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Fictions Lesbiennes :)
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20 octobre 2019

Hors Limites - Partie 7

Kara ne m’a pas parlé ni envoyé de message depuis quasiment 24h. Et je pense qu’elle m’évite. Mais étant donné qu’elle a soudainement décidé de passer du temps avec son frère, ce n’est pas comme si je pouvais aller la confronter là-dessus.

J’entends frapper et n’hésite pas à dire « entrez » dans l’espoir que je puisse enfin m’expliquer. En y réfléchissant, je me suis reculée comme si j’avais soudainement réalisé qu’elle me dégoûtait… Ce qui n’est évidemment pas le cas.

Malheureusement, c’est Nathan qui pénètre dans la pièce :

– Hey.

– Hey.

Désignant mon lit, il demande :

– Je peux m’asseoir ?

– Fais comme chez toi.

N’étant pas vraiment d’humeur à faire la conversation, je continue de travailler la mousse thermoformable qui viendra servir d’épaulette, attendant qu’il parle.

– Ça va Naomi ?

Levant la tête le temps de lui jeter un coup d’œil, je lui fais un mini sourire et lance :

– Oui oui, désolée je suis concentrée.

– Je peux repasser si tu préfères.

– Non c’est ok, qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

– Aaron est venu me demander si tu lui fais la gueule.

Détournant le regard, je réponds :

– Non, pas du tout.

– C’est l’impression qu’il a. Et maintenant qu’il me l’a fait remarquer, j’aurais tendance à être d’accord avec lui.

Nathan aurait pu dire à Aaron que j’ai le béguin pour Kara, mais a gardé le secret, comme il avait annoncé qu’il le ferait. Je pourrais peut-être lui en dire un peu plus, juste en ce qui me concerne. Vider mon sac, même partiellement, ne me fera pas de mal.

Déposant mon travail sur le bureau, je vais m’asseoir à côté de lui sur le lit. Épaules voutées et tête basse, je me décide à avouer :

– Je passe moins de temps avec lui parce que je me sens coupable. Je lui avais promis que je n’approcherais pas sa petite sœur et c’est la seule chose que j’ai envie de faire...

Nathan place une main sur ma cuisse et demande en grimaçant :

– Ce que tu ressens, c’est juste… Sexuel ?

Hochant la tête à la négative, je reste silencieuse, prête à le reconnaître, mais pas à l’admettre à voix haute.

– Je vois. Et Kara ?

Dans l’accord que j’ai passé avec elle, il était question de garder ça entre nous et je ne veux pas trahir sa confiance, alors mieux vaut faire comme si je l’ignorais :

– J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de son côté aussi. Pfff, je sais pas quoi faire.

– Tu devrais en parler à Aaron.

– Tu plaisantes ? Il me tuerait et je n’en verrais jamais la fin. Sans parler du fait que Kara serait probablement séquestrée dans la minute.

– Du peu que j’en ai vu, je suis persuadé qu’elle arrivera très bien à se défendre. C’est juste… Plus t’attends, pire ce sera.

– Pas si ça me passe.

Il me regarde d’un air désolé :

– Naomi. Ça fait un bon moment que je te connais et t’as toujours été du genre à agir sans réfléchir quand une fille te plaît. Le fait que tu hésites et résistes en dit long.

– Je veux pas trahir la confiance d’Aaron.

– Je crois qu’il n’y a pas que ça.

Agacée par son insistance, je décide de souligner un contre-argument qui ne doit pas faire de doute de son côté :

– Elle est hétéro.

– Depuis quand ça t’arrête ?

Il marque un point, mais il est hors de question que je le reconnaisse. Et il est temps qu’il s’en aille :

– En tout cas merci de m’avoir prévenue !

Ma tentative d’éviction est accueillie par un rire et il se lève avant de demander :

– Et pour Nina… ?

Oh, la fille de la fête. Euh… Je ne vais pas lui faire l’affront de sortir les banalités usuelles type « elle est très gentille, mais... ».

– J’ai pas trop la tête aux nouvelles rencontres en ce moment, je suis un peu paumée.

– Pas de problème, je passerai le message si jamais ce n’était pas déjà clair.

