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Fictions Lesbiennes :)
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2 octobre 2019

Hors Limites - Partie 2

La porte s’ouvre brusquement, laissant passer un Nathan visiblement joyeux. D’un ton transpirant d’ironie, j’annonce :

– Entre sans toquer, fais comme chez toi !

Il ne prend même pas la peine d’avoir l’air désolé lorsqu’il rétorque :

– Oh allez, après quatre ans de vie commune, j’ai déjà vu tout ce qu’il y avait à voir…

Ew.

Pas faux, mais ew.

Décalant mon PC portable pour le poser à côté de moi, je me redresse, m’adossant à la tête de lit et m’enquiers :

– Qu’est-ce qui t’amène ?

Il jette un coup d’œil derrière lui avant de fermer la porte et s’asseoir au bord du matelas :

– Il faut que je vide mon sac ! Ça ne pouvait pas attendre ! 

Amusée, je demande :

– Laisse-moi deviner, t’as un nouveau chéri ?

Il amène ses mains à sa bouche, dissimulant très mal un large sourire :

– Pas encore, mais j’ai un rencard…

Il ponctue cette annonce d’un petit saut sur le lit. Emportée par son enthousiasme contagieux, je m’enquiers :

– Quiiii ?

– Tu te souviens du mec hyper mignon, celui qui bosse avec Aaron en tant que coach sportif ?

– Le dieu grec que tu m’as montré en photo ?

Ma description a l’air de l’étonner et le ravir à la fois. Je suis lesbienne, pas aveugle…

Il acquiesce d’un signe de tête, se mordant la lèvre inférieure.

– Ouhhh, je serais presque jalouse !

Immédiatement, il plisse les yeux, passant en mode « sur la défensive » :

– Pas touche hein !

Peu impressionnée, je lui adresse un regard équivoque qui le fait aussitôt changer de sujet :

– Et toi, quoi de neuf côté cœur ?

Excepté une attirance unilatérale envers notre nouvelle coloc, pas grand-chose… Mais bien sûr, je me garde bien de lui faire part de ça. Ça m’étonne qu’il n’ait pas encore mentionné l’incident « courses + sieste » d’ailleurs.

– Que dalle.

S’emparant de ma main, il hésite un instant avant de dire :

– Tu sais… Aaron et moi on s’inquiète…

Je sais très bien à quoi il fait référence. Ma réaction post-rupture avec mon ex. C’était ma première histoire sérieuse et elle s’est terminée à l’instant où je l’ai trouvée au lit avec une autre. Je n’avais aucun soupçon et suis tombée de très haut.

– Je sais. Ça va mieux, promis.

Je serre sa main dans la mienne, contente que ce soit la vérité. C’est con, mais l’arrivée de notre nouvelle coloc m’a vraiment apporté une bouffée d’air frais. J’étais dans une routine, perdue dans mes pensées, toutes mes soirées passées devant Twitch ou à emballer des inconnues, occupée à m’engourdir l’esprit.

La venue de Kara a bouleversé ça, me donnant envie de profiter de sa compagnie, donc du présent.  

– Content de l’entendre. Ma Nom-Nom me manque.

Fronçant les sourcils d’un air pseudo-menaçant, je réponds immédiatement :

– Je t’ai déjà demandé cent fois de ne pas m’appeler comme ça !

– Et cette fois encore, j’ai bien l’intention de faire ce que je veux !

 

=====

On est dimanche et de ce fait, je suis affalée sur le côté, en jogging devant la télé, à regarder des dessins animés. Enfin... regarder, comater, appelez ça comme vous voudrez.

J’ai peu et mal dormi. Enfin non. Je dormais bien jusqu’à recevoir un message de mon ex, visiblement alcoolisée. J’étais certaine d’avoir bloqué son numéro pourtant.

Lorsque j’entends une porte s’ouvrir, je considère changer de chaîne l’espace d’un instant, avant de me rendre à l’évidence : la télécommande est beaucoup trop loin pour que je fasse l’effort et j’ai réussi à enrouler la couverture pile comme il faut autour de moi.

À la légèreté des bruits de pas, je sais que c’est Kara qui va me trouver dans toute ma gloire.

Elle se traîne jusqu’au canapé, clairement pas réveillée et j’ai à peine le temps de replier mes jambes qu’elle s’affale de tout son poids.

Ses yeux semis-clos vont se poser sur la télé. Immédiatement, je propose :

– Tu peux zapper si tu veux…

Elle tourne lentement la tête dans ma direction, semblant se demander de quoi je parle. D’un mouvement de tête, je désigne l’écran plat :

– Je regarde pas, tu peux changer de chaîne.

– Oh. Nan c’est très bien.

Sa voix est encore pleine de sommeil, assez rauque et ses cheveux détachés font un pied de nez à la gravité. Ça m’extirpe mon premier sourire de la journée.

Ses yeux restent sur moi, suffisamment longtemps pour que je m’imagine avoir un gros bouton sur le front ou quelque chose du genre. Elle finit par demander d’un ton hésitant :

– Ça va ?

La vraie réponse est non. Je ne sais pas quoi faire pour passer à autre chose et j’en ai marre de me réveiller (ou pire, me faire réveiller) en pleine nuit à cause de ça.

M’efforçant de soulever un coin de ma bouche, je réponds un timide :

– On fait aller, toi ?

Ignorant ma question, elle s’exclame :

– MUNNTTTT, réponse insatisfaisante !

Amusée, je demande dans un sourire en coin :

– Ah, je dois aller vers le plus joyeux ou le plus triste ?

– Duh, le plus joyeux bien sûr. Je te demanderais bien la raison pour laquelle tu as cette petite mine Stalkerish, mais j’ai peur de la réponse…

Faisant mine de regarder autour de moi, j’annonce :

– La mini caméra que j’ai placée dans ta chambre est très haute résolution. J’ai peu dormi.

Je ponctue le tout du genre de sourire qui pourrait facilement me valoir une ordonnance restrictive.

Me prenant à contrepied, elle répond :

– Ah oui, je comprends mieux ta déception. Désolée, mais il fallait que je coupe ces ongles de pieds, ça devenait urgent !

Ma réaction est bien évidemment celle escomptée : une grimace de dégoût :

– Ewww, mais non !

Un air hautement satisfait fermement en place, Kara déclare :

– Tu l’as mérité. Oh et tu peux me filer un bout de couverture s’il te plaît ?

Opportuniste comme jamais, j’en profite sans vergogne :

– Tu me donnes quoi en échange ?

– Un câlin ?

Elle ponctue sa proposition d’un geste « bras écartés » dans ma direction et bien que ça soit trèèèès tentant, on n’est pas du tout à ce niveau de proximité et j’aime autant garder mes distances. À la place, je joue les blasées :

– Meh. Je passe.

Ce faisant, je m’emmaillote encore plus dans mon cocon de chaleur, jubilant ostensiblement.

Ses bras retombent et elle adopte une moue boudeuse qui me donne envie de prendre sa lèvre inférieure entre les miennes.

Naomi, non.

Pas touche on a dit.

Finalement, elle hausse les épaules et tire sur le tissu, s’engouffrant dans la brèche ainsi créée. Mon cri d’indignation est royalement ignoré tandis que Kara s’installe à l’arrière de mes jambes, collée à mes fesses :

– Hey ! Mon espace vital !

