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Fictions Lesbiennes :)
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22 février 2016

Chapitre 15 : Vive le laser game

Mon doigt presse la sonnette sans l'ombre de l'appréhension que je pouvais avoir la dernière fois que je suis venue.

Anna ouvre quasi immédiatement et vu que j'en ai le droit, je ne me prive absolument pas pour admirer sa silhouette en maillot de bain.

- Rentre perverse !

- Avec joie !

Je m'approche et passe mes bras autour de son cou, capturant ses lèvres dans un baiser un peu plus "enthousiaste" que prévu.

Je ne sais pas comment j'ai pu résister à ses avances auparavant.  À présent que tout est clair entre nous, j'ai le même niveau hormonal qu'un adolescent en rut. Si j'écoute mon corps, notre première fois aura lieu tout de suite maintenant contre la porte d'entrée ! Pour le romantisme on repassera.

Anna s'extirpe difficilement de mes griffes, tout aussi échevelée que moi, mais beaucoup plus sexy.

D'une voix qui me laisse penser que je ne suis pas la seule à lutter contre mes envies, elle m'annonce :

- J'ai préparé de quoi faire des piña colada, ça te tente ?

La chaleur est de retour en cette fin de saison et ça me dit plus qu'un peu !

La suivant aux abords de la piscine, je la vois faire ses mélanges et suis soulagée de constater qu'elle ne charge pas mon verre. Alcool + soleil = mauvais plan !

J'en profite pour l'observer et n'en reviens toujours pas qu'elle veuille vraiment de moi. Elle porte uniquement un petit bikini rouge qui la met franchement en valeur, ses cheveux étant attachés dans une queue de cheval assez haute.

Mes yeux sont attirés par l'océan de peau nue à disposition et je dois sévèrement prendre sur moi pour ne pas loucher sur son décolleté.

Verre en main, Anna s'approche.

- Merci.

J'amène le mélange à mes lèvres et me dit que Lucie a du souci à se faire, il est juste comme il faut. D'ailleurs en pensant à eux :

- À quelle heure viennent les autres zigotos ?

- Normalement ils arriveront vers 19h si j'ai bien compris, je crois que Batou les a convaincues de l'accompagner faire un laser game.

Je grimace en entendant ça :

- Le pauvre, il va se faire détruire, elles vont s'acharner contre lui, c'est écrit !

- Haha, je me suis dit la même chose !

- T'es vache, t'aurais pu le prévenir, c'est ton cousin quand même !

- Il les connaît, il devrait s'en douter ! Et ça  nous laisse *petit coup d'oeil à l'horloge* cinq heures devant nous, je n'allais pas risquer de les perdre !

Elle ponctue sa phrase en m'adressant un sourire carnassier qui n'est pas pour me déplaire.

Je souris devant ses bêtises. Elle fait la fille qui est sûre d’elle, mais en réalité elle aussi est incertaine. Après tout, je n'ai toujours pas cédé à ses avances malgré l'envie, ce qui fait de moi si ce n'est une sainte, au moins une recordwoman !

D'un autre côté tant mieux vu que la confiance en soi n’est pas mon point fort. Quoi qu'il en soit j’aime assez la direction que prennent les choses et demande :

- Pourquoi tu as quelque chose de prévu ?

- Patience, tu le sauras bien assez tôt.

- La patience j’en ai mais je ne m’en sers jamais !

- Ca je peux le confirmer !

Riant, elle vient s’allonger sur le transat parallèle au mien, tandis qu’un silence confortable s’installe. L’air est chaud et même à l’abri des parasols je peux sentir le soleil taper fort. J’essaie de me retenir de jeter des coups d’œil pas très furtifs à ma voisine de bronzette, mais c’est comme mettre du Nutella devant ma mère et lui demander de ne pas y toucher : peine perdue.

Histoire de me rafraichir les idées comme une zone plus au sud que je ne citerai pas, je me décide à aller faire trempette. Au premier abord, l’eau paraît glacée et je regarde la piscine d’un air surpris, m’attendant à voir flotter un iceberg ou deux.

Parcourue d’une chair de poule phénoménale, je m’exclame :

- Elle est à combien cette eau ? Moins deux ?

