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Fictions Lesbiennes :)
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22 février 2016

Chapitre 14 : Mouton noir ?

- Tu dois faire un site porno ?

Lançant un regard blasé à mon meilleur ami je lève les yeux au ciel et rétorque :

- Non. Pour la millième fois, je ne sais pas de quoi tu parles.

- On ne me la fait pas à moi, t'as l'air toute contente ces derniers temps.

Je retiens le sourire qui menace de s'échapper en pensant "tu vois ta cousine ? Bah je sors avec !".

Mais bon, Anna ne veut pas qu'on le crie sur les toits pour l'instant, ce que je peux comprendre, après tout ça ne fait que quelques jours.

- Ça doit être le soleil qui m'a donné bonne mine, j'en sais rien moi, tu hallucines mon pauvre vieux !

Voyant que je suis sur la défensive, Lucie vient à ma rescousse.

- Fous-lui la paix, si elle avait un secret elle l'annoncerait à SES DEUX MEILLEURS AMIS, pas vrai Inès ?

Elle me fixe en plissant les yeux, visiblement suspicieuse elle aussi. En même temps, je n'ai pas tenté le cours Florent pour une raison, je suis aux qualités d'actrices ce que les frères Bogdanov sont au glamour...

Dire que je croyais qu'elle était de mon côté, quelle naïve je fais !

Me défendant tant bien que mal (je vous laisse deviner lequel des deux prend le dessus) et ne voulant pas mentir à proprement parler (l'omission ça ne compte pas), je passe à l'attaque :

- Bon ils ont fini Laurel et Hardy ? C'est pas parce que dans vos feuilletons préférés il y a toujours des rebondissements que c'est pareil dans ma vie !

Lucie et Baptiste se regardent, puis décrètent d'une seule voix : "elle nous cache quelque chose".

Soupirant, je frotte mes mains sur mon visage, me demandant ce que je vais bien pouvoir faire des ces deux-là.

Sous mes yeux, mon coca fait place à un nouveau verre rempli à ras bord de la même boisson.

Elle essaie de m'acheter ? Mon amie clarifie immédiatement son geste :

- Ça se boit frais ces petites choses, tes glaçons étaient déjà tout fondus !

Je manque de remercier Lucie pour sa générosité lorsque j'ai des soupçons. Portant le verre à mon nez, ils se confirment.

- Lucie..... Pourquoi il y a du whisky dans mon coca ?

Elle fait mine d'être étonnée et mime un air innocent franchement réussi, c'est ça le pire. Compte tenu des circonstances, je ne crois pour autant pas un seul des mots qui quittent sa bouche :

- Je ne sais pas ! 

Elle s'empare du verre et l'amène à son nez :

- Je ne sens rien. Mais tu devrais boire, il fait chaud dehors, on ne voudrait pas que notre vieille branche se déshydrate, pas vrai Batou ?

- Ah non on ne voudrait pas !

Ils m'adressent tous deux un sourire mielleux totalement terrifiant pour qui les connaît aussi bien que moi... Je suis dans le caca.

Anna a plutôt intérêt à résoudre ses dilemmes intérieurs rapidement parce que j'en connais deux qui ne sont pas au-dessus de techniques fourbes pour me faire avouer...

 

*          *          *          *          *          *

 

[Trois semaines et demi plus tard]

J'arrive à la porte de la maison d'Anna avec un sentiment mitigé en moi.

D'un côté je suis super bien quand je suis avec elle et on s'est vues quasiment tous les deux jours depuis notre premier rencard, de l'autre elle me dit ne pas être prête à l'annoncer à nos potes.

Ça fait des années que je m'assume en tant que lesbienne et ce retour dans le placard n'est pas des plus agréables.

Et puis, nos amis ne sont pas si bêtes, ils doivent bien remarquer qu'Anna et moi avons soudainement un emploi du temps bien rempli ! Ils me harcèlent pour savoir ce qui se trame et malgré ma bonne volonté ma crédibilité est au plus bas.

Avec Anna notre premier baiser a eu lieu il y a un peu plus d'un mois et même si ça ne représente pas grand-chose au niveau d'une relation, quand on sait à quelle fréquence on se voit ça commence à devenir sérieux. Pour moi ça l'a d'ailleurs toujours été.

Je toque finalement, consciente que repousser l'échéance est inutile. Lorsqu'elle ouvre la porte tout sourire quelques secondes plus tard, ma décision n'est pas encore prise. Mais en constatant qu'une fois de plus elle attend qu'elle soit refermée pour m'embrasser, elle se précise.