Feignant (très mal) l’innocence, Kara demande :

– Ton quoi ?

Argh, ce petit sourire narquois…

Elle se blottit un peu plus contre moi, son corps est ferme et chaud et je dois bien avouer que c’est loin d’être désagréable. Mais vous savez ce qui est désagréable ?

Moi.

J’ai une réputation en jeu et elle l’aura voulu.

Aux grands maux les grands remèdes :

– Je vais péter.

Ses yeux s’écarquillent et elle s’installe dans une position « prête à fuir au moindre signe de danger » :

– T’as pas intérêt ! Je viens d’arriver, t’es supposée me mettre à l’aise, pas m’enfumer.

Levant la tête pour estimer l’étendue des dégâts, force est de constater que même une anguille couverte de vaseline aurait du mal à se glisser entre nous. Pour toute réponse, je grommelle :

– Ouais bah t’as déjà l’air suffisamment à l’aise comme ça.

Ma réplique, bien que désobligeante, lui semble satisfaisante puisqu’elle émet un son de contentement et se blottit même un peu plus contre moi.

Intérieurement, je suis en panique, mais si je veux avoir l’ombre d’une chance d’un jour être en mesure de me comporter normalement avec elle, il va falloir que je prenne sur moi. Elle est exactement dans la vie comme à l’écran et j’ai imaginé ce que ça ferait de passer ce genre de moment avec elle des centaines de fois.

Sa voix me sort de mes pensées :

– Et sinon, qui es-tu Naomi ?

Fronçant les sourcils, je lui adresse un regard interrogateur :

– Tu viens littéralement de dire mon prénom.

Elle m’administre une tape sur la hanche tout en levant les yeux au ciel :

– Mais non, je veux dire… Tiens, quels mots tu utiliserais pour te décrire ?

Je ne sais pas si je suis mal à l’aise à l’idée de me dévoiler ou par peur de ne pas être discrète quant au fait que je veux tout apprendre d’elle en retour :

– On joue à 20 questions maintenant ?

– Pénible, bien noté. Couleur préférée ?

Soupirant, je comprends qu’elle n’a pas l’intention de me laisser m’en tirer à bon compte :

– Bleu nuit... Toi ?

Elle se ressaisit rapidement, mais je peux voir que le fait que je me prenne au jeu et lui retourne la question lui fait plaisir :

– Rouge. Nourriture préférée ?

Immédiatement, j’adopte l’air rêveur adapté à l’aliment délicieux que sont :

– Les frites !

Elle sourit devant mon enthousiasme quasi enfantin :

– Ça va, c’est pas trop dur à trouver au quotidien !

– Pourquoi tu dis ça, la tienne c’est quoi ? Une soupe berbère très spécifique ?

– Haha nan, pas vraiment. Je tuerai pour des gaufres.

Pourquoi ça ne m’étonne pas ? Si je prends en compte ce que je sais d’elle via Twitch, elle a une dent pour tout ce qui est sucré, ce n’est pas une surprise.

– Ok. Ne pas lui voler ses gaufres. Message reçu.

– T’as pas intérêt ! Hmmm… t’as un petit copain ?

Et merde. Mon sourire vacille sur mon visage, retombant un peu. J’assume ma sexualité, mais il y a toujours une légère appréhension lorsque je l’annonce pour la première fois.

– Je suis une célibataire qui joue pour l’autre équipe.

Je scrute sa réaction comme un aigle royal affamé fixerait un lapin, voulant m’assurer que cela ne va pas être un problème. Son visage marque l’étonnement, mais ne porte pas la moindre trace de jugement ou pensée négative :

– Oh ok, cool. C’est les mecs qui doivent être déçus.

Clairement, ce n’est pas le genre de conversation que j’ai envie d’avoir. D’ordinaire, je déteste quand les gens disent des choses comme ça, mais venant d’elle, ça passe. Et savoir qu’elle ne me trouve potentiellement pas désagréable à regarder n’aide pas du tout. C’est pourquoi j’opte pour l’ironie :    

– C’est vrai que je suis tellement un cadeau…

Kara se contente de hausser les sourcils, dédramatisant, les yeux rivés au téléviseur :

– Hey, t’as déjà l’emballage !

Je sais qu’elle plaisante, parce qu’elle demande à passer du temps avec moi alors à moins d’être totalement maso, elle comprend mon humour et ma façon d’être.

Blasée, je lui adresse un regard entendu. Techniquement c’est à mon tour de lui retourner la question, mais elle m’a déjà présenté le fameux Mathieu et l’idée de la voir s’épancher en me racontant à quel point il est formidable ne me tente pas du tout. En plus, je n’ai pas envie de m’éterniser sur le sujet « amours », qui est un peu sensible en ce moment.

À la place, je lui retourne sa toute première question :

– Si tu devais te décrire en un mot, ce serait quoi ?

Elle tourne la tête pour me faire face et glisse sa langue entre ses dents pour finalement lancer :

– Mhh… espiègle !

J’avoue, c’est plutôt bien choisi.

 

 ======= 

 

Quelques jours après notre tête-à-tête, je me lève tardivement et me rends dans la cuisine en traînant des pieds. J’y retrouve une Kara visiblement peu fraîche, les cheveux dans un chignon fait à la va-vite, en train de bailler aux corneilles.

– Hey.

– Salut.

Je me tourne vers le placard haut qui contient les céréales et tente d’ignorer le fait que je ne porte qu’un T-shirt et un mini short en tant que pyjama. Autant m’habituer à sa présence directement, elle me verra probablement dans une tenue pire que ça d’ici peu. Après tout, on n’est pas dans une démarche de séduction, peu importe.

Récupérant le lait, je m’installe à ses côtés et demande :

– Bien dormi ?

– Nickel et toi ?

– Mhh, ça peut aller merci !

N’étant pas du matin, j’espère que la conversation va s’arrêter là. Après tout j’ai sorti les banalités usuelles…

– Quoi de prévu aujourd’hui ?

Et merde.

– Finaliser les croquis de plusieurs costumes et les faire valider par mes clients.

Ses yeux s’illuminent immédiatement :

– Oh oui, c’est vrai, Aaron m’avait dit que t’es costumière ! C’est trop cool !

– Ouais. Je bosse principalement avec des théâtres, mais de temps en temps, j’ai une demande pour de l’aide sur du cosplay et c’est de loin les ensembles sur lesquels je préfère travailler !

– Tu pourrais m’en faire un ? J’ai toujours rêvé de devenir Nova dans Starcraft l’espace d’un jour ou le temps d’une convention. Chaque année je regrette de ne pas l’avoir fait ! Je te paierai hein !

Je dissimule mon sourire derrière une bouchée de céréales. Elle vient de basculer de moitié assoupie à totalement réveillée en une fraction de seconde. C’est adorable.

– Pas de problème, même si je ne suis pas convaincue que passer plus de temps que nécessaire en ta compagnie sera bon pour ma santé mentale.

– Pffft, tu m’adores Stalkerish, je le sais.

– Mhh mhh. L’essentiel c’est d’y croire.

– Tout le monde m’apprécie, sauf toi, c’est ça que tu essaies de me dire ?

Je dois avouer que son jeu d’actrice est plutôt bon, elle paraîtrait totalement sûre d’elle si je n’avais pas suffisamment regardé son stream pour savoir qu’elle n’a aucune idée de l’ampleur de son effet sur les gens. Le fait qu’elle reste humble est franchement plaisant.  