Il se dirige vers la porte, l’ouvre et lance :

– Essaie de faire un pas vers lui.

– Mhh. Je le ferai.

 

===========================

 

Tu devrais travailler Naomi.

C’est pas sérieux.

Accessoirement, regarder compulsivement le stream de la fille que tu ne peux pas vraiment avoir ne risque pas d’aider ton léger problème d’obsession.

Quoiqu’il paraît que l’on peut guérir le mal par le mal, avec du bol…  

Et puis après tout, tu faisais ça avant de la connaître et de fricoter avec, donc c’est moins flippant, non ?

Ma mauvaise foi m’ayant fourni de quoi justifier mon comportement, je continue.

J’ai l’impression qu’elle est moins enjouée que d’habitude et suis confortée de savoir que la paranoïa ne s’ajoute pas à la liste grandissante de mes qualités lorsque quelques fidèles lui demandent si ça va.

Kara plisse le nez et décide de parler :

– Vous êtes mignons. Oui ça va, je suis juste un peu préoccupée, ne vous inquiétez pas.

Elle ponctue sa phrase par un vague sourire supposé rassurer et je ne suis sûrement pas la seule à ne pas être convaincue.

Vu l’heure, la diffusion devrait prendre fin d’ici quelques minutes et j’irai lui parler.

Bien sûr, je n’irais pas me vanter de l’avoir regardée et encore moins d’être suffisamment présomptueuse pour penser que son humeur est étroitement liée à notre situation.

Il est temps que j’arrête de jouer avec ses sentiments comme les miens et que je me lance. Elle vaut le coup de tenter. J’espère qu’Aaron se montrera compréhensif.

J’attends patiemment, soit en regardant ma montre toutes les 10 secondes, mon rythme cardiaque augmentant au fur et à mesure. D’un côté, j’ai peur de m’embarquer dans quelque chose dont je ne ressortirais pas intacte, mais de l’autre, l’issue m’a l’air inéluctable quoi que je fasse…

Dès que j’estime que c’est bon, je me mets en route vers sa chambre.

– Oui ?

Rentrant dans la pièce, je trouve Kara pensive, encore assise sur sa chaise de bureau, jambes tendues et pieds sur son lit.

Elle m’adresse à nouveau un sourire manquant de peps qui m’incite à me lancer :

– T’as deux minutes ?

– Pour toi ? Toujours !

M’avançant, je décide de ne pas tourner autour du pot :

– Tu m’évites ?

À l’air coupable qui passe en coup de vent sur son visage, je connais la réponse. Elle met quelques instants à prendre la parole :

– Naomi… je suis pas sûre de pouvoir continuer comme ça...

Mon cœur marque un temps d’arrêt au moment où je comprends le sens de ses mots, avant de repartir de plus belle. C’est d’une voix faiblarde que je reconnais à peine que je m’entends balbutier :

– Co… Comment ça ?

J’aurais dû m’en douter. Une fille comme Kara n’allait pas attendre éternellement alors que je joue les difficiles…

Soupirant, elle pose ses pieds au sol, se lève et vient attraper ma main avant de s’asseoir sur le lit.

Honnêtement, je suis le mouvement à moitié parce que je ne suis pas sûre que mes jambes vont continuer à me soutenir longtemps. J’ai l’impression d’être en train de me faire larguer, ce qui est ridicule étant donné que l’on n’est pas ensemble, car une imbécile persistait à se refuser et nier l’évidence.

Elle me plaît.

Beaucoup.

Probablement trop.

– J’ai essayé de suivre tes règles ou de te faire craquer, vois ça comme tu veux et quoi que je fasse, le résultat est le même : je finis incroyablement frustrée.

Elle marque une pause et j’attends qu’elle reprenne le cœur dans ma gorge. Et ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à dire pour ma défense…

– Au fond, je crois qu’il vaut mieux ne pas t’avoir du tout que… ça.

J’ai l’impression de m’être faite assommer. Incapable de réfléchir, je reste juste là, complètement sous le choc.

Serrant brièvement ma main, elle m’incite à croiser son regard :

– Dis quelque chose…

J’ai limite envie de pleurer. J’espérais que cette discussion m’apporterait tout l’inverse…

– J’étais venue te dire que je voudrais… que j’aurais voulu en parler à ton frère.