- Y a le thermomètre là-bas. Elle doit être chaude pourtant !

Sortant mon pied testeur du fjord, je marche sur les tomettes pour aller m’emparer du thermomètre et le porter à hauteur d’yeux.

28°C.

Bon, peut-être qu’elle n’était pas si froide que ça après tout.

Depuis son transat, Anna demande :

- Alors ?

- J’avais raison, il y avait bien un deux.

Puis, nettement plus bas

- Et un huit.

- Quelle chochotte ! Froide à 28°C, on aura tout vu !

- Oui ben mon pied venait de parcourir les bords brûlants de la piscine je te signale !

Je me retiens de lui faire remarquer ma chair de poule, car mes poils ne sont pas les seuls à s’être dressés pour l’occasion. J’ai l’impression d’avoir deux piquets de tente dans le soutien-gorge, prêts à déchirer le tissu. Prenant mon courage à deux mains, je finis par rentrer dans l’eau et je suis forcée de reconnaitre qu’une fois dedans elle n’est pas si fraiche que ça.

Je place mes avant-bras à plat sur le bord des margelles, menton dessus et remue distraitement les pieds dans l’eau. Je pourrais m’y faire…

Anna se lève et m’apporte mon verre avant de me rejoindre dans la piscine. Elle s’approche jusqu’à être collée dans mon dos, son corps brûlant contrastant avec l’eau. Ses mains parcourent mes bras, alternant entre massages et caresses. Elle écarte mes cheveux du bout de son nez et dépose des baisers entre ma nuque et mon oreille :

- Tu penses à quoi ?

- La plus rien, tu viens de court-circuiter toutes mes synapses.

Elle rit et demande :

- Tu n’as pas l’impression d’exagérer ça va ?

- Du tout pourquoi ?

Me retournant, je la parcours du regard et me mords la lèvre pour éviter de dire des bêtises. Je suis « coincée » entre son corps et le bord de la piscine et bien qu’il me reste encore suffisamment d’espace pour me mouvoir, je n’ai pas la moindre envie de me sortir de cette situation.

- Tu ferais mieux d'arrêter de me regarder comme ça…

Continuant sans hésiter, je réponds :

- J’ai toujours eu du mal à suivre les ordres…

Se penchant pour me murmurer à l’oreille, sa poitrine vient se coller à  la mienne et je peine à retenir un gémissement en l’entendant dire :

- Je te signale que tu es ma prisonnière pour encore un bon petit moment, il pourrait t’arriver des bricoles…

Comme pour marquer son point, elle me mordille le lobe, me faisant frissonner de plus belle.

Oh oui des bricoles ! C’est certain, il n’y a pas captive plus heureuse que moi ! Tu m’étonnes que les gens récidivent !

Mes mains vont se placer sur ses hanches, l’attirant plus à moi, puis griffent délicatement son dos, voulant lui rendre la pareille. Ma bouche va trouver son cou, où je dépose une pluie de baisers, avant de murmurer :

- Même pas peur !

Elle avance encore, me plaquant contre le bord de la piscine. Mes jambes ne m’étant d’aucune utilité, je vais instinctivement les enrouler autour de sa taille.

Anna m’embrasse avec abandon, tandis que mes mains, l’une dans son dos et l’autre derrière sa nuque, l’attirent plus à moi. Nous sommes collées, mais c’est loin d’être suffisant, j’ai besoin de plus.

Ses mains, qui alternent entre mes fesses et l’extérieur de mes cuisses n’aident vraiment, vraiment pas.

C’est elle qui rompt le baiser et m’incite à lâcher prise avec mes jambes, ce qui me contraint à marquer mon mécontentement dans un gémissement. Elle met un instant avant de parler, à court de souffle elle aussi. :

- Inès, si tu veux toujours attendre, il faut qu’on arrête...

Attendre ? Qui a eu cette idée pourrie déjà ? Ah oui, moi.

Mon esprit embrumé n’est probablement plus très irrigué puisque je ne suis plus capable d’avoir des réflexions poussées, mais une chose est certaine : j’ai franchi le point de non-retour. Si je ne couche pas avec Anna là maintenant tout de suite, je vais exploser et laisser un beau gros cratère dans sa piscine.