– Exactement.

– Et qu’est-ce qui m’assurerait de rentrer dans tes bonnes grâces ? Quel est le truc auquel tu ne peux pas résister ?

Feignant la réflexion, je lance d’un ton hautement ironique, sourire narquois aux lèvres :

– La flatterie. Qu’on me fasse sentir que je suis un être exceptionnel. Et n’hésite pas à donner du tien et y aller franchement, plus c’est direct mieux c’est. J’aime bien quand c’est bien insistant, limite lourd. Le type d’interactions qu’on peut avoir dans le métro, qui te fait te sentir valorisée si tu vois ce que je veux dire.

Clairement, je suis 100% provoc et m’attends à me faire remballer, mais absolument pas à sa réponse :

– Challenge accepté.

Les regrets sont immédiats :

– C’était pas un défi.

– Trop tard ! Prépare-toi à être totalement charmée.

Elle m’adresse un sourire ravageur et je me prends une telle vague de sex appeal que j’ai l’impression de me faire gifler.

Il faut que je tue cette idée dans l’œuf.

– Nan, vraiment Kara, j’insiste, ce n’est pas nécessaire.  

– Pourquoi ? T’as peur ?

OUI. Non seulement je finirais probablement déshydratée, mais en plus Aaron m’achèverait à coup sûr, persuadé que j’essaie de corrompre sa sœur. Mais je ne peux pas me permettre d’avoir l’air faible :

– Pffttt. Bien sûr que non !

Elle hausse les épaules et lance nonchalamment :

– Dommage, j’aurais bien voulu savoir que je fais battre ton cœur un peu plus vite, une jolie fille comme toi…

Elle n’arrive pas à dissimuler son sourire et il est évident qu’elle a conscience que c’est nul, c’est pourquoi je l’abats sans pitié :

– Tu te fais juste du mal, je t’assure. Je plaisantais.

 Ramassant son mug et allant le déposer dans le lave-vaisselle, elle chantonne :

– On verraaaaa…

Voulant changer le sujet avant qu’elle ne parte et ne commence à concocter je ne sais quel plan tordu, je demande :

– Et toi, quoi de prévu aujourd’hui ?

Elle passe derrière moi et me susurre à l’oreille :

– Je serai devant mon pc, caméra braquée sur moi, si tu veux je peux te donner le lien…

Alors qu’environ un milliard de frissons me parcourent tout le corps, je rétorque du tac au tac :

– Ça sera pas nécessaire, merci, j’ai déjà Nat Géo Wild si je souhaite regarder un reportage animalier.

Elle se recule, sourire aux lèvres, absolument pas perturbée par ma remarque désobligeante. Je suis persuadée qu’elle va partir dans sa chambre, mais elle se penche pour s’accouder à l’îlot central, son T-shirt lâche m’offrant une vue plongeante sur ses attributs.

Pour le coup je ne suis pas sûre que ça soit fait exprès. Dans un cas comme dans l’autre, je ne regarde pas, la fixant dans les yeux lorsqu’elle demande :

– Tu ne veux toujours pas me dire ton pseudo ?

– Je croyais que tu l’avais deviné ?

– Ohh allez quoi ! Rien qu’un indice !

Terminant mon bol, je simule un soupir et annonce :

– C’est pas important, vraiment, tu le reconnaîtras sûrement pas.

C’est un mensonge éhonté s’il en est un. Elle ne salue pas tous ses spectateurs et je suis bien placée pour le savoir. On a même déjà discuté à l’écrit sur Discord et fait une partie ensemble sur Apex.

– Mouais… Si c’était le cas, tu ne ferais pas toutes ces histoires… Je me trompe ?

Elle ponctue sa phrase par un battement de cils et je suis tellement faible que j’ai limite envie de tout avouer sur le spot.

– Oh ? Serait-ce mon téléphone que j’entends ? C’est peut-être un client, je ferais mieux d’aller décrocher !

Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas tout de suite :

– De quoi tu parles, je n’entends ri — Naomi reviens ici !

Puérile, je m’enfuis à toutes jambes et suis rattrapée juste au moment où j’arrive au niveau de la porte, fonçant dedans. Évidemment, elle s’ouvre alors que j’essaie de prendre appui dessus et je me tape la gamelle du siècle, ayant à peine le temps de mettre mes mains devant moi avant de faire un magnifique plat.

Pas très loin derrière, Kara m’éclate la fesse gauche en se réceptionnant dessus avec sa main, avant de me couper le souffle en tombant sur moi, ses seins au creux de mes reins.

C’est elle qui se met à rire en premier, quittant mon dos pour rouler en direction du sol, demandant quand même :

– Ça va ?

– Si tu vois des trucs blancs sur le parquet, merci de me l’indiquer, c’est probablement mes dents.

Je pose ma tête à même le sol, la regardant et me met à rire moi aussi, avant de m’exclamer sans réfléchir :

– Tu m’as fait super mal au cul !

Souriante, elle n’en rate pas une et demande :

– Puis-je masser ton superbe postérieur pour me faire pardonner ?

Ne voulant pas continuer sur sa lancée dangereuse, même pour plaisanter, j’esquive sa main et me relève, lui tendant la mienne en retour.

– T’as pas un jeu ou deux à finir toi ? Tu t’humilies là, ça en devient gênant !

Elle se redresse et demande :

– Ça dépend ? Tu me laisserais pianoter sur ton clavier ?

Au vu du regard lubrique qu’elle m’adresse, je sais qu’elle ne parle pas de mon ordinateur portable…

Je sens mon visage entrer en état de combustion spontanée et son air amusé ne me réconforte pas du tout ! Elle n’a pas froid aux yeux, sachant qu’elle a connaissance de ma sexualité.

Comment j’ai fait pour me mettre dans un pétrin pareil ? Ça m’apprendra à toujours faire des réflexions désobligeantes pour plaisanter…

– Nan, reste avec tes joysticks et sors de ma chambre ! 

– Ok ok… Si tu me cherches… Tu sais où me trouver...

– Ouais bah si tu me cherches, je serai au magasin de bricolage le plus proche pour acheter un verrou supplémentaire pour ma porte et du scotch noir opaque pour le trou de la serrure. On n’est jamais trop prudente !

Visiblement amusée par ma répartie, elle s’en va et à la manière dont elle tourne des fesses, je suis quasi certaine qu’elle a conscience que je la regarde faire…

Et merde.

 

======

 

De retour à l’appart, je franchis le pas de la porte et m’arrête net, déposant mon sac au sol et lançant d’une voix forte pour couvrir le bruit : 

– On a attrapé le coupable ?

Kara stoppe le mixeur et m’observe d’un air confus :

– Huh ?

Je regarde autour de nous et précise :

– On dirait que quelque chose a explosé dans cette cuisine.

– Ah. Oui... Je veux faire une surprise à Mathieu.

M’approchant, je place mes mains au bord du plan de travail et retiens difficilement un sourire. Entre le tablier, les ingrédients et le livre de recettes, ce qu’elle fait paraît évident.

Visiblement, mon silence la fait parler puisqu’elle désigne la préparation d’un signe de tête et précise :

– Un… gâteau au chocolat. Mais je ne suis pas très douée.