Je me reprends en milieu de phrase en réalisant que j’arrive un poil trop tard.

Putain !

Fermant les yeux, je baisse la tête.

J’ai senti qu’elle se distançait et j’ai mis plus d’une journée à réagir !

C’est quoi mon problème ?

C’est pas comme ça que je risque de lui faire comprendre que ça compte pour moi aussi. Que je lui fais confiance pour ne pas me briser le cœur.

Lèvres pincées, je hoche la tête et lance :

– Je ferais mieux d’y aller.

N’attendant pas qu’elle réponde, je bondis en dehors de la pièce sans un regard en arrière et cours à moitié jusqu’à ma chambre. Fermant la porte, je m’installe au bord du lit et place mes coudes sur mes genoux, tête entre mes mains.

Immédiatement, mon subconscient débite une litanie d’insultes à mon intention qui ferait rougir un matelot.

Je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon propre sort que ma porte s’ouvre sur Kara, l’air chamboulée.

Mon regard croise le sien et je ne cache pas l’effet que m’a fait son choix. Si elle est venue pour s’engueuler, elle n’aura qu’à repasser plus tard, j’ai pas le cœur à ça.

– C’est vrai ?

Je garde le silence, me contentant de hausser les épaules.

Qu’est-ce que ça change ?

Elle a besoin d’une confirmation, comme si c’était invraisemblable. C’est le signe ultime que j’ai merdé de bout en bout.

– Réponds-moi !

– Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Quoi qu’il arrive, ta décision est prise non ?

Mon ton est plein de reproches que je n’ai pas le droit de lui faire. J’ai mis une éternité à me lancer justement parce que j’avais peur qu’elle ne change d’avis, se dise que finalement ce n’est pas pour elle ou je ne sais quoi. Au fond, je savais peut-être que c’est ce qui allait se produire.

Elle s’accroupit devant moi et s’empare de mes poignets pour me faire baisser les bras :

– Hey… Naomi… Je suis désolée...

Je ne veux pas la regarder. Parce que si je le fais, je risque de craquer. Il faut que je me protège, elle ne prend visiblement pas les choses autant à cœur que moi. Et même si ma réaction paraît disproportionnée ou gamine, j’assume :

– Pas de problème. Je me doutais que ça allait se finir comme ça. Et au fond, c’est sûrement mieux.

Le ton faussement détaché que j’essaie d’adopter a l’air de la caresser à rebrousse-poil, si bien qu’elle demande dans un froncement de sourcils :

– Pourquoi tu dis ça ? On veut la même chose non ?

Lui faisant un petit sourire dépité, j’explique :

– Kara, le prends pas mal, mais non, on ne veut pas la même chose… Si j’ai autant hésité, c’est en partie en raison de ton frère, oui, mais encore plus par rapport à toi. J’avais peur que tu ne changes d’avis ou te lasse et que je me retrouve trois fois trop investie, alors que toi tu pourrais repasser dans un contexte amical en un clin d’œil...

Je ne le dis pas, mais deux choses paraissent évidentes :

  • la peur n’évite pas le danger et je suis déjà trois fois trop investie.
  • Elle peut effectivement tout balayer d’un coup, la preuve.

À l’instant où j’ai fini de parler, son visage se ferme. Elle reste parfaitement immobile, mais ça me paraît être le calme avant la tempête. Les muscles de sa mâchoire se contractent par intermittence et je m’attends à me faire crier dessus, mais elle est d’un stoïcisme absolu lorsqu’elle dit :

– Je vois.

Même si ce n’est pas le dénouement que j’espérais, je ne veux pas me la mettre à dos, c’est pourquoi j’entreprends d’arrondir les angles :

– Kara, c’était pas une attaque…

S’appuyant sur mes genoux pour se relever, elle me fixe droit dans les yeux avant de lancer :

– Non. C’était la vérité. Et j’avais besoin de l’entendre. J’avais pas envisagé les choses sous cet angle. Merci.

Elle quitte ma chambre, fermant doucement la porte derrière elle.

Euh…

Il vient de se passer quoi là au juste ?

Elle est fâchée ou non ?