Je n'ai pas eu le temps de faire un pas dans la maison que déjà je me retrouve adossée au mur de l'entrée, Anna contre moi et ses doigts parcourant mes flancs.

En sentant sa main s'approcher dangereusement de ma poitrine, je me force à l'arrêter gentiment, même si ça me coûte, car elle est loin d'être maladroite dans ses tactiques de séduction.

Ça fait maintenant plusieurs soirées qu'elle est, je crois, disposée à aller plus loin que quelques baisers et caresses, mais je m'y refuse.

Aussi adorable qu'elle puisse être lorsque l'on est seules, aussi désirable qu'elle puisse être, aussi amoureuse que je puisse être, je n'ai pas envie d'être le vilain secret de quelqu'un.

Voyant que je me détourne d'elle, Anna s'enquiert :

- Qu'est ce qu'il y a ?

Voulant prendre le temps de formuler ma réponse, je vais m'asseoir sur le canapé et joue avec la lanière de mon sac du bout des doigts avant de demander :

- Je te fais honte à ce point ?

- Honte, de quoi tu par-...

Comprenant à quoi je fais référence, elle passe sa main dans ses cheveux, geste que j'ai appris à reconnaître comme un signe de nervosité.

- Bien sûr que tu ne me fais pas honte et tu le sais, on en a déjà parlé. Je ne suis pas prête.

Elle prend ma main dans les siennes et me caresse de son pouce, certainement dans l'espoir que ça va m'aider à rallier sa cause.

- Et tu seras prête quand ?

- Je... J'ai besoin de temps.

Sa réponse réchauffée m'agace et je pense qu'elle le voit dans mon regard et le sent dans la façon dont je rétorque :

- Et moi de ne plus me sentir comme une pestiférée.

- Tout de suite. Tu n'as pas l'impression d'exagérer ?

Mes sourcils se haussent en entendant ça. J'y crois pas. J'arrache ma main des siennes et me tourne pour lui faire face :

- Exagérer ? Toutes nos soirées en couple se passent en huis clos ou à l'autre bout de la ville, tu crois que je ne remarque pas que tu attends que personne ne nous voie pour m'embrasser ? Là c'est sûr je me sens valorisée !

- Ça n'a rien a voir avec toi, les gens s-

- Anna, les gens s'en foutent d'avec qui tu couches ! Et Tami, Lucie et ton cousin sont au courant de tes préférences et tu ne veux pas leur dire non plus, alors ne me prends pas pour une conne s'il te plaît. Ils n'arrêtent pas de me poser des questions et j'en ai assez de mentir pour toi.

Peut-être est-elle à court d'excuses, toujours est-il qu'elle se tourne en croisant les bras, se contentant d'un :

- Je ne veux plus en parler.

- Et moi je ne veux plus être le vilain petit canard.

Mutique, Anna reste en position, comme si je n'avais rien dit. Je ne sais pas ce qu'elle espère accomplir, mais je ne peux plus continuer comme ça. Même s'il n'y a pas le sexe, je me sens comme une prostituée, que l'on côtoie derrière portes closes et qu'on congédie en société.

Des larmes perlent aux coins de mes yeux, mais je refuse de la laisser les voir. La déception est amère :

- Viens me trouver quand tu auras fini de vivre dans le passé et que tu comprendras qu'on a peut-être un futur. Je ne suis pas elle.

Parler de l'histoire horrible qui lui est arrivée est un coup bas, j'en ai conscience, mais je veux qu'elle réagisse, qu'elle me donne ma chance, non, qu'elle nous donne une chance.

J'ai mes défauts, mais je mérite d'être traitée mieux que ça.

Même mon évidente provocation ne lui extirpe pas l'ombre d'une réaction... Pourtant j'imagine qu'elle est surprise, elle ne savait pas que je suis au courant.

Me relevant, j'attrape mon sac et dit :

- Au revoir Anna.

Elle me laisse partir.

Comme ça.

Je suis peut être celle qui met fin à ce que l'on a, mais ne vous y trompez pas, le mouchoir usagé c'est bien moi.

Arrivée à la porte d'entrée, je me retourne pour l'observer, espérant je ne sais quoi. Qu'elle me retienne ? Je ne rencontre que son profil, elle ne me regarde même pas.

Ce n'est une fois la porte refermée derrière moi que je m'autorise à pleurer.