Quelque part, même si son timing est on ne peut plus mauvais, je suis malgré tout contente qu’elle ait dit cela, au moins je vois qu’elle respecte mes choix.

Pour toute réponse, je tire sur le flot qui retient son haut de maillot de bain, le dénouant, puis m’attaque à celui au milieu de son dos, lui faisant subir le même sort.

Elle me dépose un bisou sur les lèvres et se recule vers une zone moins profonde, souriante, pour s’emparer du bout de tissu et le jeter sur le bord de la piscine.

Et là, c’est le dilemme.

D’un côté, elle est tellement belle que je pourrais passer la journée à contempler les reflets du soleil sur ses seins, le ruissellement des gouttelettes d’eau sur son corps et le regard carnassier qui m’est directement adressé…

De l’autre, j’ai envie de la toucher, goûter sa peau, l’entendre gémir...

Elle prend la décision pour moi, revenant au contact. Dès qu’elle se met à bouger, je la rejoins à mi-chemin, n’y tenant plus non plus.

Ses lèvres retrouvent les miennes et reprennent là où elles s’étaient arrêtées. Ne voulant pas être en reste, je parcours ses côtes du bout des doigts, puis caresse le galbe de sa poitrine. Elle se recule à peine et je sais ce dont elle a besoin. Immédiatement, mes mains viennent occuper l’espace vacant. Sentir le poids de ses seins, ses tétons au creux de mes paumes, la manière dont elle réagit à mes attentions, tout ça me rend complètement dingue.

Je n’ai qu’une idée en tête, l’avoir nue et à ma merci.

Rapidement, j’ai déjà trop perdu de temps.

Délaissant ses lèvres, je vais caresser son oreille de ma bouche puis mordiller la jonction entre sa nuque et son épaule, avant de continuer ma descente.

L’une de ses mains vient se nicher dans mes cheveux  et je sens le poids de son regard sur moi lorsque j’atteins mon objectif, sans le toucher pour l’instant. Mes yeux accrochent les siens et je profite de l’instant, de l’anticipation, de l’envie que j'y lis. Souriante, elle murmure :

- C’est de la torture…

Elle n’a pas tort, mais j’ai besoin de cette pause, de prendre le moment de réaliser, je veux me rappeler de chaque petite sensation.

Mes lèvres finissent par prendre possession de son téton, que je caresse de ma langue. Sa main dans mes cheveux est légère, mais je sens son corps venir plus à moi, s’offrant à ma bouche. Sa peau a le goût du sel de la piscine et quelque chose de typiquement Anna.

Je me recule tout en maintenant le contact visuel, lui permettant de voir ma langue la caresser. Je n’ai pas le temps de m’attaquer à ma seconde cible qu’Anna m’amène à ses lèvres et murmure entre deux baisers :

- On migre vers les transats !?

J’acquiesce d’un mouvement de tête et on titube jusqu’au bord de la piscine. Elle s’installe sur le matelas, ruisselante et superbe, me tendant la main dans une invitation silencieuse. Je ne me fais pas prier et m’allonge au-dessus d’elle, nos cuisses entremêlées.

Pour ne pas l’écraser, je suis partiellement appuyée sur mes coudes et regrette de ne pas pouvoir continuer mon exploration. Ses mains sont partout et nulle part à la fois, et finissent par s’en prendre à l’attache de mon haut de maillot.

Je l’aide à m’en libérer, voulant sentir sa peau contre la mienne. J’ai toujours été sensible à cet endroit et la manière dont elle glisse ses mains entre nos corps pour me caresser me donne envie de lui laisser le champ libre de faire de moi ce qu’elle veut.

Je me redresse partiellement pour me mettre à cheval sur sa cuisse, appréciant la vue au moins autant que le contact de son muscle ferme entre mes jambes. Repérant mon petit manège, elle se contracte et vient faire pression. Posant mes mains sur son ventre pour l’appui, je n’ai pas besoin de plus d’encouragement pour onduler sur sa cuisse.

Ses yeux sont quasi noirs et je me sens désirée, belle… Peut-être même un peu sexy.