Confuse, je m’affale en arrière, venant m’écraser sur le lit. Des journées comme ça je m’en passerais volontiers.

 

==================

 

Je me lève la tête dans le rectum, pas fraîche pour deux sous. Sachant qu’il y a une fête organisée pour moi ce soir, j’ai voulu aller au lit tôt hier. La seule chose dans laquelle je me suis couchée, c’est un lit de mensonges quand j’ai cru pouvoir m’endormir direct.

Traînant des pieds, j’arrive dans la cuisine où mes trois colocs sont déjà affairés. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’interagir avec Kara depuis notre « engueulade » et ne sais toujours pas à quoi m’en tenir.

– Hey.

– Oh, l’enfant d’anniversaire nous fait grâce de sa présence…

Lançant un regard noir à Aaron, je rétorque immédiatement :

– L’enfant d’anniversaire n’apprécie pas les colocataires sarcastiques de bon matin !

Nathan et Kara s’observent l’un l’autre d’un air entendu, visiblement amusés par ma répartie.

Dès l’instant où je suis à portée, tous deux se jettent sur moi en criant « sandwich », Nathan derrière et Kara devant, me serrant comme des fous pendant qu’Aaron prend une photo. Une fois que c’est fait, il repose son téléphone et se joint au burrito. Ils commencent à me chanter joyeux anniversaire en nous balançant de gauche à droite et je suis partagée entre l’amusement et l’envie de me percer les tympans pour mettre fin à cette torture sonore.

Lorsque j’ai enfin retrouvé ma liberté de mouvement, j’en fais des tonnes, toussant et vérifiant l’intégrité de mes membres.

– Vous avez décidé de me tuer ?

Aaron me serre une nouvelle fois, Nathan se contente d’un « qui aime bien châtie bien » et Kara me propose des bisous qui guérissent. Les ignorant tous les trois, je m’empare d’une tasse et m’installe à table. J’attrape un petit pain au chocolat et commence à manger avant de remarquer qu’ils ont tout arrêté et me fixent. Face au silence et aux trois guignols qui m’observent, je termine de mâcher ma bouchée et essaie de comprendre la nature de leur problème, outre l’évident déficit intellectuel :

– Quoi ?

C’est Aaron qui demande avec une joie quasi enfantine :

– Tu veux pas tes cadeaux ?

Mes yeux s’écarquillent et je manque de m’étouffer :

– J’en ai ?

C’est hyper marrant de le voir se ruer derrière le bar pour en sortir un paquet et une enveloppe. Malgré ses gros muscles, il est très rapide quand il veut !

J’engloutis ce qu’il reste de ma viennoiserie et me lave les mains avant de retourner à l’îlot central, paumes tendues pour recevoir mon présent.

Aaron me donne le paquet. D’habitude, on ouvre la carte en premier, mais s’il me propose de faire l’inverse on ne va pas m’entendre m’en plaindre ! :

– On ne savait pas trop quoi te prendre avec Nathan alors on a improvisé, en espérant que ça va te plaire !

N’étant pas connue pour ma patience, je déchire l’emballage et découvre une superbe figurine en métal représentant une guerrière qui fait très steampunk. C’est pile mon style et je ne m’attendais pas du tout à ce genre de cadeau de la part de mes colocs !

– Wôw… elle est magnifique ! Merci !

Je m’avance et les enlace sans hésiter, trouvant absolument adorable la manière dont Aaron a encore l’air incertain alors que leur cadeau est top !

Une fois que je me suis reculée, il m’explique :

– Un de mes anciens meilleurs amis du collège travaille les métaux, il est hyper doué dans ce qu’il fait.

Je la tourne et la retourne entre mes mains, n’en croyant pas mes yeux.

– C’est clair ! Je l’adore ! Merci !

– Kara m’a dit que tu aimais ce genre de personnage. Et… enfin si tu veux venir voir l’atelier de mon pote ou apprendre les rudiments de son art, tu es la bienvenue !

Il ponctue sa phrase d’un sourire timide et ressent le besoin de se justifier :

– On sait que dans ton métier il faut que les éléments soient factices, mais si jamais ça t’intéresse… t’es pas obligée hein !