 

 *         *          *          *          *          *

 

Après quelques jours passés en totale réclusion, j'ai rendez-vous avec Lucie et Baptiste au bar. Officiellement, j'avais la grippe. Officieusement, c'est uniquement mon cœur qui m'a fait mal.

C'est fou ce qu'on s'habitue vite à une présence, je ne sais plus quoi faire de mes soirées.

Je n'ai pas eu de nouvelles d'Anna depuis notre altercation. J'imagine que notre début d'histoire avait plus d'importance à mes yeux qu'aux siens.

Autant vous dire que misérable est un adjectif qui se prête bien à ma description. J'ai donc tâché de reprendre forme humaine et suis allée faire l'acquisition de mascara waterproof au cas où une petite crise de pleurs me prend à l'ombre des toilettes.

Au fond, je ne sais même pas pourquoi je mens à mes amis. Anna mériterait que je leur raconte ce qui s'est passé. Pour autant, aussi déçue et furieuse que je sois, je ne veux pas m'abaisser à ça, d'autant plus que ça n'accomplirait rien.

Placardant un large sourire commercial sur mon visage, je pousse la porte du bar et vais saluer mes meilleurs amis.

Lucie me sert immédiatement un verre de jus de pomme et de caramel (sans vodka), semblant savoir qu'il n'y a rien de mieux pour me requinquer et demande :

- Comment ça va ma belle ?

- Mieux merci, j'ai cru que je n'allais jamais pouvoir quitter mon lit !

Baptiste met son bras autour de mon épaule et dit :

- On va bien s'occuper de toi t'inquiète ! Tu m'as manqué !

Il ponctue sa phrase d'un bisou sur la joue, ce qui selon moi signifie qu'ils se doutent que ma maladie n'était pas de nature virale... Voulant alléger l'atmosphère, je m’enquiers :

- Ça me coûte de l'avouer, mais vous m'avez manqué vous aussi. Alors dites-moi, quelles conneries vous avez faites en mon absence ?

Mon meilleur ami est le premier à répliquer :

- Tu devrais savoir qu'on se tient toujours à carreau !

- Bizarrement je n'y crois pas du tout ! Vous avez profité de ma maladie pour faire la fête ?

Il grimace et me répond d'un ton blasé :

- Non même pas, j'ai dû faire des heures sup' au boulot en début de semaine et j'ai juste vu Lu'.

Étonnée, je me tourne vers la barmaid :

- Et toi ? 

- Boulot aussi, notre cher manager a décidé d'organiser des soirées à thème et ça a amené pas mal de monde.

Je grimace en entendant ça, ça n'envoie pas du rêve. D'un autre côté, je n'ai rien manqué.

Ne sachant pas sur quel sujet embrayer, je baisse les yeux sur mon verre que je touille distraitement de ma paille.

Batou saisit l'occasion pour se lancer dans une litanie concernant sa nouvelle conquête qui serait apparemment "la femme parfaite". J'y croirais volontiers s'il n'avait pas dit la même chose à propos de la fille du mois dernier.

M'enfin, d'un côté il y en a au moins un qui est un éternel optimiste.

Je relève la tête pour observer mon meilleur ami parler avec animation à une Lucie nettement moins enthousiaste, quand je vois la porte du bar s'ouvrir dans mon champ de vision.

Mon coeur manque un battement (ou quinze) en apercevant Anna.

Elle porte une chemise en jean gris et le pantalon sombre qu'elle avait lors de notre premier rencard. Cette pensée me vaut une nouvelle vague d'infinie tristesse.

Quel gâchis...

Je ne peux vraiment pas avoir de break...

Son regard sonde le bar et je me détourne avant qu'elle ne puisse croiser le mien.

O-kay, il est temps de prendre le large.

Anna se rapproche rapidement et je m'empresse de descendre de mon tabouret avec la ferme intention de m'échapper en direction des toilettes. J'ai l'impression d'avoir un grand trou dans la poitrine et les douleurs qui vont avec.

C'est beaucoup trop tôt, trop frais.

J'espère que le pipi room a une fenêtre, je ne sais pas si c'est le choc de sa venue, mais je suis incapable de m'en souvenir et cette pièce est mon seul espoir.

Malheureusement, soit la surprise a affecté mes fonctions motrices, soit elle a accéléré, car je n'ai pas le temps de passer derrière Baptiste qu'Anna m'atteint.

Vous savez quoi ?