Mon bas de maillot de bain n’est plus très étanche et je suis persuadée qu’elle sent mon envie sur sa peau. Ne résistant pas à la tentation, je fais courir un doigt le long de la limite de son maillot, puis longe son pli de l’aine et parcours avec légèreté le tissu à l’endroit où elle a le plus besoin de moi. Son bassin répond à la caresse furtive, demandant plus de contact. N’y tenant plus, je prends son sexe au creux de ma paume, dans un geste plus possessif que ce dont je me serais crue capable. 

L’une de ses mains serre le matelas avec une poigne de fer et l’autre masse ma cuisse, m’encourageant à continuer de bouger.

Elle se redresse également, glissant une main dans mon dos et parcourant ma poitrine de ses lèvres. Je baisse la tête pour la regarder faire et ça n’aide ni mon problème d’irrigation (cérébrale?), ni mon problème d’inondation.

Mon sexe se contracte et bien qu’agréable, la friction est loin de me suffire. Décidant qu'il étant grand temps de faire tomber les dernières barrières, je me dérobe à ses baisers le temps de me redresser sur des jambes plus très sûres. Je m'apprête à me débarrasser de mon maillot sans cérémonie, mais elle m'arrête dans ma lancée et glisse ses doigts de part et d'autre du vêtement, demandant : 

- Je peux ? 

 Souriante, je réponds :

- Maintenant que t'as commencé, tu dois !

- Bien madame ! 

Elle abaisse le bout de tissu en douceur, comme voulant faire durer le suspense. J'ai envie de lui sauter dessus, mais prends sur moi, la laissant me découvrir à son rythme.

Je sens son regard me parcourir mais il est loin d'être pesant et je me surprends même à aimer la manière dont elle me dévore des yeux. 

Sans plus tarder, je l'invite à se rallonger, retirant à mon tour son bas avant de me glisser entre ses jambes. 

Elle tend la main pour m'inciter à venir à elle, ce pour quoi je ne me fais pas prier. Un frisson me parcourt le corps au contact de sa peau. 

Mes lèvres retrouvent les siennes et j'ai l'impression d'avoir découvert une nouvelle drogue. Nos respirations sont fébriles et je suis la première à me lancer, l'envie prenant le pas sur l'appréhension.

Je fais courir ma main sur sa cuisse, passant à l'intérieur et remontant lentement. Honnêtement, je ne sais pas si c'est elle ou moi que je torture. Cherchant davantage de contact, Anna ondule sous moi et c'est la chose la plus érotique qu'il m'ait été donné de voir. J'atteins enfin mon but, sentant son désir sous mes doigts. Elle m'est totalement offerte et mon cœur bat la chamade à l'idée que c'est moi qui suis à l'origine de son envie. Je niche ma tête au creux de son cou, le parsemant de baisers furtifs, tout en fermant les yeux tandis que je la découvre du bout des doigts. 

Je la sens se contracter autour de moi, j'entends chaque soupir et apprécie la manière dont elle réagit au moindre de mes gestes. Mes yeux toujours clos, je vis la scène avec mon corps et c'est comme si tout était décuplé.

Consciente qu'elle ne va pas durer bien plus longtemps, je me recule légèrement pour observer sa petite mort. Elle s'agrippe à moi alors que je m'efforce de prolonger son plaisir autant que possible. Retombant, je laisse mes doigts en elle tandis qu'elle est parcourue de légers sursauts.

Son regard vient accrocher le mien et je fonds en la voyant se mordiller la lèvre.

N'en ayant pas fini avec elle, je prends ça comme un "tu peux continuer" mais me fais arrêter en plein élan.

Elle m'embrasse doucement, encore à court de souffle et annonce :

- C'est officiel, je crois que tu essaies de me tuer. 

- Tu vois le mal partout...

 

*          *          *          *          *          *

 

On est encore quasi nues dans le salon lorsque ça sonne à la porte.

Je la regarde, elle me regarde, on se regarde... Aucune ne bat un cil, clairement en mode "si je ne bouge pas, l'intrus ne me verra pas".

Finalement, constatant que le tambourinement ne cesse pas je m'enquiers :

- T'attends quelqu'un ?

- Non...

Il est quand même pas déjà l'heure, le temps passe vite, mais pas à ce point !