Elle ponctue sa phrase d’un rire gêné et passe le dos de sa main sur son visage, se tartinant la joue de farine et de chocolat au passage. Je resserre mes pouces sur le rebord pour m’empêcher d’aller lui retirer, ayant parfaitement conscience que nous ne sommes pas assez proches pour ce genre de gestes.

– Tu viens de t’en mettre…

Du bout des doigts, je désigne la zone en question sur mon visage.

S’ensuit un monument de mignonnerie. D’abord elle rougit, puis elle attrape un chiffon à proximité et entreprend de s’essuyer avec.

Sauf que le bout de tissu n’était pas exactement propre et ça ne fait qu’aggraver les choses.

Je me mords la lèvre inférieure, essayant vaillamment d’endiguer un sourire.

Kara tourne ses grands yeux bleus vers moi, pleine d’espoir :

– C’est mieux ?

Ma bouche s’étire malgré moi et je secoue la tête à la négative, m’efforçant de ne pas rire.

– C’est pas mieux ?

Mince, va falloir parler. C’est mort, je n’arriverais jamais à me retenir de me moquer :

– Si tu visais un look poudré façon renaissance, avec une énorme mouche en chocolat, c’est très réussi, sinon… non.

Elle baisse la tête et je me mets à rire jusqu’à ce que je me prenne un coup de torchon sur le bras, m’envoyant un nuage de farine en plein visage. En plus je porte du noir, ça tombe bien.

Une fois que j’ai fini de tousser, je lui adresse un regard offusqué, yeux ronds et sourcils froncés :

– Tu cherches à mourir ?

Loin d’être impressionnée, Kara plonge son index dans le mélange chocolaté. Elle l’observe un moment, me tapote le bout du nez avec avant de le mettre dans sa bouche, les yeux pétillants.

– J’ai pas peur de toi Stalkerish… Je suis imbattable !

Hors de question qu’elle reste impunie. 

Détournant son attention, je réplique tout en avançant sa direction :

– C’est pas exactement comme ça que je me rappelle une certaine série d’échecs face à un boss final qui a créé une grosse demande pour l’émoticône « rage de perdre »…

C’est à son tour d’ouvrir la bouche d’un air totalement scandalisé et c’est le moment que je choisis pour frapper. Passant ma main sur le plan de travail afin de ramasser un maximum de farine, je lui en tartine les joues et le front !

L’espace d’un instant, je me dis que je l’ai faite buguer. Elle ne bouge plus, les yeux écarquillés et le visage intégralement enfariné.

Elle éclate de rire de manière soudaine et je ne peux m’empêcher de suivre.

– Ok, je laisse courir parce que c’était mérité.

Et moi j’abandonne la mission vengeance parce que la voir sourire me donne des palpitations.

Kara se dirige vers l’évier, mouillant un morceau d’essuie tout pour tenter d’effacer le plus gros des dégâts. Je la regarde faire, ayant toujours du mal à croire qu’elle se trouve face à moi.

Voulant m’occuper les mains, j’attrape l’éponge et commence à nettoyer tandis qu’elle termine de mixer les ingrédients avant de les verser dans le plat qu’elle avait préalablement beurré. 

C’est très domestique comme scène, on travaille ensemble sans se gêner, virevoltant de part et d’autre comme si c’était habituel pour nous.

Calme-toi Naomi. Tu l’aides à faire un gâteau pour son mec…

Elle place la préparation dans le four, se lave les mains, retire son tablier et part s’affaler sur le canapé, tapotant l’espace à côté d’elle dans une invitation muette.

Une fois que je m’estime suffisamment propre pour ne pas salir le cuir, je la rejoins.

On ressemble toutes les deux à des lamantins échoués, la journée ayant eu raison de nous.

Le silence est confortable.

Trop, si l’on considère que j’ai officiellement fait sa connaissance il y a peu.

– C’est bizarre.

Levant un sourcil, je tourne juste ma tête dans sa direction, questionnant sa phrase d’un son :

– Hm ?

– J’ai pas l’impression que je viens de te rencontrer, plus que je retrouve une vieille amie. T’es sûre que tu ne veux pas me dire ton pseudo ?

Oh putain. Elle lit dans mes pensées ou quoi ?

– Je préfère faire planer le suspense ! Et s’il te plaît, on approche de mon anniversaire, ne m’inclus pas dans une phrase avec vieille, c’est un sujet sensible !

– Haha je vais essayer.

– Réussir, tu vas réussir.

Je lui adresse un de mes fameux regards “fais ce que je dis ou meurs” qui fonctionne sur tout le monde. Tout le monde sauf elle apparemment, puisqu’elle me taquine quasi immédiatement :

– Ou sinon quoi ? Une nouvelle menace de mort ?

Mécontente qu’elle mette mon bluff en évidence, je reste évasive :

– Peut-être bien...

– De toute manière, t’essaies déjà d’attenter à mes jours.

– Pardon ?

À l’instant où elle tente de retenir un sourire, je réalise que j’ai bêtement marché dans son piège :

– À chaque fois que je te vois, tu es belle à couper le souffle. Je peux avoir ton 06 ou 07 mademoiselle ?

Je lève les yeux au ciel et soupire, masquant tant bien que mal mon amusement. Pas question de l’encourager. Même si elle plaisante, elle me plaît. Et ça a beau être grossier et évident, j’ai peur d’oublier que c’est une blague.

– Dis-moi franchement : est-ce qu’il y a une chance pour que tu avortes dès à présent tes atroces tentatives de flirt ? C’était vraiment pas un défi !

Elle m’observe, les yeux pétillants, avant de me donner un petit coup d’épaule :

– Tu fais genre, mais je sais qu’au fond de toi tu adores…

– Ouais bah si tu attends que j’admette un truc pareil, un conseil : ne retiens pas ton souffle !

Son sourire se fait plus doux et régresse lentement, jusqu’à disparaître :

– J’ai déjà entendu cette phrase quelque part… C’est frustrant, t’es sûre qu’on se connaît pas d’avant ? On a peut-être des amis en commun ?

Merde, je la dis tout le temps dans le chat… vite, trouve une excuse :

– C’est une réplique culte, forcément ! Et il est fort probable que ma charmante personnalité déteigne sur ton frère.

Son visage adopte un air malicieux et avant même qu’elle n’ouvre la bouche, je sais qu’elle va sortir une grosse connerie. Et effectivement, elle ne me fait pas mentir :

– Ça c’est bien vrai que vous êtes charmante mademoiselle. Z’êtes libre un de ces soirs, qu’on fasse connaissance si vous voyez ce que je veux dire ?

Elle ponctue “ça” d’un frétillement des sourcils trois fois trop long. Le plus triste, c’est que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, je me suis infligé ça toute seule. D’un air faussement mielleux, je l’abats sans concession :

– Vraiment, ça aurait été avec plaisir, mais je ne peux pas, j’ai poney.

Son ton est incrédule :

– Tous les soirs ?

Haussant les épaules, je reste stoïque et réponds naturellement :

– J’aime le poney.

Kara éclate de rire à côté de moi et aucune force au monde ne suffirait à retenir mon sourire. Si jamais j’étais encore en maternelle, je m’accorderais un bon point pour avoir réussi à l’amuser.

Ouais, ‘fin en l’occurrence c’est plus le cas et méfie-toi Naomi, c’est une pente glissante sur laquelle il ne vaut mieux pas t’engager.