Faire mine de ne pas voir quelqu'un devient très délicat lorsque cette même personne vous saisit gentiment mais fermement par l'épaule, chuchotant :  

- Inès, je peux te parler ?

J'espère un instant que Baptiste va me tirer de ce mauvais pas, mais il n'a même pas remarqué que je suis au bord du gouffre et continue dans sa lancée logorrhéique comme si ma mort n'était pas imminente.

Fermant les yeux, je détourne mon visage et tente de forcer le passage. Je ne veux pas risquer de pleurer, surtout pas devant elle.

Mais comme d'habitude, rien ne va dans mon sens et je suis incapable de me libérer.

Agacée, je me tourne vers elle, plantant mon regard dans le sien et demandant :

- Tu ne crois pas que tu en as assez fait ?

J'espère que ma phrase a eu suffisamment d'impact pour qu'elle ait desserré sa prise de sorte que je puisse m'enfuir, mais c'est l'instant que choisissent mes jambes pour cesser de fonctionner.

Cette fois c'est sûr, je vais écrire un bouquin que j'intitulerai "mon corps, ce traitre".

Mes yeux finissent par croiser les siens et j'ai l'impression que le temps s'arrête. J'y vois de la détermination et de la peur. Décidant définitivement le titre du livre, mon cœur se met à battre aussi vite que si j'étais une dame obèse au 40 ème km de son marathon ... lâcheur. Après trois plombes à me morfondre et sans l'ombre d'une attirance pour qui que ce soit, tu choisis celle qui a le potentiel de me détruire alors je serais toi je ne ferais pas le malin et je me la jouerais discret ! Organe vital mon œil !

Ne tenant plus, j'essaie une nouvelle fois de m'extirper de ce mauvais pas, mais suis stoppée net par sa main sur ma joue.

Elle s'approche lentement et je me sens comme un daim dans les phares d'une voiture, en mode "et merde,  je fais quoi maintenant ?". Ses lèvres viennent se poser timidement sur les miennes et mon cerveau cesse toute activité.

Je reste plantée sur mes jambes tremblantes pendant ce qui me semble être une éternité, mais n'a pas du prendre plus de 5 secondes.

J'ai pas compris, il s'est passé quoi là ?

Lucie me fait un sourire réconfortant et mon meilleur ami se tourne en demandant :

- Pourquoi tu souris Lu' ?

Ignorant totalement la question du boulet qui a une fois de plus tout raté, elle continue de plus belle son opération "sourire bienveillant".

Anna ne m'a pas quittée du regard et semble totalement focalisée sur moi. Tout de suite maintenant, je ne sais pas trop si c'est une bonne chose ou si c'est terrifiant !

Elle prend une grande inspiration et, sans rompre le contact avec moi, se tourne vers la salle, annonçant assez fort  :

- Excusez-moi !

Les conversations cessent et au moins quarante paires d'yeux curieux se braquent sur elle. Autant dire qu'à l'instant je suis bien mieux dans ma peau que la sienne !

Elle semble terriblement anxieuse mais continue néanmoins :

- Voilà je... j'étais en couple et j'ai perdu ma copine parce que j'ai été suffisamment stupide pour lui donner l'impression que j'avais honte d'elle. Alors aujourd'hui j'essaie de me racheter...

Omg, elle est vraiment en train de faire ce que je crois ?

Faisant dos à la salle, son regard vient capter le mien et elle continue à voix haute et intelligible :

- Inès, je suis amoureuse de toi. Je sais que je ne la mérite pas, mais est-ce que tu veux bien me donner une seconde chance ?

Mes joues prennent la couleur de la lave en fusion. Mon cerveau est toujours en panne.

Je suis tout à fait consciente des regards posés sur moi, de la bouche ouverte de mon meilleur ami, de l'air réjoui de Lucie mais sous le coup de la pression je perds tous mes moyens et n'arrive pas à décrocher le moindre mot.

Anna finit par baisser la tête, prenant mon silence pour un non. Pas besoin d'être perspicace pour lire la douleur sur son visage.

Finalement, c'est une fille au fond du bar qui sera ma sauveuse en annonçant :

- Si elle refuse moi je veux bien !

Sa remarque détend totalement l'atmosphère et m'arrache un rire. J'espère que je ne vais pas le regretter...

Me mordillant la lèvre inférieure, j'acquiesce d'un signe de tête et vais me blottir dans ses bras sous les sifflements et autres encouragements des clients.