Riant, je mets un terme à sa logorrhée en posant ma main sur son épaule :

– Relax, c’est une super idée. Et ça m’intéresse de découvrir comment il s’y prend ! Merci à vous !

Je vais pour embrasser les trois mais Kara se recule, indiquant :

– Remercie les garçons, je n’ai rien à voir dans l’histoire !

Normal qu’elle ne m’ait rien pris, ça fait peu de temps qu’on se connaît et je ne m’attendais déjà pas à avoir un présent de qui que ce soit.

Retournant à ma place, je demande :

– Je peux lire la carte ?

Kara me tend l’enveloppe et précise :

– Il y a la carte et mon cadeau. Enfin un cadeau, j’en ai un autre que je te donnerai avant la soirée.

Elle a pensé à moi ? Cette idée me met beaucoup plus en joie qu’elle ne devrait et c’est toute intriguée que j’ouvre délicatement l’enveloppe, sortant une carte toute noire. À l’avant est écrit « 4 personnes sur 5 reçoivent de l’argent pour leur anniversaire » et à l’intérieur, avec plein de couleurs : « JOYEUX ANNIVERSAIRE N° 5 ! ».

Souriant, je vois que mes colocataires sont très fiers de leur coup et secoue la tête de gauche à droite en entreprenant de lire les messages qu’ils m’ont laissés :

 

Heureusement pour toi, c’est scientifiquement prouvé : plus tu fêtes d’anniversaires, plus tu vis longtemps ! :3 Aussi mordante soit-elle, j’espère bien profiter de ta compagnie pendant encore un bail ! D’ici là t’es encore (à peu près) jeune, profites en bien ! Bisous et encore joyeux anniversaire !

Nathan

 

Gaffe Naomi, jusqu’à présent quand t’étais sarcastique, on se disait que c’était ton humour ou ta façon d’être. Maintenant que tu prends de l’âge, on va commencer à se dire que t’es juste aigrie ! xD

(Je plaisante, pas taper !)

(J’ai pas peur hein !)

Continues de ne pas trop prendre la vie au sérieux, t’façon t’en sortiras pas vivante ! Bon anniversaire Tatie Danielle.

Bises

Aaron (ton préféré, je le sais).

 

Ça fait peu de temps qu’on se connaît, mais on a déjà eu l’occasion de passer de bons moments ensemble, j’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres à venir et que dans 10 ans on sera toujours à tes côtés pour fêter ça ;)

Bon anniversaire !

PS : si ça peut te consoler, il paraît que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures !  

PS 2 : et je~

Le trait de stylo part dans une direction improbable et je comprends pourquoi en reconnaissant l’écriture d’Aaron la ligne d’après :

Et je rien.

Ils sont intenables ces deux-là ! Ayant visiblement réussi à récupérer la carte, c’est à nouveau ma coloc qui continue :

… Bref. On en parlera plus tard :D Gros bisous.

Kara

 

Relevant la tête, le sourire aux lèvres, je leur lance :

– Vous êtes graves ! Merci.

Ils me répondent un « de rien » et ce n’est qu’en remarquant une enveloppe scotchée au dos de la carte que je me rappelle que Kara m’a également prévu un petit quelque chose. Quand y’en a plus y’en a encore ! Trop bien !

 

Je l’ouvre, y trouvant plusieurs morceaux de papier. Tout d’abord, un feuillet coloré sur lequel est inscrit « Rêve pas, on n’a pas menti, il n’y a pas un rond dans cette enveloppe ! » qui m’extirpe un rire. Je n’en attendais pas moins d’eux.

Le mettant de côté, je fronce les sourcils devant un passe exposant pour une énorme convention prévue dans quelques mois.

Regardant Kara d’un air interrogateur, je ne suis pas sûre de bien comprendre :

– Qu’est-ce que...?

Un sourire en coin sur les lèvres, elle m’explique :

– Tout le monde a adoré quand tu as pris part à mon stream. Je me suis dit que tu pourrais m’accompagner pour la prochaine convention… Ils m’ont prévu un stand énorme, j’aurais bien besoin de quelques-unes de tes créations pour le remplir… Enfin si ça te tente bien sûr !