- Oh merde si j'attends une livraison super importante pour le cabinet ! 

A cette réalisation, les yeux d'Anna s'écarquillent d'une manière dont je me moquerais volontiers si je n'étais pas actuellement en train de rechercher fébrilement mes vêtements ! 

N'en trouvant qu'une petite moitié et pas la plus couvrante, j'opte pour un repli stratégique dans la chambre histoire de conserver un minimum de modestie. Dans ma fuite, je m'amuse de voir Anna crier "j'arrive !", plonger dans la piscine et en ressortir tout aussi rapidement avant de s'enrouler dans une serviette.

Pas con !

Elle va ouvrir et je l'épie discrètement à travers la porte quasi fermée.

Sa main est super crispée sur le bout de tissu dissimulant sa modestie et c'est plutôt comique à observer. J'imagine que ça l'est beaucoup moins pour elle !

Mon cœur bat plus vite lorsque mes yeux se posent sur elle et je commence seulement à réaliser ce qu'il vient de se passer.

Pour une fois, tout s'est déroulé comme je le souhaitais ! Je parcours du regard l'étendue de peau que la serviette ne couvre pas et je me surprends à avoir à nouveau envie d'elle.

Un nouveau problème hormonal sur les bras, il ne me manquait plus que ça !

Le livreur dépose 3 gros cartons dans le salon, fait signer son récépissé à Anna et part non sans un dernier coup d’œil à sa silhouette. Ça ne m'étonnerait qu'à moitié que celui-ci espère avoir d'autres commandes...

Une fois assurée qu'il ne peut plus me voir, je quitte mon abri et vais rejoindre Anna.

Elle passe le dos de sa main sur son front en signe de soulagement :

- C'était moins une !

- Vois le bon côté des choses, t'as au moins fait un heureux !

Une lueur coquine passe dans ses yeux lorsqu'elle demande "seulement un ?" et desserre sa prise sur la serviette qui finit sa course à ses pieds.

Mon souffle s'arrête un instant tandis que je la dévore littéralement du regard.

M'approchant avec la ferme intention de mettre à profit ses provocations, je lance :

- J'en connais une qui joue avec le feu...

Un sourire séducteur apparaît sur ses lèvres alors qu'elle m'attire à elle.

- Peut être bien... tu comptes y remédier comment ?

Elle se mord la lèvre et sa main parcourt sa propre poitrine sans que je puisse en manquer une miette.

L'étonnement initial laisse place à une implacable envie de la faire mienne.

Je ne lui connaissais pas ce côté-là de sa personnalité, mais il n'est pas pour me déplaire !

 

*          *          *          *          *          *

 

Nos amis arrivent à l'heure et Batou se plaint d'avoir été le bouc émissaire au laser game. Anna et moi on se regarde, mais nous abstenons de commenter.

Son étonnement équivaut à celui d'un type se promenant nu dans le centre-ville d'un endroit autre que le cap d'agde et ne comprenant pas son arrestation pour atteinte à la pudeur et exhibitionnisme... En clair : il y a du niveau.

Évidemment, Lucie et Tami qui sont déjà comme cul et chemise d'ordinaire s'amusent d'autant plus de son désarroi qu'elles en sont à l'origine.

Après 10 minutes à se servir de nous comme mur des lamentations, il décide de passer à autre chose et met les pieds dans le plat en demandant pile le truc délicat à savoir :

- Et vous votre après-midi ça a été ? Vous avez fait quoi ?

Mon regard croise celui d'Anna et on commence à parler de manière parfaitement synchronisée :

- On était au bord de la piscine

- On a regardé des films

L'évidence de notre mensonge rend les taquineries de Lucie et Tami d'autant plus insupportables. C'est la meilleure amie d'Anna qui ouvre le bal :

- Au moins on sait ce qu'elles ont fait !

J'essaie de les interrompre d'un "c'est pas ce que vous croyez" mais Lucie répond comme si je n'avais pas pipé mot :

- Oui, j'imagine qu'elles ont passé un ou plusieurs bons moments.

- Pas trop tôt si tu veux mon avis, j'en pouvais plus de les voir se regarder en chien de faïence !

