façon de l'écrire !
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A
Un vrai plaisir a lire... j'ai beaucoup rit, mais encore une fois c'est trop court ... lol
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A
Merci et bravo pour cette histoire magnifique, à la fois drôle et touchante.<br /> <br /> Je ne peux m’empêcher de la lire et la relire encore et encore. Elle est comme une bouffée d’air frais.
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A
Déjà presque 10 ans que je lis et relis cette histoire tant j’en suis amoureuse. Je n’étais pas majeur à l’époque et là je titille la trentaine… J’éprouve tellement d’émotion à lire cette histoire! Alors je la connais par cœur, oui, mais les émotions ressenties sont toujours les mêmes qu’à la première lecture. <br /> <br /> Ma dernière lecture date de 2019. J’ai repensé hier à ton histoire et ma nuit a été bien trop courte car j’en n’ai pas réussi à décrocher de ma lecture. J’ai englouti les 20 chapitre d’une traite. Je poste ce commentaire à mon réveil. <br /> <br /> <br /> <br /> Si un jour ce blog venez à disparaître pour X ou Y raison je ne suis pas certaine de m’en remettre … <br /> <br /> <br /> <br /> Je n’ai aucune autres moyens pour te remercier de cette histoire à part écrire ces quelques lignes. Merci. Merci énormément !
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M
C’est la 6 fois que je relis Chef Oui Chef et je suis toujours aussi fan! Que ça soit l’intrigue, les personnages où l’humour j’adore ta façon d’écrire et j’ai hâte de te relire à nouveau ! En attendant je relirais celle ci une 7e fois ;)
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