J’écarquille tellement les yeux que le fait qu’ils ne tombent pas de mes orbites relève du miracle :

– T’es sérieuse ?

– Très.

Renversant à moitié ma chaise dans ma hâte, je me rue sur elle pour la prendre dans mes bras. Avec le nombre de personnes qu’elle risque d’attirer, ça va me faire une pub de folie. J’avais envisagé de m’y rendre, mais les tarifs sont prohibitifs si l’on n’a pas d’invitation…

Au creux de son cou, je murmure en boucle :

– Merci merci merci !

– Attends d’y être avant de me remercier !

L’ignorant, je continue un moment et me recule, déposant à chacun de mes colocs un bisou sur la joue.

– Merci beaucoup, vous assurez ! Entre ces cadeaux et la fête de ce soir, ça va être une super journée !

J’esquive de peu le traditionnel savon qu’Aaron essaie de me faire, lui lançant un regard noir.

– C’est toujours bon pour tout à l’heure ?

Me tournant vers lui, je l’observe avec l’effroi de quelqu’un qui viendrait de retrouver un ongle de pied dans ses lasagnes :

– Bien sûr, c’est la tradition ! Le jour de mon anniversaire, on va manger une glace ensemble et se poser au parc ! La seule excuse acceptable que tu pourrais formuler pour te désister serait d’être hospitalisé et au seuil de la mort !  

Visiblement amusé par mon explication, il me fait un salut militaire et indique :

 – Bien noté. À tout à l’heure alors !

Satisfaite de savoir qu’il n’a pas l’intention de se débiner, j’acquiesce d’un mouvement de tête et, statuette en main, me dirige vers ma chambre. Avant de franchir le pas de la porte, j’entends Nathan demander à Kara si elle peut l’aider pour les préparatifs.

 

================

 

– T’as pas mangé j’espère ?

Je regarde Aaron l’air de dire « duh » et lance :

– Je suis pas une bleue ! C’est pas ma première visite dans cet endroit.

On parcourt le parc et malgré la panique, je dois avouer que ça fait plaisir de passer du temps avec Aaron. Je suis moins proche de lui que de Nathan, mais depuis l’arrivée de sa sœur, je me sens tellement coupable que je l’évite inconsciemment.

Il commande son habituelle glace menthe chocolat et grimace en m’entendant indiquer que je souhaite citron menthe et pistache, clamant que ça ne va pas ensemble.

On parcourt les allées en mangeant distraitement, perdus dans nos pensées jusqu’à ce qu’il demande :

– Ca va toi ? J’ai l’impression qu’on ne se voit plus ces derniers temps. Avoue, tu préfères ma sœur c’est ça ?

Secouant la tête en riant, je lui file un petit coup d’épaule et surenchérit :

– Elle est plus gentille, plus intelligente, plus jolie… Je suis désolée mon vieux, mais si on vient à déménager, tu as plutôt intérêt à prier pour qu’il y ait 4 chambres, sinon, je pense savoir de qui on devra se séparer ! 

Faussement blessé, il pose une main sur son cœur et s’exclame :

– Outch, t’es dure !

– C’est pas ce que tu disais en tâtant mes muscles l’autre jour…

– Haha j’avoue. Heureusement ton idole et sauveuse est venue à ta rescousse.

Ne sachant pas quoi répondre à ça, je continue de manger en marmonnant un « mhh ».

– Plus sérieusement, je suis content de voir que vous vous entendez si bien. Et si je peux être tout à fait honnête, tu as l’air d’aller mieux.

Bien que ni Nathan ni lui n’avaient dit quoi que ce soit, je sais que j’étais dans une mauvaise période suite à ma rupture. Même si je ne le reconnaîtrais JAMAIS, entre les sautes d’humeur, les coups d’un soir et le reste, ils mériteraient une médaille pour m’avoir supportée. Et c’est vrai que la présence de Kara m’a permis de sortir de ce cercle vicieux. Le focus s’est porté de ma pauvre petite misère personnelle à ma coloc…

Malgré tout, je suis rongée par la culpabilité en voyant que même s’il n’approuve pas ses phrases de drague, notre rapprochement semble lui faire plaisir.