On sait comment ce genre d’histoire finit. Elle ne fait que plaisanter, parce qu’elle est à l’aise avec toi. Ton cœur se remet à peine, inutile d’en rajouter.

Son rire diminue puis s’éteint, nous plongeant à nouveau dans le silence.

L’index de Kara se promène le long de la couture de mon jeans, longeant l’extérieur de ma cuisse sans un mot. Elle a l’air soudainement pensive et avant que je ne puisse lui demander ce qu’il se passe, elle prend la parole :

– Je peux te poser une question ?

Tournant la tête pour l’observer, je me fais prendre au piège par ses yeux l’espace d’une seconde, acquiesçant muettement.

– Indiscrète ?

L’un de mes sourcils se lève tout seul et un sourire en coin menace de gagner mes lèvres, mais un coup d’œil en direction de Kara me fait changer d’avis. Elle a l’air étonnamment vulnérable.

Quoi que ce soit, c’est important pour elle.

– Je t’écoute.

– Comment t’as su que t’étais attirée par les femmes ?

Alors ça… C’était la dernière des choses auxquelles je m’attendais.

Je me retrouve sans trop savoir quoi dire alors même que je connais la réponse à sa question.

Prenant une grande inspiration, plus pour gagner du temps qu’autre chose, je détourne mon regard de ma coloc et entreprends de formuler mes pensées :

– À vrai dire, j’avais tellement pas compris que c’en était drôle !

– Comment ça ?

Elle se tourne vers moi, son genou plié venant empiéter sur ma cuisse. Je me retiens de faire de même, le sujet de conversation étant suffisamment intime comme ça sans que je la regarde dans les yeux.

– À l’époque, j’étais ce qu’on pourrait appeler une croqueuse d’hommes. J’en changeais comme de chemise, sans jamais qu’un ne trouve grâce à mes yeux. Objectivement, je voyais bien qu’ils étaient sympas, mignons et compagnie, mais… j’sais pas, je n’arrivais pas à m’attacher.

– Et du coup ?

– Je les quittais dès que je sentais qu’ils commençaient à avoir des sentiments ou être trop pressants… si tu vois ce que je veux dire.

Lui jetant un regard du coin de l’œil, j’aperçois le sourire pervers qui peint ses lèvres. Avant qu’elle ne puisse embrayer sur une réponse sordide ou pire, une phrase de drague, je reprends :

– Bref. Je savais que le “problème” venait de moi, mais je n’avais aucune idée de quoi il s’agissait.

– Mais tu ne regardais pas les femmes ?

Haussant les épaules, je réagis sincèrement :

– Pas spécialement, non.

– Hmm.

Ma réponse n’a pas l’air de la satisfaire, puisqu’après une demi-seconde à peine elle demande :

– Comment tu l’as su alors ?

– Une copine a fait son coming out à ce moment-là. Elle était pas mal, je me doutais qu’elle avait des sentiments pour moi et je me suis dit que je n’avais pas grand-chose à perdre. Du coup, je suis allée la voir en mode “si ça te tente…”.

Kara se penche de plus en plus vers moi, la curiosité évidente dans sa voix :

– Vous l’avez fait ? Oh vous l’avez trop fait !

La manière quasi enfantine dont elle sort ça me fait rire et quitte à casser son délire, je rectifie :

– Non. Elle a eu peur de n’être qu’une expérience et m’a dit “je ne pense pas que tu puisses être lesbienne”. Et têtue comme je suis, j’ai pris ça comme un défi.

– T’as fait quoi ?

– Ni une ni deux, j’ai été créer un profil sur un site de rencontres LGBT, en mode “tu vas voir si je ne peux pas”.

– Haha je t’imagine tout à fait.

– Bref. Je parle avec une fille, qui n’avait pas de photo.

Je la vois me jeter un regard, mais l’arrête tout de suite d’une main levée :

– Oui oui, je sais, mais à l’époque c’était différent, je savais pas. Pi de toute manière, avec tous les catfishs qui traînent… Finalement, au bout d’une semaine, elle propose qu’on se rencontre. J’accepte et là…

Je garde le silence un moment, en partie pour laisser planer le suspense et partiellement pour voir ce qu’elle va dire :

– Bowchicawowow ?

Je secoue la tête en lui lançant un regard amusé :

– Tout de suite ! Non madame, je l’ai vue, j’ai eu le coup de foudre pour elle et on s’est embrassées le jour même.

– Awwww. C’est mignon.

Gênée, je souris en baissant les yeux.

Je meurs d’envie de savoir pourquoi elle me demande ça, mais ne sais pas comment le formuler sans avoir l’air d’une crevarde.

Fort heureusement, elle répond spontanément à mes interrogations :

– Parfois… parfois je me pose des questions…

Mon cœur manque quelques battements. Pourquoi elle me fait ça ?

Je suis prise de soudaines bouffées de chaleur. Particulièrement localisées. Quand est-ce que j’ai eu mes règles pour la dernière fois ? Est-ce que je ne serais pas en train de développer un cas de ménopause extrêmement précoce ?

Calme-toi Naomi.

Tu ne sais pas quel genre de questions. Peut-être qu’il s’agit de questions existentielles type « ma place dans l’univers »…

Tentant d’adopter un air vaguement détaché, je lance :

– Ah oui ?

– Je sais pas comment l’expliquer. Certaines femmes… m’attirent ?

Est-ce qu’elle a quelqu’un en particulier en tête ? Et attirer comment ? Façon “je suis intriguée par sa manière de penser et d’être” ou “je me demande à quoi elle ressemble quand elle jouit”?

La bouche sèche, je croasse :

– Amicalement ?

Son pied se met à gigoter, trahissant sa nervosité :

– Pas que, je crois. J’ai envie de passer tout mon temps avec, de tout apprendre sur elle…

Immédiatement, je jalouse celles qui ont su susciter son intérêt.

Le pire, c’est de sentir l’espoir qui me gagne.

C’est totalement stupide.

Elle n’est sûre de rien et se confie à moi probablement uniquement parce que je suis la seule lesbienne qu’elle connaît. Ça ne veut pas dire qu’elle est vraiment bi ni que je l’intéresse… Et si on a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers jours, c’est parfaitement normal, on vit sous le même toit ! Sans oublier que j’ai fait une promesse à son frère…

Ma posture est très clairement celle de l’avocat du diable :

– Oui, mais… t’es sûre que c’est pas juste de l’admiration ou de la curiosité ?

Pour être honnête, j’ai besoin de ça. Si je ne vocalise pas mes doutes, je sais ce qu’il va se passer. Et tomber amoureuse d’une nana bi-curieuse et hors limites est la dernière des choses dont j’ai besoin.

Une chose est claire : ma réponse ne la satisfait pas.

Soupirant, elle se recule et se réinstalle dos au canapé. Le silence s’établit quelques secondes, mais avant que je ne puisse changer de sujet, elle se tourne à nouveau vers moi :

– Tu sais quoi ? Non ! Non c’est pas ça. J’admire beaucoup de gens, mais je ne me demande pas ce que ça ferait de les embrasser et je ne me réveille certainement pas en sursaut au milieu de la nuit parce que j’ai fait un rêve érotique dans lequel ils occupaient le rôle principal.

Je ferme les yeux une seconde, essayant de calmer les battements de mon cœur.