J'ai l'impression de me trouver pile là où je devrais. Anna me serre fort contre elle et niche sa tête au creux de mon cou. Je sens qu'elle y dépose un bisou et l'entends me murmurer à l'oreille :

- Je suis vraiment désolée. Lorsque t'as franchi le pas de la porte j'ai réalisé que t'avais raison sur toute la ligne et que j'étais une abrutie finie. Je veux pas te perdre.

Ne résistant pas à l'envie d'avoir des explications, je me recule et demande :

- Pourquoi avoir attendu tout ce temps alors ?

- Je ne savais pas comment m'y prendre et j'avais peur que tu doutes de ma sincérité.

Elle marque un point. Si elle m'avait simplement couru après pour m'annoncer qu'elle allait le dire à nos amis, je ne l'aurais certainement pas crue.

- Comment t'as su que je serais là ce soir ?

- Un petit oiseau me l'a dit...

D'un signe de tête, elle montre Lucie. On ne peut plus faire confiance à qui que ce soit :

- Elle était au courant ? Pour nous deux aussi ?

- Je pense que Tami lui avait dit, mais je l'ai contactée pour qu'elle m'aide à organiser ça.

Je me tourne vers mes amis et pointe un doigt accusateur en direction de Lucie :

- Et tu m'as même pas prévenue ?

Elle hausse les épaules d'un air nonchalant et c'est Batou qui répond :

- En même temps, tu fricotais avec ma cousine et je n'en savais rien ! C'est du propre !

Venant à ma rescousse, Anna pose sa main dans le creux de mon dos et réplique :

- Maintenant tu le sais ! Et ce n’était pas vraiment discret non plus...

Notre barmaid embraye immédiatement là-dessus :

- Nan mais cherchez pas, il raterait une baleine dans un couloir !

- Hey ! C'est pas vrai !

Faisant fi de son air offusqué, Anna rigole et annonce :

- T'inquiètes, j'ai le genre de truc qu'il te faut.

Elle commence à déboutonner sa chemise puis la retire pour révéler un T-shirt sur lequel on peut lire "Anna Inès" avec deux mini photos à côté des noms.

Elle se tourne et dans le dos est inscrit "Team Inna".

J'éclate de rire, si je m'attendais à celle-là ! :

- C'est quoi ça ?

- Le plan B, je comptais me balader avec jusqu'à ce que tu craques !

Ne me retenant plus, je lui fais un petit bisou sur les lèvres. Trop mignonne.

Toute contente, Anna demande :

- C'est assez clair pour toi couz ?

- T'es grave ! Mais j'avoue qu'au moins le message est clair !

Lucie se penche sous le bar et enfile sa propre version du T-shirt.

Ah parce qu'il n'y avait pas qu'un seul exemplaire ?

Elles sont vraiment arrangées ! Je ne sais pas ce qui est le pire, l'idée, le fait qu'elles l'aient exécutée ou Batou qui s'exclame :

- Hey, pourquoi j'en ai pas moi ! C'est de la discrimination ! 

Je lève les yeux au ciel et réponds :

- T'inquiète pas, moi aussi je suis exclue !

On se retourne en entendant une voix familière rétorquer :

- Tu peux pas être exclue tu es la moitié de l'équipe !

- Salut Tami ! Laisse-moi deviner toi aussi tu étais de mèche ?

- Même pas, j'ai juste vu qu'Anna était mal ces derniers temps et c'est Lucie qui m'a dit de venir ce soir ! J'ai manqué quoi ?

Certainement content de ne pas être le seul persona non grata de la confidence, Baptiste s'empresse de tout lui raconter à grand renforts de détails et commentaires.

Tout en l'écoutant, je reste proche d'Anna,  même si je ne suis pas de celles qui sont démonstratives en public, pour l'instant j'ai besoin du contact pour me rassurer.

Je ne dis pas que je lui ai pardonné, mais j'ai envie d'en arriver là et bien l'intention de me donner les moyens pour ne plus qu'elle m'échappe.

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Commentaires
E
Genial le coup du tee-shirt !! Tu as une sacrée imagination et tes histoires peuvent vraiment se produire !! J’aime vraiment !!!
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T
Décidément je crois que je ne vais pas pouvoir m'arrêter de lire cette fiction!! *o*<br /> <br /> A quand l'écriture de ce fameux livre: "Mon corps, ce traitre" ? J'attends avec impatience! ;)<br /> <br /> En tout cas ça fait toujours autant plaisir de te lire ^^<br /> <br /> Good Job!!
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