Aaron est quelqu’un qui peut étonnamment être très volubile, mais uniquement sur des sujets de surface.

En revanche, il dévoile très peu de choses sur ce qu’il ressent et ce qui compte pour lui. J’imagine que garder son jeu près du corps, c’est sa manière à lui de se protéger.

Et avant qu’elle n’arrive, je savais quasi rien à propos de sa petite sœur excepté son prénom. C’est ce qui me fait dire qu’elle prend une place très importante dans son cœur.

– Effectivement, je vais mieux, merci de t’en inquiéter. Et on s’entend très bien. Je l’aime beaucoup, même si j’ai toujours du mal à croire que vous êtes de la même famille.

Ne lui laissant pas le temps de répondre à ma réplique désobligeante, je demande :

– Et toi t’as fait quoi ces derniers temps ?

– Oh, rien de particulier, il y a eu beaucoup de boulot à la salle, je suis sur les rotules.

Feignant la compassion, je tente d’en profiter :

– Si t’as peur de manquer d’énergie pour éliminer ta glace, je peux t’aider à finir. Je me sacrifierai sur l’autel de ton culte du corps. Une martyr des temps modernes, tu vois.

– Je vois surtout que ton amour de la glace ne change pas avec les années.

– Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Entre elle et moi, c’est du sérieux !

 

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Commentaires
E
La convention est seulement dans quelques mois, ça reste bon signe !
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V
Je peux dire que j'ai envie de secouer Naomi... elle sait pas lire entre les lignes... 😫<br /> <br /> Du coup elle va lui dire à son pote qu'elle est raide dingue de sa sœur.. argh!!!! <br /> <br /> (Mais qu'est-ce qu'il m'arrive moi!!! Suis tellement à fond que j'en fissure )<br /> <br /> Bon chapitre de transition qui me laisse dans l'expectative.. <br /> <br /> Et annonce de 2 futures chapitres intéressants à venir l'anniversaire et surtout le cadeau d'anniversaire de Kara.<br /> <br /> Vivement demain
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R
On veut l’anniversaire, on veut l’anniversaire, on veut l’anniversaire ! *chante à tue tête* <br /> <br /> Chapitre un chouilla court, mais il faut bien une transition. Hâte de savoir quel est le second cadeau de Kara :)
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L
:O nannnnn c'est trop dur d'attendre la suite à chaque fois :( <br /> <br /> J'aime trop tes histoires ! J'ai dû les lire genre.. 10 fois chacune facile ! Et je ne rigole pas :D continue c'est toujours un réel plaisir de lire tes fics, bref pour revenir sur celle-ci j'ai trop hâte d'être mercredi puis dimanche puis RE mercredi etc.. :') pour lire la suite ;)<br /> <br /> PS : je ne suis pas trop commentaire mais sache que je lies toutes tes fics dès qu'elles sortent :)
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C
Cette fois pas de pâtes pendant la lecture de ton chapitre (même s'il n'y a pas d'heure pour la bouffe ! ). <br /> <br /> <br /> <br /> La situation dans laquelle elles sont est sacrément frustrante. On sait pertinemment que la Happy End est de la partie mais on ne sait absolument pas comment ça va se goupiller. Kara après la discussion semblait tellement déçue, voire blessée. On aurait dit qu'elle abandonnait. Et voilà que pour son anniv elle nous dégaine des cadeaux du feu de dieu tout droit sortis de son chapeau magique ? Sans parler du cadeau qu'elle lui réserve en coulisses ( et celui là, on le sait tous : ça va être une pépite à mon humble avis). <br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas, le chapitre me laisse sur ma faim et j'ai vraiment cru qu'il y allait avoir une discussion sérieuse avec ce bon vieux Aaron...Arf ! Loupé. <br /> <br /> <br /> <br /> Bref, j'ai kiffé mon petit moment de lecture et attends avec impatience que le train reparte pour un tour à toute vitesse ! Oh et en passant j'aime trop découvrir des nouvelles expressions ou encore de nouveaux mots comme "logorrhée" ou encore "volubile" ! Étoffer mon vocabulaire en te lisant c'est pépite :D <br /> <br /> <br /> <br /> Sur ce, je vais goûter non sans te féliciter une dernière fois !
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