J’ai toujours aimé les femmes sûres d’elles et la voir défendre sa possible sexualité me plaît beaucoup plus que ça ne devrait. Franchement, je n’avais pas besoin de ça.

Évitant son regard, je consens d’un signe de tête :

– Ok. C’est toi la mieux placée pour savoir.

Elle acquiesce en souriant, visiblement contente de cette conclusion. J’espère qu’elle a trouvé des réponses à ses questions.

– Et toi Naomi, qu’est-ce qui te plaît le plus chez les femmes ?

Va regarder dans le miroir, tu sauras.

Levant une main en opposition, je l’arrête avant qu’elle ne puisse commencer :

– Non non, j’ai pas signé pour ça !

– Oh allez quoi, je croyais qu’on était amies !?

Amies… C’est déjà généreux vu que l’on vient à peine de faire connaissance, mais le terme me dérange quand même.

Comme souvent lorsque je me sens en danger, je me rabats sur un humour acerbe :

– Ouais, mais j’ai ni la patience ni les crayons qu’il me faudrait pour te faire comprendre.

J’ai rarement été aussi satisfaite de voir un air offusqué sur un visage…

Amies. Je peux gérer.

 

=======

 

Je pousse vaguement sur les coussins du banc de musculation, essayant de jauger l’intensité de l’effort à accomplir.

Etant donné qu’on vient tout juste de s’étirer et que je suis déjà à l’agonie, n’importe quel poids supérieur à “rien” sera de trop. Et c’est clairement le cas.

– Tu sais que je veux me remuscler, pas concourir aux championnats du monde d’haltérophilie hein ?

Insensible à ma tentative d’humour et totalement inflexible, Aaron réplique d’un ton las :

– Arrête de te plaindre et soulève !

– Pourquoi tu me fais ça ?

Mon coach d’un jour me fixe d’un air blasé et lance :

– Parce que tu me l’as demandé.

– Ouais bah je suis une idiote.

– Premier truc sensé que tu as dit de la journée !

Sérieux ? Je parie qu’il ne dit pas ça aux clients qui le paient !

Alors que je lui adresse un regard qui, je l’espère, va l’inciter à se lancer dans une litanie d’excuses, j’entends qu’on frappe à la porte de sa chambre :

– Ouais ?

Voulant faire mine d’être une athlète, je pousse de toutes mes forces pour faire bouger la fonte tandis que la tête blonde de Kara passe l’entrebâillement.

– Je peux me joindre à vous ?

– Comme si t’avais besoin de demander !

Elle rentre dans la pièce et à l’instant où mes yeux se posent sur elle, j’oublie ce que je suis en train de faire et les poids retombent dans un “clang” monstrueux.

Le frère et la sœur se tournent vers moi, me lançant des regards curieux. Priant pour que ma voix ne trahisse pas l’énormité de mon mensonge, je m’explique :

– J’avais fini ma série.

Acceptant visiblement ma réponse en l’état, ils retournent tous les deux à leur conversation.

Malgré moi, mes yeux parcourent avidement la silhouette de Kara. Manifestement prête à se joindre à nous, elle a choisi de porter des petites baskets, un pantacourt de yoga et une brassière de sport. Ses cheveux sont attachés dans une queue de cheval et ses épaules sont finement musclées. La brassière est noire et lui maintient suffisamment la poitrine en créant un décolleté discret, mais très appréciable.

Vérifiant qu’ils restent occupés, je continue mon inspection, tentant de mémoriser chaque parcelle de peau dévoilée.

Elle n’a pas une tablette de chocolat, mais on peut clairement deviner où se situent ses abdos. J’ai toujours eu un truc pour les ventres bien dessinés et le sien, avec son petit nombril creux est pile comme j’aime.

Voilà de quoi m’occuper les longues soirées d’hiver…

Ma séance de reluquage intensif arrive à son terme lorsqu’Aaron passe une main devant mon visage, essayant visiblement de capter mon attention :

– Ohé Naomi ! Tu en as fait combien ?

Concentre-toi perverse, on t’adresse la parole !

– Juste une série, désolée j’étais perdue dans mes pensées.

Kara a un petit sourire en coin qui me laisse imaginer qu’elle est au courant de la teneur exacte des “pensées” en question, mais son frère est (fort heureusement) beaucoup plus naïf. Se tournant vers elle, il tend le bras pour me montrer de la main en s’exclamant :

– Tu vois avec quoi je dois travailler ? Comment tu veux en tirer quelque chose ?

– Il faut trouver sa carotte, ce qui la motivera.

Marquant son mécontentement, Aaron souffle un grand coup et se dirige vers le tapis de course.

Pendant ce temps, Kara se penche en avant, posant ses mains sur ses genoux pour mettre son visage à hauteur du mien, qui suis assise sur le banc de musculation :

– Dis-moi Naomi, qu’est-ce qui te ferait envie ?

Je sais EXACTEMENT la vue que je pourrais avoir si je baissais les yeux rien qu’un peu. Mais m’est avis que c’est pile la réaction qu’elle souhaite déclencher alors je lutte pour maintenir mon regard dans le sien, même si ça me donne probablement un air constipé. Et je ne parle pas de la formulation… Malheureusement, je crois que ça l’amuse de flirter avec moi…

– Une petite pause et que tu cesses de me comparer à une ânesse !

Comme si ma réponse avait pour unique vocation de le provoquer, Aaron lève les bras au ciel avant de les laisser retomber, comme dépité. J’avoue que pour lui qui est hyper porté sport et dont c’est le métier, se retrouver face à moi ça doit faire un choc. Un peu comme si on larguait un citadin excentrique en pleine jungle amazonienne. Le choc des cultures !

Sa sœur abandonne moins facilement puisqu’elle demande :

– Quelle partie tu souhaites muscler en priorité ?

Malgré moi, mes yeux vont se poser sur son ventre et je n’ai même pas le temps de vocaliser mon choix qu’elle s’exclame :

– J’ai une idée, bougez pas.

Kara file dans sa chambre et revient quelques secondes plus tard, munie d’un ballon dégonflé et d’une pompe.

Tendant les deux à son frère, elle demande :

– Tu peux t’occuper de ça stp ?

– Pas de problème.

– Tu lui as échauffé le dos ?

– Oui madame.

– Parfait.

Elle se frotte les mains avant de se tourner vers moi, ce qui ne m’évoque rien de bon.

– Ok Naomi, tu préfères travailler quels abdos ?

J’y connais que dalle, pourquoi elle me demande mon avis ?

Pour éviter de faire étalage de mon inculture, j’opte pour la ruse :

– Euh… Les mieux pour moi, je te fais confiance !

– Tu penses que tu as besoin de travailler plus cette zone-ci, celle-là ou par ici ?

Comme si elle avait lu le manuel de « comment torturer une lesbienne lubrique », elle ponctue chaque option d’une contraction de la zone en question qu’elle montre du doigt. Mon cerveau la déteste, parce qu’il est évident qu’elle a conscience de ce qu’elle est en train de faire, mais mes hormones l’aiment beaucoup.

– Honnêtement ? Un peu tout.

– Pas de problème. Allez debout.

Elle s’empare du ballon à présent gonflé et me guide devant d’une main sur ma hanche :

– Ok, tu vas te mettre sur le côté, le flanc sur le ballon, les paumes derrière les oreilles. Il faudra garder les jambes tendues et croisées, un peu comme si tu faisais la planche.