- À qui le dis-tu ! Voir ces deux-là ensemble c'était pire qu'un épisode des feux de l'amour !

La barmaid ponctue sa phrase d'un doigt orienté vers le fond de sa gorge et de bruits de vomissements.

Mon visage se pare d'un superbe rouge brique et je constate qu'Anna se cache derrière ses mains.

Moi qui pensais naïvement que Baptiste allait nous épargner une humiliation supplémentaire, je me rends à l'évidence en l'entendant chantonner comme un enfant de 4 ans :

- Ouh les menteuses, elles sont amoureuses !

Elle et moi attendons patiemment que l'orage passe et qu'ils se lassent.

...

Ça prend un certain temps.

....

Finalement, Lucie ramène l'ordre en levant son verre et annonçant :

- À mes deux gourdes préférées,  puissent- elles être heureuses ensemble.

Offusquée,  je rétorque :

- Hey ! Je ne suis pas une gourde !

Cette fois ci c'est Anna qui réagit :

- Ah parce que moi oui ?

Me rendant compte de ma bourde, je me tourne vers elle et place mes mains sur ses bras croisés en tentant de me justifier :

- Mais non ce n'est pas ce que je voulais dire tu le sais bien !

Elle hausse un sourcil tandis que j'entends les trois commentateurs en arrière-plan y aller de leur "et vas-y, première dispute" "j'espère que c'est pas déjà fini je veux pas revivre la même galère" "c'est clair, Inès est incasable" "Anna n'est pas mieux".

Prête à tout pour qu'ils cessent, je fais quelque chose qui, j'en suis sûre et certaine, va changer le sujet : embrasser Anna.

- Prenez une chambre !

- Y a des hôtels pour ça !

- Elles ne sont pas tenables !

Ses lèvres retrouvent les miennes et j'avoue que pendant une fraction de seconde j'oublie jusqu'à la raison pour laquelle je l'avais embrassée en premier lieu. Je gambade à nouveau dans le petit monde de bisounours et poney magiques dans lequel j'ai évolué depuis l'épisode "piscine" et les 3 zigotos sont complètement éclipsés !

Anna décide de les arrêter en plein élan lorsqu'ils songent à prendre des photos "tant que ça dure !". Quelque part c'est dommage, pour une fois qu'ils avaient une idée qui me plaisait !!

- Bon et sinon on peut changer de sujet ? Je croyais que vous étiez là pour regarder un match de foot ?

Baptiste est de loin le plus enthousiaste à cette idée et ne se fait pas prier pour se ruer vers le canapé afin d'avoir la meilleure place.

Je m'installe confortablement tout contre Anna et je ne pourrais pas être plus heureuse qu'en sentant son bras autour de mes épaules. Malgré les beuglements des trois mousquetaires à côté de nous, je suis totalement en train de rêvasser et le score est la dernière de mes préoccupations !  Profitant du fait qu'elle regarde assidûment la télévision, je glisse des petits bisous dans le cou d'Anna et suis récompensée par un sourire instantané !  Elle dépose un baiser sur le haut de ma tête et se recule pour demander :

- Tu ne suis pas le match ?

Objectivement j'ai bien mieux à faire, mais si je veux éviter de me faire taquiner, une seule réponse est adéquate :

- Si si !

Son regard croise le mien et je crois qu'elle sait que je n'en pense pas un mot.

Je me réinstalle comme si de rien n'était et continue mon manège. D'ordinaire, je ne suis pas quelqu'un  de démonstratif en "public", mais pour l'occasion je suis tellement heureuse de pouvoir l'embrasser à loisir que toutes ces considérations me paraissent bien lointaines. Et puis eux ne comptent pas !

Les doigts d'Anna dessinent des petits motifs sur mon épaule et pour la première fois depuis un bon moment je me sens totalement épanouie. 

N'empêche que quand j'y repense, Batou est le premier à avoir suggéré que j'avais des sentiments pour ma kinésithérapeute ! Sans lui je ne m'en serais peut-être pas aperçue tout de suite ! Qui aurait cru qu'un jour l'une de ses fameuses intuitions allait s'avérer utile ?

Par contre, celle qui le laisse penser que je suis folle de lui n'est toujours pas d'actualité ! 

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