 Je suis hautement sceptique quant au fait que je vais réussir à me placer dans la pose souhaitée, alors réaliser un exercice…

– Et après je fais quoi ?

– Rien, tu maintiens la position pendant 30 secondes, avant de faire une pause et faire l’autre côté. C’est pour gainer latéralement ta taille et tes fessiers.

Je jette un coup d’œil au ballon comme si c’était un nid de serpents venimeux. Quoique je crois bien que j’aurais préféré les reptiles. Mon intuition me crie « tu vas te ridiculiser, refuse de faire ça », mais il est hors de question de passer pour une trouillarde devant elle. Au pire je fais un fail épique, mais j’aurais eu le mérite d’essayer. 

Quand il faut y aller il faut y aller.

Alors que je m’installe sur l’engin de torture avec la grâce d’un sumo tentant de faire une représentation du lac des cygnes, Kara m’aide à trouver mon équilibre pour parer à une éventuelle chute avant même d’avoir commencé.

À peine en place, elle glisse une main sous ma taille, m’indiquant dans un tapotement vers le haut :

– Essaie de te tenir le plus droite possible pour éviter de te faire mal au dos.

Tant bien que mal, j’entreprends de m’exécuter et suis récompensée d’un :

– Parfait, c’est parti ! 1, 2...

Ok c’est pas aussi facile qu’il n’y paraît ! Le ballon bouge, c’est des muscles que je n’ai pas l’habitude de solliciter et ils me le font bien comprendre.

Le pire, c’est que je vois Aaron courir comme un dératé sur le tapis tout en ayant l’air de faire une promenade de santé tandis que sa sœur est en position chaise contre le mur et c’est tout juste si elle n’est pas à bailler.

C’est pas juste !

30.

Je me laisse glisser par terre, un peu comme une crêpe pas assez cuite qui viendrait s’écraser sur le mur après qu’on ait tenté de la faire sauter.

De prime abord, ils paraissent très différents l’un de l’autre, mais à les voir faire, il n’y a pas de doute que ces deux-là sont frère et sœur.

Comme pour corroborer ma pensée, Kara ne me laisse pas beaucoup de répit, comme son tortionnaire de frangin. Je me retrouve bien vite à faire l’autre côté tandis que tous deux adoptent un air détendu en faisant un entraînement digne des forces spéciales.

Je les déteste.

– Ok Naomi, parfait. Je te montre l’exercice suivant.

Elle s’installe à même le sol, mollets sur le ballon, jambes serrées, talons au sommet et pointe des pieds vers le plafond.

Une fois en position, elle m’indique :

– L’idée c’est de placer tes bras le long de ton corps, de contracter les fesses et les abdos, soulever le tout et pareil, tu tiens la position.

Elle me fait la démonstration et cette fois c’est sûr, s’il y a un club de fétichisme des ventres plats et légèrement musclés, je vais vite atteindre sa présidence. Ou lancer une nouvelle religion, j’hésite encore.

Loin de réaliser que je suis en train d’imaginer sa petite sœur avec le ventre contracté dans des circonstances totalement différentes, Aaron pointe du doigt les muscles que ça fait travailler, comme si ce n’était pas évident.

– Tu vois, ça tire dans toute cette zone en plus des fessiers. Maintenant, si tu n’y arrives pas avec autant d’instabilité, tu peux écarter un peu les jambes, ça te fera de meilleurs appuis. Kara ?

Elle redescend, attend qu’il maintienne le ballon, espace ses mollets et renouvelle l’opération.

Mes yeux sont comme aimantés par son entrejambe et si je m’écoute, le seul sport que je ferais serait de courir dans ma chambre pour récupérer mon appareil photo et immortaliser ce glorieux moment. Mais à la place, tentant de garder le peu de dignité qu’il me reste, je croise le regard de Kara alors qu’elle soulève la tête pour demander :

 – T’as compris le mouvement c’est bon ?

– Mhh mhh…

Me mettant en position, je commence l’exercice et espère que les résultats vont vite apparaître, parce que subir ça régulièrement sans voir d’amélioration ça mènera à l’abandon assuré.

Derrière moi, j’entends Kara dire :

– Je pense pas que soulever de la fonte soit la solution pour elle. Vaut mieux y aller doucement avec le ballon, en renforcement musculaire dans un premier temps, un truc ludique tu vois.

– Ouais, t’as sûrement raison. D’habitude je travaille surtout avec des potes mecs qui veulent prendre rapidement…

– Ça m’étonnerait qu’elle soit intéressée par de la gonflette, à moins que… Naomi ?

Au prix d’un effort surhumain, je parviens à lancer un :

– Pas intéressée !

Qui les fait rire tous les deux.

 

========

 

Les lèvres de la fille parcourent ma nuque et sont totalement contre-productives tandis que j’essaie vainement d’ouvrir la porte. Nathan, Aaron et Kara ont prévu une soirée à l’extérieur, j’ai donc l’appart rien que pour moi et bien l’intention d’en profiter.

Après ma rupture avec mon ex, j’ai eu une période intense niveau rencontres d’un soir. C’était mon pansement émotionnel à moi et j’ai rapidement arrêté car ce n’était pas très sain. Mais j’ai du mal à m’adapter à la présence de Kara et la familiarité de nos échanges. Je vois bien que je saute sur la moindre occasion de passer du temps avec elle et apprécie un peu trop sa compagnie … Il faut que je passe à autre chose avant qu’il ne soit trop tard. Et si « autre chose » est une magnifique inconnue, on ne va pas m’entendre m’en plaindre !

Je retiens un cri de victoire lorsque la serrure cède enfin.

Immédiatement, nous pénétrons dans l’appart plongé dans le noir. J’allume la petite lumière de la hotte pour lui permettre de voir quelque chose tandis qu’elle me plaque contre l’îlot central.

Ses mains ne manquent pas d’assurance et se montrent possessives, me gardant dans l’instant. Toute son attention est focalisée sur moi et je sens que je vais passer un bon moment.

J’ai à peine tiré sur le tissu qu’elle se débarrasse de son haut, me laissant apprécier sa poitrine tout juste couverte par un soutien-gorge à balconnet. Immédiatement, je penche la tête pour venir embrasser son décolleté, découvrant un sein de ma bouche, caressant l’autre de ma main. Ses soupirs d’encouragement parviennent à mes oreilles et je relève la tête pour lui sourire, capturant à nouveau ses lèvres des miennes.

Ses baisers ont un goût de reviens-y et je ne suis pas étonnée d’avoir la respiration un peu courte lorsque je demande :

– Ma chambre ?

Elle m’adresse un sourire, passant une main dans ses cheveux et m’observant de bas en haut avant de répondre :

– J’ai une meilleure idée…

Elle place ses mains sur mes hanches, m’incitant à m’asseoir sur le plan de travail. Je m’exécute et elle vient se positionner entre mes cuisses sans hésiter. Nos lèvres se retrouvent et toute sensation de culpabilité à l’idée de faire ça dans la cuisine me quitte en sentant la paume de sa main se placer à l’intérieur de ma cuisse, à la limite de ma jupe.

Bien vite, ses doigts viennent jouer avec mon sous-vêtement et je soulève les hanches pour lui permettre de le faire glisser le long de mes jambes.

Ses yeux me parcourent et je me contracte rien qu’en voyant la manière qu’elle a de me dévorer du regard, encore plus lorsqu’elle ajoute :

– À l’instant où je t’ai aperçue, j’ai eu envie de me retrouver entre tes cuisses…

Elle n’attend pas de réponse de ma part avant de glisser sa tête sous ma jupe. Honnêtement, je ne sais pas laquelle de nous deux gémit le plus fort en sentant sa langue contre moi.

M’appuyant d’une main en arrière, je soulève ma jupe de l’autre, avant de glisser mes doigts dans ses cheveux.

– Mhh… Si... j’avais su... on aurait pu être en train de faire ça.... depuis 30 minutes.

Je la sens rire plus que je ne l’entends, et j’ai limite envie de m’auto donner une tape dans le dos en voyant les vibrations que ça crée.

Ma coloc, quelle coloc ? Ça me fait du bien de penser à autre chose, il ne faut pas que je remplace mon ex par une autre situation malsaine pour moi.

Je sens l’un de ses doigts se présenter à l’entrée de mon sexe et je donne un coup de bassin dans sa direction, espérant que ça suffise à lui faire comprendre ce que je veux.

Hmmm…

Suffisant effectivement.

Faiblissant à vue d’œil, je place mon dos à plat sur le plan de travail, agrippant le rebord au niveau de mon cou et appuyant ma tête sur mon bras plié.

L’appartement est totalement silencieux et ça m’excite que les seuls bruits que l’on entende soient liés à sa langue et ses doigts qui travaillent sans relâche entre mes cuisses.

Les vagues successives de plaisir montent rapidement et je lâche ma prise sur le comptoir pour dégager quelques mèches de cheveux de son visage. Je penche la tête en arrière, partiellement dans le vide et les paupières fermées, me concentrant sur les sensations. Sentant que j’approche du but, ma prise dans ses cheveux se resserre et j’ouvre les yeux, voulant lever la tête pour jouir en la regardant faire.

Mais mes yeux viennent directement croiser ceux de Kara. La pièce est très faiblement éclairée, mais je n’ai pas l’ombre d’un doute que la forme sombre sur le canapé est ma nouvelle colocataire, en train de me fixer en silence.

Je n’ai pas le temps de comprendre ce que ça signifie avant d’atteindre le point de non-retour.

Le plaisir me gagne et je suis incapable de détacher mon regard de celle à laquelle je ne devrais SURTOUT pas penser à ce moment-là.

Tout du long, Kara me fixe en retour.

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Commentaires
E
Viiiite la suiiiite 😂😂
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O
Hello ! ^^ Bon... Je vais t'avouer un truc et tu vas sûrement rire plus qu'autre chose... Je m'étais fixée comme objectif de ne pas lire le chapitre suivant tant que je n'aurais pas commenté celui d'avant... Mama ! C'est peine perdue ! Je ne résiste pas, ça m'énerve ! XD J'ai vraiment l'impression d'être odieusement faible ! XD Bref, je vais essayer de m'y tenir désormais u.u" (compte là-dessus océ...) Tout ça pour dire que j'ai dû relire ce chapitre avant de commenter !<br /> <br /> Si tu attendais de moi que je te flingue à grands coups de critiques, c'est râpé x) Plus sérieusement, je ne trouve rien à te reprocher sur ce chapitre x) Peut-être que je ne vois pas trop où tu veux en venir avec la séance de sport (séance de reluquage non comprise je veux dire x'3). J'ai cru au début que tu voulais la mettre en place par rapport à Aaron mais ce... Hum u.u Il voit que dalle ! Donc bon ! XD<br /> <br /> Le début nous en apprend un peu plus sur la situation amoureuse de Naomi auparavant, ce qui ne sera pas sans conséquence pour la suite.<br /> <br /> Étrangement, ce que je retiens le plus de ce chapitre n'est pas la dernière scène. Elle est pourtant franchement excitante, on ne va pas se leurrer ! Kara n'a rien d'une petite fille sage... u.u" Ce qui est très sympa, c'est qu'en lisant le passage, j'ai immédiatement compris qu'elles allaient être "interrompues". Alors je lis et j'attends. J'attends. J'attends. Et rien. Et là je me dis "merde, elle m'a eue !" Et pile quand je me dis ça, Kara débarque, au dernier moment, pire encore elle se rince l'oeil et ne les arrête même pas ! Tu me disais l'autre jour que tu trouvais que tes histoires manquaient de suspens. Mais tu as très bien joué sur ce coup-là. C'est ça le "suspens" d'une romance et franchement, tu l'as très bien écrit ici ! ^^<br /> <br /> Cependant, le passage que j'ai le plus retenu, c'est cette conversation sur la sexualité de Kara. Je ne m'y attendais asboluement pas ! Encore moins que le voyeurisme. Encore une bonne dose d'inattendue qui, de plus, me prouve encore une fois que tu te renouvelle vraiment sur cette histoire ! Il y a un passage qui m'interroge d'ailleurs. Tu écris :<br /> <br /> "...J’ai envie de passer tout mon temps avec, de tout apprendre sur elle…<br /> <br /> <br /> <br /> Immédiatement, je jalouse celles qui ont su susciter son intérêt."<br /> <br /> <br /> <br /> Est-ce que c'est volontaire que Kara parle d'une personne au singulier et que Naomi le prenne au pluriel ? Je trouvais ça vraiment intéressant de laisser libre court à l'interprétation de Naomi sans rien dire explicitement.<br /> <br /> La manière affirmée avec laquelle Kara défend ses doutes sur sa sexualité (qui d'ailleurs semblent devenir des certitudes à la fin de la conversation) est effectivement très bouleversante. Le fait qu'elle pose toutes ces questions de but en blanc à Naomi, en supposant assez facilement qu'elle parle d'elle, est une mécanique vraiment inhabituelle dans tes textes ! T'as vraiment décidé de passer à un développement plus franc et c'est très rafraîchissant si tu veux mon avis ! ^^ Aussi, la manière dont tu enchaînes, à plusieurs reprises d'ailleurs, la ligne de dialogue de Kara, son aveu assez intime, puis la réaction immédiate et même physique de Naomi, fonctionne très bien et donne ÉNORMÉMENT de dynamique à la conversation ! C'est vraiment un passage que j'ai apprécié lire ! Peut-être même mon préféré de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant !<br /> <br /> Tout ça pour te dire que c'est vraiment un très bon chapitre ! J'adore ! ^^ En espérant que tout cela te sera utile ! ^^
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A
Bonjour, je voulais vraiment vous féliciter!!! Vous écrivez vraiment bien, je n’ai j’aimais les temps de m’ennuyer, tout est très bien dosé jamais trop ou pas assez de description!! Franchement je suis fan alors juste bravo et bonne continuation!
Répondre
O
OMG je pleure de rire, cette fin me bute au plus haut point. La gênance 😂
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L
C’est un réel plaisir de te lire de nouveau. J’ai hâte de connaître la suite. Il y aura toujours des individus insatisfait, des personnes qui ne se sentent bien qu’en dénigrant les autres, lors un modeste conseil, n’en tiens pas compte. Fais ce qu’il te plaît et comme il te plaît, l’important étant que tu sois satisfaite de ton travail. Regarde les commentaires de ceux et celles qui te suivent, et n’attendent que les suites de tes fictions, le reste passe au dessus.
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